Voici peut-être la vue la plus originale et la plus féconde du livre de Michelet : « L’Amour n’est pas une crise, un drame en un acte. […] Il précise : il la démêle responsable de son acte pour un trentième exactement, vingt trentièmes étant attribuables à la surprise et les neuf autres à une contrainte extérieure. […] Michelet n’aborde l’acte de la génération et tout ce qui le concerne qu’avec un respect terrible, des airs solennels et, si je puis dire, toutes sortes de momeries. […] L’acte même de la génération et tout ce qui l’entoure n’a rien de saint en soi. […] Et je ne vois pas non plus en quoi l’un des résultats éventuels de cet acte, qui est la conservation de la race, le ferait religieux et sacré.
L’acte même par lequel il s’efforce de prendre connaissance de lui-même brise son unité. […] D’ailleurs une présomption d’irréalité pèse déjà sur ces objets : lorsque, regardant de près à leur genèse on les voit émerger de la sensibilité même du sujet, n’est-on pas tenté de se demander s’ils ne sont pas de simples signes auxquels le moi confère la réalité par un acte de volonté arbitraire ? […] Cet acte initial par lequel l’être unique se distingue en sujet et en objet lève le rideau sur la fiction du monde phénoménal.
Tout au plus sa raison aura-t-elle à opter entre deux manières différentes d’aller au même but : il y a alors place au calcul, à une préférence, à une détermination de la volonté ; il n’y a pas matière à un acte moral ; la liberté morale n’a pas à se déployer. […] Il a le droit d’en disposer ; il a le droit de se lier par serment ; et, le serment prêté, rien ne peut le dispenser d’y conformer ses actes, car il en a en lui-même le pouvoir. […] La sanctification de l’amour est si bien dans l’esprit de la littérature contemporaine, que ceux qui ne vont pas jusqu’à l’identifier avec la charité chrétienne, essaient encore de le transformer en un acte religieux. […] Tuer un homme est un acte qui n’est en soi ni un bien ni un mal, et qui devient, selon le langage, un meurtre ou une victoire. […] » Voilà le premier acte.
C’est du meurtre d’un vieux provincial par le Lafcadio des Caves du Vatican que fut tirée notion de l’acte gratuit. À noter d’ailleurs que cet acte, gratuit pour la plupart, présente au moins l’intérêt d’aider à croire à la possibilité de n’en prendre à rien. […] Quoi qu’il en soit, l’acte gratuit dans sa forme idéale serait un pont de l’ambition minuscule à la liberté, du relatif à l’absolu. […] Crevel récuse tout alibi intellectuel à ce passage à l’acte crapuleux. […] Crevel, dans l’intérêt de sa démonstration lui substitue le mot « esprit ». « Acte d’accusation », O.C. t.
Au second acte, ce jeu de l’amour et du caprice est devenu une passion sérieuse, profonde, irrévocable. […] L’acte suivant nous rejette brusquement dans le bourbier parfumé de la bohème. […] Le dernier acte a le don des larmes, et les larmes qu’il fait répandre ont une douceur singulière. […] Au premier acte, nous sommes dans l’atelier de M. […] Au second acte, nous retrouvons Diane affichant, dans son salon le tableau de Paul, qu’elle vient de faire acheter, à grand bruit.