À l’époque de son mariage, Montausier avait à peine trente-cinq ans ; depuis l’âge de vingt ans, il était au service et engagé dans des guerres successives, en Italie, en Lorraine, en Alsace ; en 1638, parvenu au grade de maréchal de camp, bien qu’âgé seulement de vingt-huit ans, il fut nommé gouverneur de l’Alsace, province alors d’une soumission équivoque, où le roi avait besoin d’un homme qui réunit l’art et le courage du guerrier au tarent et à la sagesse de l’administrateur ; en 1638, il se signala au siège de Brissac ; revenu à Paris pendant l’hiver de 1641, il fut rappelé à l’ouverture de la campagne par Guébriant devenu général en chef de l’armée d’Allemagne et peu après maréchal de France ; le maréchal, qui avait une grande confiance en Montausier, ayant été tué en 1643, celui-ci fut fait prisonnier, peu de temps après, à la déroute de Dillingen ; il ne recouvra la liberté qu’en 1644 ; alors enfin il lui restait encore un obstacle à franchir pour se marier ; c’était sa religion. […] En 1654 elle perdit son fils ainé, tué à l’âge de 31 ans, à la bataille de Nortlingen. […] Dès 1645 donc, le temps était venu où cette femme respectable devait voir sa maison se fermer à la jouissance d’une société choisie, mais nombreuse ; jouissance toute noble, toute glorieuse, mais par cela même d’un éclat incommode pour son âge.
Ajoutons que le génie, dans la force même de l’âge, n’est pas de toutes les heures, & que sur-tout il craint les approches de la vieillesse. […] Car l’âge où Racine produisit Athalie, répond précisément à l’âge où Corneille produisit Œdipe ; & par conséquent la vigueur d’esprit subsistoit encore toute entiere dans Racine, quand l’activité du génie commençoit à decliner dans Corneille.
Du gouvernement de la famille, ou économie, dans les âges poétiques § I. […] Les forts, les puissants des premiers âges, établirent leurs habitations au sommet des montagnes. […] Pour nous, nous commencerons à traiter de la politique des premiers âges, en prenant pour point de départ ces serviteurs ou famuli, qui appartiennent proprement à l’étude de l’économie.
L’enthousiasme, en parlant de Rousseau, convenait au sexe de l’auteur et à son âge. […] Elle vante l’héroïsme des vieux âges, et même elle avoue l’utilité des institutions religieuses. […] Elles participent à l’intérêt éternel de ses passions et de ses sentiments, qui ont le même caractère dans tous les âges. […] Il a soumis, à l’âge de trente ans, les peuples les plus belliqueux de l’Europe et de l’Asie. […] Mais les beautés n’en peuvent être senties que par des lecteurs d’un âge plus avancé.
On voit croître l’homme et sa pensée : d’abord enfant, ensuite attaqué par les passions dans la jeunesse, fort et sage dans son âge mûr, faible et corrompu dans sa vieillesse. L’état suit l’homme, passant du gouvernement royal ou paternel au gouvernement républicain, et tombant dans le despotisme avec l’âge de la décrépitude.