La dispute vint de quelques vers mal récités.
Je viens de proposer la question à ma femme, et voici sa réponse : « Je ne suis qu’une bête, je ne sais point écrire, je parle assez mal, et je sens en moi tout ce qu’il faut pour faire une grande action.
L’erreur est venue de ce qu’on n’avait pas bien défini les trois mots peuple, royauté, liberté 106.
Talma venait de jouer le Sylla de M. de Jouy. […] Vous direz au fermier que vous venez de ma part ; il vous fera visiter le logis. […] Bertillon, vient de photographier Leurs âmes toutes nues. […] Il venait de passer la revue de ses troupes. […] Gustave Schlumberger vient de publier chez Hachette.
Hippolyte vient de dire à Aricie qu’il l’aime, et que si elle l’aimait aussi, ça lui ferait beaucoup de plaisir. […] On le dirait aux paroles que vous venez de prononcer ! […] Il vient de subir un fâcheux et il s’énerve. […] Nous oublions le vaillant vaincu qui vient de soutenir la plus noble des causes, parce qu’il ne s’enferme pas dans le silence grave et douloureux convenant à la défaite inique. […] Et vous me direz en conséquence que la nouvelle édition de la Métromanie, que vient de procurer M.
Paul Margueritte vient de publier Les Fabrecé. […] Un marguillier d’Igornay vient de mourir brusquement. […] Maintenant, le château a disparu ; et, en 1793, une bande venue de Vézelise a démoli la statue sainte. […] Jérôme et Jean Tharaud viennent de publier La Tragédie de Ravaillac. […] Ainsi, le dandysme est fondé en doctrine sur l’individualisme des philosophes et sur le pessimisme qui, venu de loin, venu de la Révolution, fortifié par les révolutions ultérieures, s’épanouit sous le deuxième Empire.
La phrase que je viens de citer est de 1847. […] Je viens de voir passer le convoi d’une monarchie. […] Taine vient de paraître. […] Pour reprendre les deux exemples que je viens de citer, il y en a une dans leur définition de la loi. […] Hubert Lagardelle, vient de faire depuis deux mois, dit M.
Vous venez de lire tous ces hommages rendus à son génie littéraire. […] Il n’y a rien de trop dans les éloges que nous venons de lire. […] Manfred. — C’est donc en vain que je vous ai fait venir de vos royaumes ! […] Interrogé par le sénateur et ses complices sur ce coup de foudre qui vient de frapper un des leurs, il leur raconte que plusieurs malfaiteurs étaient endormis au pied d’un mur. […] Je venais de recevoir les premiers exemplaires de mon livre ; ils étaient sur la table.
Plus loin, pour exprimer que les Français ne sont pas encore guéris ni près de guérir du mal révolutionnaire : « S’ils étaient véritablement ennuyés d’être malades, dit-il, est-ce qu’ils ne se donneraient pas tous le mot pour faire venir de la thériaque de Venise ? […] On a souvent admiré comment M. de Maistre, un étranger, avait si bien, je veux dire si fermement jugé du premier coup, et de si haut, la Révolution française ; c’est, on vient de le faire assez comprendre, qu’il n’y était pas étranger, c’est qu’il l’avait subie et soufferte dans le détail ; il ne l’a si bien jugée en grand que parce qu’il en avait pâti de très-près, et en même temps de côté. […] Que M. de Maistre ait lu cette Lettre de Saint-Martin au moment même où elle fut publiée, on n’en saurait guère douter, parce qu’elle dut parvenir très-vite à Lausanne, où se trouvait alors un petit noyau organisé de mystiques, dont le plus connu, Dutoit-Membrini, venait de mourir précisément en ces années. […] Lorsqu’il vit Charles-Emmanuel IV, qui venait de succéder à Victor-Amédée III, obligé d’abandonner ses États de terre-ferme, il se réfugia lui-même à Venise. […] « Les bonnes œuvres n’ont jamais cessé de l’occuper, et il versa beaucoup de larmes, quelques jours avant sa mort, en apprenant qu’une pauvre femme qu’il avait recommandée au ministre des finances venait de recevoir une somme considérable : une joie pure colora pour la dernière fois son noble visage, et, regardant le ciel, il remercia Dieu avec attendrissement… » Il expira le 26 février 1821, à l’âge de près de soixante-huit ans.
