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1131. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre premier : M. Laromiguière »

J’aurais quelque intérêt sans doute à vous entretenir dans une pareille opinion ; elle me servirait d’excuse, et pour le passé et pour l’avenir ; mais tous les prétextes que je pourrais alléguer ne seraient que de vains prétextes, et je dois faire l’aveu que, s’il m’arrive de laisser paraître de l’hésitation ou de l’embarras, ce sera toujours ma faute, et non celle des matières que je traiterai.

1132. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Lorsqu’en 1889 Jules Huret mena sa célèbre enquête sur le déclin du naturalisme et l’avenir du symbolisme naissant, Alexis, qui se trouvait à Aix au reçu du questionnaire, télégraphia : « Naturalisme pas mort. […] Deffoux et Zavie : « Quels documents pour les Maindrons de l’avenir et quelles ressources pour ceux qui voudront étudier la seconde partie du xixe  siècle ! […] Bien qu’ils fussent alors très jeunes l’un et l’autre, ils paraissent avoir écrit ces voyages pour liquider un passé plutôt que pour exprimer leur présent ou pour s’orienter vers un avenir. […] Il concerne le fait littéraire, l’avenir littéraire du globe entier. […] Le passé nous y invite, et nous modelons l’avenir à son image.

1133. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

Je voyais avec peine un jeune poëte, dont je pressentais le magnifique avenir, entrer dans cette voie où la première place était prise, et je me disais tout bas qu’il serait dur de ne s’appeler que Thomas Ponsard. […] Non, ce ne serait pas honorer le passé, ce serait méconnaître l’avenir. […] Tout lui souriait, la poésie, l’avenir, le succès, l’amitié, l’espérance ! […] Henri Delaage, sur les moyens de connaître l’avenir, ou, pour mieux dire, sur le Magnétisme. […] Il est bon que la conscience des peuples soit constamment tenue en éveil au sujet de ces événements, qui seraient deux fois funestes, si, après avoir été accomplis dans le passé, ils étaient absous dans l’avenir.

1134. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Quelle vue splendide de l’avenir ! […] Par son mépris du passé et par son indifférence relative à l’égard de l’avenir, l’Encyclopédiste rend à l’homme le mauvais office d’abréger la vie humaine. […] Ils prévoient un avenir où, comme dit Voltaire, « les premières places seront occupées par les philosophes ». […] La haine qu’ils ont est faite de cela, bien plus que de revendications positives. » Ainsi parle, très sincèrement, le bon jeune bourgeois, socialiste fils de patron, Il est l’avenir. […] Quel avenir ?

1135. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

Lamennais m’avait fait force avances depuis 1830, après mon recueil des Consolations, dans le monde de Victor Hugo d’abord, puis lorsqu’il fut à la tête de L’Avenir. […] Va, deviens grand ; conquiers l’autorité parmi les âges ; que tes paroles gagnent en poids chaque jour, et qu’une fois, tout à la fin, un mot de toi, sorti lentement, n’ait qu’à tomber sur cette race des abjects Mévius pour qualifier leur nom dans l’avenir… Mais alors, ce mot, vieillard auguste et clément, tu ne le prononceras pas ! […] Hugo avait prouvé qu’il savait comprendre toutes les gloires de la patrie ; sa conduite, en plus d’une circonstance, avait montré aussi qu’il était fait à la pratique de la liberté : son talent vivra et grandira avec elle, et désormais un avenir illimité s’ouvre devant lui. Tandis que Chateaubriand, vieillard, abdique noblement la carrière publique, sacrifiant son reste d’avenir à l’unité d’une belle vie, il est bien que le jeune homme qui a commencé sous la même bannière continue d’aller, en dépit de certains souvenirs, et subisse sans se lasser les destinées diverses de son pays.

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