Dans un livre qui n’a pas été traduit, Henri Heine, qui était un impie, a osé dire de la madone qu’elle est la « dame de comptoir » de l’Église catholique ; tu es la dame de comptoir du naturalisme. […] « Antique survivant des siècles révolus », « Il s’écroule parmi le roc, le lierre et l’herbe, « Et garde, encor sacré dans sa chute superbe, « Le souvenir d’un Dieu de qui le nom n’est plus. » Alors j’abandonnai les villes sans église Et les cœurs sans élan d’espérance ou d’amour En qui le doute même était mort sans retour Et que tranquillisait la certitude acquise. […] — Un nouveau laboureur ensemence les champs Le Fils pardonne à ceux que le Père châtie, Et pour que son Église, un jour, en soit bâtie, Les cailloux du chemin ne seront plus méchants.
Les poètes ses amis portèrent son corps sur leurs épaules jusqu’à l’église des Vieux-Augustins où il fut enterré près du Chœur. […] « Quant à sa religion, dit Goujet, il est sûr qu’il a toujours été sincèrement ennemi des nouvelles opinions et très attaché à la foi de l’Église catholique. » Les mercenaires allemands qui désolaient alors le pays, étaient pour notre poète, non seulement de désagréables pillards, mais de méchants hérétiques. […] « Comme nous allions, raconte-t-il, vers la porte du quai, nous rencontrâmes, au détour d’une petite rue, le Saint-Sacrement que le prêtre apportait à un malade ; nous fûmes assez surpris à cette cérémonie, car nous étions huguenots, Clitiphon et moi, mais lui surtout avec une opiniâtreté invincible, ce qu’il témoigna très mal à propos en cette rencontre ; car tout le monde se mettant à genoux en l’honneur de ce sacré mystère, je me rangeai contre une maison, nu-tête et un peu incliné, par une révérence que je croyais devoir à la coutume reçue et à la religion du prince (Dieu ne m’avait pas encore fait la grâce de me recevoir au giron de son Eglise), Clitiphon voulut insolemment passer par la rue où tout le monde était prosterné, sans s’humilier d’aucune apparence de salut.
Je me souviens aussi d’avoir eu, avec un digne pasteur de l’Église réformée, une discussion tout à fait divertissante à propos des amours de Musset et de George Sand. […] Le jeune peintre Mario Cavaradossi, Français par sa mère, élève de David, un peu jacobin, travaille à une fresque dans l’église Saint-Andréa. […] J’oublie, comme vous pensez bien, une foule de détails agréables ou ingénieux : la botte de roses que la dévote Tosca offre à la madone pour se faire pardonner son péché d’amour ; le Te Deum chanté au fond de l’église pour célébrer la victoire que Mélas vient de remporter sur Bonaparte, à Marengo ; le brillant papillotage des costumes dans le palais Farnèse ; les mots charmants qu’échangent le digne marquis Attavanti et le sigisbée de sa femme ; et, soudain, au, beau milieu de la fête, la dépêche du général Mélas annonçant que c’est Bonaparte qui, vers la chute du jour, a été vainqueur à Marengo… Donc voilà la Tosca qui, folle de jalousie, fait irruption (au troisième acte) dans la villa où Mario a caché Cesare Angelotti. […] Mais je me suis vite rassuré : rien n’entamera jamais le respect et la foi des croyants, pas même les révélations des hommes d’Église.
Car l’intrigue en peut être obscure ou ennuyeuse : mais ces trois entités, Philippe II, le Grand Inquisiteur et le marquis de Posa, — la Royauté, l’Église et la Révolution, — y ont une indéniable grandeur. […] Et il va frapper, quand le chant du Miserere, « montant doucement dans le fond de l’église », lui fait choir le chandelier des mains, ce pendant que Frédégonde s’esquive en rampant.
Sa sœur était chrétienne ; elle était belle ; elle avait la douceur impérieuse des saintes ; elle le conduisit dans la petite église, où il éprouva des sentiments étranges et contradictoires, quelque chose de ce que sentirait un galant homme introduit dans une assemblée des spirites, si les spirites étaient des martyrs, ou dans un conciliabule de nihilistes, si les nihilistes attendaient la mort sans la donner. […] Que pense-t-il des chastes douleurs de mademoiselle Perle, de l’amour ridicule et mortel de miss Harriett et des larmes que la fille Rosa répandit dans l’église de Virville, au souvenir de sa première communion ? […] Elle s’écrie, comme le Claudius de Shakespeare : « Il n’y a rien de plus affreux que de ne pouvoir prier. » Elle a une dévotion spéciale à la sainte Vierge : elle pratique la religion orthodoxe et elle lit l’avenir dans un miroir brisé, où elle découvre une multitude de petites figures, un plancher d’église en marbre blanc et noir, et peut-être un cercueil.