En tête de sa petite nouvelle d’Eugénie (1803), où il ne veut qu’intéresser par une simple histoire touchante et vertueuse, il dit, dans la préface, que « la scène ne se passe ni en Russie, ni en Hongrie, ni au xive siècle, mais en France et de nos jours. […] Votre tête, ayant disparu sous les touffes de vos blonds cheveux qui emplissaient ma chemisette, deux fois se souleva craintive et deux fois se replongea dans sa cachette comme dans un asile tutélaire.
En la donnant au public, il mit à la tête une excellente préface sur l’atrocité de nommer, dans des satyres, des gens d’esprit & d’honneur. […] Un de leurs frères alla voir où en étoit l’ouvrage, & s’endormit, la tête sur le métier ; elle y attacha sa barbe, au même endroit où elle travailloit à la barbe de saint François.
Villehardouin apparaît en tête avec sa grave et mâle allure ; et voici qu’un Hérodote militaire, Joinville, le suit à peu de distance pour témoigner aussi des glorieuses croisades. […] À Hastings, en tête des envahisseurs normands, devant la petite troupe de Robert Guiscard en Sicile, bondirent les Chansons françaises, compagnes et messagères de la victoire.
Il ne prévit point assez que dans la constitution économique des états, de longues victoires ressemblent presque à des défaites ; que tout ce qui est violent, s’use par sa violence même ; que de grandes puissances, unies pour résister, doivent à proportion s’affaiblir beaucoup moins qu’une grande puissance armée pour attaquer ; que les grands hommes qui, à la tête de ses armées, étaient fiers de le servir, devaient, par leur exemple, faire naître d’autres grands hommes pour le combattre ; que toutes les fois qu’on fait de grands efforts, il ne peut y avoir de succès que ceux qui sont rapides, parce que les moyens extrêmes tendent toujours à s’affaiblir. […] Louis XIV, né à la tête d’une monarchie, où par la constitution de l’État il n’y a de rang que celui qui est marqué par les titres ; Louis XIV, porté par son caractère même une fierté de représentation qui augmentait encore les distances, en rapprochant de lui les hommes de génie, fit peut-être plus et pour leur gloire et pour la sienne.
Cousin en tête, dans les rangs des volontaires royaux.
Elle a en tête de sa liste Chateaubriand et Lamartine.
Ce parfum surtout les touchait beaucoup, et bientôt, comme s’il leur eût monté légèrement à la tête, elles ne firent plus que s’en entretenir et s’en raconter les finesses les plus subtiles et les délicatesses. — Pour moi, dit l’une, je suis persuadée que ce parfum nous est venu exprès d’en haut pour embellir et pour animer la fleur.
Enfin, si nous remontons plus haut encore, si nous la suivons au Palais-Royal, dans le monde, nous la verrons sans cesse briguant avec fureur la célébrité, dans un temps où celle-ci était le prix des talents d’éclat, poursuivant tous ces talents, cultivant tous les arts, jusqu’à y trop exceller, transportant le théâtre dans les salons et l’école dans le théâtre, cumulant dans sa tête dévotion, galanterie, sensibilité, pédantisme, en un mot, toutes les inconséquences dont est capable une femme d’esprit, décidée à se créer en toute hâte une existence supérieure et plus que privée.
Pellissier a mise en tête des Poésies de M.
Il avait vécu ; il avait sucé de ses fortes lèvres rouges tous les fruits de l’Arbre fatidique ; il avait été un homme à l’âge où les autres hommes sortent de l’enfance ; il était vieux à l’âge où les autres hommes sont mûrs… Il relut Sagesse, sourit, se laissa oindre d’huiles consacrées, puis, ramenant le drap par-dessus sa tête, il s’en alla, rassasié de tout, dans la nuit sans étoiles.
Cet exercice monacal Ne trouve son point vertical Que dans une tête blessée ; Et, sur Parnasse, nous tenons Que tous ces Renverseurs de noms Ont la cervelle renversée.
