À dix-neuf ans, Maury, animé d’ambition et plein de confiance en ses forces, déclara à ses parents qu’il voulait aller à Paris tenter la fortune. […] Arrivés sur une des hauteurs de Paris, une cloche résonne, c’était un bourdon de la cathédrale. […] dit Treilhard à Maury, elle dit que vous serez archevêque de Paris. » — « Probablement lorsque vous serez ministre », répliqua Maury. — « Et que serai-je, moi ? […] Les libellistes qui s’attaquèrent à Maury, devenu célèbre, ont ignoblement fouillé dans les années de sa jeunesse et dans les premières circonstances de son séjour à Paris. […] La lettre est écrite de Paris à Dureau de La Malle qui était pour lors en Anjou (9 décembre 1778).
Une fois en correspondance avec le grand homme, on conçoit que Marmontel se soit dégoûté du petit collet, de la carrière ecclésiastique, et qu’il ait un jour pris la route de Paris sur la foi d’une promesse et d’une espérance. […] Il le fut lorsqu’en 1758 il obtint le privilège du Mercure de France et qu’il quitta Versailles et la place de secrétaire des Bâtiments pour rentrer à Paris. […] Nommé par le tiers état de la Commune de Paris électeur en 1789, avec Bailly, Target, Guillotin, etc., il fut d’abord l’objet d’une faveur marquée, et on peut dire qu’il tenait dans ses mains son élection aux États généraux ; mais, voyant au prix de quelles concessions il fallait l’acheter, il y renonça. […] Quelques jours avant le 10 août, il quitta Paris et se retira d’abord à Saint-Germain dans le voisinage d’Évreux, puis à Cauvicourt, et de là au hameau d’Abloville près de Gaillon, dans une maison de paysan qu’il avait achetée, avec environ deux arpents de jardin. […] Sur sa motion, un arrêté fut pris par l’Assemblée, et il fut dit que « l’Assemblée du tiers état de la Ville de Paris réclamait unanimement contre l’acte du Conseil, etc. ».
La mère de Duclos, voyant ses dispositions précoces, prit sur elle de l’envoyer tout enfant à Paris pour y faire ses études, ce que bien des gens de qualité ne faisaient pas pour leurs fils et ce que nul bourgeois du pays n’osait alors se permettre. […] Plongé en plein dans le monde licencieux de Paris, il se livrait à toutes les liaisons et à toutes les rencontres ; considérant, après coup, les dangers qu’il y avait courus, il remercie la Providence de l’avoir conduit encore si bien, et de l’avoir soutenu à travers les précipices et quelquefois les bourbiers. […] La mère de Duclos, sans le savoir avec précision, sent bien qu’il se dissipe à Paris et qu’il n’y suit pas son cours de droit en jeune homme studieux ; elle le rappelle à Dinan et le presse sur le choix d’un état. […] Duclos retourne donc à Paris, toujours en qualité d’étudiant en droit, et se met en pension chez un avocat au Conseil ; mais surtout il hante les cafés et voit les gens de lettres. […] Le premier mot, qui est emphatique, promet plus qu’il ne tient : « J’ai vécu, je voudrais être utile à ceux qui ont à vivre. » L’auteur, après quelques généralités assez vagues, s’attache, dans son examen des mœurs, à celles de notre nation, et particulièrement à celles de la société de Paris : « C’est dans Paris qu’il faut considérer le Français parce qu’il y est plus Français qu’ailleurs. » Il va parler de ce qu’il sait le mieux et de ce qui lui donnera le moins de peine.
Maurice, celui des deux qui passait pour le vagabond et « le grand errant », ne fit pas de plus long voyage que du Cayla à Paris, puis de Paris en Bretagne, puis de là à Paris encore. […] Sa sœur Eugénie était venue à Paris pour assister au mariage, et bientôt elle le ramena mourant au Cayla. C’était son premier voyage, à elle, son premier séjour à Paris ; elle en fit un second en 1841, en venant de passer quelques semaines chez des amis, près de Nevers. […] Son voyage de Paris fut un grand événement dans sa vie : elle dut, selon son expression, y être fréquemment tentée ; son intelligence si ouverte put y donner plus d’un secret assaut à sa foi ou du moins à son cœur. […] C’était un singulier contraste, on l’avouera », que cette âme virginale, cette colombe » du Cayia, au sortir de son désert ; faisant connaissance pour la première fois avec Paris et le monde lettré par cet échantillon, d’homme, d’esprit, par ce bouquet de feu d’artifice.
Il n’y a que deux notaires à Argenteuil, et les recherches promettaient d’y être plus faciles que dans les nombreuses études de Paris. […] De même, dans l’inventaire de Molière, on trouvera deux exemplaires de Plutarque, l’un à Paris, l’autre à Auteuil, et une Bible. […] Dès l’âge de vingt et un ans (ce qui ne veut pas dire qu’il fût majeur, on ne l’était alors qu’à vingt-cinq), on le voit émancipé, lié avec des enfants de famille dont il va faire ses camarades de jeunesse, et bientôt chef de la troupe dite de l’Illustre Théâtre qui s’amuse à jouer la comédie dans les jeux de paume aux faubourgs de Paris. […] Pour comble d’à-propos, la France, participant tout entière à cette ébullition fantasque (la Fronde) qui avait commencé à Paris, s’étalait palpitante sous le regard curieux qui l’étudiait. […] mais pourquoi l’administration de Paris, qui fait tant de belles et grandes choses, n’achèterait-elle pas la vraie maison, celle qui occupe le véritable emplacement du logis où naquit Molière ?