Ronsard, — sa biographie nous l’apprend (mais n’avions-nous pas oublié jusqu’à sa biographie ?) […] Il eut fallu envoyer cette édition à Hugo pour lui apprendre à être modeste, car Victor Hugo doit baisser les yeux mélancoliquement devant Ronsard… Victor Hugo, c’est Ronsard, en effet, mais après Ronsard, dans une langue toute faite ; — tandis que Ronsard était, dans une langue qui n’était pas faite, un Victor Hugo avant Victor Hugo.
On lui apprit huit langues et toutes les sciences du temps, même l’astronomie. […] Toujours pédagogue, il leur avait assez égoïstement appris à prononcer des mots comme des perroquets, et cela est dur, même pour des femmes.
Cicéron, dans le second livre de l’Orateur, nous apprend que de son temps on avait un grand nombre d’ouvrages grecs qui contenaient les éloges de Thémistocle, d’Aristide, d’Épaminondas, de Philippe et d’Alexandre. […] L’officier lui apprend que Démosthène, pour ne pas tomber entre ses mains, s’est empoisonné dans un temple ; alors Antipater, quoique ennemi de ce grand homme, ne peut s’empêcher de le louer.
Il a appris l’art des saintes colères est le secret de ne point rire, même de soi.
Le grand maître, dont les idées sont très larges, veut que les premiers sujets de l’Université mûrissent leur esprit et complètent leur éducation par des voyages utiles ; il veut que nous apprenions l’Antiquité ailleurs que dans les livres, et le monde autre part qu’en France. […] « Aimer de si loin, c’est aimer sans jouir, c’est aimer sans posséder, c’est apprendre à n’aimer plus pour soi. […] Il était naturellement le contraire de ces professeurs improvisés qui ne doutent de rien, qui comptent sur l’inspiration du moment, qui apprennent le malin ce qu’ils débiteront le soir, et qui sauront peut-être à la seconde ou à la troisième année ce qu’ils ont commencé à enseigner dès la première. […] Mercredi soir une étrange peur m’a pris, j’avais dépassé la limite où il faut rester quand on ne veut pas balbutier en récitant une leçon mal apprise. Les expressions, que je ne cherchais point, obsédaient ma pensée ; mes notes grossissaient d’une heure à l’autre ; j’apprenais par cœur sans le vouloir.