Si l’on se reporte pour la comprendre pleinement à l’étude sur le beau caractéristique qui se trouve à la tête du catalogue déjà cité, on verra qu’en somme M.Raffaëlli, à travers d’ailleurs bien des obscurités et des longueurs, écartant les désignations de classicisme, de réalisme, de romantisme et de naturalisme, posant en principe » qu’esthétiquement toute époque a une notion particulière du beau, que socialement notre époque est caractérisée par un épanouissement, complet de l’individualisme et de l’égalité, qu’ainsi l’unité humaine autonome et libre est le facteur principal de notre vie sociale, on arrive à cette page d’un grand souffle sur la nécessité où est la peinture de travailler à représenter l’homme et toutes sortes d’hommes.
C’est lui qui réfléchit et qui voit dans l’arbre de la forêt, le mât qui doit un jour opposer sa tête altière à la tempête et aux vents ; dans les entrailles de la montagne, le métal brut qui bouillonnera un jour au fond des fourneaux ardents, et prendra la forme et des machines qui fécondent la terre et de celles qui en détruisent les habitants ; dans le rocher, les masses de pierre dont on élèvera des palais aux rois et des temples aux dieux ; dans les eaux du torrent, tantôt la fertilité, tantôt le ravage de la campagne ; la formation des rivières, des fleuves ; le commerce, les habitants de l’univers liés, leurs trésors portés de rivage en rivage et de là dispersés dans toute la profondeur des continents ; et son âme mobile passera subitement de la douce et voluptueuse émotion du plaisir au sentiment de la terreur, si son imagination vient à soulever les flots de l’océan.
Ô bien-aimé vizir, tu lui feras couper la tête vers la neuvième heure.
Chapus prendrait facilement la tête de la high life littéraire.
et non pas de papier barbouillé avec des facilités de métier que ceux qui n’en ont pas croient du talent, ) sont signés par des hommes qui ont tous quinze et vingt ans de célébrité sur la tête.
Charles Asselineau, qui a écrit d’une plume sobre et ferme la notice sur Furetière placée en tête de l’édition nouvelle, Charles Asselineau a plus que du goût littéraire, ce bon sens des petites choses ; il a aussi le bon sens des grandes, c’est-à-dire la virilité du bon sens.
À la tête de ces pays civilisés, je vois d’abord l’ancienne Égypte, pays de superstition et de sagesse, fameux par ses monuments et par ses lois, et qui a été en même temps le berceau des arts, des sciences et des mystères.
Il n’y a rien à faire là contre, et si l’on veut une image physique, il suffit de se rappeler l’invincible sourire qu’amène aux lèvres la vue d’un petit homme, levant les yeux vers sa compagne qui le dépasse de toute la hauteur de la tête. […] Des pieds à la tête, elle n’est que sensibilité amoureuse, subordonnée à la sensualité. […] Il est telle circonstance où l’on est assuré de rencontrer certains noms, comme tels lieux de réunion ne se peuvent même concevoir sans le groupement de certaines têtes. […] Il ne se laisse pas éblouir, il ne perd pas un instant la tête. […] Car il ne suffit pas de créer ; encore faut-il conserver, et ce geste est encore plus expressif de l’âme féminine, qui enserre de ses bras et presse sur sa poitrine la tête de celui qui assurera la durée du foyer.
