Le comte de Provence a dit d’ailleurs, sur Marius à Minturnes, un mot juste : « La pièce est d’un genre trop austère. » Ces trois actes représentés le 19 mai 1794, sans un rôle de femme, sans trop de déclamation, et avec les touches nues de l’histoire, font honneur à la simplicité sensée du jeune poète ; il y résonne comme un mâle écho de Lucain et de Corneille : mais l’action s’y dessine à peine ; l’émotion manque, le pathétique fait défaut. On le chercherait vainement dans les sujets romains traités par l’auteur ; il l’a rencontré dans les derniers actes de ses Vénitiens. […] Il aurait pu contribuer aux Actes des Apôtres par plus d’un de ses mots, comme plus tard il fit au Nain jaune. […] Zaïre, d’après son opinion, n’était qu’une comédie. — Un jour, à la suite d’une discussion sur la tragédie, il avait dit à Arnault : « Faisons une tragédie ensemble. » Le poète avait répondu avec plus de fierté et de malice que de curiosité et de confiance : « Volontiers, général, mais quand nous aurons fait ensemble un plan de campagne. » Revenu en France avant que Bonaparte fût de retour d’Égypte, Arnault avait fait représenter sa tragédie des Vénitiens qui eut beaucoup de succès (16 octobre 1799) ; il la dédia « à Bonaparte, membre de l’Institut », et reconnut dans la dédicace que l’idée du cinquième acte était due au général. […] Cette pièce des Vénitiens, et surtout le cinquième acte, sont ce qu’Arnault a fait de mieux et de plus original au théâtre.
Il ne la tient pas toujours de ses aïeux ; il l’acquiert alors par un acte de volonté, et sa nationalité est sur lui comme une qualité dont il se préoccupe de prouver qu’il est digne. […] Leur patriotisme est tout spirituel, acte de volonté, décision, choix de l’esprit. […] Je n’entendrai jamais les prisonniers de Fidelio monter sur la tour, sans associer à la musique sublime de Beethoven cette voix du petit sous-lieutenant… Une nuit, voyant venir dans le ciel, à la lueur des fusées, une flotte de nuages chargés de pluie, il les salue en lui-même du chant des mariniers du premier acte de Tristan. […] Nul commentaire n’ajouterait rien à l’émotion de sympathie que nous inspire un tel acte, plein de tendresse humaine. […] Je n’ai d’ailleurs commis aucun acte de valeur, du tout, je m’empresse de le dire, je me suis contenté d’aller là me l’on me disait d’aller.
L’avenir les absoudra, en les blâmant, comme nous absolvons la grande Révolution, tout en déplorant ses actes coupables et en stigmatisant ceux qui les ont provoqués. […] Car de tels actes ne vont pas sans que la passion s’en mêle, et réciproquement de telles passions ne vont pas sans éveiller quelque vue désintéressée. […] Notre principe, à nous, c’est qu’il faut régler la vie présente comme si la vie future n’existait pas, qu’il n’est jamais permis pour justifier un état ou un acte social de s’en référer à l’au-delà. […] L’individu n’est complètement responsable de ses actes que s’il a reçu sa part à l’éducation qui fait homme. […] Y a-t-il obéissance et lutte dans l’acte du statuaire et du musicien ?
Mais est-ce de là que sortent les Précieuses, Sganarelle, ces petits actes, ses premiers chefs-d’œuvre, dans lesquels il prend conscience de son idéal ? […] C’est la nature même : et depuis deux cents ans, tous les romanciers et poètes qui ont voulu mettre aux prises la fausseté de la femme avec la passion de l’homme, n’ont pu que refaire, délayer ou transposer l’admirable quatrième acte de Molière. […] Les actes qui n’ont pas de conséquences pour la société sont indifférents et licites. […] Une forme de comédie trouve alors grande faveur : c’est la comédie en un acte, légèrement intriguée, suite de scènes plaisantes reliées et dénouées au petit bonheur, forme littéraire en somme de la farce, dont elle garde le libre mouvement et l’absence de prétention. […] Représentation des trois premiers actes à Villers-Cotterêts chez le duc d’Orléans (25 sept. 1664), de la pièce entière chez la princesse Palatine (29 nov. 1664 et 8 nov. 1665).
Le caractère essentiellement social et instinctif de l’obéissance ressort avec évidence de la nature même de l’acte. […] Un employé qui fait régulièrement et convenablement sa besogne n’a point le sentiment que son acte est sacré. […] Il s’agit d’imposer à quelqu’un, à un individu, à un groupe, à une classe, une croyance, des sentiments, des actes qui lui seront pénibles. […] L’acte le plus infime accompli conformément au devoir élevait l’homme au-dessus du monde infini. […] C’est lorsqu’il s’oppose, sous quelque forme abstraite, à un instinct égoïste qui nous pousse à un acte trop personnel.