Ce n’est pas par simple caprice de comparaison que j’ai rapproché M.
Le jeune et spirituel auteur a (c’est tout simple) beaucoup à apprendre de la pratique du métier et du jeu de la scène ; MM.
Mais tous ne sauraient être des aigles, pour cette simple raison que les sots sont partout en majorité.
Ses vertus étaient simples parce qu’elles ne lui coûtaient pas.
Sardou était depuis dix ans commandeur, et lui-même touchait à la sénilité, quand on s’avisa qu’il était simple chevalier.
On comprend après cela les dérisions des sceptiques qui ne veulent y voir qu’un jeu de patience, une construction de fantaisie, une simple amusette à savants, « une fable convenue », disait Fontenelle ; « l’art de choisir entre plusieurs mensonges », disait Jean-Jacques.
Si son style manque quelquefois de noblesse & de correction, il est du moins constamment simple & plein de clarté, semé de traits vifs, énergiques, attachant par un ton de franchise & de liberté qui ajoute à l’intérêt des matieres.
S’ils n’ont pas été publiés dans les précédentes éditions du livre, c’est par une raison bien simple.
Harris) ; tout ce qui est de nature à contenir se met en anglais au féminin, et cela par une logique simple, et même touchante, car elle découle de la maternité ; tout ce qui implique faiblesse ou séduction suit la même loi.
Ceux des anglois qui sont le mieux informez de l’histoire de leur païs, ne parlent pas d’Olivier Cromwel avec la même admiration que le commun de la nation ; ils lui refusent ce genie étendu, penetrant et superieur que lui donnent bien des gens, et ils lui accordent pour tout merite la valeur du simple soldat et le talent d’avoir sçu paroître penetré des sentimens qu’il vouloit feindre, et aussi ému des passions qu’il vouloit inspirer aux autres, que s’il les avoit senties veritablement.
Nous n’avons jamais prétendu qu’on peut se créer une faculté par un simple acte de volonté.
La chose était des plus simple : un clan de poètes très divers de talent et d’inspiration, sans théorie ni foi commune si ce n’est qu’ils aspiraient tous à une rénovation de la forme poétique, se trouvaient groupés par les hasards de la publicité dans les colonnes d’un même journal hospitalier et dans la devanture d’un même éditeur.
On sent que son catholicisme n’est pas un simple effet de coloris, mais une réflexion de son esprit devant l’Histoire, qui va donner à un talent jusqu’ici plus étincelant que profond la dernière main : la Profondeur.
Ce mètre grave et simple est d’ailleurs commun à toute la série des Triomphes. […] Parini raconte et décrit, et le simple récit suffit à l’enseignement qu’il se propose. […] Stapfer n’a jamais porté son attention, d’une manière spéciale, que sur la philosophie allemande, il est tout simple que M. […] Entre les mains de George Sand le pardon évangélique est devenu un poème simple et touchant. […] Le plus simple bon sens voulait que cette faute fût tout au plus pressentie : je n’ai pas besoin de dire pourquoi.
il avait tondu de ce jardin la largeur de sa langue, une simple languette, et chacun de tomber sur lui. […] A propos d’un simple moulage, exécuté par les soins de M. […] Lenient, étant amené à s’expliquer sur l’idée de la mort et du diable, si dominante durant tout le Moyen-Age, il ne paraît pas fâché de rencontrer, répandu alors dans toute la chrétienté, le « sentiment, dit-il, de cette continuelle et salutaire menace. » Ce n’est qu’un simple trait qu’on ne remarquerait pas, si l’on n’était averti.
