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467. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVI. »

On ne peut l’expliquer que par la dégradation même des mœurs romaines, l’abaissement et la dureté des âmes. […] Mais, quand il se vit seul maître survivant, sans complice ni rival, il cessa des violences dont il eut porté seul le blâme ; et ses cruautés anciennes s’oublièrent, sous l’allégement du joug et l’abaissement continu des âmes. […] Mais la faiblesse d’âme n’élève pas le génie. […] Dans quelles forêts, dans quels antres s’envole mon âme transformée ? […] Pour éblouir et pour émouvoir, pour plaire à l’imagination, parfois même pour élever et fortifier l’âme, il n’a pas besoin des souvenirs de Delphes et d’Olympie, ni de ces fêtes romaines qu’il avait sous les yeux.

468. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

Le livre du Sentiment atteste à chaque page cette indécision d’un talent qui s’essaye, ce naïf empressement de l’âme vers tout rayon qui la colore. […] Cette âme ardente, dévouée, religieuse, de Camille, avait deviné les trésors de l’autre âme sous l’enveloppe obscure1 Dans la Vision d’Hèbal, de ce jeune Écossais que je crois être tout à fait à M. […] Les plaintes du poëte sont celles de toute âme humaine contristée, depuis Job : « Nous serions bien moins étonnés de souffrir, si nous savions combien la douleur est plus adaptée à notre nature que le plaisir. […] Saint-Marc Girardin, citait récemment les consolations de Jean Chrysostome à son jeune ami Stagyre, comme s’appliquant à bien des âmes d’aujourd’hui. […] Ballanche, par la promptitude de cet instinct qui fait deviner de loin aux jeunes âmes les émanations fraternelles.

469. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Dès les premières mesures, l’âme du pieux solitaire qui attend le vase sacré plonge dans les espaces infinis. […] La méchante Volonté première de Schopenhauer, cette âme essentielle des réalités, est ici le Bien suprême. […] Et notre douleur, aussi, est le volontaire effet de notre Âme. […] Il va purifier son âme, la mêler à ce Non-Moi, qui est son âme, encore. […] Au fond c’était le besoin d’aimer dont son âme était remplie.

470. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre II. Les génies »

Et une voix dit : « Les rois « et les juges ont dans l’âme des dieux de fiente. […] L’âme d’un peuple devenue l’âme d’un homme, c’est Juvénal ; nous venons de le dire ; c’est aussi Tacite. […] La grâce est l’âme de la loi. […] Beethoven, c’est l’âme allemande. […] C’est une sorte d’immense âme nuée, avec des étoiles.

471. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

Ou si, au contraire, alors que nous avons l’âme en détresse, le ciel est radieux et le soleil brillant, il nous semble que toute cette gaieté extérieure insulte à la tristesse de notre âme. […] Il est beau, il a cette beauté du visage dans laquelle nous aimons à voir un reflet de la beauté de l’âme. […] L’âme du poète est un miroir, c’est un écho. […] Ce Chérubin personnifie un moment, une date de la vie : c’est l’éveil d’une âme au désir. […] C’est donc que, lorsque viendra la passion, elle sera sur l’âme, sur le cœur de Musset souveraine maîtresse.

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