Quand les vapeurs de la vallée s’élèvent devant moi, qu’au-dessus de ma tête le soleil lance d’aplomb ses feux sur l’impénétrable voûte de l’obscure forêt, et que seulement quelques rayons épars se glissent au fond du sanctuaire ; que couché sur la terre dans les hautes herbes, près d’un ruisseau, je découvre dans l’épaisseur du gazon mille petites plantes inconnues ; que mon cœur sent de plus près l’existence de ce petit monde qui fourmille parmi les herbes, de cette multitude innombrable de vermisseaux et d’insectes de toutes les formes, que je sens la présence du Tout-Puissant qui nous a créés à son image, et le souffle du Tout-Aimant qui nous porte et nous soutient flottants sur une mer d’éternelles délices ; mon ami, quand le monde infini commence ainsi à poindre devant mes yeux et que je réfléchis le ciel dans mon cœur comme l’image d’une bien-aimée, alors je soupire et m’écrie en moi-même : « Ah ! […] pour lors, combien de fois j’ai désiré, porté sur les ailes de la grue qui passait sur ma tête, voler au rivage de la mer immense, boire, la vie à la coupe écumante de l’infini ! […] Les imitateurs français se sont surtout rattachés à Werther par la fièvre de tête, par les dehors, le costume, le suicide et l’explosion finale, enfin par les défauts. — Je lis dans la Revue des deux mondes du 15 juillet 1855 un article sur Werther, par M.
Heureusement que c’était à un poète lui-même qu’elle l’adressait ; car il se trouva que la Préface, mise en tête de ces humbles Essais, et qui n’était probablement pas de l’auteur des vers, se ressentait plus qu’il n’aurait fallu de l’existence de prolétaire à laquelle elle se rattachait, et avait un certain goût de doctrines sociales réputées dangereuses. […] Mais nulle part ses paroles émues, ses chants d’oiseau plaintif et ses battements d’ailes ne se portèrent plus souvent ni plus ardemment qu’aux grilles du château de Doullens, où cette singulière République de 1848, qui trouva moyen de canonner, d’emprisonner ou de déporter tous les vrais républicains, ne laissant guère à sa tête que des royalistes, avait renfermé l’opiniâtre et indomptable citoyen Raspail. […] « (24 décembre 1849)… Mon bon Richard, si votre amitié n’est pas sans inquiétude sur nous et notre silence, je suis tout à fait de même sur tout ce qui vous concerne ; et quoique je ne sache de quel côté donner de la tête, je prends sur la nuit pour vous écrire, — la nuit de Noël, mon cher Richard, qui changerait les destinées de ce triste monde et la vôtre, si le Sauveur écoutait son pauvre grillon, humblement à genoux dans la cheminée… où il y a bien peu de feu, sinon celui de mon âme, très-fervente, très en peine !
Il avait été critiqué dans l’intervalle pour son Illustration par ceux de l’ancienne école, notamment par Charles Fontaine, et, dans une nouvelle Préface, mise en tête du Recueil augmenté, il répondait à ces rhétoriqueurs françois (comme il les appelle) avec une certaine hauteur et d’une façon dégagée qui ne messied pas au poète de race en face des pédants. […] Il nous rend à merveille le fin mot de cette Cour romaine du xvie siècle, ce qui la distingue en général des autres Cours par son caractère de douceur, de finesse et de ruse : Marcher d’un grave pas et d’un grave sourcil, Et d’un grave souris à chacun faire fête, Balancer tous ses mots, répondre de la tête, Avec un Messer non, ou bien un Messer si ; Entremêler souvent un petit E cosi, Et d’un son Servitor contrefaire l’honnête, Et comme si l’on eût sa part en la conquête, Discourir sur Florence et sur Naples aussi ; Seigneuriser chacun d’un baisement de main, Et, suivant la façon du courtisan romain, Cacher sa pauvreté d’une brave apparence : Voilà de cette Cour la plus grande vertu, Dont souvent mal monté, mal sain et mal vêtu, Sans barbe et sans argent on s’en retourne en France. […] L’extrait de la lettre latine du chancelier Olivier se lit en tête du Recueil des Poèmes latins de Du Bellay, mais elle fut écrite à l’occasion du Recueil des Regrets, et porte la date de septembre 1558.
