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624. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Th. Carlyle » pp. 243-258

Mais ces années étaient les années affreusement lamentables où nous n’avions en France ni le loisir, ni le cœur de nous occuper de littérature. […] Voilà ce qui saute aux yeux tout d’abord dans Carlyle, et ce qui y sauta d’une si étrange manière lorsque son livre sur la Révolution française fut révélé à la France. […] Enfin, il y avait aussi, dans ce temps-là, Michelet, qui faisait son Histoire de France, et qui avait, lui, plus de talent, comme on dit si joliment, à son petit doigt, que les autres — Chateaubriand excepté — dans toutes leurs personnes. […] Il est un de ses propres Lilliputiens devant notre grand homme de France.

625. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIV. Siècles de barbarie. Renaissance des lettres. Éloges composés en latin moderne, dans le seizième et le dix-septième siècles. »

Dans le suivant, on commença à mieux écrire ; on vit en France saint Bernard, qui par ses talents s’éleva au-dessus de son siècle, et par sa considération fut presque au-dessus des papes et des rois ; et l’amant d’Héloïse, bien plus célèbre aujourd’hui par ses amours et ses malheurs, que par ses ouvrages. […] En Allemagne, les lettres ne commencèrent à être florissantes qu’après la guerre de trente ans ; en Angleterre, sous Charles II, après Cromwell ; en France, après les troubles de la ligue et les agitations des guerres civiles. […] On sait que de son vivant même elle trouva des censeurs ; les femmes, en France, lui reprochèrent de n’avoir point les manières et les agréments de son sexe ; les protestants, d’avoir changé de religion ; les politiques, d’avoir quitté un trône ; tous ceux qui avaient quelque humanité, d’avoir pu croire que sa qualité de reine pût autoriser un assassinat : mais elle fut l’objet éternel des hommages des savants et des gens de lettres. […] Cette femme célèbre fut louée en France, en Allemagne, en Hollande, en Italie, en Suède.

626. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIV. Des panégyriques depuis la fin du règne de Louis XIV jusqu’en 1748 ; d’un éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1741. »

L’esprit de panégyriques demeura presque assoupi en France, depuis 1715 jusqu’en 1744, c’est-à-dire, près de trente ans. […] Il s’ouvrit une grande scène en Europe ; les dépouilles de la maison d’Autriche à partager, la France et l’Espagne unies contre l’Angleterre, la Hollande, la Sardaigne et l’Empire, une guerre importante, un jeune roi qui se montra à la tête de ses armées, les présages de l’espérance, les vœux des courtisans, enfin l’éclat des conquêtes et des victoires, et le caractère général de la nation, à qui il est bien plus aisé de ne pas sortir du repos que de s’arrêter dans son mouvement, tout donna aux esprits une sorte d’activité qu’ils n’avaient point eue peut-être depuis Louis XIV. […] L’auteur de Mahomet et de Zaïre, le chantre de Henri IV, l’historien de Charles XII et de Louis XIV, voulut, dans ces deux ouvrages, célébrer des événements qui intéressaient la France et l’Europe, et honorer tour à tour le prince et les sujets. […] Peu à peu les imaginations en France se calmèrent, la direction des esprits changea, et la réflexion qui médite prit la place de l’enthousiasme qui sent.

627. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Je ne sais ; la France ne s’en est jamais plainte. […] Il oublie encore ici le génie de la France. […] Marie Stuart, élevée en France ? […] Après la France, le dix-septième siècle l’a fait ce qu’il a été. […] Henri Martin, Histoire de France.

628. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre IV. Poésie lyrique »

L’influence provençale vint, aux enviions de 1150, interrompre le courant du lyrisme original de la France, et susciter chez nous une poésie artificielle et savante : mais en même temps, mettant les vers lyriques en honneur, elle contribua à sauver quelques débris de la production populaire des siècles antérieurs ; elle éveilla sur eux la curiosité qui les lit écrire et nous les a transmis. […] Avec Aliénor d’Aquitaine, qui fut mariée successivement aux rois de France et d’Angleterre, les troubadours et leur art envahirent les provinces de langue française : quand les deux filles d’Aliénor et de Louis VII eurent épousé les comtes de Champagne et de Blois, Reims et Blois, avec Paris, devinrent des centres de poésie courtoise. […] Jeanroy, les Origines de la poésie lyrique en France au moyen âge, Paris, Hachette, 1889, in-8. […] Paris, les Origines de la poésie lyrique en France, journal des Savants, nov., déc. 1891, mars et juillet 1892. […] La tradition qui le fait amoureux de cette reine ne repose sur aucune donnée sérieuse. — Éditions : Dinaux, Trouvères, jongleurs et ménestrels du nord de la France et du midi de la Belgique, Valenciennes et Paris, 1837-63, 4 vol. in-8 ; Scheler, Trouvères belges, Bruxelles, 1879-1879, 2 vol. in-8 ; Tarbé, les Chansonniers de Champagne, Reims, 1850, in-8 ; Chansons de Thibaut IV, Reims, 1851, in-8 ; les Œuvres de Blondel de Nesles, Reims, 1862, in-8 ; Fath, Die lieder des Castellan von Coucy, Heidelberg, 1883, in-8 ; A.

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