Dans les scènes qui vont suivre, on retrouvera des situations, la plupart connues, toujours faciles à combiner, et par ces moyens simples il obtiendra une attache croissante, il finira par atteindre au pathétique déchirant. […] Quant au vicaire (curate), il est admirable et touchant de vérité naïve : sa science dans les classiques grecs ; sa pauvreté, la maladie de sa femme ; ses quatre filles si belles et si pieuses, ses cinq fils qui s’affligent avec lui ; ce mémoire de marchand, entre deux feuillets, qui le vient troubler au milieu du livre grec qu’il commentait dans l’oubli de ses maux ; sa joie simple, triomphante, un matin qu’il a lu au réveil et qu’il annonce à sa famille qu’une société littéraire (il le tient de bonne source) se fonde enfin, pour publier les livres des auteurs pauvres ; toutes ces petites scènes successives composent un ensemble fini qui ne peut être que de Wilkie ou de Crabbe. […] Lamartine, très-probablement, ayant fait le même pèlerinage, eût entonné son hymne d’actions de grâces, au sommet, sans s’arrêter à cette comparaison, fort belle d’ailleurs, mais cherchée, de l’oiseau et du poisson, avec l’âme qui monte, tandis que le corps est étendu immobile. — S’il arrivait devant la hutte d’un Highlander, avec une femme, une dame, pour compagne de voyage, qui marquerait quelque répugnance à entrer dans cette hutte enfumée, il la lui décrirait avec détail, avec grâce, comme il fait pour Valneige, et se complairait bientôt magnifiquement à la bénédiction de Dieu sur les cœurs simples qui y sont cachés, mais sans trop s’arrêter et sans plus revenir à l’hésitation de sa compagne.
Depuis lors, dans l’édition de 1833, il a été jugé possible d’introduire de nouvelles petites pièces, de simples restes qui avaient été négligés d’abord : c’est ce genre de travail que nous venons poursuivre, sans croire encore l’épuiser. […] Les Analecta de Brunck, qui avaient paru en 1776, et qui contiennent toute la fleur grecque en ce qu’elle a d’exquis, de simple, même de mignard ou de sauvage, devinrent la lecture la plus habituelle d’André ; c’était son livre de chevet et son bréviaire. […] Je trouve, en effet, sans sortir du résidu que nous possédons, les diverses manières des trois prétendus portefeuilles : par exemple, l’idylle intitulée la Liberté s’y trouve d’abord dans un simple canevas de prose, puis en vers, avec la date précise du jour et de l’heure où elle fut commencée et achevée.
Sa haute taille, ses manières simples et franches, une sorte de rudesse âpre qu’il n’avait pas dépouillée, tout en lui accusait ce type vierge d’un enfant des montagnes, et qui était fier d’en être ; ses camarades lui donnèrent le sobriquet de Sicambre. […] Dubois, qui jugea que, dans cette simple idée de magasin à l’anglaise, il n’y avait pas assez de chance d’action ; qu’il fallait y implanter une portion de doctrine, y introduire les questions de liberté littéraire, se poser contre la littérature impériale, et, sans songer à la politique puisqu’on était en pleine Censure, fonder du moins une critique nouvelle et philosophique. […] M. de Broglie aida au cautionnement ; mais c’était un simple placement de fonds sans enjeu.
Cela défalqué, on reconnaît que, dans les communautés moyennement imposées, il ne reste pas au propriétaire la jouissance du tiers du revenu, et que, dans les communautés lésées par la répartition, les propriétaires sont réduits à la condition de simples fermiers qui recueillent à peine de quoi récupérer les frais de culture ». […] Dans l’Ile-de-France701, sur 240 livres de revenu, elle prend au taillable 21 livres 8 sous, au noble 3 livres, et l’intendant déclare lui-même qu’il ne taxe les nobles qu’au 80me de leur revenu ; celui de l’Orléanais ne les taxe qu’au 100e ; en revanche le taillable est taxé au 11e Si l’on ajoute aux nobles les autres privilégiés, officiers de justice, employés des fermes, villes abonnées, on forme un groupe qui contient presque tous les gens aisés ou riches, et dont le revenu dépasse certainement de beaucoup celui de tous les simples taillables. […] Non seulement, dans le corps des contribuables, les privilégiés sont dégrevés au détriment des taillables, mais encore, dans le corps des taillables, les riches sont soulagés au détriment des pauvres, en sorte que la plus grosse part du fardeau finit par retomber sur la classe la plus indigente et la plus laborieuse, sur le petit propriétaire qui cultive son propre champ, sur le simple artisan qui n’a que ses outils et ses mains, et, en général, sur le villageois D’abord, en fait d’impôts, nombre de villes sont abonnées ou franches.
