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1083. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

Chose inouïe en ce temps, il observe les caractères, note leurs différences, étudie la liaison de leurs parties, essaye de mettre sur pied des hommes vivants et distincts, comme feront plus tard les rénovateurs du seizième siècle, et, au premier rang, Shakspeare. […] Chaucer ne s’amuse plus, il étudie ; il cesse de babiller, il pense ; il ne s’abandonne plus à la facilité de l’improvisation coulante, il combine. […] Aujourd’hui il étudie la machine compliquée du cœur, découvre les suites de l’éducation primitive ou de l’habitude dominante, et trouve la comédie de mœurs ; demain il ne prendra plaisir qu’aux événements curieux, aux gentilles allégories, aux dissertations amoureuses imitées des Français, aux doctes moralités tirées des anciens.

1084. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Voilà, nous osons le dire, les seules obligations qu’il ait aux anciens ; car ce n’est pas dans les livres qu’il étudie la nature, mais dans la nature elle-même: aussi se rapproche-t-il souvent de ces génies créateurs, qui n’avaient pas d’autre modèle. […] Il dit: Étudiez la nature ! […] Je répondis à son agent que j’avais étudié les lois de la nature, mais que j’ignorais celles de la politique.

1085. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Il lui donna protection, pensions, appui, contre ses originaux ; il lui donna l’hospitalité dans son palais ; il le fit de sa suite et de sa cour ; enfin, il lui apprêta une société à la vue de laquelle Molière pouvait s’écrier : « Je n’ai plus que faire d’étudier Plante et Térence, et d’éplucher les fragments de Ménandre : je n’ai qu’à étudier le monde. » § V. […] Ce fut Bossuet qui lui parla le premier, « avec le respect d’un sujet, mais aussi avec la liberté d’un prédicateur. » A ce jeune prince si porté à la tendresse, si bien fait, si magnifique, « dont les belles qualités, dit Mme de Motteville, causaient toutes les inquiétudes des dames », il peignit la violence des désirs de la jeunesse, « ces cœurs enivrés du vin de leurs passions et de leurs délices criminelles, l’habitude qui succède à la première ardeur des passions, et qui est quelquefois plus tyrannique247. » Il lui découvrit les pièges de l’impudicité, « laquelle va tête levée, et semble digne des héros, si peu qu’elle s’étudie à se couvrir de belles couleurs de fidélité, de discrétion, de douceur, de persévérance 248. » Il lui représenta le « plaisir sublime que goûtent ceux qui sont nés pour commander, quand ils conservent à la raison cet air de commandement avec lequel elle est née ; cette majesté intérieure qui modère les passions ; qui tient les sens dans le devoir, qui calme par son aspect tous les mouvements séditieux, qui rend l’homme maître en lui-même249. » A ce roi si absolu, si maître de tout, si obéi, il montra le cœur d’un Nabuchodonosor ou d’un Balthasar, dans l’histoire sainte, d’un Néron, d’un Domitien dans les histoires profanes, « pour qu’il vît avec horreur et tremblement ce que fait dans les grandes places l’oubli de Dieu, et cette terrible pensée de n’avoir rien sur sa tête250. » Le premier, devant ce roi si plein de vie, et qui paraissait si loin de la mort, devant cette cour si attachée aux choses du monde, il ne craignit pas de soulever la pierre d’un tombeau, et d’y faire voir « cette chair qui va changer de nature, ce corps qui va prendre un autre nom, ce je ne sais quoi qui n’a plus de nom dans aucune langue, tant il est vrai que tout meurt en lui, jusqu’à ces termes funèbres par lesquels on exprimait ses malheureux restes251. » A ce roi entouré de tant de faveur, d’une si grande complaisance des jugements humains, il révéla les secrets de la justice « de ce Dieu qui tient un journal de notre vie, et qui nous en demandera compte dans ces grandes assises, dans cette solennelle convocation, dans cette assemblée générale du genre humain252. » Ce qui sied le mieux à l’âge où l’imagination et la passion dominent, ce sont de fortes peintures.

1086. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

Mais ne nous appesantissons pas sur la misère du coloriste, étudions ce chef-d’œuvre du dessin et de la composition, le Sursum corda du christianisme. […] La maîtresse de maison, je la regarde, je l’étudie. […] Viollet-le-Duc parlait de gestes d’enfant qui dénoncent le père, le nomment presque, et il soutenait qu’un cocu philosophe, qui étudierait la question, pourrait, sans se tromper, reconnaître dans le cercle de ses amis et de ses connaissances, le père de son enfant.

1087. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Professeur au Collège de France ; directeur et président de section à l’École des hautes études ; secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences ; grand officier de la Légion d’honneur, sénateur ; ancien ministre ; membre d’une foule de Conseils plus supérieurs les uns que les autres ; logé par l’État, à la ville, et à la campagne, du côté de Meudon, où l’on conte qu’il étudie « la fixation de l’oxygène de l’air par le vert des plantes » en mangeant des fraises exquises, — on ne peut évidemment pas dire que la science ait fait « banqueroute » à mon très cher et très éminent confrère M.  […] Soury, afin qu’on n’en ignore, est cet ancien hébraïsant qui, à force d’étudier l’anatomie du cerveau, y a découvert l’autre jour que les oiseaux étaient des mammifères. […] Pendant que le docteur Clémenceau faisait ou défaisait des ministères, nous prenions la peine d’étudier les questions que nous voulions traiter un jour, et à la discussion desquelles ne l’ont peut-être suffisamment préparé ni sa carrière politique ni ses études médicales.

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