En effet, les peintres qui ont l’imagination la plus lucide, ceux qui font de mémoire un portrait entier, Horace Vernet14, qui peignait de tête des uniformes compliqués, n’ont pas d’hallucinations ; ils ne confondent pas leurs représentations mentales avec les objets extérieurs ; sauf exception, tous déclarent que, pour eux, elles restent toujours mentales. — C’est qu’ici joue un mécanisme dont l’emploi est universel dans notre intelligence. […] Elle persiste en moi quelque temps et s’entoure de détails nouveaux. « Quand je l’ai vu, il était tête nue, en jaquette de travail, peignant, dans un atelier ; c’est un tel, telle rue. […] Quand je pense à la vieille pendule qui est dans l’autre chambre, quand, au moyen de paroles mentales, je suis dans ma tête un long raisonnement, quand je me développe ce qui pourrait bien arriver si je faisais telle démarche, non seulement j’ai dans l’esprit l’image de la pendule, l’image des sons et des mouvements vocaux que comporterait mon raisonnement prononcé à haute voix, l’image des gestes, émotions, événements que provoquerait en moi et hors de moi ma démarche, mais encore je sais que toutes ces images sont de simples images actuelles.
Sa tête, constamment penchée en avant et un peu de côté, s’harmoniait bien avec son regard mobile et indirect. […] Elle ne vint point quand j’entrai me flairer et me caresser gaiement, comme d’ordinaire, mais en regardant pleurer sa maîtresse à côté du berceau vide de son enfant, elle posa la tête sur les genoux de la pauvre mère, et en contemplant le berceau, elle se mit elle-même à verser de grosses larmes qui mouillèrent mes mains étonnées. […] Il n’y gagna rien que la répugnance visible de l’Assemblée à entendre un prêtre emporté par la rancune politique se mêler à une proposition téméraire qui pouvait, si elle eût prévalu, compromettre des têtes d’hommes.
On ne peut concevoir comment un esprit aussi juste et aussi puissant put se faire une telle illusion d’amour-propre ; mais enfin il se la fit et il écrivit à tête reposée le poëme d’Eudore et de Cymodocée. […] Pendant qu’elle s’avançait près du chœur, je m’assis contre un large pilier du temple, et je laissai errer mes regards au bruit d’une psalmodie plaintive ; sur les murs de l’édifice, un tableau, signé de Lécluse, était suspendu au-dessus de ma tête contre le pilier qui était à ma gauche. […] L’office fini, je rentrai, muet et mélancolique, à la maison, et je m’enfermai dans une chambre pour écrire ces vers tout faits dans ma tête.
J’aurais pu additionner de notules certains paragraphes ; mais passons, car je dirai prochainement toute ma pensée sur la matière, en tête de l’œuvre qui occupe mes heures présentes. […] Bourde se rassure ; les décadents se soucient fort peu de baiser les lèvres blêmes de la déesse Morphine ; ils n’ont pas encore grignoté de fœtus sanglants ; ils préfèrent boire dans des verres à pattes, plutôt que dans le crâne de leur mère-grand. et ils ont l’habitude de travailler durant les sombres nuits d’hiver et non pas de prendre accointance avec le diable pour proférer, pendant le sabbat, d’abominables blasphèmes en remuant des queues rouges et de hideuses têtes de bœuf, d’âne, de porc ou de cheval. […] Théodore de Banville fait pousser impitoyablement, tel le dieu de Claros, de monstrueuses oreilles d’âne sur la tête de maint Midas.
Le malheur dans les amours de tête était un titre assuré aux charges et aux biens d’Église ; aussi se gardait-on bien d’être heureux. […] Tantôt c’est l’effet de la paresse, si difficile à vaincre quand on ne produit que de tête et pour la mode ; tantôt c’est l’illusion même d’un vain travail pour surmonter quelques difficultés d’arrangement ou de mécanisme auxquelles la mode attache du prix. […] Élégie en tête d’une édition des œuvres de Desportes, 1611.
