. — Le vin part, et la ferme lui prescrit certaines routes ; s’il s’en écarte, il est confisqué, et, à chaque pas du chemin, il faut qu’il paye. « Un bateau de vin du Languedoc692, Dauphiné ou Roussillon, qui remonte le Rhône et descend la Loire pour aller à Paris par le canal de Briare, paye en route, sans compter les droits du Rhône, de trente-cinq à quarante sortes de droits, non compris les entrées de Paris. » Il les paye « en quinze ou seize endroits, et ces payements multipliés obligent les voituriers à employer douze ou quinze jours de plus par voyage qu’ils n’en mettraient si tous ces droits étaient réunis en un seul bureau ». — Les chemins par eau sont particulièrement chargés. « De Pontarlier à Lyon, il y a vingt-cinq ou trente péages ; de Lyon à Aigues-Mortes, il y en a davantage, de sorte que ce qui coûte 10 sous en Bourgogne, revient à Lyon à 15 et 18 sous, et à Aigues-Mortes à plus de 25 sous. » — Enfin, le vin arrive aux barrières de la ville où il sera bu. Là il paye l’octroi, qui est de 47 francs par muid à Paris. — Il entre et va dans la cave du cabaretier ou de l’aubergiste ; là il paye encore de 30 à 40 francs pour droit de détail ; à Rethel, c’est de 50 à 60 francs pour un poinçon, jauge de Reims. — Le total est exorbitant. […] Dans la généralité de Rouen, « quelques paroisses payent plus de 4 sous pour livre et quelques-unes à peine 1 sou709 ». — « Depuis trois ans que j’habite la campagne, écrit une dame du même pays, j’ai remarqué que la plupart des riches propriétaires sont les moins foulés ; ce sont ceux-là qui sont appelés pour la répartition, et le peuple est toujours vexé710. » — « J’habite une terre à dix lieues de Paris, écrivait d’Argenson, où l’on a voulu établir la taille proportionnelle, mais tout n’a été qu’injustice ; les seigneurs ont prévalu pour alléger leurs fermiers711. » Outre ceux qui, par faveur, font alléger leur taille, il y a ceux qui, moyennant argent, s’en délivrent tout à fait. […] À Paris, ainsi qu’on l’a vu, le vin paye par muid 47 livres d’entrée ; au taux où est l’argent, c’est le double d’aujourd’hui. « Un turbot, sorti de la côte de Honfleur et arrivé en poste, paye d’entrée onze fois sa valeur ; partant, le peuple de la capitale est condamné à ne pas manger de poisson de mer719. » Aux portes de Paris, dans la mince paroisse d’Aubervilliers, je trouve « des droits excessifs sur le foin, la paille, les grains, le suif, la chandelle, les œufs, le sucre, le poisson, les fagots, le bois de chauffage720 ». […] Boivin-Champeaux, 34, 36, 41, 48 Paris (Doléances des paroisses rurales de l’Artois, 301, 308) Archives nationales, procès-verbaux et cahiers des États généraux, t.
qui sait si elle ne cherche pas quelque Paris où elle a un frère ? […] Au moins ne manquons-nous pas de concerts dans nos champs ; tu aimes ceux de Paris sans pouvoir y aller toujours, et moi, sans y aller, je m’y trouve. […] La pourrai-je voir à Paris ? […] Xavier de Maistre est à Paris, je l’ai vu, je lui écris, je l’aime. » Qui n’eût pas aimé le vieillard de quatre-vingt-cinq ans, dont l’âme avait la naïve jeunesse de vingt-cinq ans ? […] J’avais cru ainsi dans ma naïveté au Cayla, mais Paris m’a ôté cette illusion et bien d’autres.
Paris, le 8 avril 1886. […] La tristesse de sa vie à Paris le fit trouver le nouveau monde de la poésie nationale, du mythe allemand. […] Le théâtre français au contraire a toujours réussi ; car il s’est proposé un but bien défini, celui d’amuser, de divertir, et ce but il l’a atteint ; aussi les auteurs français écrivaient-ils, non pour une nation abstraite, mais pour une « société » réelle et connue, dans un milieu unique, Paris. […] Les membres du Jockey-Club avaient une importance considérable à l’opéra de Paris : ils avaient organisé une cabale contre Tannhäuser qui avait mené à ce qu’on le retire de l’affiche. […] Sur toutes ces questions on se reportera au Dictionnaire encyclopédique Richard Wagner déjà cité et à l’ouvrage de Cécile Leblanc : Wagnérisme et Création en France (1883-1889), Paris, Honoré Champion, 2005.
* * * — Chasse aux rats, la nuit, dans les rues de Paris. […] * * * — Marchal le peintre, déjeunant le matin, en son habit de soirée, à la crémerie, avec les domestiques de la maison où il avait été invité au bal, connaissait les secrets de tous les riches intérieurs de Paris. […] Valentin, nous le rencontrions souvent, à l’heure de minuit au Grand Balcon dont il appréciait fort le bock et le kinsing, en leur nouveauté à Paris. Nous lui prêchions une grande illustration de Paris, une série de dessins représentant la Morgue, Mabille, un salle d’hôpital, un cabaret de la Halle, etc. ; enfin un tableau pris dans le Plaisir ou la Douleur, à tous les étages et dans tous les quartiers, mais cela fait rigoureusement d’après nature et non de chic, et pouvant servir de document historique pour plus tard — nous plaignant de ce que les siècles futurs n’auraient pas de renseignements de visu authentiques sur le « Paris moral » de ce temps. […] Valentin me racontait que, dans les premiers temps de son séjour à Paris, il était arraché de son lit, par la curiosité d’aller voir, place de la Bourse, aux vitrines d’Aubert, la lithographie du jour de Gavarni.
Théophile, [surnommé Viaut,] né à Clérac, dans l'Agénois, en 1590, mort à Paris en 1626. […] Cette liberté de tout penser & de tout dire, attira à Théophile un séjour de deux ans à la Conciergerie de Paris.