Rancé partit donc pour Rome (1664) avec un collègue qu’on lui donna, l’abbé du Val-Richer ; il vit le pape, il sollicita les cardinaux ; il sut dans cette vie si nouvelle conserver et aguerrir son austérité des dernières années, tout en retrouvant ses grâces polies et quelques-unes de ses adresses d’autrefois. […] Arrivé à Lyon, il y fut atteint par des lettres de Rome et de Paris qui le blâmaient également de sa précipitation. À Rome, on avait appelé cette fuite une furie française. Rancé, fidèle au principe d’obéissance, repartit sans murmurer de Lyon pour Rome, y reprit la négociation sans espoir, y subit jusqu’au bout toutes les lenteurs, et ne revint qu’après le procès perdu, ayant bien mérité, encore une fois, son désert. […] Je ne voudrais rien dire qui eût l’air d’amoindrir M, de La Mennais ; l’éloquent et agréable auteur des Affaires de Rome sait trop bien la vie de Rancé pour ne pas s’en dire beaucoup plus à lui-même.
Un écrivain célèbre observe que, dans le temps qu’on tenoit en France madame Guyon enfermée, on sollicitoit à Rome la canonisation de Marie d’Agréda, plus visionnaire elle seule que tous les mystiques ensemble. […] Rome avoit, depuis peu, condamné le fameux Molinos, prêtre Espagnol, grand directeur & homme de bien. […] Ils sollicitoient vivement à Rome en faveur de l’amour pour & désintéressé, pendant qu’on les accusoit en France de rejetter toute espèce d’amour divin. […] En attendant que Rome décide. […] Rome prononce, & Fénélon est condamné.
Il paroît évident que les historiens ont entouré de fables le berceau de Rome. […] Veies étoit auprès de l’endroit où est aujourd’hui Civitavechia, à cinq ou six lieues de Rome ; & le terrein autour de Rome, capitale de l’Europe, a toujours été si stérile, que le peuple voulut quitter sa patrie pour aller s’établir à Veies. […] L’Histoire Romaine depuis la fondation de Rome jusqu’à l’année 705. par les P. […] Il a sçu renfermer en trois vol. la grandeur de Rome. […] & commence au septiéme siécle de la fondation de Rome.
Longtemps il espéra le faire adopter à Rome, et par Rome, sur un mot d’ordre du Souverain Pontife, il se flatta de remettre au pas la société ecclésiastique, puis la société laïque elle-même. […] Il n’aime pas Paris, il n’aime pas Rome, il déteste Genève : qu’aime-t-il donc, ce dur Breton, avec ses aspérités d’origine et ses antipathies de race ? […] On le suit dans ses deux voyages de Rome, sous Léon XII, en 1824, et sous Grégoire XVI, en 1832. […] Chaque flot a sa voix dans cette vaste mer : le souverain de l’Océan se tait seul dans sa grotte. » Prêt à sortir de Rome en 1832, il s’écriait : « J’espère que mon séjour à Rome ne se prolongera pasdésormais longtemps, et l’un des plus beaux jours de ma viesera celui où je sortirai de ce grand tombeau, où l’on netrouve plus que des vers et des ossements. […] Il n’entrait pas dans mon esprit que M. de Lamennais, prêtre, et, à cette date, n’ayant nullement rompu encore avec Rome, pût se permettre une telle hardiesse.
Rome n’est encore que théologique. […] Ce sirvente est un long cri de guerre contre Rome, parce que Rome, c’est dans l’impitoyable Simon de Montfort que les victimes la voient personnifiée. […] Tu règnes méchamment, Rome ; que Dieu t’abatte en ruine, parce que si faussement tu règnes par argent ; Rome, tu es de mauvaise race, et parjure. […] Dans le feu de l’abîme, Rome, vous avez votre place. […] « Rome, tant est grande ta forfaiture, que tu méprises Dieu et ses saints : tant ton règne est mauvais, Rome fausse et trompeuse.