/ 1814
519. (1924) Critiques et romanciers

Décidez qu’à l’avenir les conflits entre les deux Chambres seront tranchés par voie de référendum. […] Nous ne sommes pas les juges de l’avenir : nous ne le devinons pas. Mais que faisons-nous, si nous prenons pour notre juge cet avenir que nous ignorons ? […] Ils sont plus contents d’eux-mêmes que du passé : mais ils n’aiment que l’avenir. […] La mener loin, jusqu’à un avenir qu’on aménage très joliment et qu’on pare de ses prédilections, jusqu’à un avenir illusoire ; s’installer dans cet avenir ou, en d’autres termes, s’installer dans le néant ; juger de là tout le reste ; considérer le passé comme de la mort accomplie et le présent comme de la mort qui se fait ; et, à cet avenir qu’on invente, attribuer une immortalité intangible ; révérer en lui l’absolu, qui ne tolère ni doute ni rébellion : voilà le caractère d’un siècle qui ne s’aime pas et le prélude périlleux des erreurs principales, d’où l’on revient las et blessé.

520. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Jules Sandeau » pp. 322-326

Un noble tableau du premier empire, une brillante image de la société sous la Restauration, un généreux et chaleureux hommage à l’empire actuel et à l’empereur, à la croisade italienne, grosse d’avenir, ont rehaussé le sujet et mis en jeu des sympathies diverses qui se sont confondues à la fin dans un seul et même applaudissement.

521. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Fontaine de Boileau »

Ceux surtout dont le lot, moins fait pour l’avenir.

522. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. Tissot. Poésies érotiques avec une traduction des Baisers de Jean Second. »

Ses accents étaient si vrais et si conformes aux passions des cœurs, il y avait dans ses chants tant de jeunesse, un si profond enivrement de la jouissance, une incurie si profonde de l’avenir !

523. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 4. Physionomie générale du moyen âge. »

Il portait et préparait l’avenir : quoi que l’esprit français ait reçu plus tard du dehors, il fallait qu’il pût le recevoir sans se dissoudre et périr, et ce qu’il fut alors détermine plus qu’on ne pense ce qu’il a été depuis.

/ 1814