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656. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Mais il nous faut en venir au premier et principal titre de M.  […] Une place était vacante à l’Institut, à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres ; Eugène Burnouf vint trouver M.  […] Le vieux et respectable Burnouf père fut mis alors en mouvement et vint le presser à son tour. […] Barthélémy Saint-Hilaire, c’est Hippocrate qui a le pas et qui vient à vous. […] J’ai hâte d’en venir aux travaux sur la langue.

657. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

Les déclarations qui aiment un homme libre n’ont pas eu le temps de lui venir. […] Cette vogue, cette faveur, tant attendue, lui venait enfin, mais elle avait perdu de sa grâce. […] Je me flatte que je ne vous perdrai pas ; non, cette idée n’est jamais venue affliger mon esprit ; depuis que vous m’avez promis d’avoir de l’amitié pour moi, il ne m’est pas venu à l’esprit que vous puissiez me l’ôter. […] Junet est venu m’apporter les mille francs que vous aviez si peur qui n’arrivassent jamais assez tôt. […] — J’aime à rattacher ce chapitre au nom de Mme de Verdelin : elle est pour nous une conquête ; nous venons lui payer la dette de Rousseau.

658. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

C’est dans cette chambre qu’en été je venais apprendre mes leçons, contempler un orage, admirer le coucher du soleil et soupirer après la campagne. […] Et, quittant son rouet, elle vint s’asseoir près de moi. […] Je venais ici pour précipiter par la violence le moment de la possession, et je me perds en songes de respectueux amour. […] Et si tout à coup elle venait à entrer, comme tu expierais vite l’audace d’avoir profané son asile ! […] Viens-tu encore d’espionner ?

659. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1864 » pp. 173-235

Puis cela disparu, comme cela était venu, ainsi qu’un cauchemar qui a traversé un rêve. […] On ne veut pas que Mirabeau se soit vendu, qu’on l’ait acheté comme le premier venu qui se vend. […] * * * — Un petit-cousin vient me voir ce matin, à sa sortie du collège. […] Puis sont venus d’autres parents en habits de 1814. […] c’est dommage, l’autre jour, Henri Heine, le fameux Heine, le puissant Heine, le grand Heine est venu.

660. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

C’est donc là une question d’art qu’il nous faut ajourner ; mais nous y viendrons. […] Cependant le marquis de Couaën vient d’être arrêté en Bretagne et conduit à Paris. […] La larme me vient à l’œil, en pensant à ces joies ! […] Une berline de poste vint à passer, suivie de deux calèches. […] Les saints-simoniens cherchent la femme libre ; la voici venir.

661. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Viens, mon fils ! […] La nuit est venue à pas silencieux. […] … D’où vient ce coup d’épingle ? […] Viens ici ; assieds-toi. […] Maître Phantasm se lève et vient causer à l’oreille de Grymalkin.

662. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

Schiller, formulant avec plus de clarté la même pensée, en vint à dire que l’art était par essence un jeu. […] Sous tous ces rapports, le rythme constitue une économie de force, et de là vient son caractère esthétique. […] Taine, ce qui caractérise le grand artiste. — Mais, demanderons-nous, d’où vient cette originalité de la sensation ? […] De là vient, comme le remarque encore M.  […] Hugo et A. de Musset ; de là vient que les règles de la métrique étaient pour lui toutes différentes.

663. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

Je me souviens comme d’hier du jour ou le beau duc de Rohan, alors mousquetaire, depuis cardinal, me dit, en venant me prendre dans ma caserne du quai d’Orsay : « Venez avec moi voir un phénomène qui promet un grand homme à la France. […] Nous venions sceller avec eux, fixer et borner la révolution encore débordante, et leur rendre compte de leur propre vertu. […] » Il entrouvrit enfin, juste assez pour me laisser entrer avec deux ou trois personnes, puis referma, aidé de nos épaules contre la pression croissante de la foule à laquelle nous venions d’échapper. […] « — Venez », me dit le concierge. […] Bientôt, annonçant sa venue, « Le clairon de l’archange entrouvrira la nue.

664. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »

Les moines ne sont pas mieux traités que Rome : Il vint l’autre un jour un cafard Pour prescher en nostre paroisse Et je lui dys : Frere Frappart, Qui vous fait icy venir ? […] Ces biens icy, où tous sont si taschans, Viennent sans réglé aux bons et aux meschans. […] Il faut apprécier les causes de la grandeur de Ronsard avant d’en venir aux causes de sa décadence. […] Mais que la forme des armes vienne à changer, voilà des mots hors de service, comme les vieilles armures. […] Il ne dépend pas du jugement populaire, et il ne lui vient pas du dehors des fumées qui l’enivrent.

665. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juillet 1886. »

Mais un jour vient où, pour les âmes très délicates, les signes de l’art apparaissent trop sensibles, incapables désormais d’être négligés. […] Ce qui est conçu se réalisera. » Tristan et Iseult devait venir, quelques années après, justifier magnifiquement cette hardie parole. […] Que ne vient-il lui parler ? […] » Le roi Marke vient en personne recevoir sa fiancée ; il faut arracher l’un à l’autre les deux possédés de l’enchantement. […] Mais voilà que l’aube implacable blanchit l’horizon au ciel et le roi Marke vient surprendre les coupables.

666. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

Voisine de son lit se trouve une jeune femme qu’est venu voir son mari, un ouvrier, et auquel elle dit : « Va, aussitôt que je pourrai marcher, je me promènerai tant dans le jardin, qu’ils seront bien forcés de me renvoyer !  […] Elle est petite, mal venue, avec une figure laide et tendre, une pauvre figure à la grâce de Dieu. […] En 1877, ces libertés et ces franchises, je viens seul, et une dernière fois peut-être, les réclamer hautement et bravement pour ce nouveau livre, écrit dans le même sentiment de curiosité intellectuelle et de commisération pour les misères humaines. […] Et peut-être l’espèce d’hésitation du monde lettré à accorder à Balzac la place due à l’immense grand homme, vient-elle de ce qu’il n’est point un écrivain qui ait un style personnel ? […] S’il vient à périr, ce sera toujours ça au moins de sauvé.

667. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

Je viens d’en recevoir une lettre : vous y avez donné occasion, et je vous en remercie. […] Les hommes et les jeunes femmes venaient à cheval, chacun suivi de deux ou trois domestiques. Les gens âgés venaient en litière, les chemins ne comportant pas l’usage de la voiture. […] Je n’en sais pas la raison, ni n’en puis imaginer le prétexte : mais, pour en venir là, vous n’avez apparemment besoin ni de l’un ni de l’autre. […] Non-seulement il l’a gardée, mais il l’a épousée, et c’est d’elle que vient la fille à marier qui a fait le sujet de la dispute.

668. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

— Mais Monseigneur de Nancy, d’où je viens. […] Je ne suis pas le premier venu, n’est-ce pas ? […] Quand l’argent est venu, j’en ai profité, voilà tout !  […] alors, c’est complet… Venez donc, un soir, chez moi. […] Son gendre vint se plaindre à lui que sa fille se laissait aller à la boisson.

669. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

Mais le moment est venu d’amender notre antithèse par la description des variétés vives de la parole intérieure. […] Dès lors, tout mystère disparaît ; nous nous expliquons même comment Socrate et ses disciples accordèrent au signe divin une confiance que les événements ne vinrent jamais troubler. […] Si, dans la rue, j’aperçois un ami qui vient à moi, ou bien si je suis devant sa porte, attendant qu’il réponde à mon appel, je passe naturellement de la parole intérieure calme et toute personnelle à une sorte de répétition préalable de la conversation que je vais avoir ; malgré moi, le bonjour et d’autres mots plus particulièrement adaptés à la circonstance me viennent à la mémoire. […] J’ai refoulé l’assaut de mes larmes et me suis levé, ne voyant plus là qu’un ordre divin qui m’enjoignait d’ouvrir le livre, et de lire ce que je trouverais au premier chapitre venu » (nous soulignons). […]  » Le texte n’impose pas ce sens : […] est aussi bien adverbe de temps qu’adverbe de lieu, et, dans tous les autres textes que nous citons, jamais la voix ne vient du dehors.

670. (1925) Proses datées

Veuillez m’excuser et venez la-bas. […] Candidat à l’Académie, il venait faire sa visite. […] Pour venir à B…-C., on longe la Loire. […] Puis le soir est venu. […] Comment y suis-je venu ?

671. (1875) Premiers lundis. Tome III « Armand Carrel. Son duel avec Laborie »

Son opposition de vingt ans n’était pas moins courageuse que celle de trente : les actes venaient dès lors au secours des paroles, et il n’a pas tenu aux gens du roi et aux Conseils de guerre de l’époque d’épargner aux parquets et aux Commissions militaires de la nouvelle monarchie la besogne qu’il leur a donnée. […] Ni lui, ni aucun de nous ne se serait imaginé que cette faction qui a tant besoin d’oubli et de tolérance, en viendrait à ce degré de hardiesse de vouloir interdire par la menace et le guet-apens la liberté de discussion, ne le pouvant plus faire par la censure. […] Ce sont ces remerciements pour un service noblement rendu et universellement senti, que lui apportaient aujourd’hui les milliers de citoyens qui sont venus s’enquérir de son état à son domicile et dans nos bureaux.

672. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

Où je veux en venir ? […] que vient faire cette vieille ? […] D’où lui venait donc ce ton ? […] (Que vient faire ici l’inégalité ? […] Mais ils viennent à Paris.

673. (1846) Études de littérature ancienne et étrangère

Montagnes et collines, venez, venez ; écroulez-vous sur moi, et cachez ma tête à la colère du ciel ! […] pourquoi viens-tu ? […] Je sais que tu viens pour me tuer. […] Mais la mort du protecteur vint le distraire. […] Elle vint enfin, à la prière des amis du poète.

674. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Voilà à quel point en est venu le distingué professeur d’une Université distinguée. […] De là vient que la bonne décoration est toujours traditionnelle. […] L’admirable traduction que vient d’en publier M.  […] Mais son tour viendrait ensuite. […] Cela vient-il de ce que parmi tous les poètes qui ont jamais vécu, M. 

675. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

Elle n’avait pas pour habitude de recevoir quand on lui venait offrir des actions de grâces. […] que de sensations affluèrent alors à mon cœur, et en vinrent presque à le briser ! […] Ce dernier, habitant toujours son diocèse, venait fort rarement à Rome, ce qui faisait que Herzan ne l’avait que très peu vu. […] Cette opposition venait, disons-le en taisant son nom, de ce qu’il ne pouvait se résoudre facilement à renoncer à l’espoir du pontificat. […] Le soir venu, le doyen et les cardinaux, réunis autour de lui, vinrent en corps baiser la main de Chiaramonti.

676. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIIe entretien. Madame de Staël. Suite. »

« Quand il convint au premier consul de faire éclater son humeur contre moi, il gronda publiquement son frère aîné, Joseph Bonaparte, sur ce qu’il venait dans ma maison. […] Les sensations qui nous viennent par les combinaisons de la société sont si différentes de celles de la nature ! […] Ils me disaient que cet homme, qui venait chaque jour me sommer de partir, leur rappelait ces temps de la terreur pendant lesquels les gendarmes venaient demander leurs victimes. […] Un matin, à huit heures, on m’éveilla pour me dire que le prince Louis-Ferdinand était à cheval sous mes fenêtres, et me demandait de venir lui parler. […] Les habitants ne pouvaient étendre leurs promenades que dans un rayon de deux lieues du château : les amis qui venaient les visiter encouraient eux-mêmes l’exil.

677. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

ces refrains religieux de l’univers chrétien conservent un éclat, une force de beauté, dont semble parfois s’étonner la langue grecque, et qui lui vient comme une grâce nouvelle, étrange et un peu sauvage. […] Il est besoin que même le mortel vienne au secours des cieux, devant la langue insensée qui fait outrage à la Divinité, en nous dégradant aussi nous-mêmes. […] « Viens maintenant, chrétien ! […] À l’ancienne voie tu as joint une voie nouvelle, quand, Dieu et homme tout ensemble, venu sur la terre, tu t’es élevé de nouveau dans les cieux, pour en redescendre un jour plus visible à ceux qui t’appellent. […] Tu viens au secours des morts, Dieu descendu dans l’enfer !

678. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le buste de l’abbé Prévost. » pp. 122-139

Laisné qu’est venue la première idée de remplir ce devoir public envers son grand-oncle, et de lui faire décerner cet honneur31. […] La musique municipale vint devant la porte de la maison exécuter des fanfares et des symphonies pendant toute la soirée. […] Vinrent ensuite le dîner chez le premier adjoint, les illuminations, le bal ; la journée fut complète. […] Il y a aussi l’homme de tendresse, de roman ou de passiond, qui, après quelques semaines ou quelques mois de retraite, vient déranger l’homme d’étude et le demi-solitaire, et lui représenter un bonheur plus vif dans l’amour ou dans le plaisir. […] Les offres du roi de Prusse, Frédéric, qui recrutait alors des académiciens et des soldats, vinrent le chercher sans trop le tenter.

679. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — II. (Fin.) » pp. 427-443

Le sort en est jeté ; mon ébauche va être faite, et si je ne me décourage pas, mon tableau viendra à sa fin. » Dans les premiers temps de son essai, il est tout occupé de surmonter cette difficulté, selon lui non insoluble : Je suis impatient de savoir ce que vous penserez de mon sujet, écrivait-il à M.  […] Je me demandais d’où pouvait venir une direction si peu sûre ? […] Toi (Il écrit à Schnetz) qui es venu ici, ne le trouves-tu pas ? […] Que peut-elle si elle n’est accompagnée de ce sentiment intime de force, qui agit sans l’aide des raisonnements du devoir (lesquels bien souvent soulagent bien peu), mais qui vient comme un souffle divin et qui est notre espérance de repos et notre véritable consolation ? […] Un moment viendra où il sera possible, je le crois, à M. 

680. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres complètes de Saint-Amant. nouvelle édition, augmentée de pièces inédites, et précédée d’une notice par M. Ch.-L. Livet. 2 vol. » pp. 173-191

Jadis Pan et ses demi-dieux Y vinrent chercher du refuge Quand Jupiter ouvrit les cieux Pour nous envoyer le déluge, Et, se sauvant sur leurs rameaux, À peine virent-ils les eaux. […] C’est ce qu’on peut voir dans son ode intitulée La Solitude, qui est son meilleur ouvrage, où parmi un fort grand nombre d’images très agréables, il vient présenter mal à propos aux yeux les choses du monde les plus affreuses, des crapauds et des limaçons qui bavent, le squelette d’un pendu, etc. […] C’en est un, et je ne sais s’il y en a quelque autre plus extrême, que de s’adresser à tous les hommes de son temps, et à tous ceux qui viendront dans la suite des siècles, sans avoir rien que de malhonnête à leur dire. […] Saint-Amant mourut le 29 décembre 1661, rue de Seine, où il s’était venu loger, et dans un état que la tradition présente comme voisin de la pénurie29. […] Conçoit-on un dernier vers aussi faible et aussi lent qui termine toute la pièce, et vient couronner une strophe faite surtout pour exprimer la joie et le bondissement ?

681. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — I » pp. 1-17

Il les vint terminer à Paris au collège Stanislas. […] Ici je viens pleurer sur la roche d’Onelle De mon premier amour l’illusion cruelle ; Ici mon cœur souffrant en pleurs vient s’épancher… Mes pleurs vont s’amasser dans le creux du rocher… Si vous passez ici, colombes passagères, Gardez-vous de ces eaux : les larmes sont amères. […] Guérin est arrivé à La Chênaie en hiver, au cœur de la saison morte, et quand tout est dépouillé, quand les forêts sont couleur de rouille, sous ce ciel de Bretagne toujours nuageux « et si bas qu’il semble vouloir vous écraser » ; mais vienne le printemps, le ciel se hausse, les bois reprennent vie, et tout redevient riant. […] Quand on erre, on sent qu’on suit la vraie condition de l’humanité ; c’est là, je crois, le secret du charme » ; il essaye, à ce moment de sa vie, de concilier le christianisme et le culte de la nature ; il cherche, s’il se peut, un rapport mystique entre l’adoration de cette nature qui vient se concentrer dans le cœur de l’homme et s’y sacrifier comme sur un autel, et l’immolation eucharistique dans ce même cœur. […] Il y avait en ce moment à La Chênaie, ou il allait y venir, quelques hommes dont la rencontre et l’entretien donnaient de pures joies, l’abbé Gerbet, esprit doux et d’une aménité tendre, l’abbé de Cazalès, cœur affectueux et savant dans les voies intérieures ; — d’autres noms, dont quelques-uns ont marqué depuis en des sciences diverses, Eugène Boré, Frédéric de La Provostaie : c’était toute une pieuse et docte tribu.

682. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Essai sur l’Histoire générale des sciences pendant la Révolution française. »

Biot était en première ligne, mais dans le second rang des savants ; il venait immédiatement après les héros de la science. […] Entre Ham et Noyon, sur la grande route, se traînant comme il pouvait, appuyé sur son sabre, il entend venir une voiture : « Si c’est une charrette, se disait-il, je monterai dessus. » C’était un cabriolet : un jeune homme élégant était dedans, qui lui dit : « Mais, mon camarade, où allez-vous ? […] À chaque relais venaient des gendarmes pour demander des papiers ; un simple mot du jeune homme les satisfaisait, et l’on passait. […] Au moment même où la science rendait les éminents services qu’il vient vivement de nous décrire, elle voyait la mort planer sur elle et frapper les plus nobles têtes : Lavoisier, Bailly, Condorcet. […] Biot, en 1809, ne craignait point d’avoir l’air de parler des causes finales comme Lucrèce, et de l’intervention de la volonté divine dans l’ordre physique comme Laplace ; ce genre de scrupule, du moins, ne lui venait pas.

683. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Poésies, par Charles Monselet »

Je viens m’exécuter sans trop d’effort et payer ma dette envers celui qui m’a donné souvent du plaisir. […] Que si, dans cette disposition d’esprit, il vient à ouvrir par curiosité quelque volume de la collection de ces feuilles maudites, il est surpris tout d’abord d’y trouver du bon sens, de la modération même (une modération relative et qui nous paraît telle à distance) ; il ne s’explique pas les fureurs dont fut l’objet le folliculaire vivant, et il est tout porté alors à le venger après coup, à le justifier en tout point, à lui refaire une réputation posthume. […] Monselet est un croquis des mieux venus, des plus accentués, et fort ressemblant. […] Ceux qui, alléchés par le titre, venaient à lui comme à l’un des arbitres de la bonne chère étaient fort déçus. […] Ainsi sur Monselet, depuis que j’ai écrit cet article, que de jolis feuilletons sont venus agacer et justifier ma curiosité, et qui ont tous sa marque, c’est-à-dire de l’invention !

684. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXe Entretien. Souvenirs de jeunesse. La marquise de Raigecourt »

Le jeune et spirituel Cazalès, fils du célèbre orateur rival de Mirabeau, venait assidûment dans cette maison. […] Il venait souvent me prendre dans sa calèche pour nous promener au bois de Boulogne ou à Saint-Cloud ; ses chevaux étaient magnifiques, ses équipages princiers, les grandes guides de son attelage étaient d’or et de soie ; ses cochers ne les maniaient qu’avec des gants blancs pour ne pas les ternir ; les livrées étaient de la même recherche ; il attirait les regards de la foule partout où il passait. […] Il vint me prendre un matin, seul, en poste, dans sa calèche de voyage. […] Or, déclarer au roi, dans une adresse, que ses ministres ne sont pas ceux de l’Assemblée et qu’on repoussera tout ce qui viendra d’eux, c’est, selon moi, dépasser les droits de l’Assemblée et nommer, en réalité, les ministres. […] II Le duc de Montmorency, ayant entendu parler de moi avec les illusions de l’amitié, vint lui-même, avec une prévenance extrême, au-devant de ma timidité.

685. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55

La renaissance des lettres, au xve et au xvie  siècle, vint éclaircir cette longue confusion, et alors seulement les admirations se graduèrent. […] Contentons-nous de les sentir, de les pénétrer, de les admirer, et nous, venus si tard, tâchons du moins d’être nous-mêmes. […] il vient un âge, peut-être, où l’on n’écrit plus. […] Il vient une saison dans la vie, où, tous les voyages étant faits, toutes les expériences achevées, on n’a pas de plus vives jouissances que d’étudier et d’approfondir les choses qu’on sait, de savourer ce qu’on sent, comme de voir et de revoir les gens qu’on aime : pures délices du cœur et du goût dans la maturité. […] Le goût est fait alors, il est formé et définitif ; le bon sens chez nous, s’il doit venir, est consommé.

686. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame, duchesse d’Orléans. (D’après les Mémoires de Cosnac.) » pp. 305-321

La jeune princesse d’Angleterre, élevée en France pendant les malheurs de sa maison, fut destinée à épouser Monsieur, frère du roi, aussitôt que le jeune roi eut épousé l’infante d’Espagne, et vers le temps où Charles II venait d’être restauré sur le trône de ses pères. […] Quelque temps après son mariage, Madame vint loger chez Monsieur aux Tuileries ; elle ne quitta plus tard ce logement que pour le Palais-Royal, de sorte qu’elle était bien une princesse parisienne. […] Il me fit l’honneur de me dire que je suis toute-puissante, et que je puis ce que je veux ; que, par conséquent, si je ne fais pas revenir le chevalier (le chevalier de Lorraine, alors exilé par ordre du roi), je ne me soucie pas de lui plaire, et joint ensuite des menaces pour le temps à venir. […] Dans le premier moment, ou avait fait venir un docteur Feuillet, chanoine de Saint-Cloud, grand rigoriste : ce docteur ne ménagea en rien la princesse ; il lui parla presque durement ; écoutons son récit à lui-même : À onze heures du soir, elle m’envoya appeler en grande diligence. […] Madame, qui, venue au temps de la duchesse de Bourgogne, eût peut-être aimé toutes ces autres choses, aimait davantage celles de l’esprit ; la solidité et le sens se mêlaient insensiblement à ses grâces ; la décence et la politesse ne l’abandonnaient pas.

687. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Observations générales, sur, l’art dramatique. » pp. 39-63

Tous les spectateurs viennent pour voir et entendre également, en quelque endroit qu’ils soient placés. […] Mais est-il dans l’exacte vraisemblance qu’un jeune homme vienne ainsi se donner lui-même en otage, sans l’aveu de son maître ? […] Sa confidente vient lui apprendre la victoire de son amant. […] Rotrou parut en même temps que Corneille ; Racine, Molière et Quinault vinrent bientôt après. […] Il vient pour obéir à un oracle ; et pourquoi cet oracle ?

688. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une croisade universitaire » pp. 107-146

Certes, il ne peut trouver mauvais que vous l’appeliez le père du « bon style » et que vous invitiez la jeunesse littéraire à venir faire ses dévotions sur sa tombe. […] Ce que je viens d’écrire est tellement élémentaire et tellement banal que je m’abîme en des étonnements profonds en songeant qu’on l’a rabâché pendant trente ans sans réussir à le faire entendre. […] Le petit vieillard regrettait fort l’ancien régime littéraire : — une fois par semaine, régulièrement, il venait se plaindre — poliment et spirituellement — au public que le présent ne valût pas le passé. […] …………… Venez pourtant, Écoutez tous, petits et grands, La triste fin d’Bouilhet (d’Rouen) ! […] Je vous demande un peu s’il est jamais venu à l’idée de Voltaire de décorer de sphinx en granit rose le péristyle de son Temple de mémoire ?

689. (1912) L’art de lire « Chapitre IV. Les pièces de théâtre »

Tant y a qu’il existe des pièces qui sont très bien faites pour être lues et même relues ; ce sont les plus profondes et les plus subtiles, et les noms de Racine et de Marivaux, plus encore que ceux de Corneille et de Molière, viennent à l’esprit, comme aussi ceux de Sophocle et de Térence. […] Abner lui répond : « Oui, je viens dans son temple adorer l’Eternel. » C’est assez théâtral ; sans doute ; car, à montrer les deux personnages comme continuant une conversation commencée, on est forcé de les faire apparaître sortant de la coulisse ensemble, côte à côte, pour ainsi dire presque bras dessus bras dessous et cela est un peu bourgeois. […] Joad, traversant le théâtre pour venir au-devant d’Abner, doit parler, doit avoir parlé pour qu’on lui réponde « oui », et, ne provoquant ce « oui » que par un geste, est un peu étrange et il semble avoir une extinction de voix ; ou semble être étourdi par la surprise et il n’y a vraiment pas lieu. […] De même Elmire, qui a un style si court, si direct et si franc dans la scène trois du troisième acte, parce qu’elle n’est nullement une coquette, quoi que d’aucuns en aient cru, change de style, non seulement en ce sens qu’elle parle un tout autre langage, comme le lui fait remarquer Tartuffe (« Madame, vous parliez tantôt d’un autre style ») ; mais aussi dans le sens grammatical du mot, quand elle a pris un caractère d’emprunt ; et le style alambiqué, torturé de la coquette, ou bien plutôt de la femme qui ne l’est point et qui s’efforce péniblement de l’être, lui vient aux lèvres et marque tout justement ce changement momentané de caractère et avertirait et mettrait en défiance le convoiteux, s’il n’était étourdi par sa convoitise. Et lorsque j’ai voulu moi-même vous forcer A refuser l’hymen qu’on venait d’annoncer, Qu’est-ce que cette instance a dû vous faire entendre, Que l’intérêt qu’en vous on s’avise de prendre, Et l’ennui qu’on aurait que ce nœud qu’on résout, Vint au moins partager un cœur que l’on veut tout.

690. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Seconde partie. Nouvelles preuves que la société a été imposée à l’homme » pp. 243-267

Les météores lui obéissent en quelque sorte, et le plus terrible de tous vient mourir à ses pieds. […] VI L’homme règne sur les animaux : mais les uns fuient son approche, les autres viennent chercher les fers de la servitude, les autres enfin accourent autour de son habitation pour l’embellir ou pour être protégés par lui ; il en est même qui viennent chercher la mort pour sa nourriture, ou offrir leurs molles toisons pour ses vêtements. […] Ces dégoûts de la société, qui viennent, à de certaines époques et dans de certaines circonstances, saisir les hommes chagrins et mélancoliques, sont une vraie maladie morale qu’il faut guérir. […] Ainsi le système de l’égalité est venu s’appliquer au monde intellectuel : il semblerait qu’on veut y substituer aussi la division indéfinie des propriétés au droit d’aînesse. Il va sans doute venir un moment où nul ne pourra se distinguer entre tous : voyez déjà comme toutes les réputations qui croissent encore au milieu de nous ont peine à se traîner du jour au lendemain.

691. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre V : M. Cousin historien et biographe »

Cousin ressemble à un homme qui, après avoir manié des morceaux de plomb de trois cents livres, trouverait une petite masse de deux cents, et dirait avec satisfaction : « Celle-ci est légère. » L’esprit est venu tard au dix-septième siècle. […] Saint-Simon cite deux duchesses qui, s’étant disputées le pas dans une cérémonie publique, s’injurièrent, se poussèrent du coude, et, à la fin, « en vinrent aux griffes. » On sait le nombre infini de disputes, de négociations, de traités en règle que produisirent les questions de tabouret. […] Les idées lui viennent sans qu’il les choisisse ou qu’il les ordonne, et elles ne se présentent pas sous la livrée commune de mots généraux ; elles accourent en métaphores, en expressions familières, en habits de folles ou de paysannes ; et dès l’abord, elles saisissent ; l’accent de la phrase est un chant. […] Après les témoignages graves, viennent les témoignages douteux, et jusqu’à celui du poète Scudéry, le plus grand vantard du monde. — Êtes-vous satisfait, lecteur sceptique ? […] Cousin raconte que la prieure des Carmélites avait des visions, et là-dessus, il s’écrie : « Quelle philosophie que celle qui viendrait proposer ici de misérables objections !

692. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Et d’où vient cela, chrétiens ? […] S’il vient, il nous fera plaisir ; Mais Dieu nous garde du désir ! […] Une première disgrâce de la cour vint ajouter au charme. […] De là vient l’attrait tout particulier de ses écrits. […] Il n’y a pas de débat ni d’hésitation ; les bonnes raisons viennent à lui toutes seules, tandis qu’à tant d’autres elles viennent mêlées de mauvaises.

693. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

VIENNE 2 oct Opéra : le hollandais Volant. […] VIENNE 16 novembre Opéra : Tannhaeuser. […] Cette fois encore des Parisiens étaient là ; on remarquait, venue exprès, une des plus enthousiastes et des plus dévouées Wagnéristes de Paris. […] VIENNE. — L’Anneau du nîbelung doit être joué prochainement, — mais sans le Rheingold ! […] Il semblait alors que, de façon symbolique, un maître succédait à un autre et que le temps était venu pour une nouvelle littérature, basée, bien sûr, sur les théories wagnériennes.

694. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

Les deux bannis se prirent de querelle et en vinrent aux mains, le combat suivit la dispute. Mais Adraste, le roi d’Argos, vint à passer sur la route. […] Quand vient le tour d’Amphiaraos, il honore et il plaint ce juste enrôlé malgré lui dans une guerre inique. […] Ceux qui venaient le consulter lui sacrifiaient un bélier, et se couchaient sur la peau de la victime étendue au pied du sanctuaire. […] Cependant un Héraut vient proclamer l’arrêt du sénat de Thèbes.

695. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

En un mot, j’ai pénétré dans le secret de Sieyès, et c’est pourquoi j’ose en venir parler. […] L’art en toutes choses est venu fort tard. […] Il a complètement erré en croyant que la raison pouvait s’enseigner en masse aux hommes et devenir la loi des sociétés à venir. […] On voit à quel degré de pessimisme et véritablement d’injustice il en est venu. […] La religion vient arrêter ses recherches et pose (?)

696. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Il est venu, il a vu, il a vaincu : il promène un regard hautain sur le passé, un regard triomphant sur l’avenire. […] Si c’était là le fond du naturalisme, il faudrait avouer qu’il vient bien tard. […] Un dimanche, le maître d’étude est invité à venir passer la journée au château. […] Sont-ce leurs attaches et leurs mouvements que j’y viens étudier ; ou bien est-ce une impression de beauté et d’harmonie, ou la représentation puissante de quelque grand drame de l’histoire que je suis venu demander à l’œuvre d’art et que je lui suis reconnaissant de m’avoir donnée ? […] Attendons de précieuses révélations, qui ne sauraient manquer de venir, sur la tannerie, la corroirie, les égouts et les abattoirs.

697. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXVII » pp. 109-112

Qu'on ne vienne pas parler des conquêtes de l’homme, de ses assurances contre les événements ; nous ne sommes rien. […] Viendra-t-elle faire une pointe jusqu’à Paris ? […] on en sera venu à ce qu’il faut que tout le monde passe par les écoles éclectiques de l’État, pour éviter qu’il y ait trop de petites sectes ?

698. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — [Note.] » pp. 83-84

Et Garat, dans ses Mémoires sur la vie de Suard, a montré Montesquieu dans son domaine de La Brède, « parmi les pelouses, les fontaines et les forêts dessinées à l’anglaise, courant du matin au soir, un bonnet de coton blanc sur la tête, un long échalas de vigne sur l’épaule : ceux qui venaient lui présenter les hommages de l’Europe lui demandèrent plus d’une fois, en le tutoyant comme un vigneron, si c’était là le château de Montesquieu ». […] Nous n’étions pas revenus de notre surprise, elle augmenta encore lorsque nous vîmes entrer le président, dont l’aspect et les manières étaient tout à fait opposés à l’idée que nous nous étions faite de lui : au lieu d’un grave et austère philosophe dont la présence aurait pu intimider des enfants comme nous étions, la personne qui s’adressait à nous était un Français gai, poli, plein de vivacité, qui, après mille agréables compliments et mille remerciements pour l’honneur que nous lui faisions, désira savoir si nous ne voudrions pas déjeuner ; et comme nous nous excusions (car nous avions déjà mangé en route) : « Venez donc, nous dit-il, promenons-nous ; il fait une belle journée, et je désire vous montrer comme j’ai tâché de pratiquer ici le goût de votre pays et d’arranger mon habitation à l’anglaise. » Nous le suivîmes, et, du côté de la ferme, nous arrivâmes bientôt à la lisière d’un beau bois coupé en allées, clos de palissades, et dont l’entrée était fermée d’une barrière mobile d’environ trois pieds de haut, attachée avec un cadenas : « Venez, dit-il après avoir cherché dans sa poche ; ce n’est pas la peine d’attendre la clef ; vous pouvez, j’en suis sûr, sauter aussi bien que moi, et ce n’est pas cette barrière qui me gêne. » Ainsi disant, il courut à la barrière et sauta par-dessus le plus lestement du monde.

699. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre X. Machines poétiques. — Vénus dans les bois de Carthage, Raphaël au berceau d’Éden. »

Venons aux exemples des machines poétiques. […] viens voir ce qui est digne de ton admiration ! […] Plusieurs fois les dieux en viennent aux mains dans Homère ; mais, comme nous l’avons déjà remarqué, on ne trouve rien dans l’Iliade qui soit supérieur au combat que Satan s’apprête à livrer à Michel dans le Paradis terrestre, ni à la déroute des légions foudroyées par Emmanuel : plusieurs fois les divinités païennes sauvent leurs héros favoris en les couvrant d’une nuée ; mais cette machine a été très heureusement transportée par le Tasse à la poésie chrétienne, lorsqu’il introduit Soliman dans Jérusalem.

700. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 38, que les remarques des critiques ne font point abandonner la lecture des poëmes, et qu’on ne la quitte que pour lire des poëmes meilleurs » pp. 554-557

Section 38, que les remarques des critiques ne font point abandonner la lecture des poëmes, et qu’on ne la quitte que pour lire des poëmes meilleurs Quoiqu’il en soit de ces fautes que les critiques passez ont trouvées, et que les critiques à venir découvriront dans les écrits des anciens, elles n’en feront point abandonner la lecture. On continuera de les lire et de les admirer, à moins que les poëtes à venir ne produisent quelque chose de meilleur. […] Lorsqu’il paroît des poësies meilleures que celles qui peuvent être déja entre les mains du public, il n’est pas necessaire que les critiques le viennent avertir de quitter le bon pour prendre le meilleur.

701. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XVII. La flûte d’ybilis »

Il y entra avec lui et dit au père : « Je n’ai pas de mère et je suis venue pour t’épouser ». […] Après s’être lavé, il vint trouver Ybilis : « Femme, lui dit-il, c’est à ton tour d’aller te laver. […] Ensuite tu viendras me rejoindre dans ma case où tu me trouveras couché sous ma couverture et tu te coucheras derrière moi175 ».

702. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « Appendice »

MÊME CHOSE : La Mort de Dolon Traduction Hachette juxtalinéaire Mais Diomède puissant, Ayant regardé certes lui en dessous Dit à lui : « ne te mets pas certes dans l’esprit la fuite du moins, Dolon, Quoique ayant annoncé De bonnes choses, Puisque tu es venu dans nos mains. Car si à la vérité nous délivrions Ou renvoyions toi maintenant, Certes et dans la suite tu viendrais Vers les vaisseaux rapides Des Achéens Ou devant espionner, Ou devant combattre ouvertement ; Mais si dompté par mes mains Tu venais à perdre la vie, Toi tu ne serais plus jamais Un fléau pour les Argiens ensuite.

703. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre IV. Pourquoi le génie d’Homère dans la poésie héroïque ne peut jamais être égalé. Observations sur la comédie et la tragédie » pp. 264-267

À l’appui de ce soupçon viennent deux observations. […] Homère, venu si longtemps avant les philosophes, les critiques et les auteurs d’Arts poétiques, fut et reste encore le plus sublime des poètes dans le genre le plus sublime, dans le genre héroïque ; et la tragédie qui naquit après fut toute grossière dans ses commencements, comme personne ne l’ignore. […] Or, ces tableaux passionnés ne furent jamais faits avec plus d’avantage que par les Grecs des temps héroïques, à la fin desquels vint Homère…… Aristote dit avec raison dans sa Poétique, qu’Homère est un poète unique pour les fictions.

704. (1895) Hommes et livres

Mais Dieu vint à mon aide. […] Viennent les guerres de religion ; vient Henri IV avec son édit de paix et de tolérance. […] Il ne leur vient guère plus de lettres d’Espagne que de Turquie. […] Un jour venait où il était de la maison. […] D’où vient cette pauvreté inattendue ?

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