Les grands esprits apprennent vite, mais ils apprennent ; ils reculent, ils ensevelissent leurs sources, mais ils en ont. […] Bonaparte, nous apprend M. […] Dès qu’une fois De Maistre interroge, il est évident qu’il se ressouvient de son métier de magistrat ; il n’a point appris à procéder comme nos bons jurés. […] « … Je me tiens très-honoré (écrivait-il donc à une spirituelle jeune dame) de vous avoir appris un mot ; mais ce qui me serait un peu plus agréable, ce serait de jouir avec vous de la chose même dont je n’ai pu vous apprendre que le nom. […] Il voulut tout lire à la source ; il apprit l’allemand pour mieux pénétrer tout Kant.
As-tu appris à te passer de moi ? […] Que pensera-t-on de toi dans le monde, si on apprend ton propos ? […] Meyer, qui a rompu depuis des mois avec la pauvre enfant, ne sait rien : c’est Mlle de La Prise qui va le lui apprendre. […] A l’âge d’environ douze ans (1779), on le voit, par une lettre à sa grand’mère, déjà lancé, l’épée au côté, dans le grand monde de Bruxelles ; il y parle de la musique qu’il apprend, des airs qu’il joue, et dans quelle manière : « Je voudrais qu’on pût empêcher mon sang de circuler avec tant de rapidité et lui donner une marche plus cadencée ; j’ai essayé si la musique pouvait faire cet effet. […] Tout ce qu’elle dit dans le premier entrain d’aveux à Émilie, ce que celle-ci apprend sur son oncle le grand-vicaire, sur son oncle le marquis, sur sa tante la marquise, fait ouvrir de grands yeux à l’orpheline, et nous exprime le dix-huitième siècle dans sa facile nudité.
On cite d’ordinaire ses deux maîtres de philosophie, célèbres pour le temps, Frey et Padet ; mais il serait plus essentiel de rappeler ce que Guy Patin, son ami de jeunesse, nous apprend. […] Le Postel fut présent de bonne heure à Naudé pour lui prouver que tout se peut dire et croire, pour lui apprendre à se méfier de la sottise humaine, jusqu’en de grands esprits et au sein de la plus haute doctrine. […] En 1624, le Père Garassus avait publié le livre de la Doctrine curieuse des Beaux-Esprits modernes, dans lequel il cherchait partout des libertins et des athées ; Naudé put en prendre l’idée de venger, par contre-partie, les grands esprits de l’antiquité qui avaient, d’ailleurs été compromis, il nous l’apprend positivement, dans les suites de cette querelle. […] On la dirait innée en quelques individus et produite par la nature, tant elle se prononce chez eux de bonne heure ; et, bien qu’elle se mêle dans la jeunesse au désir de savoir et d’apprendre, elle ne s’y confond pas nécessairement. […] Courier, avec son fameux pâté sur le manuscrit de Longus, sut ce que c’est que d’avoir affaire à des pédants antiquaires et chambellans ; Naudé, si prudent, si modéré, apprit bientôt à ses dépens ce que c’est que d’avoir affaire à des pédants, de plus théologiens, surtout à un Ordre tout entier et à des moines.
Mon père, dit-il, prit le même état d’architecte que le sien ; et comme, selon Vitruve, un bon architecte doit savoir bien dessiner, et un peu de musique, mon père apprit l’un et l’autre, et surtout à jouer de la flûte et de la viole. […] Il y gagna quelque argent et apprit à dessiner chez le fameux peintre Scipion Cavaletti. […] Après que nous eûmes fait notre feu, je me haussai sur la muraille, et je vis parmi les ennemis un tumulte extraordinaire ; c’est que le connétable était tombé sous nos coups, comme nous l’apprîmes dans la suite. […] Elle l’apprit bientôt par la bouche d’un de ses serviteurs, et par d’autres, qui étaient François de Nero, Zanna, Billioti, son computiste, et l’évêque de Vaison11. […] Mais le courrier suivant leur apprit la nomination de Jean de Médicis à la place de son frère.
Ce sont ces réflexions, que je n’ai faites que plus tard, qui m’ont appris comment cette femme, dont l’imagination n’était qu’ordinaire et dont l’instruction ne dépassait pas celle de son sexe, était cependant si supérieure par l’inspiration et par la grandeur d’âme. […] Elle vous apprendra bien des choses sur les hommes et sur les pays d’autrefois. » Elle ouvrit alors le gros volume, dont les marges, rongées par les rats, laissaient bien des vides sur le bord des pages : c’était la traduction de l’Odyssée d’Homère par madame Dacier. […] XIII « Il faut d’abord, mes enfants, nous dit notre mère, que je vous apprenne ce que c’est qu’un poème épique. […] Cela ne vous apprend-il pas qu’il y a autant d’intérêt et de ce qu’on appelle poésie dans la domesticité d’une maison bien tenue que dans la solennité des actes de la vie héroïque, et que tout le génie de celui qui raconte une histoire ou un poème comme celui-là est de faire sortir, par la fidélité de sa description, ce que Dieu a mis de grâce, de beauté, de dignité et de sentiment en toute chose humaine ? […] « Fils d’Atrée, dit-il, chef du peuple, je suis venu dans l’espoir d’apprendre auprès de vous quelques nouvelles de mon père.