Il faut que j’y comprenne comme à un air simple ; mais les grands concerts, mais les opéras, mais les morceaux tant vantés, langue inconnue ! […] Mais nous n’en faisons pas, et qui vient nous voir ne doit s’attendre qu’au gracieux accueil, le meilleur qu’il nous soit possible dans la plus simple expression de forme. […] XXII Mais d’où vient ce style simple, pur et expressif comme l’émotion elle-même ?
Le roman historique n’avait jamais été tenté chez nous : je ne puis appeler de ce nom les contrefaçons de l’histoire, les simples falsifications de faits que l’on avait parfois essayées815. […] En pleine éruption de roman socialiste, par une évolution imprévue, elle revient à son Berry, s’y renferme, et se met à décrire les aspects de sa chère province, des scènes rustiques toutes simples, sans éclats de passion ni tapage de doctrines : elle écrit la Mare au Diable (1846), la Petite Fadette (1848), François le Champi (1850), qui sont les chefs-d’œuvre du genre idyllique en France, avec leurs paysans idéalisés, et pourtant ressemblants, leurs dialogues délicats, et pourtant naturels820. […] Il est simple aussi : ni sensibilité ni grandes phrases ; un ton uni, comme celui d’un homme de bonne compagnie qui ne hausse jamais la voix.
Au fond, il y a autre chose que nous verrons ; mais cela est caché et ne se révèle qu’à ceux qui n’ont pas le cœur simple. […] Je ne sais si je suis prévenu, mais peu de choses m’émeuvent autant que les derniers vers, si simples, du Manchy et la fin de la Fontaine aux lianes. […] Des arrangements de rimes fort simples : rimes plates, quatrains en rimes croisées ou embrassées, tierces rimes, qui, par l’enlacement ininterrompu et la lenteur sans repos, semblent faites exprès pour un poète comme Leconte de Lisle et conviennent singulièrement à la démarche de son inspiration.
Ce bourru prétentieux n’avait rien d’élégant ni de vraiment fin, je ne sais guère que l’Angola du chevalier de la Morlière qui ait pu l’inspirer, et encore La Morlière écrivait-il d’une façon claire et a-t-il l’air simple auprès de ce maniéré. […] Et les riches et les puissants, de plus en plus, oublieront leurs devoirs, leur raison d’être en ce monde ; ils confondent dans leur haine ou leur indifférence démocratie et peuple, le simple travailleur qui va noblement et heureusement à sa tâche et l’imbécile braillard des réunions publiques qui songe à réformer l’univers. […] Or partout où le commandement devient une tâche quotidienne comme dans le monde commercial et industriel, il se produit quelque chose d’analogue à la race, mais il manque toujours le grand art de l’obéissance qui chez les autres est un héritage d’un état de choses féodal et que n’autorise plus le climat de notre civilisation. » Des droits sans devoirs, un orgueil bas devant les hommes, nullement atténué par cette modestie humaine que produit la religion ou la simple conscience du monde, Nietzsche a bien vu les plaies de la société moderne, mais il ne se doutait pas qu’il allait les agrandir.
