Il avait fait autrefois des mathématiques et de l’art naval. […] Que t’importent nos arts, notre luxe, nos villes ? […] Un siècle après, cet art ne sera pas dépassé. […] Il est chrétien, mais il a la culture grecque, et est capable d’apprécier et d’aimer la littérature et l’art païens. […] On a cru qu’il avait perfectionné l’art de la guerre et il est certain qu’il l’a fait rétrograder vers l’enfance de l’art.
Involontairement on soumet son plaisir à l’analyse et à la réflexion ; on interroge l’histoire de l’art, on se laisse entraîner à de sérieuses comparaisons. […] De l’art, il en a fait à profusion. […] Était-ce l’amour de l’art antique, le culte de Phidias et de Polyclète qui le menait aux rives de la Grèce ? […] Ils veulent donner à l’art qu’ils professent une exactitude et une précision mathématique. […] Il y a tant d’art et de poignante vérité dans le tableau de sa conscience, qu’on oublie, en lisant au fond de son cœur, tous les artifices de l’avant-scène.
Cette conciliation en soi est assez difficile, et La Fayette l’a assez bien atteinte pour qu’on ne puisse s’étonner que, la première jeunesse passée, il s’y soit mêlé chez lui un peu d’art, un art toujours noble. […] Il est probable, du moins je le crains, que la politique locale des États interviendra trop dans le plan de gouvernement qu’une sagesse et une prévoyance dégagées de préjugés auraient dicté plus large, plus libéral ; et nous pourrons commettre bien des fautes sur ce théâtre immense, avant d’atteindre à la perfection de l’art… » Mais la lettre tout à fait monumentale et historique est celle qui a pour date : Mount-Vernon, 1er février 1784, aussitôt après la résignation du commandement : « Enfin, mon cher marquis, je suis à présent un simple citoyen sur les bords du Potomac, à l’ombre de ma vigne et de mon figuier… » On est dans Plutarque, on est à la fois dans la réalité moderne. […] Cela pourtant va un peu loin ; Washington le sent, et, à propos de ses louables efforts pour la réhabilitation civile des Protestants, il lui écrit, dès 1785, ces paroles d’une intention plus générale : « Mes vœux les plus ardents accompagneront toujours vos entreprises ; mais souvenez-vous, mon cher ami, que c’est une partie de l’art militaire que de reconnaître le terrain avant de s’y engager trop avant. […] Oui, Boileau, de son vivant, triomphe : il est réputé législateur à satiété ; son Art poétique a force de loi ; la Déclaration des Droits n’a pas mieux tué les privilèges que ce programme du Parnasse n’a tué l’ancien mauvais goût. […] Quoiqu’il eût le talent et l’art d’écrire, c’était, vers la fin, Des Renaudes qui lui faisait ses rares discours.
Ce troisième degré est difficile à atteindre dans un art que l’opinion commune s’est toujours plu à rabaisser au rang des simples amusements de l’esprit, parce qu’on y procède, en apparence, par fictions. […] Il n’aborde pas les questions d’art avec moins d’esprit et d’élévation. Dans la morale, la bonne volonté est tout ; mais dans l’art, elle n’est rien. […] C’est non seulement aux savants lettrés, c’est à tous ceux qui ont dans le cœur le sentiment du beau et que l’art peut émouvoir que s’adresse ce livre de grand goût et de profonde érudition. […] Sous ce titre à double face, l’ouvrage que je présente au public comprendra, en trois séries distinctes, quelques-unes des grandes époques de l’art dramatique.
Ponsard a prouvé, une fois de plus, dans ce discours académique, que là, comme au théâtre, il y a des cordes qu’il sait faire vibrer, et que, sans trop d’art ni de raffinement, sans trop demander à l’expression, et en disant directement les choses comme il les pense et comme il les sent, son talent a en soi une force qui vient de l’âme et qui parle aux âmes.