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449. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Wallon »

et ne pas ajouter : sublime, car le mot d’enfant sublime, c’est le mot d’un poète sur un poète, et non pas d’un philosophe sur un philosophe. […] Pour cela, elle a gropé à côté du récit de Wallon, composé sur les documents les plus authentiques du xve  siècle, tout ce qui, dans les divers genres d’expression, pouvait ajouter à la version de l’historien et l’encadrer et le repousser avec le plus d’éclat.

450. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

En général, lorsqu’on peut étudier les proches parents d’un grand personnage ou d’un homme distingué, soit ses père et mère et aïeux, soit ses frères et sœurs, soit ses enfants, on est plus à même de le bien connaître, car on connaît la souche et la race ; on peut mieux juger de ce qu’il a dû au fonds commun, à la trame commune, et de ce qu’il y a ajouté ou de ce qu’il en a développé. […] Cela dit, et ne pouvant rien ajouter d’ailleurs à tout ce que rassemble de vif et de varié le volume de M.  […] Ajoutons que la comtesse de Rochefort, née Brancas, avait été pendant quarante ans l’amie la plus intime de la duchesse de Nivernais. […] Il ajoutait d’ailleurs, dans un sentiment très judicieux : L’Académie, en vous adoptant si jeune, non seulement s’assure une plus longue jouissance de vos talents, mais elle donne en votre personne un exemple propre à réveiller dans notre jeune noblesse le goût des belles-lettres, qui semble s’y éteindre peu à peu ; c’est ce qui nous fait craindre pour l’avenir un temps où la noblesse ne se distinguera plus du commun des hommes que par une férocité martiale. […] Et il a ajouté en note : Voir la correspondance du duc de Nivernais, qui, à la Cour, passait pour trop savant, 1763.

451. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

Quelques modernes parmi eux, ajoute-t-il, ont introduit des héros dans le goût du Titus & de l’Alexandre de Racine ; mais ils l’ont fait sans succès ou avec licence & seulement par occasion . […] « N’est-ce pas assez, ajoute le même écrivain, d’avoir à craindre un mauvais succès, malgré les peines qu’on se donne, sans attendre encore, dans le cas de la plus grande réussite, des brocards de théâtre qui divertissent le public à nos dépens. » Il est à remarquer que ce discours sur la parodie fut composé à l’occasion de celle d’Inès de Castro. […] Porée, traitant la question des spectacles, soutient qu’ils pourroient être une école de vertu ; mais il ajoute en même-temps que, par notre faute, ils ne sont que l’école du vice. […] Après tous ces ridicules, jettés sur la nation, M. de Voltaire ajoute qu’elle s’en fût sauvée ; que le théâtre se seroit relevé de son premier état d’infamie, sans les déclamations éternelles des Calvinistes & des Jansénistes. […] On voit qu’il ne s’explique qu’à demi ; qu’il craint d’ajouter à la fermentation qu’il a déjà causée ; & que, dans le fond de l’ame, il ne voudroit de théâtre nulle part.

452. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « H. Forneron » pp. 149-199

Il domine les choses vulgaires et populaires (souvent les mêmes choses) par un très noble mépris, et la forme qu’il donne à son mépris y ajoute encore. […] Seulement, pourquoi, — s’il n’est qu’un joueur en perte par le fait d’une succession de fautes épinglées si minutieusement dans l’histoire de Forneron, et auxquelles j’ajoute, moi, pour le compte du Catholicisme, la faute de s’être trop pris pour la Papauté, par amour de la Papauté, — pourquoi l’homme victime de tant de fautes nous paraît-il obstinément plus grand, pourtant, qu’un joueur en perte aux échecs mal compris de la politique, et reste-t-il, malgré ses fautes, dans le sentiment de l’Histoire, quelque chose qu’il est impossible de rapetisser ou de déshonorer, et qui est toujours Philippe II, l’imposant Philippe II. […] Car cette foi religieuse, même inconséquente, même violée et faussée par les passions qui entraînent hors de Dieu, fût-ce dans les voies les plus scélérates ; cette foi religieuse tombée et ravalée jusqu’au fanatisme de Philippe II, par exemple, est encore une grande chose, qui grandit l’homme par le Dieu qu’elle y ajoute, et qui, s’imposant au moraliste dans l’historien, doit le forcer à s’occuper d’elle. […] Le livre sur les Émigrés de Henri Forneron, l’auteur si distingué déjà des Ducs de Guise et de Philippe II, est d’autant plus frappant que le moraliste s’y ajoute à l’historien et qu’il le domine. […] « L’illusion fut, pour les émigrés français, — ajoute Forneron, — de croire que les rois de l’Europe ne pensaient qu’à la France, et ils y pensaient en effet, mais pour calculer combien de temps durerait notre impuissance momentanée, et pour remanier sans nous — et nous en effaçant — la carte de l’Europe. » Encore ne fût-ce pas eux qui déclarèrent la guerre en 1792 ; ce fut la France et le ministère girondin.

453. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Flaubert ajoutait : « La prose n’est jamais finie ». […] Présenter aux juges une bonne ou mauvaise action sous toutes ses faces, ce n’est point amplifier, c’est ajouter, c’est exagérer et ennuyer. […] Ce qu’il eût écrit de plus n’eût rien ajouté à sa peinture. […] C’est qu’ils y ajoutent du leur ; mais les auteurs y perdent. […] Mais on voit combien le développement est aisé, et que de phrases on pourrait ajouter.

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