Tous les chapitres sont écrits dans une langue facile, sans détails techniques, pour être lus et compris aisément et donner de l’œuvre Wagnérienne une idée claire, simple. […] Que le chant de Bellini charme en Italie et en France, cela est simple et naturel, car en Italie et en France on écoute avec les oreilles, de là donc, nos phrases de « chatouillement des oreilles », etc. […] Si nous considérons chez maints modernes compositeurs allemands, le désordre sans bornes, le gâchis des formes, par lesquelles si souvent ils nous gâtent la joie de beaucoup de beautés isolées, nous désirerions bien voir ces pelotes enchevêtrées mises en ordre par cette forme italienne fixe ; et en effet, si elle est, avec tous ses sentiments et sensations, entièrement coordonnée et saisie d’un ferme trait en une claire et convenante mélodie, l’instantanée et simple compréhension de toute une passion sera de beaucoup plus facile, que lorsque, par mille petits commentaires, par telle ou telle autre, nuance d’harmonie, par le timbre de tel instrument ou de tel autre elle aura été cachée et à la fin tout à fait subtilisée.
Son procédé est simple et appartient au vieux répertoire de la fourberie. […] Desroncerets ne chevauche qu’un simple dada. […] Mais cette simple variante suffit pour me faire douter de la personnalité du bonhomme.
De lui vient la lumière, La chaleur, qui descend au sein de notre mère, Les simples, leur emploi, la musique, les vers, Et l’or, si c’est un bien que l’or pour l’univers. […] L’exemple, le conseil et le travail des mains Me pouvaient rendre utile à des troupes de saints… La réflexion à faire, semble-t-il, sur ce petit épisode, c’est que ce n’est donc pas par simple obéissance aux lois du genre que La Fontaine, dans ses fables, met toujours une moralité, car ici, quand il n’est pas forcé d’en mettre une, puisque ce n’est pas une fable qu’il écrit, même quand c’est un épisode d’un poème épique religieux, il y met une moralité. […] Le sujet est bien simple et ne demandera qu’une demi-minute pour vous être exposé.
On a dit le mal qu’il se donne pour être simple… et pour manquer son coup. […] Il la résout, et rien de plus simple : jeter le Pape à bas de son trône ! […] Quoi de plus simple, de plus élémentaire, de plus primitif ?
Voilà bien de la rigueur, pour la simple prise d’Avignon ! […] Elle aime les plaisirs simples. […] L’explication de nos déboires est simple. […] Chailley-Bert n’est pas un simple touriste. […] L’amour javanais est simple, franc, naïf.
Par simple gageure, il se ferait ascète, — et il te dépasserait dans les voies de la perfection. […] Ajoute aussi l’acharnement que mettent « nos chers confrères » à rechercher en nous des mobiles compliqués pour s’expliquer nos dires les plus simples, les plus essentiellement simples. […] Il ne sera jamais un poète celui que ces simples mots prononcés ne font point tressaillir jusqu’au plus profond de son être… La nuit pleine d’étoiles ! […] Je tâche d’exprimer des sentiments simples, — tels que je les ressens. […] C’est un toast, Messieurs, — un simple toast.
L’intrigue est simple et facile, moins le dénouement qui est un peu péniblement amené et auquel on veut assez que Molière n’a attaché aucune importance. […] L’auteur nous fait rire par l’exposition pure et simple de ce vice dans tout son détail et non en le faisant battre par quoi que ce soit. […] Monsieur de la Souche est un simple idiot d’un bout à l’autre », il répond, ce qui est bien remarquable : « Il n’est pas incompatible qu’une personne soit ridicule en certaines choses et honnête homme dans d’autres ». […] Je reconnais, cependant, qu’Harpagon n’est pas une simple abstraction puisqu’on se rend compte, après tout, de son caractère particulier et puisqu’on peut à peu près faire sa biographie. […] Oui, à la condition qu’on accorde que l’amour peut être une simple forme de l’estime.
