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575. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Ne vois-tu pas ici le feu, l’air, l’eau, la terre, Leur éternelle amour, leur éternelle guerre ? […] C’est l’éternelle gaieté de la naïve hyperbole, perceptible même aux tout petits enfants. […] Et quand Hippolyte est ramené mourant, Diane lui apparaît, comme fait la Sainte Vierge à ses serviteurs dans la Légende dorée ; elle le plaint, le console, lui apporte presque les espérances de la vie éternelle. […] Je songeai : « Me voilà bien compromise. » Mais le Père Eternel entra et, en me voyant, il laissa échapper : « Virginie !  […] L’angoisse de la séparation, peut-être éternelle, est déjà dans la première rencontre de leurs cœurs.

576. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Et pourtant ses Fables semblent de ces choses qu’un seul homme pouvait écrire « par un décret nominatif de l’Éternel ». […] Dans cette page, d’ailleurs, Nicole n’exprimait rien de nouveau : il rappelait simplement l’éternelle doctrine de l’Église. […] Vous l’aimez comme une proie, avec l’éternelle terreur de la partager. […] Voilà les monuments éternels de mon sacrifice, voilà mes enfants, mon hymen, ma gloire. […] Elle est de toutes les époques à la fois ; elle est éternelle, entendez contemporaine de notre race à toutes les périodes de son développement.

577. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Le fils de Jehovah descendant du ciel et y remontant à son tour, miracle, vérité éternelle ! […] Alors les glaces éternelles fondent et « le fluide boréal forme l’acide citrique boréal qui, combiné avec le sel, donne à l’eau de mer un goût de limonade ». […] En tous cas, l’ouvrage, qui se compose d’une suite de pensées et d’une dissertation philosophique sur le sujet éternel, est d’une belle qualité littéraire. […] Le tissu est éternel ; éternelle, la broderie. […] Michelet, l’éternel blessé.

578. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

L’antique foi des hommes, ce figuier fécond, qui pousse d’éternels rameaux sur son vieux tronc mutilé, serait arrachée une bonne fois du sol de la sacrée liberté. […] Or, cette raison vous déshonore puisqu’elle rend évidents le mensonge de votre athéisme et le charlatanisme pervers de votre enfantillage éternel ! […] C’est pourquoi Louis Veuillot vient d’entrer en bronchant dans l’éternel, dans l’irrémédiable oubli. […] « Où est maintenant, dit-il, mon pauvre vieux aveugle en sarrau bleu, accroupi sur ses talons comme un vieux Turc, et qui disait son Ave Maria éternel ? […] Et l’ignoble société que nous sommes préfère les contorsions littéraires de ces bateleurs à la sainte et pure larme d’un poète souffrant et naïf qui intercède auprès du genre humain pour la Beauté éternelle.

579. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Andrieux »

interea patitar justus : la pauvre nation, victime innocente, est livrée, comme Prométhée, au bec éternel des vautours. » Ces phrases contrarient en un point ce qu’a dit M. 

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