et la discussion politique s’enflammait de toutes parts ; mais, au milieu de ce souffle croissant et de ce vent impétueux qui s’élevait, et qui n’était pas encore une tempête, on recevait à l’Académie le chevalier de Boufflers, l’abbé Delille récitait dans les séances publiques des fragments applaudis du poème de L’Imagination, et le jeune Anacharsis surtout entrait à toutes voiles dans le port d’Athènes. […] Le Voyage d’Anacharsis avait paru depuis quelques mois, et le succès allait aux nues : une place devint vacante à l’Académie française par la mort du grammairien Beauzée, et Barthélemy, choisi tout d’une voix pour lui succéder, fut reçu dans la séance publique de la Saint-Louis (août 1789). […] On releva dans le discours de Barthélemy quelques néologismes : il disait en parlant des États généraux et des espérances, déjà troublées, qu’ils faisaient naître : « La France… voit ses représentants rangés autour de ce trône, d’où sont descendues des paroles de consolation qui n’étaient jamais tombées de si haut. » La singularité de cette phrase, selon la remarque de Grimm, fut fort applaudie : Barthélemy inaugurait à l’Académie le style parlementaire et ce qu’on a tant de fois répété des discours du trône. […] Je vais aux Académies, en très peu de maisons, quelquefois aux promenades les plus solitaires, et je dis tous les soirs : Voilà encore un jour de passé. Bientôt les académies, sa patrie véritable, lui manquèrent ; elles furent abolies.
Sa réputation a depuis longtemps engagé l’Académie Françoise à le recevoir au nombre de ses Membres, & nous l’avons vu, avec satisfaction, nous offrir, en qualité de Directeur, les hommages de cette Académie, la premiere fois que nous avons bien voulu l’admettre à nous les présenter, à l’occasion de notre avénement à la Couronne.
Christian Bartholmèss vient de le faire connaître par le côté philosophique dans un travail approfondi qui a été fort apprécié dans le monde de l’Université et dans celui de l’Académie des sciences morales. […] Chaque savant personnage que rencontrait le jeune homme sur son chemin (et l’Académie de Caen en réunissait alors un grand nombre) lui devenait ainsi un nouvel instigateur d’étude ; il absorbait avidement chaque source vive qui lui était offerte, et, toujours altéré, il en demandait encore. […] Huet, en poésie française, tenait décidément pour la littérature d’avant Boileau, pour celle de Segrais, de Conrart, des premiers membres de l’Académie française ; il ne s’en départit jamais. […] » Un siècle après, parlant des discussions intérieures de la deuxième classe de l’Institut (Académie française), Morellet écrira à Suard : « Avez-vous vu un Colin plus Colin que ce Collin (Collin d’Harleville) ? […] Patin, qui le visitait, le soir d’un jour où Lamartine avait failli être élu membre de l’Académie française. — Est-ce assez de misères ?
Nous n’établirons pas l’éloge de ses talens sur quatre couronnes obtenues à l’Académie des Jeux Floraux, ni sur trois autres décernées par l’Académie Françoise.
MILLOT, [Claude-François-Xavier] Prédicateur du Roi, de l’Académie Françoise, & de celles de Lyon & de Nancy, né à Besançon en 1725. […] M. l’Abbé Millot a aussi composé des Discours, où il s’applique à discuter plusieurs questions proposées par différentes Académies.