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645. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Ces nouvelles venues, qu’il se hasarde à introduire en Cour de France à deux ou trois reprises, et que tant de malicieux brocards attendaient d’abord, ne lui firent pas de déshonneur, bien qu’elles lui aient causé parfois de l’embarras. […] Ce sont chez le duc de Nevers des soupers délicieux et libres avec Chaulieu et La Fare, avec le grand prieur de Vendôme, tous libertins de mœurs et d’esprit qui côtoient le grand siècle sans en être, et n’attendent que la Régence. […] L’ardeur serait un grand inconvénient dans cette cour-ci, dont le système me paraît être d’attendre et voir venir, et même de tendre des panneaux pour se mettre en avantage le plus qu’ils peuvent. […] Sous le ministère de l’archevêque de Toulouse, il fut appelé au conseil comme ministre sans portefeuille, ministre-amateur ; c’était sa vocation en toute chose : M. de Nivernais, dit à ce propos Besenval assez peu indulgent, était frêle, exigu, d’une santé fragile et délicate ; dans sa jeunesse, il s’était usé par les excès à la mode, et, trop faible pour servir, il s’était réduit à des ambassades, dont on pouvait attendre des résultats plus brillants, L’Académie française s’en était emparée, parce qu’un duc poétique était son fait.

646. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Elle n’avait pas attendu 89 pour s’établir, grâce à Malesherbes et à Louis XVI. […] Je ne puis te rendre combien je suis eu colère de ce décret, il faudrait bien mieux se soumettre et attendre avec résignation la punition que le Ciel nous réserve, car il ne permettra pas que cette faute reste sans vengeance… » Cette noble et vertueuse personne parlait comme une croyante, au nom de sa vérité religieuse ; elle en était restée au point de vue le plus opposé à celui où doit se placer l’État moderne et le souverain de cet État. […] Vulpian, remontant pour la première fois dans sa chaire, a dit devant une salle comble, en face d’un auditoire qui attendait avidement sa réponse à l’attaque où il était intéressé : « Messieurs, je n’avais pas l’intention de vous parler d’un incident que je voulais laisser tomber dans le mépris ; mais comme vous me paraissez émus, je tiens à vous en dire quelques mots, et je vais vous renseigner immédiatement sur le degré de moralité des pétitionnaires. […] Sée, ferme et impassible, attendait que le moment de parler fût venu.

647. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque. Deuxième partie. » pp. 225-303

« Comme nous nous dirigions de ce côté, Polémarque, fils de Céphale, nous aperçut de loin, et dit à son esclave de courir après nous et de nous prier de l’attendre. Celui-ci, m’arrêtant par derrière par mon manteau : — Polémarque, dit-il, vous prie de l’attendre. […] « — Le voilà qui me suit ; attendez-le un moment. « — Eh bien, dit Glaucon, nous l’attendrons.

648. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

La duchesse d’Urbin s’efforça de réconcilier le prince et le poète ; Léonora, plus tendre et plus active encore dans son intérêt, conjura le Tasse d’accepter d’elle-même les avantages que son frère s’obstinait à lui faire attendre. […] Il ajouta que je ne devais pas m’étonner si mon affaire avait marché lentement, attendu que ces lenteurs avaient été calculées pour s’emparer plus sûrement des coupables ; mais qu’à présent que le duc était informé qu’ils s’étaient enfuis hors de ses États, on allait procéder contre eux avec la dernière rigueur. […] Ce silence du duc de Ferrare et de la duchesse d’Urbin inquiéta de nouveau le Tasse sur la réception qui l’attendait à cette cour. […] Peut-être qu’un peu d’argent apaiserait cette guerre de pensées diverses qui troublent sa tête. » Le Tasse n’attendit pas la réponse, et partit pour les États du duc d’Urbin, mari de Lucrézia d’Este.

649. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

Mme de Staël n’avait point attendu le voyage long et incertain de M. de Sabran, elle avait donné ordre à son libraire de vous expédier cet ouvrage au moment où il paraîtrait. […] Elle a consenti à se taire, à attendre, à souffrir pour retourner au milieu de tout ce qui lui est cher ; mais elle a refusé toute action, toute parole qui fût un hommage à la puissance. […] Le sénat assemblé à Paris sous les yeux des armées étrangères déposera l’empereur, il proclamera le roi, avec ou sans conditions, il acceptera au nom de la France la paix qu’on voudra bien lui donner, il attendra de la générosité des puissances coalisées qu’elles retirent leurs armées, ce qui pourrait bien n’être pas si prompt ; mais en attendant il sera obéi par les armées françaises et par toute la France. […] Chateaubriand, secrétaire de légation auprès de la cour pontificale, attendait son amie à Florence ; il la conduisit à Rome et ne la quitta plus.

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