Il ne faut donc pas s’étonner si Andromaque, qui n’est rien moins que simple et naïve, veut tromper Pyrrhus, et s’arrange pour rester veuve, même en se remariant : ce stratagème, au reste, a peu de succès au théâtre ; on admire les paroles, mais la chose intéresse peu. […] Il lui a fallu défigurer les caractères, supposer des choses impossibles, avoir recours à des inventions romanesques, travestir en héros modernes les hommes les plus simples et les plus naturels. […] Euripide est plus simple, plus naïf : le père et la fille s’abandonnent et s’oublient ; dans le trouble qui les agite, ils ne songent guère à la régularité, à la précision, à la dignité tragique. […] Ce n’était qu’une simple répétition. […] Est-ce par respect pour l’union conjugale que nous nous abstenons aujourd’hui de plaisanter sur un objet aussi important, ou bien la chose nous paraît-elle si simple, si naturelle et si commune, que nous n’y trouvons plus le mot pour rire ?
Il n’y a d’un peu hardi que ce portrait de Papelardie, l’une des figures peintes sur les murailles du château de Déduyt ; encore l’ironie en est-elle si douce et si dérobée, qu’on pourrait n’y voir qu’une simple description : En sa main un psautier tenoit. […] L’attrait des âmes simples vers le faux dévot, c’est l’attrait des moutons vers le loup habillé en pasteur. […] Au commencement, c’est un simple portrait. […] N’est-il pas admirable de reconnaître sous cet entassement de connaissances confuses et mal digérées, l’esprit français déjà si sûr, si hardi et si vaste, à peu près comme on distingue, sous l’amas d’ornements dont les sculpteurs chargeaient l’enveloppe des cathédrales, les grandes et simples lignes de l’architecte ?
C’est une tentative fort habile pour mettre sur la scène les principaux faits de la mythologie allemande, et pour condenser tout cet amas de vieilles légendes dans une histoire simple et intéressante. […] C’est une bonne légende de peuples très simples. […] Il résulte de ceci deux choses : d’abord, que dès la première scène, l’antagonisme insurmontable entre l’Or et l’Amour est établi, et ensuite, qu’Alberich — de simple voleur qu’il était — devient un personnage tragique. […] Qu’on n’attende de moi ni chant de victoire, ni lamentation de défaite ; une simple constatation est de mise : à force d’être nié, conspué, honni, l’art de Wagner en arrive à être admis de tout le monde ; vous entendez bien : de tout le monde.
Charles Vildrac, d’une large et simple émotion que nous dirons à valeur morale. […] Mais, que, le délivrant du sens erroné que nous a transmis à l’égard du poète et de l’art poétique la tradition imaginative, nous entrions en sa simple réalité, nous verrons le mot : « inspiration » n’être que l’équivalent improprement imagé du mot : — « intuition », au même sens philosophique-scientifique où nous l’avons voulu. […] Et en notre cerveau, de l’Inconscient au Conscient, par association tout se tient et se continue… Donc, à l’instant de pensée intense où toute la sensibilité et tout l’intellectualisé de l’être concourent, toute idée (produite de sensations perçues et réfléchies) peut, par simple mécanisme d’associations, éveiller les éléments de même ordre que nous ignorons exister et évoluer aux prolongements obscurs de notre Moi, et nous révéler davantage de ce Moi. […] Ce n’est point ici, on l’a vu, une simple poétique : mais ma doctrine poétique et philosophique ordonnée et complexe est une.
III Madame Hugo n’aimait pas Napoléon, elle choisissait pour amis ses ennemis ; après la défaite de Waterloo, afin de fouler aux pieds la couleur de l’Empire, elle se chaussa de bottines vertes, ce simple fait caractérise la nature violente de ses sentiments9. […] La simple humanité lui commandait de protester contre ces idiotes calomnies et d’essayer d’apaiser ces bourgeois apeurés, réclamant une impitoyable répression. […] La forme est pour lui la chose capitale, « ôtez, dit-il à tous ces grands hommes cette simple et petite chose, le style, et de Voltaire, de Pascal, de Boileau, de Bossuet, de Fénelon, de Racine, de Corneille, de La Fontaine, de Molière, de ces maîtres, que vous restera-t-il ? […] Il se disait simple de cœur, parlant comme il pensait et agissant comme il parlait ; mais, ainsi que tout commerçant cherchant à achalander sa boutique, il jetait de la poudre aux yeux à pleines poignées, et montait constamment des coups au public.
