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725. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Un concurrent vint s’établir et mit : Aux meilleures brioches de France ! […] Faire de la critique, en France du moins, c’est créer un ordre, ou plutôt des ordres. […] Ces deux idées exercent en France une grande influence sur la critique professionnelle. […] Et de la première est née cette question qui se pose aujourd’hui à la critique : France ou Europe ? […] Avec le fanatisme logique des idéologues, il en fit l’idée ennemie de la France, le principe de ses révolutions et de ses malheurs.

726. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

À cette époque de l’éclat littéraire de Chateaubriand, l’homme de Weimar ne faisait pas grande attention à la France, qui s’imposait à l’Allemagne par d’autres aspects. […] Ce fut surtout vers 1827 que ce vif intérêt de Goethe pour la nouvelle et jeune France se prononça pour ne plus cesser. […] Cousin, dans une visite qu’il lui fit à Weimar, ayant voulu le mettre sur le chapitre de la littérature en France, ne put l’amener bien loin sur ce terrain encore trop neuf. […] En 1792, Goethe suivit, par dévouement monarchique, le duc de Weimar dans la campagne des Prussiens contre la France ; après la paix, il passa à Bruxelles et revint vivre à Weimar. […] Je ne pouvais pas voir avec indifférence que l’on cherchât à reproduire artificiellement en Allemagne les scènes qui, en France, étaient amenées par une nécessité puissante.

727. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Conclusions »

D’autre part, la prose peut être poétique ; de Rousseau à Chateaubriand et aux romanciers modernes, il s’est produit en France de nombreux écrits qui ont pour caractère particulier d’exprimer, en une parole librement cadencée, le genre d’émotions élevées et vagues que suggèrent les beaux vers. […] L’idéalisme romantique, en France, — car en Allemagne et en Angleterre il en est autrement, — a des visées toutes différentes, et crée des œuvres plus émerveillantes que belles. […] Ce puissant et magnifique écrivain dont les œuvres sont traduites en France depuis plus de trente ans, n’a jamais été populaire. […] Elles ont recueilli le suffrage du principal organe des classes aisées en France, de la Revue des deux Mondes ; elles sont souvent citées dans les journaux des boulevards ; le nom de Heine apparaît parfois dans des conversations de gens étrangers aux lettres. […] Depuis on en est resté là, tout ce que la France compte de grands auteurs populaires, produit des livres plus touchants que rationnels, tendant à exalter le rôle de la sensibilité chez l’homme aux dépens de la raison.

728. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Saint-Sorlin lui représenta, dans une épître, la France éplorée & lui demandant son appui : Viens défendre, Perrault, la France qui t’appelle. […] Il n’eut, pour le soutenir en France, d’écrivain de distinction, que Fontenelle dont la réputation naissante souffrit alors quelque éclipse. […] Les sçavans croyoient le bon goût banni pour jamais de France, si les sentimens de Perrault venoient à y prévaloir. […] Il se piquoit d’être l’homme de France qui contoit le mieux. […] Il déplora le sort de la France d’être inondée de tant de frivolités, & n’oublia rien pour les faire tomber.

729. (1903) La renaissance classique pp. -

Jadis les hommes de l’Assemblée nationale, entraînés par un élan naïf, décidèrent de consacrer « au Sacré-Cœur la France repentante ». […] Nous sommes au cœur de la France. […] Ce palais, c’est le plus illustre trophée que la France ait élevé à son génie ! […] On s’étonne, et l’on se souvient de la chose divine et délicate qui fut la volupté de la France ! […] … Ô ma France, nulle part je ne t’ai vue si belle que dans ces lieux où tu triomphais sous tes justes maîtres !

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