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1324. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Quant à l’intérêt que l’auteur prétend emprunter au récit des choses de son temps, les Mémoires sont un cadre trop étroit pour un siècle ; ils ne peuvent donner que les généralités et les aperçus dont l’effet est trop fugitif et trop rapide pour le lecteur. […] Madame Récamier s’aperçoit sans doute de cette éclipse, en devine les objets nouveaux, et, ne pouvant les éloigner de lui, se résout à s’éloigner elle-même.

1325. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

Et pour me réfugier mieux entre les limites que vous avez prévues, je m’aperçois que de la liste des poètes indubitablement grands que je vous ai proposée, il convient de retrancher le nom de Verhaeren : pourquoi (cherchez en effet de 1800 à 1880) la Belgique bilingue, tant wallonne — c’est-à-dire de langue d’oïl — que flamande, bien que le français y soit parlé et cultivé, n’a-t-elle produit aucun poète ? […] Exception faite pour Adam de la Halle et Victor Hugo (Mais Victor Hugo : « C’est un mélange » diraient ces dames) — si l’on retranche le Pays Parigot, et les parties parisianisées de la Normandie (Corneille, Bouilhet, Maupassant, Barbey d’Aurevilly, et probablement Théroalde), de la Champagne, de la Bourgogne, on est étonné de ce désert de poètes qu’on aperçoit béant. — Quoi !

1326. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

Ce que le poète, dans ces prouesses d’art pur, laisse échapper de sentiments délicats et d’aperçus fins sur la vie morale, fait regretter qu’il n’ait pas eu plus souvent besoin de tourner du dehors au dedans un œil qui voit si bien, et qu’il ait semblé parfois se servir de l’art, comme les Orientaux de l’opium, pour se dérober aux souffrances de la pensée. […] Il leur apprend, par le détail approfondi et le tableau expressif des fautes qui minaient le gouvernement aristocratique à Rome, qu’il faut ne pas s’entêter ni s’opiniâtrer ; savoir ne garder du passé que ce qui en est vivant, et rompre avec ce qui en est caduc ; apercevoir de loin à l’horizon les intérêts nouveaux, et, le moment venu, leur faire leur juste part ; se convaincre enfin qu’au milieu des idées qui changent, des mœurs qui se renouvellent, des souffrances et des espérances qui travaillent les sociétés humaines, un gouvernement est tenu de ne pas vieillir.

1327. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

Je le revois s’agiter sur son siège, se lever, marcher en parlant ; je l’entends encore s’épancher, se retenir, s’impatienter, éclater de rire, entremêler les locutions plaisantes et les idées graves, rebondir d’une anecdote piquante en de grands aperçus. […] Peu de jours après les noces, le sénéchal, puis le nain de la cour, s’aperçoivent de la liaison coupable de Tristan et d’Iseult ; ils en informent le roi et lui ménagent l’occasion de les surprendre ; mais Tristan déjoue leurs ruses.

1328. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juillet 1886. »

Ils aperçurent que les divers genres et modes, par leur liaison aux émotions, avaient acquis la valeur, sans cesse plus précise, de signes, et constituaient un langage défini. […] Le souffle manque à sa poitrine ; Brangome, sa suivante, écarte les tentures et l’on aperçoit le jeune capitaine, calme et superbe au gouvernail.

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