Pour ces deux sortes de mécontents qui se recrutaient dans l’élite, l’âge d’or dont s’éprennent les poètes, l’âge d’or restait toujours en arrière. […] Or il faisait des vers depuis l’âge de quinze ans : ce qui constitue un apprentissage poétique de quatorze ans. […] À Paris des citoyens de tout âge et de tout état se prêtent cordialement à cette transmission du savoir. […] À l’âge où Victor Hugo était déjà l’enfant sublime, Edgar Quinet fut l’enfant héroïque. […] « Et que servirait d’écrire, si l’âge mûr ne confirmait la jeunesse, si la vieillesse ne confirmait l’âge mûr.
Je diviserais volontiers l’histoire de l’Europe, pendant les douze siècles dont je parle, en quatre âges correspondants à ces quatre âges de l’homme. D’abord l’enfance, quand les Barbares se soumirent à la croyance du paradis et de l’enfer : c’est l’âge des moines et de la papauté, du sixième au onzième siècle. Puis la jeunesse, quand la société laïque commença à se former, et se mit à réfléchir, à imaginer : c’est l’âge de la féodalité et de la scolastique, mais c’est l’âge aussi des hérésies, depuis le douzième siècle jusqu’au quinzième. […] C’est l’âge de la destruction du Christianisme et de la Féodalité, du renversement des rois, des nobles et des prêtres ; c’est le Dix-Huitième Siècle, c’est l’âge de Voltaire. […] Ô douleur de l’âme humaine, souillée d’abord des superstitions du passé, à l’âge où elle est tendre et naïve, et ensuite détrompée et abandonnée !
Sainte-Beuve sur la valeur vénale de ces poëtes du xvie siècle, qui est allée croissant d’âge en âge et jusqu’à lui, — on peut le dire.
Dans ses recherches philosophiques sur la sagesse poétique, on a vu ses opinions sur l’âge des dieux et sur celui des héros. Il les présente ici sous une forme toute historique, il ajoute l’indication générale des caractères de l’âge des hommes, et trace ainsi une esquisse complète de l’histoire idéale indiquée dans les axiomes.
Vite, hâtons-nous et revenons à l’un de ces poètes qui n’ont pas besoin d’être réhabilités ni reconstruits à grand effort de système, et qui ont su traverser les âges par un hasard de destinée, heureux sans doute, mais aussi très justifié, et tout simplement parce qu’ils avaient en eux et qu’ils ont mis dans leurs œuvres une étincelle de cette flamme qui fait vivre : Vivunt commissi calores… II. […] Une femme devant qui l’on parlait d’âge lit cette remarque : « Il n’y a qu’un âge pour les femmes, c’est quand elles ne sont plus aimées. » Louise Labé, elle, aurait dit : « Il n’y a qu’un âge fatal pour les femmes, c’est quand elles n’aiment plus. » Elle était de cette famille de poètes dont l’un, et qui était hier encore un d’entre nous, l’Enfant du siècle, s’écriait : « Le bonheur ! […] Si elle avait vécu plus longtemps, comment aurait-elle pris cet âge, l’âge argenté, qui est déjà celui du déclin ?