30 août La passion des choses ne vient pas de la bonté ou de la beauté pure de ces choses, elle vient surtout de leur corruption. […] Toutes ces têtes paraissent se tourner pour vous voir, tous ces yeux vous regardent, et il vous semble que vous venez de déranger, dans cette grande salle, où toutes les bouches viennent de se taire, le xviiie siècle qui causait. […] Alors il se mit à me raconter qu’il venait de passer une revue. […] Il vient de battre pour le succès de son ami tous les cafés Tabourey du quartier Latin, ayant laissé, je ne sais où, Monselet un peu éméché, et qui en est à son second souper, et compte bien ne pas s’en tenir là.
Ce mariage fut célébré poétiquement par Fléchier, qui était déjà dans la maison ; il fit à ce sujet une élégie en vers français dans le goût d’alors qui précédait la venue de Despréaux. […] Il s’est bien peint à nous dans sa première forme littéraire lorsque, dès les premiers jours de son arrivée à Clermont, étant allé faire une visite à Vichy, il y rencontre des religieuses, des dames, un capucin à demi mondain, et des précieuses de province. « Faire des vers et venir de Paris, ce sont deux choses qui donnent bien de la réputation dans ces lieux éloignés. » Or Fléchier réunissait ces flatteuses conditions, ayant déjà publié des vers qu’on avait distingués dans les recueils du temps, et de plus étant prédicateur déjà fort goûté. […] Un gentilhomme me vient de faire plainte qu’un paysan lui ayant dit des insolences, il lui a jeté son chapeau par terre sans le frapper, et que le paysan lui a répondu hardiment qu’il eût à lui relever son chapeau, ou qu’il le mènerait incontinent devant des gens qui lui en feraient nettoyer l’ordure.
Magnin, du Globe, soit auprès de Paul Lacroix, le bibliophile, pour qu’ils parlassent des Poëmes dont une nouvelle édition venait de paraître : « Vous êtes le plus aimable des hommes. — Quoi ! […] J’ai besoin de le répéter, parce que je viens de le relire : vous avez vraiment créé une critique haute qui vous appartient en propre, et votre manière de passer de l’homme à l’œuvre et de chercher dans ses entrailles le germe de ses productions est une source intarissable d’aperçus nouveaux et de vues profondes. […] Alfred de Vigny, en ceci et ce jour-là supérieur par le cœur (je me plais à le reconnaître), m’écrivait : « Je rentre ce soir : j’étais sorti après avoir lu et relu votre poëme tout haut… Je viens de lire votre préface : elle m’a profondément affligé pour vous.
Elle venait de se marier ; son beau-père, homme de goût, fut surpris de ces essais, et lui demanda si elle en avait encore : elle avait fait, répondit-elle, quelques autres petites choses, sans savoir. […] « (8 mars 1847)… Un chagrin très-grave vient de se mêler à mes malheurs, c’est la maladie dangereuse de M. […] Tout cela t’explique assez que je vis en pleurs, ma bonne amie, sans avoir le droit de me plaindre que Dieu ne m’ait pas choisie pour répandre ses consolations sur les miens, lui qui m’a faite si tendre pour eux… « Pour mettre un peu de baume sur les tristesses que je te cause, je finis en parlant des consolations divines que nous devons à mon cher Hippolyte. » Il lui restait, on vient de le voir, une dernière sœur, l’aînée, Cécile, qui habitait aussi Rouen ; elle paraît avoir été d’un esprit plus simple et aussi d’un cœur moins expansif que les autres membres de la famille, ou peut-être n’était-ce qu’un effet de l’âge et des malheurs : du moins la correspondance avec elle est plus rare et ne roule guère que sur d’humbles envois ; mais il est touchant de voir comme Mme Valmore s’efforce de réveiller son sentiment, d’intéresser sa vieillesse, de l’attendrir par l’aveu des misères communes ou par l’appel à de chers souvenirs59 : « (9 novembre 1854)… La dame qui m’aide souvent à trouver l’argent d’emprunt pour passer mon mois, à la condition de le rendre à la fin de ce mois même, n’a pu venir encore à mon secours, à travers la pluie et toutes les difficultés de sa propre vie.