Reid demande avec un mélange de naïveté et d’ingéniosité si un petit coup sur la tête nous paraît une simple image et un grand coup une perception actuelle ; Paul Janet a reproduit cette objection. […] C’est que précisément, en vertu de la force qui appartient à toute idée, l’image intérieure d’un coup sur la tête nous paraîtrait un coup réel si elle était seule, si sa force propre et sa tendance à produire des mouvements n’était pas contrebalancée par la force d’autres idées, ou, selon l’expression de Taine, refrénée. […] L’action réflexe, à son tour, décrit un arc de cercle plus ou moins étendu : une petite impression, comme un léger coup sur la tête, provoque une petite réaction, qui ne dépasse guère le cerveau ; une autre plus forte va jusqu’aux membres ; un coup violent met tout le corps en mouvement dans l’espace, etc.
C’est une fort bonne précaution que j’indique à tous les écrivains de feuilleton à venir ; pendant que vous écrivez lentement ces formules banales, vous avez le temps d’arranger dans votre tête la forme de votre chapitre ; vous voyez tout d’un coup le commencement, le milieu et la fin de cette œuvre qui, pour bien faire, doit être également traitée dans toutes ses parties. […] Car autant le piano d’Érard contient de mélodies odieuses, autant cette petite tête si mignonne, si bien faite et doucement abritée sous cette forêt blonde et bouclée, contiendra, à coup sûr, de scènes ridicules, insupportables ! […] Elle devrait quelque pitié à l’amour de ce pauvre Arnolphe…, elle se jette à la tête du premier venu qui lui parle.
Il expose dans le discours qui est à la tête du premier volume, les regles qu’il s’est prescrites & qu’il a suivies exactement. […] Une des plus importantes est celle des Hérétiques, c’est-à-dire, de ces hommes hardis & entreprenans qui ne pouvant plier leur tête orgueilleuse sous le joug de la Foi, ont troublé l’Eglise par des erreurs qui ont fait quelquefois couler le sang humain. […] On trouve à la tête un discours intéressant & plein d’observations solides.
Il s’en tient à cet arrangement naturel où se disposent d’elles-mêmes les choses, selon leur ordre et leur importance, dans les têtes bien faites. […] Sa vigueur se modère, sa facilité se règle, cette tête puissante se courbe sous les lois dont Boileau rédigeait le code dans l’Art poétique. […] C’est que la spéculation, dans une tête française, n’est pas longtemps oisive. […] C’était en ce temps-là l’écueil de tout esprit supérieur faisant de sa foi son travail : Pascal y avait usé sa tête et sa vie ; Fénelon s’y était desséché. […] Quelle variété pourtant, et quel intérêt de lecture, même pour un esprit indifférent, pour peu qu’il ne le soit pas au spectacle d’un homme de génie qui courbe sa tête au niveau de celle d’un petit enfant, sous la plus sublime loi morale qui fut jamais !
— Jasmin, le poëte d’Agen, est allé faire visite aux Champenois, à Épernay où son fils est établi ; il y a été fêté et a répondu par une jolie chanson française (il faut savoir pour le piquant que son fils est à la tête d’une fabrique de bouchons pour les vins de Champagne).
Nous retrouvons, en tête des Souvenirs de madame la comtesse Merlin, ces douze premières années de ma vie qui avaient autrefois débuté timidement, loin du public, et que leur succès dans l’intimité a naturellement encouragés à se prolonger et à se produire.
Le sage, qui voit tout des yeux de la raison, Loin de lui les repousse, et, secouant la tête, Il se dit : à quoi bon ?
On ferait des têtes de chapitres sous lesquelles on n’aurait rien à mettre ; ces trous, devant lesquels le lecteur serait brusquement arrêté, l’empêcheraient de nous suivre où nous voulons le mener, et lui ôteraient toute confiance.
