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545. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

Mais ce qu’on écrit, ce qu’on dit de plus judicieux, de plus fin, dans les intervalles de l’action, ne prouve pas toujours ; on ne saurait conclure de toutes les qualités de l’écrivain historien, de l’homme sorti de la scène et qui la juge, à celles de ce même homme en action et en scène. Il y a là une différence essentielle ; et c’est ce qui nous doit rendre fort humbles, fort circonspects, nous autres simples écrivains, quand nous jugeons ainsi à notre aise des personnages d’action. […] La Rochefoucauld, qui analysait si bien toutes les causes et les intentions, avait toujours eu dans l’action un je ne sais quoi, comme dit Retz, qui lui avait fait échec. L’action est d’un ordre à part. […] Sieyès avait divisé sa vie politique depuis 89 en trois époques. « Durant toute la tenue de l’Assemblée législative jusqu’à l’ouverture de la Convention, il est resté complètement étranger à toute action politique.

546. (1896) Écrivains étrangers. Première série

« Vous prétendez que le signe d’une action morale est le sacrifice ? […] Ce n’est pas à coup sûr l’action ; toute action est une mauvaise action. […] L’autorité, que la raison se pique de remplacer, c’est l’autorité qui est au fond de notre pensée comme de nos actions. […] Or, une telle action est vaine, car il n’y a que le dedans qui importe, c’est-à-dire l’âme, ses désirs et ses sentiments. […] Il prend goût à l’action : de nouveaux rêves, de nouvelles chimères lui reviennent en tête.

547. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Le seul but c’est le drame lui-même, c’est à dire l’action, la passion, la vie. […] En outre, le symbole, sans lequel aucune œuvre d’artiste ne saurait avoir de prolongement dans l’humanité entière, se dégage plus visiblement d’une action légendaire que d’un fait seulement historique. […] L’action se passe, comme on sait, à l’aurore de la Réforme. […] Troisièmement, Fourcaud relève les références à la période historique durant laquelle se passe l’action à savoir « la veille de la Réforme ». […] Enfin, dans la seconde partie, Fourcaud relève l’expression de l’orchestre, le jeu des thèmes, des leitmotive ; il commente l’action ou les paroles des personnages : « Ce qu’ils avouent, les instruments le confirment ; et ce qu’ils taisent, la symphonie le révèle ».

548. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

Ce n’est cependant qu’en les distinguant et en les observant dans leur action réciproque qu’on saisit le secret de cette étrange et puissante individualité. […] Du jardin : « D’abord un principe général que l’on peut dire le caractéristique du wagnérisme : c’est une erreur de prendre pour fin dans l’art, la musique qui n’est qu’un moyen d’expression artistique, tandis que seule l’action est la fin véritable !  […] Comme essence intime de toutes mes actions, j’ai, directement, conscience de la Volonté. […] Parce que chaque action, vue, pour ainsi dire, de dedans, est Volonté ; et qu’étendant cette observation de nous-mêmes à ce qui nous entoure, nous arrivons nécessairement à reconnaître en toute chose, en les montagnes, les fleuves et les forêts, l’expression d’une Volonté. […] L’autre drame parle notre langue de tous les jours ; il doit nous montrer des caractères, tels qu’ils sont, et leur développement psychologique ; le cadre du tout est une action.

549. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre quatrième. Les émotions proprement dites. L’appétit comme origine des émotions et de leurs signes expressifs. »

Un des exemples les plus frappants de l’hérédité est l’action de découvrir la canine d’un seul côté de la bouche, comme font les chiens qui découvrent la canine voisine de leur ennemi. […] C’est ce que Wundt appelle la loi de la métamorphosé de l’action nerveuse. […] Selon Spencer même, la douleur est essentiellement une diminution de l’activité vitale ; si donc elle provoque souvent l’action, ce ne peut être que par une réaction ultérieure et non primitive. […] Notre moralité est tout ensemble une expression visible de notre personnalité propre et du degré d’impersonnalité auquel nous sommes parvenus ; nos actions sont les signes de nos idées et de notre vouloir. […] Il reste « immobile, accroupi sur le sol, sans manifester sa souffrance intérieure autrement que par des larmes qui baignent ses yeux et roulent incessamment. » Dans les premières semaines, les enfants ne répandent pas de larmes ; les glandes lacrymales ont besoin d’une certaine habitude acquise pour entrer en action.

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