Toute petite fille, et à ses jours de pire misère, la digne enfant avait joué au Théâtre-Molière ce rôle de Marie Stuart ; un vieil amateur en sortant se récriait : « Quelle est donc cette petite fille qui vient de jouer si bien ? […] Plusieurs des romans de Walter Scott venaient de passer le détroit. […] Lebrun, à son tour, vient de contribuer autant que personne, par son vote actif et persistant, à faire cesser au sein de l’Académie l’absence trop marquée d’un illustre novateur100.
En attendant, nous avons droit de la revendiquer ici comme l’auteur d’un excellent Essai sur l’Éducation des Femmes, qu’on vient de réimprimer. […] L’histoire de la conversation, je viens de le dire, me paraît impossible, comme cette de tout ce qui est essentiellement relatif et passager, de ce qui tient aux impressions mêmes. […] Les éloges dont je l’avais accompagné, et qu’on vient de lire, ce grand nom même d’Homère que j’y avais mêlé à dessein et par précaution, n’avaient pu conjurer un accès de mauvaise humeur et de vive contrariété dans l’homme de parti et de coterie dont se compliquait en lui l’homme supérieur.
Un soir, au moment de partir pour le bal de l’Opéra, elle trouve sur la toilette la Nouvelle Héloïse 486, je ne m’étonne point si elle fait attendre d’heure en heure ses chevaux et ses gens, si, à quatre heures du matin, elle ordonne de dételer, si elle passe le reste de la nuit à lire, si elle est étouffée par ses larmes ; pour la première fois, elle vient de voir un homme qui aime Pareillement, si vous voulez comprendre le succès de l’Émile, rappelez-vous les enfants que nous avons décrits, de petits Messieurs brodés, dorés, pomponnés, poudrés à blanc, garnis d’une épée à nœud, le chapeau sous le bras, faisant la révérence, offrant la main, étudiant devant la glace les attitudes charmantes, répétant des compliments appris, jolis mannequins en qui tout est l’œuvre du tailleur, du coiffeur, du précepteur et du maître à danser ; à côté d’eux, de petites Madames de six ans, encore plus factices, serrées dans un corps de baleine, enharnachées d’un lourd panier rempli de crin et cerclé de fer, affublées d’une coiffure haute de deux pieds, véritables poupées auxquelles on met du rouge et dont chaque matin la mère s’amuse un quart d’heure pour les laisser toute la journée aux femmes de chambre487. Cette mère vient de lire l’Émile ; rien d’étonnant si tout de suite elle déshabille la pauvrette, et fait le projet de nourrir elle-même son prochain enfant. — C’est par ces contrastes que Rousseau s’est trouvé si fort. […] Nouvelle Héloïse , passim, et notamment la lettre extraordinaire de Julie, Deuxième Partie, n° 15. — Émile, discours du précepteur à Émile et à Sophie, le lendemain de leur mariage. — Lettre de la comtesse de Boufflers à Gustave III, publiée par Geffroy (Gustave III et la cour de France). « Je charge, quoique avec répugnance, le baron de Cederhielm de vous porter un livre qui vient de paraître : ce sont les infâmes mémoires de Rousseau, intitulés Confessions.
le bargello et sa femme, me dit l’enfant, ils ne nous appelleront pas de la journée, ils viennent de sortir tous les deux pour aller au tribunal entendre l’accusateur de ce scélérat de montagnard qui est ici couché, comme un louveteau blessé dans sa caverne, et pour demander aux juges à quelle heure ils devront le faire conduire demain devant eux, pour le juger par demandes et par réponses. […] Mais aussitôt que je fus rentrée dans le corridor des cuisines, comme si j’allais y prendre une fiasque neuve à la place de celle que je venais de répandre, je m’élançai en bonds rapides par les marches de l’escalier, jusqu’au sommet de la tour, je pris la zampogne sur mon lit, je la mis sous mon bras et je redescendis, aussi vite que j’étais montée, jusqu’aux cuisines. […] Tu pourras alors laisser le meurtrier, ses membres libres, aller et venir de sa loge dans la chapelle de la prison, au fond de la cour, sous le cloître, entendre les offices des morts qu’on lui récitera tous les jours, et jouir enfin de toutes les douceurs compatibles avec sa réclusion.