Pour cet effet, je prens l’objet le plus simple, un beau buste antique de Socrate, d’Aristide, de Marc-Aurèle ou de Trajan, et je place devant ce buste l’abbé Morellet, Marmontel et Naigeon, trois correspondants qui doivent le lendemain vous en écrire leur pensée. […] Il vient un tems où la liberté du ton ne pouvant plus rendre les mœurs suspectes, nous ne balançons pas à préférer l’expression cinique qui est toujours la plus simple. […] La draperie d’Aglaure est large, simple et juste. […] Et puis, il fallait penser que le simple est sublime ou plat.
C’est ce qui a fait dire de lui à Montaigne, assez pareil de nature, et qui était si bien fait pour l’apprécier et le comprendre (il parle en cet endroit des historiens simples, qui ramassent tout ce qui vient à leur connaissance, et qui enregistrent à la bonne foi toutes choses sans choix et sans triage) : Tel est entre autres, pour exemple, le bon Froissart qui a marché, en son entreprise, d’une si franche naïveté qu’ayant fait une faute, il ne craint aucunement de la reconnoître et corriger en l’endroit où il en a été averti, et qui nous représente la diversité même des bruits qui couroient et les différents rapports qu’on lui faisoit : c’est la matière de l’histoire nue et informe ; chacun en peut faire son profit autant qu’il a d’entendement. […] Le charmant poète Gray qui, dans sa solitude mélancolique de Cambridge, étudiait tant de choses avec originalité et avec goût, écrivait à un ami en 1760 : Froissart (quoique je n’y aie plongé que çà et là par endroits) est un de mes livres favoris : il me semble étrange que des gens qui achèteraient au poids de l’or une douzaine de portraits originaux de cette époque pour orner une galerie, ne jettent jamais les yeux sur tant de tableaux mouvants de la vie, des actions, des mœurs et des pensées de leurs ancêtres, peints sur place avec de simples mais fortes couleurs.
On sait que Léopold Robert, né le 13 mars 1794 à La Chaux-de-Fonds, sur le versant du Jura, dans le canton de Neuchâtel, appartenait à une famille qui pratiquait le métier de l’horlogerie, et qui avait les vertus simples, naturelles, domestiques, la frugalité, la probité antique et scrupuleuse. […] Le premier tableau proprement dit qui le fit sortir des têtes d’études et des sujets tout simples fut un tableau de Corinne improvisant au cap Misène, qui lui fut demandé par un amateur vers 1821, et qui devint ensuite L’Improvisateur napolitain.
Ce simple fait prouve combien est dénuée de fondement cette opinion si répandue, que la chevalerie de cette époque dédaignait les armes à feu ; et c’est avec peine que nous avons vu, dans le cours d’histoire militaire de M. […] » Parlant des piques, hallebardes, épées à deux mains, toutes armes blanches, par opposition aux arquebuses, il lui échappe de dire en un endroit : « Ce sont les plus furieuses armes ; car s’amuser à ces escopeteries, c’est temps perdu : il faut se joindre ; ce que le soldat ne veut faire lorsqu’il y a des armes à feu, car il veut toujours porter de loin. » — À y bien regarder, on trouverait seulement qu’en se servant de toutes deux, il tenait plus grand compte (ce qui est tout simple) de l’artillerie que de l’arquebuserie. — C’est le cas de rappeler ce mot, qui nous a été transmis par Plutarque, du roi de Sparte Archidame : la première fois qu’il vit un de ces énormes traits à lancer de loin par des balistes et des catapultes, qu’on avait nouvellement apportés de Sicile et qui étaient déjà l’arquebuserie ou l’artillerie des anciens, il s’écria : « Par Hercule !
