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307. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le Brun-Pindare. » pp. 145-167

Camarade du jeune Racine, qui était petit-fils du grand poète, il reçut les conseils de Louis Racine, auteur du poème de La Religion, et il apprit à se rattacher à la tradition poétique du xviie  siècle plus directement qu’on n’avait coutume de le faire de son temps. Les premières odes de Le Brun sont consacrées à ce jeune ami Racine, qui avait quitté la littérature pour le commerce ; et qui bientôt périt à Lisbonne dans le tremblement de terre de 1755. […] Quand Racine, dans Esther, nous fait entendre ses chœurs mélodieux, si bien placés dans la bouche des filles de Saint-Cyr, il retrouve un lyrique vrai, naturel, motivé.

308. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre IV. L’écrivain (suite) »

Les drames de Victor Hugo et les romans de Balzac n’entreront pas plus dans les chaumières que les tragédies de Racine ou les portraits de La Bruyère. […] D’un côté sont les conteurs du moyen âge, Marot, Saint-Gelais, les buveurs, les malins, les chansonniers, qui restent au second rang ; de l’autre côté sont les lettrés, Boileau, Racine, Rousseau, les théoriciens du seizième et du dix-neuvième siècle qui écrivent pour une classe et non pour la nation.

309. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Anatole France, le Lys rouge »

N’alléguez point que les personnages de Racine, par exemple, expriment en discours harmonieux et fins des passions sauvages d’êtres primitifs. […] Il s’y trouve du Racine, du Voltaire, du Flaubert, du Renan, et c’est toujours de l’Anatole France.

310. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVII. Romans d’histoire, d’aventures et de voyages : Gebhart, Lemaître, Radiot, Élémir Bourges, Loti » pp. 201-217

— Pourquoi, vous qui parlez avec tant d’ingéniosité et de gentillesse de Racine, de Marivaux et de Meilhac que vous savez bien, calomniez-vous gratuitement l’art moderne que vous ne connaissez pas, et dont vous ne voyez, au boulevard, que les ridicules spécimens ? […] Si la caractéristique du roman historique est le respect qu’inspirent ses héros proportionné à leur distance ( major e longinquo reverentia ), Racine, préface de Bajazet, a décisivement observé que « l’éloignement des pays répare en quelque sorte la trop grande proximité des temps ».

311. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Hector de Saint-Maur »

Il a tous les tons, depuis le ton du Sonnet, ce soupir de flûte fait de quatre haleines, jusqu’au ton de l’Ode, au long souffle éclatant qui résonne et qui plane ; depuis le gémissement de l’Élégie, jusqu’à l’éclat de rire que Racine, le tendre Racine, avait aussi, quand, de la plume qui avait écrit Bérénice, il nous écrivait Les Plaideurs.

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