On eût dit qu’une muraille venait de tomber entre lui et moi et que nous nous parlions en nous reconnaissant pour la première fois. […] Dis au père Hilario, ton confesseur, et qui donnerait son sang pour ton salut, ce que tu viens de me dire, dis-lui que tu mourras dans l’impénitence finale et dans le désespoir sans pardon, si, avant de mourir, tu n’emportes pas la certitude de mourir inséparable de moi après cette vie, et de vivre sposo e sposa dans le paradis, puisque nous n’avons pu vivre ainsi dans ce monde, et que, pour t’assurer que le paradis ne sera pour nous deux qu’une absence et qu’une attente de quelques années d’un monde à l’autre, il faut que nous ayons été époux, ne fût-ce qu’un jour dans notre malheur. […] — Je n’aurai pas de peine à suivre ton idée, me dit-il en nous séparant, car ce ne sera que la vérité que je dirai au père Hilario, en parlant comme tu viens de dire.
Dans la Dame de la mer, Ellida, mariée au docteur Wangel, pour qui elle a de l’amitié et de l’estime, mais qui est de vingt-cinq ou trente ans plus âgé qu’elle, aime un marin, un pilote, un personnage mystérieux et vague, qui vient de temps en temps la visiter. […] Or, tout ce que je viens de dire (je ne parle que des idées, puisque c’est de ses idées plus encore que de sa forme que l’on fait honneur à Ibsen), n’est-ce pas précisément la substance des premiers romans de George Sand ? […] Une immense compassion, celle qui vient de la science de la vie, se dégage silencieusement du roman de Flaubert, et la résignation au monde comme il est.
Mais ils gagnent aussi quelquefois à nous être dévoilés tout entiers ; et c’est singulièrement le cas pour Alfred de Vigny, comme vous le verrez par les Lettres que vient de publier la Revue des Deux Mondes. […] Cinq ou six fois du moins, Vigny a su inventer, pour les idées les plus profondes et les plus tristes, les plus beaux symboles et les mythes les plus émouvants, et fondre de telle sorte la pensée et l’image que les objets sensibles sont, chez lui, tout imprégnés d’âme, que la forme précise et rare y est suggestive de rêves infinis, et que ses vers, signifiant toujours au-delà de ce qu’ils expriment, retentissent en nous longuement et délicieusement, y parachèvent leur sens et s’y égrènent en échos lents à mourir… Et c’est, comme vous savez, une poésie de cette espèce, plus libre seulement et plus fluide, mais pareillement évocatrice, que poursuivent les derniers venus de nos joueurs de flûte. […] * * * Personne n’aima plus la vie que celui qui vient de mourir après avoir souffert vingt ans.
Ce fut la dernière rêverie d’un octogénaire dont les mains défaillantes venaient de laisser tomber le Triumvirat. […] Aucun des ouvrages que je viens de nommer n’égale les bonnes pièces de Voltaire ; aucun, n’offre une scène à comparer à ses belles scènes. […] L’envie lui vint de faire jouer la pièce. « Mais, disait-il, il faut laisser les Welches dégorger leur Roméo et leur Juliette. » Septembre 1772.
» Cette analyse que je viens de présenter donne une idée suffisante du procédé de Wagner et justifie amplement le nom de motif-organe que j’ai donné à tout ce système d’expression organisée, si musicalement dramatique. […] Chamberlain sont prises au chapitre III des Œuvres Posthumes de Wagner que vient de publier la maison Breitkoff et Haertel. […] Le terme ne vient pas de Wagner lui-même qui parlait de motif fondamental ou de thème fondamental, de motif principal ou de motif thématique, de moment mélodique ou de motif de pressentiment.