Stéphane Mallarmé a mis en tête de sa traduction des poèmes d’Edgar Poe8 ce sonnet préliminaire : LE TOMBEAU D’EDGAR POE Tel qu’en Lui-même enfin l’éternité le change Le Poète suscite avec un glaive nu Son siècle épouvanté de n’avoir pas connu Que la Mort triomphait dans cette voix étrange Eux comme un vil sursaut d’hydre oyant jadis l’ange Donner un sens plus pur aux mots de la tribu Proclamèrent très haut le sortilège bu Dans le flot sans honneur de quelque noir mélange Du sol et de la nue hostiles ô grief Si notre idée avec ne sculpte un bas-relief Dont la tombe de Poe éblouissante s’orne Calme bloc ici-bas chu d’un désastre obscur Que ce granit du moins montre à jamais sa borne Aux noirs vols du Blasphème épars dans le futur Qu’est-ce que cela veut dire ?
La tête est encore bonne.
Tant que les idées de la bonne Comédie subsisteront, son nom sera mis à la tête de tous les Disciples de Thalie, soit anciens, soit modernes.
S’il y avait un homme aujourd’hui qui pût réaliser le drame comme nous le comprenons, ce drame, ce serait le cœur humain, la tête humaine, la passion humaine, la volonté humaine ; ce serait le passé ressuscité au profit du présent ; ce serait l’histoire que nos pères ont faite confrontée avec l’histoire que nous faisons ; ce serait le mélange sur la scène de tout ce qui est mêlé dans la vie ; ce serait une émeute là et une causerie d’amour ici, et dans la causerie d’amour une leçon pour le peuple, et dans l’émeute un cri pour le cœur ; ce serait le rire ; ce serait les larmes ; ce serait le bien, le mal, le haut, le bas, la fatalité, la providence, le génie, le hasard, la société, le monde, la nature, la vie ; et au-dessus de tout cela on sentirait planer quelque chose de grand !
C’est un travail commandé ; c’est un local qu’il faut rendre tel qu’il est, et remarquez que dans ces morceaux mêmes, Vernet montre bien une autre tête, un autre talent que Le Lorrain, par la multitude incroyable d’actions, d’objets et de scènes particulières.
Il ne faut pas que les figures s’estropient l’une l’autre en se cachant reciproquement la moitié de la tête ni d’autres parties du corps, lesquelles il convient au sujet que le peintre fasse voir.
La statuë qui représente le Nil, et que Le Bernin a rendu reconnoissable par les attributs que les anciens ont assignez à ce fleuve, se couvre la tête d’un voile.
C’est le soin des anciens pour avoir des cachets qui ne pussent point ressembler à d’autres, qui est cause que nous trouvons aujourd’hui sur les pierres gravées antiques des figures si particulieres, et même si bizarres, et souvent la tête de celui qui se servoit du cachet.
Il se met à la tête d’une troupe de comédiens bourgeois appelée l’Illustre Théâtre. […] Le jeune Poquelin se mit à la tête d’une de ces réunions de comédiens bourgeois dont Paris comptait alors un assez grand nombre. […] Loret, qui n’était pas une mauvaise tête, s’exécuta largement avant tous les autres. […] » Que de regrets excite l’Avertissement placé en tête de cette production ! […] C’est avec justice qu’il le méritait : il était tout comédien depuis les pieds jusqu’à la tête.
Pendant cette ostention, le peuple à genoux baisse la tête, prie et croit. […] Toutes ces querelles passaient au-dessus de sa tête. […] Sa lenteur à s’émouvoir la laisse d’un pas en arrière, et l’homme ne tourne jamais la tête. […] Des gens arrivaient, incrédules, tout à coup apercevaient autour de sa tête le halo d’une auréole. […] Les natures délicates se corrompent par la tête, comme les roses qui commencent à se faner par la pointe des feuilles.
