Béranger n’est pas de l’Académie française ; il s’est dit qu’il ne fallait pas en être. […] si j’avais l’honneur, pour mon compte, d’être non pas un membre, mais la majorité entière de l’Académie un seul moment, oh ! […] Il n’est pas fâché au fond de donner, par son absence, un petit tort à l’Académie ; l’Académie le lui laisserait.
Membre de deux académies, de celle des sciences comme il le fut aussi de l’Académie française, il a été célébré par Fontenelle qui ne le surfait pas trop, et qui nous le montre, avec son tempérament robuste et de feu, suffisant à tous les menus emplois. […] Il avait eu un accessit et un prix de vers à l’Académie française en 1671 et en 1673 ; cela le fit connaître. […] Un jour que ce prince montrait un chant traduit à la duchesse, elle s’impatienta pourtant et lui dit : « Vous verrez qu’un beau matin, en vous éveillant, vous serez de l’Académie française, et que M. d’Orléans sera régent du royaume. » L’ambition couvait, en effet, sous cette vie de jeux et de comédies ; il y avait dans ce corps de myrmidon, dans cet extrait du Grand Condé, des étincelles de cette même fureur civile.
Et je dis devant l’opinion : je n’ai point à parler ici de sa situation officielle dans l’Université ou à l’Académie. […] Son vrai genre, à lui, c’est l’éloge, comme le prouvent admirablement ses discours à l’Académie, qui sont presque tous des chefs-d’œuvre ! […] Seulement, disons-le, mais non pour le lui reprocher, s’il n’a pas été un délicieux inventeur de qualités, les jours de réception à l’Académie, par exemple, il faut convenir qu’il a été souvent assez ingénieux, en nous les montrant, pour nous faire croire qu’il les créait ! […] Quoique le génie de lord Byron ne passionne plus l’Angleterre actuelle — l’Angleterre de Tennyson et de Carlyle — et que la gloire du pèlerin de Child-Harold ne soit plus guère, dans son pays, que le marbre officiel et guindé de beaucoup de gloires enterrées à Westminster, cette académie de tombeaux, on s’était cependant ému en Angleterre du livre de M.
Je me rappelle qu’à l’Académie où nous entendions M. de Vigny plus souvent et plus longuement que nous ne l’aurions désiré (car il s’obstinait la plupart du temps à des choses ou impossibles ou inutiles ou déjà résolues,), il m’arriva plus d’une fois de laisser voir mon impatience ; sur quoi notre doux et indulgent confrère, M. […] Jules Sandeau, directeur de l’Académie, répondant à M.
— « Des poètes et des individus excessivement vertueux ont été couronnés par l’Académie française. Il y a déjà longtemps que l’Académie s’est couronnée elle-même.