Que le jeune poète ne reste pas dans ce lazaret des mœurs délétères où il vient de faire une si intrépide visite. […] Lorsqu’il apprend l’appel de fonds que Marguerite vient de faire pour défrayer son idylle, Armand recule d’abord et s’indigne. […] Au second acte, nous retrouvons Diane affichant, dans son salon le tableau de Paul, qu’elle vient de faire acheter, à grand bruit.
Il vient de raconter les amours de Philémon et Baucis, c’est très attendrissant, cela l’a attendri tellement lui-même que cela l’a mis dans un état d’esprit qui n’était peut-être pas du tout celui de tous les jours. […] Le soupir de satisfaction que je viens de pousser ne m’est pas personnel, c’est La Fontaine qui l’a poussé dans une épigramme très célèbre, un peu dure, que je ne tiens pas à reproduire…. […] Songez que ces mêmes paroles que vous venez de prononcer et que nous insérerons dans nos registres, plus vous aurez pris de peine à les peser et à les choisir, plus elles vous condamneraient un jour si vos actions s’y trouvaient contraires, si vous ne preniez à tâche de joindre la pureté des mœurs et de la doctrine, la pureté du cœur et de l’esprit, à la pureté de style et du langage, qui ne sont rien, à bien prendre, sans l’autre. » Voilà le ton de M. de La Chambre parlant à La Fontaine.
ce n’est pas toutes ces gaîtés de l’œil, de l’oreille, de l’esprit et du style, mais c’est l’impression profonde qui sort de tous ces autres contes, si tristes au fond : La Cervelle d’or, qu’on dirait de Heine ; Les Deux Auberges, qu’on ne dirait de personne que d’un homme qui sait l’horreur de l’abandon ; La Sémillante, ce récit poignant et sombre, La Sémillante, — qui ne sémille plus, engloutie avec son vieux berger, « encapuchonné et lépreux », qui lève avec sa main sa lèvre, tombant sur sa bouche muette, pour raconter l’affreux naufrage ; — L’Île des Sanguinaires, enfin, le plus original de tous ces contes, non pas le plus terrible, — car ce gracieux Daudet se permet le terrible, comme vous venez de le voir ; — L’Île des Sanguinaires, où se trouve exprimée, toute seule, la mélancolie physique de la solitude. […] Or, Flaubert vient de Gautier, qui vient lui-même de Gœthe. […] Je viens de dire où il l’a mis, et, malgré tout ce qui m’a déplu dans cette hideuse histoire des Ratés où tout est raté, la grâce de celui qui a écrit toute cette raterie y est si forte, qu’elle ne ratera pas !
L’auteur commençait alors ses travaux de colosse et ces longues luttes, si fécondes pour sa gloire et pour son génie ; et, comme tous ceux qui ont besoin de se faire un public, il ne choisissait pas beaucoup ses intermédiaires, et il mettait le plus cher trésor de sa pensée sur le premier flot venu de cette mer de la publicité quotidienne, qui, comme l’autre mer, efface si vite de son sein la trace de tous les sillages ! […] Y a-t-il donc beaucoup d’années que Bulwer, détourné de la voie de ses premiers romans, écrivait son livre au daguerréotype : De l’Angleterre et des Anglais, et n’y sentait-on pas l’influence de ce dandysme autochtone à la Grande-Bretagne qui vient de tout un ensemble de mœurs et d’institutions, et que les favoris du Prince du Dandysme, le prince de Galles, purent bien nommer, mais ne créèrent pas ? […] Ainsi, dans le tableau que je viens de raconter, il y a un effet de profil extérieur et intérieur produit par la tête ouverte, et qu’il faut voir pour le comprendre et même pour comprendre le genre de hardiesse du talent de Doré.
L’opinion qu’on a de moi à cet égard vient de ce que, dans la conversation, j’ai un tour et un style à moi, qui n’ayant rien de peiné, d’affecté ni de recherché, est à la fois singulier et naturel. […] Duclos a cinquante-neuf ans : le profil est net, tranché, spirituel, le front beau, l’œil vif, ouvert et assez riant ; la ligne du nez et du menton est prononcée et bien formée sans rien d’excessif ; la lèvre entrouverte et parlante vient de lancer le trait, elle n’a rien de trop mince ; et l’ensemble de la physionomie non plus n’a rien de dur.
