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1630. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

ni chaleur d’amour ? […] C’est l’amour de la vie qui forme les écrivains. […] Vous avez lu la Physiologie de l’amour ? […] Jourdain : Belle Marquise, vos yeux me font mourir d’amour. D’amour, belle marquise ; etc.

1631. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Le bon air donne plus d’admiration, et l’agrément plus d’amour. […] Selon lui, on est trop prompt à leur jeter son cœur à la tête, et on leur en dit plus d’abord que la vraisemblance ne leur permet d’en croire, et bien souvent qu’elles n’en veulent : « On ne leur donne pas le loisir de pouvoir souhaiter qu’on les aime, et de goûter une certaine douceur qui ne se trouve que dans le progrès de l’amour. […] Je ne pouvois vivre en l’absence de cette aimable personne, et je ne l’osois aborder ; j’avois tant d’amour et de joie, tant de respect et de crainte, que quand je me voulus lever, il me prit, un tremblement comme d’un accès de fièvre. […] Que je serois heureux, disois-je en soupirant d’amour et de joie, si je me pouvois insinuer dans son cœur ! […] Le plus sensible est celui de l’amour ; mais il passe bien vite si l’esprit n’est de la partie.

1632. (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311

Ayant demandé quel était celui-ci, et ayant appris que c’était son père : Pour l’amour de vous, je le reprends, lui dis-je. […] J’ai, comme lui, beaucoup d’amour pour mes enfants, qui sont les ouvrages que je produis ; c’est pourquoi le modèle que je vous montrerai, Monseigneur, sera de mon invention. […] L’amour pour la duchesse d’Étampes, régnait sur le roi. […] Un procès scandaleux qu’on lui intenta par vengeance, sous prétexte des infâmes amours dont on l’avait accusé en Italie, souleva tellement sa colère, que, l’ayant gagné, il se vengea à coups de dague de ses accusateurs, et les fit repentir cruellement de leur accusation vraie ou fausse. […] Il me répondit qu’il était employé à Rome, à la fabrique de Saint-Pierre ; et, comme je le pressais de se rendre aux désirs du duc et à l’amour qu’on doit à sa patrie : Avez-vous été bien content de lui ?

1633. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

Qu’on prenne de ce biais la devise républicaine, on trouvera que le troisième terme lève la contradiction si souvent signalée entre les deux autres, et que la fraternité est l’essentiel : ce qui permettrait de dire que la démocratie est d’essence évangélique, et qu’elle a pour moteur l’amour. […] La mythologie antique l’avait bien compris quand elle associait la déesse de l’amour au dieu des combats. […] On les dispose le long d’une échelle : du bien-être au luxe on passerait par voie de gradation ascendante ; quand nous nous serions assuré le bien-être, nous voudrions y superposer le plaisir ; puis viendrait l’amour du luxe. […] La vérité est que c’est le plus souvent par amour du luxe qu’on désire le bien-être, parce que le bien-être qu’on n’a pas apparaît comme un luxe, et qu’on veut imiter, égaler, ceux qui sont en état de l’avoir. […] Cette croyance est incompatible avec le mysticisme vrai, je veux dire avec le sentiment qu’ont certaines âmes d’être les instruments d’un Dieu qui aime tous les hommes d’un égal amour, et qui leur demande de s’aimer entre eux.

1634. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -

Déjà nous voulons que les faits soient vrais dans leurs moindres détails ; le même amour de la vérité doit nous conduire à en chercher les rapports, à observer les lois qui les régissent, à examiner enfin si l’histoire ne peut être ramenée à une forme scientifique. […] Par un effet de notre amour instinctif de l’uniformité, ils ajoutèrent à ces premières idées des fictions singulièrement en harmonie avec les réalités, et peu à peu les noms de héros, de poète, qui d’abord désignaient tel individu, comprirent tous les caractères de perfection qui pouvaient entrer dans le type idéal de l’héroïsme, de la poésie. […] Mais l’amour de l’honneur, qui entretient dans les républiques aristocratiques cette violente rivalité des ordres, cause en récompense dans la guerre une généreuse émulation. […] Ne quittons point cet homme rare sans apprendre de lui-même comment il supporta ses malheurs : « Qu’elle soit à jamais louée, dit-il dans une lettre, cette Providence qui, lors même qu’elle semble à nos faibles yeux une justice sévère, n’est qu’amour et que bonté. […] Vie pure et tranquille, plaisirs honnêtes et modérés, gloire et trésors acquis par le mérite, paix céleste de l’âme, (et ce qui est plus poignant à mon cœur) amour dont l’amour est le prix, douce réciprocité d’une foi sincère !

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