» Dans la simple différence de ce petit mot on entrevoit assez bien, a remarqué M. […] C’était une réponse un peu tardive à un livre (le Traité de l’Église) que Du Plessis-Mornay avait publié en 1578, et qu’il avait dédié à Henri IV, alors simple roi de Navarre et défenseur du parti calviniste.
Là-dessus, désespoir de Santeul, un désespoir naïf, sincère et légèrement comique : il s’attendait à une louange pure et simple ; en écrivant sur le coup à M. […] Et pourtant Saint-Simon aime trop à croire à ces morts violentes et à ces empoisonnements pour être cru sur simple parole.
Il se compare à Clément Marot, poète et valet de chambre également, et qui s’est mal trouvé en Cour des accusations et calomnies de ses ennemis ; mais Sénecé n’a pas d’ennemis, il n’a pas été calomnié ; à lui, il ne lui est arrivé qu’un accident bien simple : une mort de reine l’a dégagé d’une domesticité honorifique, d’une chaîne dorée ; il est retombé dans son ordre et dans sa classe : c’est assez pour son malheur, pour son incurable ennui, car le bonheur le plus souvent dépend pour nous de ce premier cadre idéal dans lequel l’imagination, dès la tendre jeunesse, s’est accoutumée à placer et à découper la perspective flatteuse de la vie. […] Chez les Latins, Catulle est resté fidèle à l’esprit grec ; il eut l’épigramme simple, naïve, passionnée même ; mais, à partir de Martial, elle prit un autre caractère, le caractère qu’elle a gardé chez les modernes, pour qui l’épigramme antique et à la grecque aurait trop peu de sel et de saveur.
; on observerait les proportions et le ton, les convenances ; on ne commencerait point par donner tête baissée dans l’inédit, avant d’avoir lu ce qui est imprimé depuis deux siècles, ce qui hier encore était en lumière et faisait l’agrément de toutes les mémoires ornées ; on ne débuterait pas avec le xviie siècle par des découvertes : mais si l’on en faisait, on les exprimerait d’une façon plus simple, mieux assortie aux objets, plus digne de ce xviie siècle lui-même ; on ne jurerait pas avec lui en venant parler de lui ; on ne parlerait pas un langage à faire dresser les cheveux sur la tête à ce monde poli qu’on met en avant à tout propos ; on ne s’attaquerait pas enfin, de but en blanc, à ces gens de Versailles comme si l’on arrivait de Poissy ou de Pontoise. […] Un moment elle craint que le peu de contentement où l’on est à la Cour de France de certains procédés équivoques habituels au duc de Savoie, ne fasse renoncer aux vues qu’on avait sur la princesse sa fille : « Si cette nouvelle est véritable, écrit Mme des Ursins, je vous supplie très humblement, madame, de m’informer sur ce qui pourra venir à votre connaissance, afin que je puisse prendre mes mesures de bonne heure. » Mais bientôt elle apprend que tout tient et achève de se conclure ; en attendant, elle ne s’en est pas fiée aux simples insinuations auprès de la cour de Turin ; elle a écrit, elle s’est décidément offerte.
Elle a été galante, elle a été légère, elle a ébloui les yeux des princes et de ceux qui sont devenus rois ; elle n’a pas cru qu’on dût résister à la magie de sa beauté ni qu’elle dût y résister elle-même ; elle a tout naturellement cédé et sans combat, elle a triomphé des cœurs à première vue et n’a pas songé à s’en repentir ; elle a obéi à cette destinée d’enchanteresse comme à une vocation de la nature et du sang ; il lui a semblé tout simple de jouer tantôt avec les armes royales de France, et tantôt avec celles d’Angleterre qu'elle écartelait à ses panneaux : mais tout cela lui a été et lui sera pardonné, à elle par exception ; tous ses péchés lui seront remis, parce qu’elle a si bien pensé, parce qu’elle a si loyalement épousé les infortunes royales, comme elle en avait naïvement usurpé les grandeurs ; parce qu’elle est entrée dans l’esprit des vieilles races à faire honte à ceux qui en étaient dégénérés ; parce qu’elle a eu du cœur et de l’honneur comme une Agnès Sorel en avait eu ; parce qu’elle a eu de l’humanité au péril de sa vie, parce qu’elle a confessé la bonne cause devant les bourreaux, et qu'elle a osé leur dire en face : Vous êtes des bourreaux ! […] Je viens d’en relire quelques-unes : celle de Mme Royale (la duchesse d’Angoulême), une relation auguste et simple ; celle de Mlle de Pons, depuis marquise de Tourzel, celle de Mme de Béarn, née Pauline de Tourzel.
