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326. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

Je vous dirai même entre nous que le Périple d’Hannon m’est complètement odieux pour l’avoir lu et relu avec les quatre dissertations de Bougainville (dans les Mémoires de l’Académie des Inscriptions), sans compter mainte thèse de doctorat, — le Périple d’Hannon étant un sujet de thèse. […] Pour ce mobilier et les costumes, je vous renvoie aux textes réunis dans la 21e dissertation de l’abbé Mignot (Mémoires de l’Académie des Inscriptions, tome 40 ou 41, je ne sais plus). […] Lebrun (de l’Académie), un homme juste, me disait l’autre jour à propos de vous : « Après tout, il sort de là un plus gros monsieur qu’auparavant. » Ce sera l’impression générale et définitive… » (Voir page 428. — Article sur le Père Lacordaire.) […] « Maintenant je dois vous dire, Monsieur, avec la même franchise que, dans les derniers temps, je me suis trouvé en désaccord et même en opposition avec le Père Lacordaire, lorsqu’il se présenta pour l’Académie. […] William Reymond, ancien bibliothécaire de l’Académie de Lausanne, ayant publié à Berlin en 1864, sous le titre de Corneille, Shakspeare et Gœthe, une Étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle, voulut bien me demander de lui écrire une Lettre qu’il put joindre à son livre en manière de Préface.

327. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Μ. Ε. Renan » pp. 109-147

Les gens de son Institut lui trouvaient du goût littéraire assez pour entrer à la porte à côté, dans l’autre Académie. […] Renan écrit, page 38 : « La Religion dans l’humanité est l’équivalent de la nidification chez l’oiseau. » C’est Mascarille, à l’Académie ! […] Renan dans l’estime sourde des Académies, qui le chamarrèrent académicien. […] Il fut, dès son début, ce qu’on peut appeler un joli impie parmi les impies qui sont laids, et il est maintenant le plus joli des membres de l’Académie, qui ne sont pas non plus généralement très jolis. […] Le classé d’Académie a sa case dans l’opinion comme un saint en pierre a sa niche, mais on passe devant, sans le regarder.

328. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Disciple de Voltaire et ami très particulier de Turgot, membre de l’Académie française et secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, je ne crois pas que ses travaux scientifiques témoignent de beaucoup d’originalité ni d’érudition ; et on ne l’a jamais pris pour un grand écrivain. […] Brunet, Les Philosophes et l’Académie française au xviiie  siècle, Paris, 1884. […] Lescure, son édition de la Correspondance de Mme du Deffand, Paris, 1865] ; —  ses relations avec Mme Geoffrin. — Il est déjà presque un personnage quand il accepte de s’occuper de l’Encyclopédie ; — et c’est en 1752 que Frédéric lui offre la présidence de son Académie des sciences, — en survivance de Maupertuis. […] Desnoiresterres, VIII, p. 305-307]. — La séance du 29 avril à l’Académie des sciences. — Voltaire et Franklin. — La séance du 7 mai à l’Académie française, et le Projet du Dictionnaire historique. — Fatigues, maladie, et mort de Voltaire [30 mai 1778]. — La lettre de Tronchin, sur les derniers instants de Voltaire [Cf.  […] L’Influence de Buffon. — C’est le moment d’examiner les enseignements qu’il leur a donnés ; — et d’abord, au point de vue purement littéraire, si son Discours sur le style, — qui n’est que son Discours de réception à l’Académie française, — a vraiment la portée qu’on lui attribue quelquefois ?

329. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

Gavarret parle d’un discours sur Voltaire, que devait prononcer Royer-Collard à l’Académie, et que lui seul et M. de Barante ont entendu : Royer-Collard étant souffrant et ne pouvant se rendre à l’Académie. On saura que ses discours à la Chambre, Royer-Collard les lisait tout écrits d’avance, mais pour ses discours à l’Académie, il jetait sur une feuille de papier quelques notes, et improvisait dessus une causerie plutôt qu’un discours. […] » et pour ses deux auditeurs il parla son discours à l’Académie, finissant par dire qu’il comprenait qu’on commandât une étude sur Voltaire, mais qu’un éloge dudit, dans un pays, où la majorité est si immensément catholique, ça lui paraissait manquer un peu de tact. […] Et comme, le discours fini, de Barante lui demandait d’en transmettre la teneur à l’Académie, après qu’il était sorti, se tournant vers Gavarret, il jetait sur la note la plus hautainement méprisante : « Ne croit-il pas, celui-là, qu’il est permis à tout le monde de tout dire !  […] Puis après moi, un discours plein de tact du maire, et après le maire, un discours d’un académicien de l’Académie de Rouen, à peu près vingt-cinq fois plus long que le mien, et contenant tous les clichés, tous les lieux communs, toutes les expressions démodées, toutes les homaiseries imaginables : un discours qui le fera battre par Flaubert, le jour de la résurrection.

330. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

Ce qu’il a fait en musique pour la cause de Mozart, de Cimarosa, de Rossini, contre les Paër, les Berton et les maîtres jurés de la critique musicale d’alors, il l’a fait en littérature contre les Dussault, les Duvicquet, les Auger, les critiques de l’ancien Journal des débats, de l’ancien Constitutionnel, et les oracles de l’ancienne Académie. […] Auger qui a prononcé à une séance publique de l’Académie les mots de schisme et de secte. « Tous les Français qui s’avisent de penser comme les romantiques sont donc des sectaires (ce mot est odieux, dit le Dictionnaire de l’Académie). Je suis un sectaire », s’écrie Beyle ; et il développe ce thème très gaiement, en finissant par opposer à la liste de l’Académie d’alors une contre-liste de noms qui la plupart sont arrivés depuis à l’Institut, qui n’en étaient pas encore et que poussait la faveur du public.

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