La diplomatie loyale et habile, parce qu’elle était loyale, ne pouvait pas avoir un meilleur négociateur à Vienne ou à Rome. […] Madame Récamier habita à Rome la maison de Canova, le grand statuaire de ces deux siècles. […] Sa beauté prit un caractère grave et pensif que les ruines de Rome donnent au regard qui les contemple longtemps. […] Un jeune et noble admirateur, le prince de Rohan (depuis archevêque de Besançon, mort de ses aspirations vers le ciel), la fréquenta assidûment à Rome. […] Ballanche avait accompagné madame Récamier à Rome ; il était allé, de là, visiter un moment Naples.
Tite-Live, après avoir fait l’histoire des premieres représentations théatrales qu’on vit à Rome, après avoir dit concernant les premiers progrez de ces représentations ce que nous avons rapporté dans la section précédente, raconte en continuant l’histoire de la scéne romaine, l’avanture qui donna l’idée de partager la déclamation, pour ainsi dire, en deux tâches, et il dit les raisons qui furent la cause que cet usage s’établit comme le bon usage. Livius Andronicus, poëte célebre et qui vivoit à Rome environ cinq cens quatorze ans après sa fondation, et environ six vingt ans après qu’on y eut ouvert les théatres, joüoit lui-même dans une de ses pieces. […] Enfin Isidore De Seville, qui du moins a pû voir des gens qui eussent vû représenter sur les anciens théatres de Rome, fait mention de ce partage de la déclamation entre deux acteurs.
Il ne prit de la Réforme que ce que la cour de Henri II en toléra quelques insinuations contre Rome, et les épigrammes, permises à tous, contre les moines. Voici, dans un douzain, un abrégé de l’histoire de Rome universelle, tel qu’aurait pu le tracer un protestant82 : Rome jadis la terre subjugua Puis si heureuse en la mer navigua, Que du grand monde et d’une cité close On vit la force estre la mesme chose. […] Chaque poëte se jeta sur une partie de ce noble héritage, et s’affubla de quelque dépouille de Rome ou d’Athènes. […] On pourrait extraire quelques beaux vers des Antiquités de Rome ; sorte de chant dans lequel la vue des ruines fait faire au poète un retour sur lui-même. […] Ronsard avait pris au mot le conseil que donnait Du Bellay aux Français, d’orner leurs temples des dépouilles de Rome et d’Athènes.
Grand sujet de curiosité pour les utopistes de tous les genres, — et, dans ce temps-là, le catholicisme n’en manquait pas, — une révolution à Rome, une révolution qui allait, croyait-elle, jeter la barque de saint Pierre dans les aventures, fit lever et rallia, comme le coup de trompette du Josaphat des vivants, tous les fous superbes de l’univers, tous les bohèmes de la fortune, de l’esprit et de la beauté pour les rasseoir, il est vrai, un peu rudement, quand la machine chargée par Lamennais, Gioberti et tant d’autres, éclata, mais montrant, à travers ses débris, Rossi poignardé, le Pape en fuite et Mazzini régnant dans Rome assiégée. […] Tant que dura le siège de Rome, elle soigna les blessés de ses mains d’Yseult ; et, sœur de charité volontaire, montra cette coquetterie du dévouement et du danger dans laquelle se retrouve la femme de race, mais que les anges de saint Vincent de Paul ne connaissent pas. […] Peut-être a-t-elle commenté ou traduit saint Augustin, comme elle a pansé plus tard, sœur grise amateur, les blessés des hôpitaux de Rome ; car il faut rendre justice à !
Son oraison funèbre fut prononcée à Rome, avec la plus grande pompe. […] Londres, Florence et Paris n’avaient point encore assez de dignité pour valoir Rome et Athènes. […] Des jurisconsultes comme Baudouin, Duaren et Hotman, commentateurs de ces lois romaines, si nécessaires à des peuples barbares qui commençaient à étudier des mots, et n’avaient point de lois ; d’Argentré, d’une des plus anciennes maisons de Bretagne, et auteur d’un excellent ouvrage sur la coutume de sa province ; Tiraqueau, qui eut près de trente enfants, et composa près de trente volumes ; Pierre Pithou, qui défendit contre Rome les libertés de l’église de France, qui devraient être celles de toutes les églises ; Bodin, auteur d’un livre que Montesquieu n’a pas fait oublier ; enfin, Cujas et Dumoulin, tous deux persécutés, et tous deux hommes de génie, dont l’un a saisi dans toute son étendue le véritable esprit des lois de Rome, et l’autre a trouvé un fil dans le labyrinthe immense de nos coutumes barbares.