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818. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 121-125

Lemonnier, ne font pas oublier, il est vrai, que ses détails tombent souvent dans la diffusion, à force de fécondité ; que sa simplicité, pour être trop familiere, devient quelquefois triviale & rebutante ; que sa facilité à tourner une même pensée de différentes façons, donne un air languissant à certains endroits de ses Récits, riches d’ailleurs en tournures, en images, & en sentimens.

819. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Pierre » pp. 200-201

Au-dessus, Mercure porté dans les airs, touche de son caducée cette sœur incommode.

820. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

Vendredi 17 février Dîner offert par les amis de la personne et du talent du sculpteur Rodin : dîner dont je suis le président, avec un courant d’air dans le dos. Je me trouve à côté de Clemenceau qui raconte des choses assez curieuses sur les paysans malades de sa province, et sur les consultations en plein air qu’on lui demande au milieu de ses pérégrinations à travers le département. […] Mercredi 7 mars La princesse disait, ce soir, du prince de Galles, avec lequel elle a dîné, ces jours-ci : « Il est ouvert, il parle, il dit ce qu’il a sur le cœur ; il n’est pas comme les autres princes, qui ont toujours l’air d’avoir quelque chose à cacher !  […] C’étaient, dans le principe, des dîners à 35 sous, mais avec des suppléments, et encore en bas vous attendant au comptoir, des diamants, — qui étaient des verres d’eau-de-vie, — dont le fils Dinochau vous faisait l’offre, en l’accompagnant d’un petit air de violon tout à fait engageant. […] Toutefois, son professeur était humilié de la petitesse de sa taille, de son air enfant, et pour s’en débarrasser, un jour, il lui donnait comme pensum, à copier six fois, mot à mot, le De viris illustribus.

821. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

C’était, disait-il, le coquet surplis avec lequel il servait la messe, l’élégante calotte qu’il avait sur ses cheveux bouclés, les compliments sur sa charmante petite personne, les louanges sur sa jolie voix de ténorino, qui lui donnaient l’air d’un enfant confit en dévotion. […] Et en même temps il faisait des dessins en plein air. […] Alors la gueule du monstre s’ouvre, et la patte par laquelle l’agneau a été saisi, va rejoindre en l’air, tout ensanglantée, l’autre patte ; et le serpent resté un moment immobile dans son enroulement, de sa gueule qui a le rose pâle de l’ouïe d’un poisson, fait jaillir le dardement de sa petite langue fourchue, au scintillement noir, du noir d’une sangsue. […] Seulement les Égyptiens croyaient, professaient, que ce qu’il y avait d’immortellement vivant, dans le corps d’une femme ou d’un homme décédé, entrait dans un être naissant, et que lorsqu’il avait parcouru tous les animaux de la terre, de la mer, de l’air — ce qui durait 3 000 ans, — ce germe immortel rentrait dans un corps humain. […] Ce jeune homme qui est un exubérant, dans la chaleur de son exposition, posait la main sur le couvercle d’un sucrier, faisant partie d’un verre d’eau posé sur le bureau du banquier, et emporté par un mouvement oratoire, il l’enlevait en l’air, au bout de sa main.

822. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

Voici quatre semaines, que je n’ai pris l’air extérieur. […] Decan a descendu avec la blouse, une esquisse dans laquelle il a représenté le père Corot, en train de peindre dans la campagne, recouvert de cette blouse : esquisse, où avec la révolte des cheveux blancs de sa tête nue, son teint de vivant en plein air, sa pipe en racine lui tombant de la bouche, il a tout l’air d’un vieux paysan normand. […] Il blague ce peuple de littérateurs et de peintres, qui se précipitent à la suite du découvreur d’un procédé littéraire ou artistique, en sorte que les découvertes n’ont plus l’air d’être faites par un seul, comme elles le sont depuis le commencement du monde, mais par un monôme. […] » De Couture, il saute à un amphitryon belge, à un célèbre gourmand de Bruxelles, qui a inventé dans sa salle à manger, un courant d’air, faisant uniquement le service d’enlever l’odeur des mets, et qui veut des conversations à l’instar du plat qu’on sert, du plat qu’il baptise de plat grivois ou de plat philosophique. […] Une jolie fille née à Séville, à la taille bien découplée, à l’air gentil et distingué.

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