Une fois sur le chapitre du pittoresque, songeant surtout aux jardins anglais, Beyle le fait venir d’Angleterre comme les bonnes diligences et les bateaux à vapeur : le pittoresque littéraire, il l’oublie, nous est surtout venu de Suisse et de Rousseau ; mais ce qui est joli et fin littérairement, c’est la remarque qui suit : « La première trace d’attention aux choses de la nature que j’aie trouvée dans les livres qu’on lit, c’est cette rangée de saules sous laquelle se réfugie le duc de Nemours, réduit au désespoir par la belle défense de la princesse de Clèves. » Même en rectifiant et en contredisant ces manières de dire trop exclusives, on arrive à des idées qu’on n’aurait pas eues autrement et en suivant le grand chemin battu des écrivains ordinaires. […] Je viens de relire la plupart de ses romans.
Qu’on compare maintenant les deux tableaux que je viens de présenter (celui de l’époque féodale et du régime monarchique), et qu’on prononce lequel vaut le mieux, ou celui de ces grandes scènes tragiques, ou la paix de notre siècle. […] Le roman de Clarisse venait de paraître, et comme il arrive pour tous les romans qui ont du succès, le monde, afin de le rendre plus ressemblant, s’appliqua aussitôt à l’imiter, à le copier de point en point.
Je viens de parler d’Aristote : M. […] Les soins qu’on mettrait à toucher ces endroits défectueux pour la morale ou pour l’art, et les précautions qu’on apporterait à l’en convaincre (lui toujours supposé invisible et présent), seraient un hommage de plus au génie et à la renommée, et ne feraient que communiquer à la critique je ne sais quelle émotion contenue et quelle réserve sentie, qui aurait sa délicatesse, et qui, venue de l’âme, irait à l’âme.
Je viens de m’arracher de mon lit pour achever une frisure commencée d’hier ; quatre pesantes mains accablent ma pauvre tête. […] C’est une conquête de plus que la littérature vient de faire sur l’ancienne société49.
Il lui en viendra de grands doutes, en avançant, et plus que des doutes, sur la légitimité de certaines réformes et de trop absolus retranchements opérés dans l’antique tradition par les Calvinistes. […] On aurait à relever bien d’autres choses dans le journal de Casaubon ; on y apprend bien des particularités sur les hommes célèbres du temps avec lesquels il est en relation, et sur son beau-père Henri Estienne, devenu le plus bizarre des hommes en vieillissant, qui avait si bien commencé et qui a si mal fini, et sur Théodore de Bèze dont la vieillesse, au contraire, est merveilleuse ; et sur des personnages considérables de la Cour de France, le duc de Bouillon et d’autres ; mais le personnage intéressant, c’est lui-même, lui, à toutes les pages, nous faisant l’histoire de son âme : aussi, pour ceux qui aiment ce genre de littérature morale intime qui nous vient de saint Augustin, on peut dire qu’il existe maintenant un livre de confessions de plus.
La rumeur générale s’éteint, et l’on n’entend guère venir de clameurs que des bourgs et des hameaux, où il y a, jusque bien avant dans la nuit, des enfants qui crient et des chiens qui aboient. […] Guérin, sans tant y songer, ressemblait mieux aux lakistes en ne visant nullement à les imiter : il n’est point chez eux de sonnet pastoral plus limpide, il n’est point dans les poétiques promenades de Cowper de plus transparent tableau, que la page qu’on vient de lire, dans sa peinture si réelle à la fois et si tendre, si distincte et si émue.
Lui-même, il venait de donner six sous au Diable et se laissait conduire. […] Pas un mot ne sera dit entre eux de ces circonstances en quelque sorte étrangères ; les difficultés ne naîtront pas du dehors ni d’aucun événement contraire, et c’est en cela que le roman est d’une grande délicatesse : elles sortiront uniquement du cœur et de l’esprit des personnages, et viendront de la femme en particulier.
