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575. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VIII »

Le poème fut écrit en été 1857 et terminé au mois de septembre de cette année. […] Wagner a donc mis deux ans juste, d’été 1857 a été 1859, à écrire Tristan. […] On sait quelle énorme influence Wagner attribuait au public ; c’est-à-dire au public que l’artiste a en vue lorsqu’il écrit. […] C’est sous ces conditions que Tristan fut écrit. […] Il écrivait le second acte à ce moment, et esquissait le troisième.

576. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — I. » pp. 162-179

Le connaître de près est pourtant facile, car il a écrit, il a fait imprimer dans sa vieillesse beaucoup de papiers sous ce titre : Recueil de différentes choses. […] Il a raconté dans une relation historique fort précise, et dans des lettres écrites au maréchal de Bellefonds, toute cette campagne de Hongrie contre les Turcs (1685). […] Dans les lettres écrites pendant son séjour d’Italie (1685-1686), on le voit épris de plus d’une beauté soit romaine, soit étrangère. […] Cessez donc d’écrire à un homme qui traîne tous les malheurs après lui, et dont l’étoile est empoisonnée… » Lassay fera toute sa vie grand usage de cette étoile, pour lui imputer tout ce qui sera faute ou légèreté de sa part : et quant à vouloir mourir sans cesse, cette manière de dire le mènera jusqu’à quatre-vingt-six ans. […] Paulin Paris est le seul, à ma connaissance, qui de nos jours ait écrit sur le marquis de Lassay ; on peut se souvenir d’un assez piquant article de lui inséré dans le Bulletin du bibliophile en 1848, et dans lequel il parlait avec détail de l’hôtel Lassay, qui n’était autre alors que l’hôtel de la présidence de l’Assemblée nationale.

577. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — III. (Suite et fin.) » pp. 454-472

Daru ait trouvé le temps et se soit donné le plaisir d’écrire cette réponse si régulière, si bien discutée, et qui n’était pas du tout indispensable. […] C’est alors qu’il écrivait à l’un de ses amis : « On ne nous prendra peut-être pas tout, on nous laissera peut-être bien quelque chose. […] Mais n’est-ce donc rien que ce bon sens continu de l’expression, cette absence de tout ton faux, et une élégance ferme et précise qui est aussi une des formes excellentes de l’art d’écrire ? […] Mes discours, mes rapports, mes correspondances ne me coûtaient aucune peine à écrire. […] Daru écrivait de Königsberg à M. de Larnac en juillet 1807 (voir précédemment p. 450) : il ne fait qu’appliquer ici aux nations ce qu’il lui disait si sensément des individus.

578. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — II » pp. 39-56

L’abbé de Rancé le connaissait très bien sur sa réputation et avant les visites que Santeul lui fit plus tard à la Trappe ; il le jugeait d’ailleurs personnellement sans trop de sévérité ; il faisait cas de ses hymnes et en écrivait à l’abbé Nicaise, le 9 décembre 1683 : « J’ai vu les hymnes pour le jour de saint Bernard, de M. de Santeul. […] Au bruit de cette épitaphe, les jésuites firent les furieux contre Santeul ; le père Jouvency lui écrivit une lettre qu’on ne peut croire qu’à demi sérieuse, mais que Santeul prit au plus grave : On m’a dit, lui écrivait ce père, que vous aviez fait une épigramme à la louange de M.  […] Il s’adressait à tous les pères jésuites de sa connaissance, il leur disait ce qu’il écrira un peu après au père de La Chaise et à Bourdaloue, pour expliquer son épitaphe. […] Il se décida à écrire une première, puis une seconde épître ou palinodie en vers au père Jouvency. […] Arnauld plus que personne au monde, qu’il portait toujours sur lui, comme une relique, une lettre que cet incomparable docteur lui avait autrefois fait l’honneur de lui écrire » ; et la réponse allait non aux mains du digne curé de Saint-Jacques qui ne savait mot de ce manège, mais droit au collège Louis-le-Grand, où c’était la gaieté des récréations.

579. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »

Si l’estime que j’ai conçue pour vous, ô mes divins amis, pouvait être une illusion, faites quelle soit éternelle. » C’est en ces termes que Deleyre écrivait à Jean-Jacques déjà méfiant et soupçonneux. […] Vous ne souhaitez que le bonheur des hommes, et vous leur en montrez la voie par vos écrits. […] Aux heures de gaieté légère (car il en avait), Deleyre écrivait parfois des choses charmantes et délicates, dont Rousseau faisait son profit. […] Cette dernière consolation d’un commerce de lettres avec Rousseau, avec l’homme par lequel il tenait le plus à la vie et dont les écrits faisaient partie de son âme, il ne l’eut point jusqu’à la fin de son séjour à Parme. […] Si l’on pouvait douter de la nature et de la profondeur croissante de son mal, la première page de son testament, écrit pendant qu’il était encore en Italie (1772), en serait une preuve trop révélatrice.

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