Mais toute pièce à la fois très belle et très nouvelle ne peut pas plaire à la foule en sa nouveauté. […] Entra l’on ne voit rien de si beau sous le ciel. […] Et d’où cette belle science enfin peut-elle être venue aux hommes ? […] Corneille dit par toutes ses pièces ou par la plupart ou par les plus belles : « Il n’y a de beau que de vivre dangereusement et il n’y a de beau que d’agir contrai-renient à ses intérêts. » Molière dit : « Il faut vivre prudemment et conformément à ses intérêts bien entendus. […] Il l’accuse d’ignorance, de mauvais goût et d’indifférence à l’égard de la belle littérature.
Le beau, c’est ce qui est à sa place. […] Leur civilisation donne le spectacle et l’idée d’une belle animalité sociale. […] Elle guérit même la vague inquiétude spirituelle des âmes simples ; et cela est très beau. […] On écrira là-dessus des choses très belles et très inutiles quand les Barbares auront incendié Paris. […] Mais la complainte a eu sa belle période.
Rousseau est meilleur que Voltaire ; il a le sentiment de ce qui est beau et généreux et ne méprise pas son lecteur. […] Il est vrai que ce n’est pas un beau thème à l’éloquence : cela se débite en chambre, non en chaire ; à quelques-uns et à demi-voix, non à une foule assemblée. Les beaux thèmes ! […] Je n’entends rien à ces magies-là, ou plutôt j’appelle cela des magies et de belles impostures, comme elles le sont en effet. […] Se rappeler aussi, dans la Lettre de Chateaubriand à M. de Fontanes sur la Campagne romaine, le beau passage : Aujourd’hui je m’aperçois que je suis beaucoup moins sensible à ces charmes de la nature, etc.
Le genre donné, son ode est belle et devra tenir sa place, dans les cours de littérature, parmi les hymnes ou sonates sacrées : La foudre t’obéit comme un coursier docile ; Tu sais où va l’orage, et d’où vient l’aquilon ; Ton regard a scruté le granit et l’argile Jusque dans leur dernier filon. […] Ce sont de beaux accents, dignes des Harmonies de Lamartine, avec je ne sais quelle saveur plus pénétrante et plus âcre. […] Ce qui est beau, ce qui est vraiment élevé, ce qui vient du cœur et non de la tête, c’est le sentiment qui, après tant de misères et d’affronts, l’oblige non à maudire, mais à bénir ses persécuteurs, à leur pardonner. […] Il est beau ce spectacle ; eh bien ! […] Après cette suite de beaux vers, d’un souffle élevé et juste, notre estime, celle de tous les lecteurs, est acquise au jeune poëte.
Les matins ou les nuits que j’ai goûté pour la première fois aux Dialogues philosophiques, à la Cousine Bette, à la Chartreuse, à Bouvard et Pécuchet, à En ménage, à Une belle journée, à Sous l’œil des barbares, à L’Écornifleur me demeurent d’émotion inoubliable au point que je pourrais dire maintenant s’il pleuvait ces jours-là ou quel temps il faisait. […] J’y consens, les digressions, les rêveries que suggèrent les œuvres belles peuvent revêtir un charme infini elles ne sont que le délassement du critique, son dessert. […] Il y a une beauté dans L’Assommoir et dans La Belle Hélène aussi bien que dans le Phédon et dans Cymbeline. […] S’il y a, dans un ouvrage, dans un caractère, dans un tableau, dans une statue, un bel endroit, c’est là que mes yeux s’arrêtent ; je ne vois que cela ; le reste est presque oublié. » Qu’est-ce à dire ? […] L’auteur de Michel Teissier, que j’ai nommé sans complaisance, doit me traiter de crapule ou de girouette quand je m’exalte sur Paul Adam : c’est qu’il ne sent pas la différence d’un conteur passable à un bel écrivain.