Quand on lui rappelait le temps passé, et qu’on lui demandait s’il ne regrettait pas l’emploi de sa fortune, il répondait en souriant et de l’air d’un chat qui vient de boire du lait : « Ah ! […] Parmi les sujets que vient de reproduire excellemment la photographie, je ne puis m’empêcher de signaler encore, pour le dessin comme pour le sentiment, cette scène de l’homme du peuple, de l’ouvrier faisant choix d’une épouse, lui posant la main sur l’épaule, et dans un langage grossier, que la légende a rendu au naturel, lui déclarant une affection grave pourtant et des plus sérieuses : l’attitude et le visage de cette femme debout, les yeux baissés, acceptant avec simplicité une vie commune qui lui sera rude, ont un véritable caractère de chasteté.
J’arrive un peu tard pour en parler, et sans autre dessein que de mettre par écrit quelques réflexions que m’avait suggérées une première lecture et qu’une seconde vient de confirmer. […] La nuit est venue ; le comte Herman est dans son appartement ; il paraît calme, content de lui ; il a assez bien mené sa triple intrigue : il se flatte d’avoir louvoyé assez habilement tout le soir entre Emma et Pompéa, sans trop se trahir ; la Lisette, au moyen d’un signe convenu, vient de lui faire tenir une réponse favorable pour le rendez-vous de minuit ; enfin il a donné un rendez-vous à Pompéa pour ce soir même, tout à l’heure, dans son appartement, et il l’attend de pied ferme.
Mais, à la différence de Mme de Sévigné, les gaillardises de Mme Roland ne viennent pas de tempérament ni de nature ; elles ne rappellent de près ni de loin le Rabelais ni le Molière ; elles sont, de parti pris, philosophiques, et on sent trop que l’auteur ne se les permet que d’après le ton d’alentour et comme pour être soi-même à la hauteur. […] « Faire, disait-elle, le bonheur d’un seul et le lien de beaucoup par tous les charmes de l’amitié, de la décence, je n’imagine pas un sort plus beau que celui-là. » Elle disait encore en ces années dans une lettre à Bosc, l’un de ses jeunes amis, — et dans ce tableau d’une de ses journées elle offrait l’image de toutes les autres : « Vous me demandez ce que je fais, et vous ne me croyez pas les mêmes occupations qu’à Amiens (elle venait de s’établir à Ville franche) ; j’ai véritablement moins de loisir pour m’y livrer ou pour les entremêler d’études agréables.
Mme de Brancas vient de parler des transports frénétiques qui accueillirent partout dans les provinces la nouvelle de la convalescence du roi : « Pendant ces transports vraiment populaires, la reine et Mesdames, rassurées sur la santé du roi, à mesure qu’elles approchèrent de Metz, y arrivèrent avec bien des espérances nouvelles. […] Après ce dîner qu’on vient de lui voir faire, elle dérobait dans l’après-midi quelques heures pour causer et travailler.
Jugez de là ce que je vous désire pour l’année que nous venons de commencer. […] Une lettre écrite dans les premiers moments à sa sœur Marie-Christine nous la livre dans tout le feu de sa douleur et dans le cri de sa conscience révoltée (1er septembre 1786) : « Je n’ai pas besoin de vous dire, ma chère sœur, quelle est toute mon indignation du jugement que vient de prononcer le Parlement, pour qui la loi du respect est trop lourde ; c’est une insulte affreuse, et je suis noyée dans des larmes de désespoir.
Le Conseil se réunit au sortir de là ; il venait de s’ouvrir lorsqu’un officier de service entra, s’approcha du roi et lui parla à voix basse : le roi, appelé par la reine, sortit, et en rentrant il ajourna la délibération, disant qu’elle serait reprise à Versailles. […] J’ai dit aux poissardes d’aller répéter tout ce que nous venions de nous dire… » Trois jours après, le 10, elle écrivait plus à cœur ouvert : « Je n’ai reçu qu’aujourd’hui, monsieur, votre lettre du mardi 6.
