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735. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

La Bruyère et Fénelon parurent et achevèrent, par des grâces imprévues, la beauté d’un tableau qui se calmait sensiblement et auquel il devenait d’autant plus difficile de rien ajouter. […] On ne sait rien ou presque rien de la vie de La Bruyère, et cette obscurité ajoute, comme on l’a remarqué, à l’effet de son œuvre, et, on peut dire, au bonheur piquant de sa destinée. […] Il se déclare de l’avis que nous avons vu de nos jours partagé par Courier, lire et relire sans cesse les anciens, les traduire si l’on peut, et les imiter quelquefois : « On ne sauroit en écrivant rencontrer le parfait, et, s’il se peut, surpasser les anciens, que par leur imitation. » Aux anciens, La Bruyère ajoute les habiles d’entre les modernes comme ayant enlevé à leurs successeurs tardifs le meilleur et le plus beau. […] Plus tard, à partir de la troisième édition, La Bruyère ajouta successivement et beaucoup à chacun de ses seize chapitres.

736. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

» Encore faut-il remarquer que, le plus souvent, beaucoup d’entre eux se tenaient cois. « Mon père et moi, écrit plus tard l’avocat Barbier, nous ne nous sommes pas mêlés dans ces tapages, parmi ces esprits caustiques et turbulents. » — Et il ajoute cette profession de foi significative : « Je crois qu’il faut faire son emploi avec honneur, sans se mêler d’affaires d’État sur lesquelles on n’a ni pouvoir ni mission. […] Ajoutez-en des milliers d’autres : en premier lieu, les financiers qui font au gouvernement des avances de fonds, avances indispensables, puisque, de temps immémorial, il mange son blé en herbe, et que toujours l’année courante ronge d’avance le produit des années suivantes : il y a 80 millions d’anticipations en 1759, et 170 en 1783. […] Ajoutez à cela, si vous voulez, leurs autres petits talents d’amateurs : peindre à la gouache, faire des chansons, jouer de la flûte. — Après ce mélange des classes et ce déplacement des rôles, quelle supériorité reste à la noblesse ? […] Extrait des états dressés par les contrôleurs généraux, I, 175, 205. — Rapport de Necker, I, 376. — Aux 206 millions, il faut ajouter 15 800 000 pour les frais et intérêts des anticipations.

737. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

Soit, mais qu’ajoute la philosophie à ces instincts et à ces perspectives ? […] Si elle y ajoute quelque chose, elle est donc science, dans la mesure où elle y ajoute. […] J’ajoute que l’analogie tirée de l’hérédité des maux physiques est très-imparfaite dans le cas qui nous occupe, car la source de ces maux n’est pas toujours coupable.

738. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Ajoutez à ces habiletés merveilleuses, l’harmonie et l’éclat de la parole, la grâce et la force du langage, la véhémence de la passion, l’intérêt de l’action coupée avec art, et cette heureuse façon d’amonceler, sur un point donné, tous les mérites du héros de la comédie ou du drame, à condition que tous ces mérites si divers, se feront sentir, en même temps et tout à la fois . […] Et sa femme ajoute : — Pourquoi vous chargez-vous de faire tout cela en huit jours ? […] » Il ajoute (hélas ! […] Pour quitter La Critique de l’École des femmes, et pour revenir à cette comédie heureuse, L’Impromptu de Versailles qui lui sert de pendant, nous ferons une observation qui ajouterait certainement un assez grand intérêt à cette dernière comédie ; c’est qu’avec un peu d’attention vous y retrouverez, en germe, un chef-d’œuvre de Molière, et son chef-d’œuvre, peut-être, Le Misanthrope. — Molière, qui déjà rêvait à sa comédie, avait essayé ses trois comédiennes dans les petits rôles de L’Impromptu.

739. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

Enfin, si nous ajoutons à ces deux raisons de notre temps la raison de tous les temps, qui fait si dur le métier des hommes de génie, à savoir, hélas ! […] Ces documents, du reste, n’ont aucune importance réelle ; ils ne changent rien à ce qu’on sait et n’y ajoutent pas. […] « Nous ne donnons pas Mme de Chevreuse, — dit-il nonchalamment, — comme un modèle à suivre, mais nous espérons (ajoute-t-il) que tant de grandeur d’âme, de constance, d’intrépidité, d’héroïsme bien ou mal employé, trouvera grâce pour des fautes que nous n’avons pas voulu dissimuler. » Mais on se lave en vain les mains dans la cuvette de Pilate. « Vous ne donnez pas », mais vous faites prendre ! […] À l’anarchie de leurs idées, ils ajoutent la jalousie de leurs vices.

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