Clotilde nous est montrée comme une fille tranquille, rangée, laborieuse, « à la tête ronde et solide ». […] Elle a le contraire de la tête en pain de sucre des illuminés et des rêveurs. […] Il leva la tête, il la regarda en face, et avec un soupir de mourant qui veut la mort, retrouvant sa voix de divine bonté : « Comme tu t’animes ! […] On a tout le temps dans le derrière de la tête le mot du bon ministre Loyer quand il voit entrer M. Guitrel : « Il vit qu’il avait trois mentons et la tête en pointe, du ventre et pas d’épaules, et qu’il était onctueux.
C’est le véritable nom de ce gouvernement à deux têtes ou plutôt à deux cœurs, qui a traversé tant d’années de calamités sans se diviser, après quoi le ministre est mort de douleur de la mort du souverain, laissant pour toute fortune une tombe sacrée à celui qu’il a tant aimé. […] Le cardinal Negroni, survivant, demeura seul à la tête de l’hospice. […] Il en donna le commandement au général Caprosa, employé alors au service de l’Autriche, et nomma une commission militaire, à la tête de laquelle il éleva Consalvi, malgré sa jeunesse : il n’avait alors que trente-cinq ans. […] Il me posa les mains sur la tête, et, comme le plus vénérable des patriarches anciens, il leva les yeux au ciel, il pria le Seigneur, et il me bénit dans une attitude si résignée, si auguste, si sainte et si tendre, que, jusqu’au dernier jour de ma vie, j’en garderai dans mon cœur le souvenir gravé en caractères ineffaçables.
XIV Nous passions la matinée sous les longues et hautes treilles chargées de raisins mûrs, comme d’autant de lustres d’ambre qui laissaient les rayons de l’aurore transluire, à travers leurs grains jaunis, sur nos têtes. […] C’était un bon soldat et un honnête homme, incapable d’un crime, mais très capable de rêver un rôle héroïque à la tête de bataillons qu’il trouvait évanouis en se retournant. […] Le marquis de La Maisonfort avait le genre d’esprit de Rivarol ; c’était un émigré comme Rivarol : il avait autant d’esprit, et du meilleur, qu’il soit possible d’en concentrer dans une tête humaine, même au pays de Voltaire et du chevalier de Grammont. […] Il s’était voué de bonne heure à ce rôle de l’espérance et de l’activité dans les causes en apparence perdues ; il avait conspiré avec les flatteurs de la haute émigration en Suisse, en Russie, en Angleterre ; il s’était lié avec M. de Blacas, homme plus sérieux, mais moins aimable que lui ; Louis XVIII l’aimait pour sa légèreté, il tenait tête à ce monarque en matière classique et épigrammatique ; il avait écrit en 1814 des brochures royalistes qui lui avaient fait un nom d’homme d’État de demi-jour, à l’époque où une brochure paraissait un événement ; il n’était point ennemi des transactions avec la révolution pacifiée ; il savait se proportionner aux choses et aux hommes ; il n’avait aucun préjugé, grande avance pour faire sa place et sa fortune ; mais il la mangeait à mesure qu’il la faisait.
Victor Le Clerc en tête, tous plus ou moins mondains, plus ou moins voltairiens (qui ne l’est ou ne l’a été un peu ?) […] De mécontentement il dresse la tête ; il n’y eut bête si hardie, Ours ni Sanglier qui ne tremblât à ce soupir et à ce mugissement de leur roi, et Couard, le Lièvre, en prit une telle peur, qu’il en eut deux jours la fièvre… Et encore : « De mécontentement, il (le roi) redresse sa queue et s’en frappe d’une telle colère, qu’en résonne toute la maison. » Quant à ce qui est de la fièvre que le Lièvre a prise, il est à remarquer qu’il ne s’en guérira qu’après avoir dormi sur le tombeau de la pauvre Poule qu’on enterre solennellement par ordre du roi, et qui, martyre du fait de Renart, devient un objet de vénération.