.), que l’envie me prend d’esquisser le portrait littéraire de ces deux frères unis, ou plutôt de l’extraire du présent volume qu’ils viennent de publier, Idées et Sensations, — un recueil de pensées, de fantaisies et de petits tableaux, qu’ils ont dédié à Gustave Flaubert. […] Ce qui n’empêche pas le charmant motif dont on vient de voir l’esquisse d’être d’une parfaite vérité pour les cœurs atteints et mordus de la chimère.
Le comte de Clermont, à cette date, était, on vient de le voir, abbé de Saint-Germain-des-Prés. […] Cette citadelle prise, Rochambeau, qui, au commencement de cette campagne, était aide de camp du duc de Chartres, demanda à ce prince, au moment où il repartait pour Paris à la suite du roi, de le laisser avec son oncle le comte de Clermont, à qui le maréchal de Saxe venait de donner des troupes légères et l’avant-garde de l’armée à commander.
Ainsi sainte Élisabeth, dont nous venons de parler, avait, au dire de son biographe, des conversations régulières avec saint Jean l’évangéliste et avec la Vierge, et elle en rendait au réveil un compte exact, qu’on a pu noter. […] « Monsieur, « Me permettrez-vous de ne point résister au désir que j’éprouve de vous dire ma très-vive jouissance et ma sincère reconnaissance du charmant article que je viens de lire avec tant de bonheur dans le Constitutionnel ?
Gautier ne soit pas homme à se laisser prendre en flagrant délit d’un dessein littéraire prémédité et qui aurait l’air sérieux, quoiqu’il se moque lui-même très-agréablement de la plupart des pauvres diables dont il s’est senti d’humeur à s’occuper cette fois, et quoiqu’enfin dans sa post-face (les préfaces sont le pont-aux-ânes, et dans un livre sur les grotesques il est bien permis de les mettre à l’envers) il ait paru faire bon marché de l’effort capricieux et léger qu’il venait de tenter, nous remplirons tout gravement à son égard notre métier de critique, et dussions-nous être réputé de lui bien pédant, bien académicien déjà, nous rendrons justice à l’idée logique de son livre, nous la discuterons, sans préjudice toutefois des brillantes fantaisies et des mille arabesques dont il l’entoure. […] Gautier, il m’était arrivé de rendre mon impression personnelle en ces termes : « Je viens de lire tous les détails relatifs à l’affaire de ce pauvre poëte Théophile et à son délit.
Un autre aussi sincère, après deux années de lenteur, a pu dire : Tout me vint de l’aveugle habitude et du temps. […] La petite bibliothèque de Christel possédait quelques livres favoris, venus de là-bas pour sa mère ; il leur en lisait parfois, une ode de Klopstock, quelque poëme de Matthisson, une littérature allemande déjà un peu vieillie, mais élevée et cordiale toujours.
Mais, comme on vient de le voir, chacune de celles-ci comprend elle-même au moins deux sensations élémentaires successives, lesquelles, isolées, ne tombent pas sous la conscience et ont besoin, pour être perceptibles, de s’agglutiner deux à deux en un total. […] Ils peuvent même, comme on vient de le voir pour les sensations du son, avoir divers degrés de composition et de recul au-delà des prises de la conscience.
Ce que nous venons de dire de la loi de différenciation sociale peut être répété à propos de cette autre loi sociologique qui est, à certains égards, un corollaire de la précédente : la loi de l’entrecroisement des groupes. […] Les mythologies sociales dont on vient de parler ont un caractère abstrait et très général.
Son érudition pillarde fait de plus lointaines excursions dans le passé et en rapporte de précieuses épaves légitimement recueillies puisqu’elles viennent de livres « tombés dans le domaine public ». […] Et, quand il vient de publier un feuilleton de Montégut, il refuse de lui en prendre immédiatement un second.
Deux années s’écoulèrent avant que Napoléon, qui venait de découvrir son Italie du haut du col de Tende, la pût revoir comme général en chef et s’y lancer cette fois en vainqueur. […] « L’Égypte, dit Eudore dans Les Martyrs, toute brillante d’une inondation nouvelle, se montre à nos yeux comme une génisse féconde qui vient de se baigner dans les flots du Nil. » Voilà l’image que le poète pittoresque est allé chercher ; il l’a trouvée, il remporte avec lui.