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1740. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

. —  Carlyle l’admire sans restriction. […] Carlyle est si bien leur frère, qu’il excuse ou admire leurs excès, l’exécution du roi, la mutilation du Parlement, leur intolérance, leur inquisition, le despotisme de Cromwell, la théocratie de Knox.

1741. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

Enfin, on rend un personnage intéressant par le mélange de vertus et de faiblesses reconnues pour telles : c’est même la voie la plus sûre ; on admire moins, mais on est plus touché. […] De même les connaisseurs ont toujours condamné dans Pompée,         … Les fleuves… rendus rapides Par le débordement… des parricides ; et tout ce qui est dans ce goût ; mais ils ont admiré : Ô ciel !

1742. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

Sainte-Beuve le talent que d’autres ont admiré dans son ouvrage. […] Le récit de son séjour à Calcutta pendant les sept mois qui précédèrent son départ, est l’histoire de la plus miraculeuse hospitalité dont aucun voyageur ait jamais fait mention ; et c’est ici que nous allons commencer à nous admirer, toute modestie à part, dans les prodiges de cet esprit français dont Victor Jacquemont est, comme nous l’avons dit, un modèle si achevé, un représentant si fidèle.

1743. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

Il les admire. […] C’est en ce même sens que Sévère est un stoïcien et c’est aussi en ce même sens que Polyeucte estime, honore et il faut le dire qu’il admire Sévère. […] Quelle tentation, pour celui qui est grand dans un ordre, que d’estimer, que d’admirer, peut-être que d’aimer entre tous celui qui est le plus grand dans un autre ordre et le plus de tous peut-être celui qui est le plus grand dans l’ordre contraire. Polyeucte admire Sévère en homme qui s’y connaît ; car sa grandeur chrétienne est fondée sur le dépassement et non sur l’ignorance de la grandeur païenne et de la sévérité antique. […] Il n’admire pas seulement Sévère, il ne l’aime pas seulement.

1744. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Le bon Pepys, en dépit de son cœur monarchique, finit par dire : « Ayant entendu le duc et le roi parler, et voyant et observant leurs façons de s’entretenir, Dieu me pardonne, quoique je les admire avec toute l’obéissance possible, pourtant plus on les considère et on les observe, moins on trouve de différence entre eux et les autres hommes, quoique, grâce en soit rendue à Dieu, ils soient tous les deux des princes d’une grande noblesse et d’un beau naturel !  […] Il plante et jardine, sur un sol fertile, dans un pays dont l’air lui convient, parmi des plates-bandes régulières, au bord d’un canal bien droit et flanqué d’une terrasse bien correcte, et il se loue en bons termes, avec toute la discrétion convenable, du caractère qu’il possède et du parti qu’il a pris. « Je me suis souvent étonné, dit-il, qu’Épicure ait trouvé tant d’âpres et amers censeurs dans les âges qui l’ont suivi, lorsque la beauté de son esprit, l’excellence de son naturel, le bonheur de sa diction, l’agrément de son entretien, la tempérance de sa vie et la constance de sa mort l’ont fait tant aimer de ses amis, admirer de ses disciples et honorer par les Athéniens605. » Il a raison de défendre Épicure, car il a suivi ses préceptes, évitant les grands bouleversements d’esprit, et s’installant comme un des dieux de Lucrèce dans un des interstices des mondes. « Quand les philosophes ont vu les passions entrer et s’enraciner dans l’État, ils ont cru que c’était folie pour les honnêtes gens que de se mêler des affaires publiques606… Le vrai service du public est une entreprise d’un si grand labeur et d’un si grand souci, qu’un homme bon et sage, quoiqu’il puisse ne point la refuser s’il y est appelé par son prince ou par son pays, et s’il croit pouvoir y rendre des services plus qu’ordinaires, doit pourtant ne la rechercher que rarement ou jamais, et la laisser le plus communément à ces hommes, qui, sous le couvert du bien public, poursuivent leurs propres visées de richesse, de pouvoir et d’honneurs illégitimes607. » Voilà de quel air il s’annonce. […] Le pauvre jeune homme inconnu, traducteur malheureux d’un sophiste grec illisible, et qui, à vingt ans, se promenait dans Bath avec un gilet rouge et un chapeau à cornes, sec d’espérances et toujours averti du vide de ses poches, avait gagné le cœur de la beauté et de la musicienne la plus admirée de son temps, l’avait enlevée à dix adorateurs riches, élégants, titrés, s’était battu avec le plus mystifié des dix, l’avait battu, avait emporté d’assaut la curiosité et l’attention publiques.

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