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223. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

VIII Cependant les chasseurs, aiguillonnés par le pressant besoin de la faim, dépècent un certain nombre de cerfs et autres bêtes fauves qui, échappés à la dent meurtrière des animaux féroces, étaient aussi tombés sous leurs coups. […] Le sentier qu’il foule à peine est jonché çà et là de l’herbe tendre qui s’échappe à demi broutée de sa bouche haletante. […] N’aperçois-tu pas çà et là, épars au pied des arbres, ces grains de riz consacré, échappés du bec des jeunes perroquets encore dépourvus de plumes, au moment où leurs mères leur portent la becquée ? […] Voyez, ses belles épaules sont tout affaissées encore par le poids de l’arrosoir qu’elle vient à peine de déposer ; le sang en colore plus vivement la paume de sa main délicate ; on reconnaît qu’elle est lasse, à cette respiration pressée qui agite délicieusement son sein ; le nœud charmant qui emprisonne avec tant de grâce les fleurs de siricha dont son oreille est ornée, est humecté de sueur ; et d’une main languissante elle est occupée à réunir les boucles de ses beaux cheveux, échappés de la bandelette à demi détachée qui peut à peine les contenir. » Sacountala reçoit de lui un anneau ; le héros croit s’apercevoir qu’elle est émue d’admiration et d’amour pour lui. […] En vain la femelle du tchairavaca, couchée derrière une touffe de lotus, fait entendre le cri d’amour à son mâle, qui, les yeux attentivement fixés sur toi, et le bec entrouvert, d’où s’échappent de longs filaments de verdure qu’il vient d’arracher, néglige de lui répondre.

224. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre V. Le souvenir du présent et la fausse reconnaissance »

Échappera-t-on à la difficulté en niant la dualité des images, en invoquant un « sentiment intellectuel » du « déjà vu » qui viendrait parfois se surajouter à notre perception du présent et nous faire croire à un recommencement du passé ? […] Quiconque a traversé pendant quelques instants un danger pressant, auquel il n’a pu échapper que par une série rapide de démarches aussi impérieusement nécessitées que hardiment accomplies, a éprouvé quelque chose du même genre. […] La perception n’échappe que par un mouvement continuel en avant, qui maintient l’écart. […] L’élan de conscience, qui manifeste l’élan de vie, échappe à l’analyse par sa simplicité. […] L’hypothèse de Grasset, d’après laquelle la première expérience aurait été enregistrée par l’inconscient, échapperait, à la rigueur, aux deux dernières objections, mais non pas à la première.

225. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 523-524

Barthelemi, auquel il échappa par la fuite.

226. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre XIII. L’Enfer chrétien. »

Cependant quelques morceaux excellents, échappés à ces grands maîtres, prouvent que si toutes les parties du tableau avaient été retouchées avec le même soin, nous posséderions des enfers aussi poétiques que ceux d’Homère et de Virgile.

227. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Aurier, Georges-Albert (1865-1892) »

Il ne fut jamais un chercheur de pierres précieuses ; il sertissait celles qu’il avait sous la main, plus soucieux de leur mise en valeur que de leur rareté ; mais, pêcheur de perles, il le fut aussi trop peu, et, trop confiant en sa force improvisatrice, il laissa, même en des morceaux jugés par lui définitifs, échapper des à peu près et des erreurs.

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