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1005. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

À ce spectacle le petit enfant, ému des larmes dont il ne comprenait qu’à demi la cause, et anticipant par son émotion sur l’âge où il pourrait défendre son père, sa mère et sa sœur, bégaya, dit le poète, ces mots à peine articulés en courant de l’un à l’autre : « Ne pleure pas, ô mon père ! […] Depuis que mes yeux se sont portés sur cet étranger, j’éprouve une émotion tout à fait contraire au calme parfait que devrait seule inspirer cette sainte retraite !

1006. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Et quand un poëte moderne, Gœthe, a fait de ce chant même un moyen dramatique, un instrument de terreur et de remords, qui trouble l’imagination d’une jeune femme, il a parfaitement senti ce que le son de ces finales terribles ajoute à l’émotion religieuse. […] Mme de Staël, d’un esprit si élevé et si fin, avoue que l’imagination agissant par l’harmonie, avait sur elle une telle force, qu’elle n’entendait pas sans émotion redire ces paroles : Les orangers de Grenade, et les citronniers des rois mores. […] On faisait une pièce de vers en italien, en provençal, en français, en gascon, en espagnol ; on mêlait tout cela, suivant son émotion ; et quand le poëte avait tout à fait perdu la tête, ce n’était pas seulement de strophe en strophe qu’il changeait de langue, c’était de vers en vers. […] Joinville part-il pour la croisade, ses émotions pieuses ne sont pas très fortes ; il ne les a pas chargées. […] Lorsque le souffle du génie moderne commençait à dominer, lorsqu’il fallut bien se détacher de cette latinité morte, ou qui ne vivait plus que dans les églises et dans les greffes, les premiers hommes qui, en Italie, sentirent en eux quelque talent poétique, pour rendre en langue vulgaire les émotions du cœur, cherchèrent un autre idiome moderne qui leur offrît un caractère d’unité qu’ils ne trouvaient pas en Italie.

1007. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Appendice » pp. 453-463

Ce passage d’une noble et pure veine et d’une émotion vibrante a décidé du succès de la pièce et a enlevé tous les suffrages.

1008. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — II » pp. 107-121

Il s’animait en parlant de ces choses ; il était pénétré ; sa main tremblait comme la feuille, sa parole vibrait de toute l’émotion de son âme : tout l’être moral était engagé.

1009. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Campagnes de la Révolution Française. Dans les Pyrénées-Orientales (1793-1795) »

quand on sort de cette lecture, et qu’une larme involontaire due à toute émotion sublime mouille la paupière, que nos guerres de plume et nos zizanies littéraires nous semblent à bon droit petites, misérables ; qu’on les voudrait ennoblir ou plutôt effacer !

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