Son corps fut porté à l’Escurial, dans la sépulture des Princes à côté du Panthéon. » On le traitait jusqu’au bout en fils de roi, bien qu’il y eût fort à dire sur l’authenticité et la légitimité de cette bâtardise ; mais Philippe IV l’avait reconnu — Le marquis de Villars a tracé de lui le portrait suivant, qui, dans un ton simple, est d’une belle langue : « Sa naissance lui avait donné un grand rang et de grands emplois, mais on ne vit point la suite de sa vie répondre à cette éducation : on le vit malheureux dans la plupart de ses entreprises, souvent battu à la guerre, toujours éloigné de la Cour ; son dernier malheur fut d’être devenu enfin la première personne de l’État. […] Sur de si grands crimes, sur des accusations si graves, et d’après de simples soupçons ou même de fortes vraisemblances, on n’ose prononcer.
Je ne fais pour ce volume comme pour les précédents qu’une simple annonce, je ne donne qu’un signalement rapide. […] J’ai reçu, il y a quelques jours, d’un simple vicaire de campagne qui habite dans les Vosges, M. l’abbé R…38, un charmant bouquet de fleurs de poésie tout en sonnets : ce n’est pas la forme avant tout qui les distingue et les recommande ; mais que de parfum !
Cette lettre, ou telle autre pareille, ne nous forcez pas à le dire, nous les amis de Mme de Staël, et qui comprenons ses premiers mouvements en plus d’un sens, c’est la compensation peut-être d’avoir écrit un jour au général Moreau de revenir d’Amérique pour nous combattre, d’avoir appelé Bernadotte le véritable héros du siècle, celui qui joint la vertu au génie ; elle a pu, dans des moments de révolte et d’irritation trop motivée, s’emporter à ces vivacités extra-françaises ; elle était femme après tout, nous ne l’en blâmons pas ; mais concevez donc aussi qu’elle a pu écrire à un autre moment cette lettre toute française en simple brave femme qu’elle était ce jour-là, et en bonne patriote. […] Vinet, après une étude approfondie, a conclu en disant que les écrits de Mme de Staël vivront, parce qu’ils sont animés de cette flamme communicative, de ce souffle divin qui ne périt pas, et dans sa prophétie hardie il est allé jusqu’à leur promettre cette immortalité qui s’est attachée à de simples fragments de Sapho : ………… Spirat adhuc amor, Vivuntque commissi calores Æoliæ fidibus puellæ50.
Cette aversion du vulgaire, du trop simple et du trop facile même dans l’honnête, de ce qui n’a ni nouveauté, ni originalité, ni profondeur, l’a conduit, dans son remarquable travail sur Channing, à tracer sous forme d’éloge le plus spirituel et le plus ironique des portraits. […] Il lui est échappé un jour de dire à M. de Sacy, au risque de scandaliser ce fidèle et religieux admirateur des belles œuvres d’autrefois, que s’il lui était permis par faveur singulière de choisir entre les notes que Tite-Live avait eues à sa disposition, et l’histoire elle-même de Tite-Live, il donnerait toute cette magnifique composition et cette prose des Décades pour les simples notes.
Il n’est pas donné à tout le monde d’arriver à une époque vierge, au sortir d’une barbarie relative, où l’on puisse être simple, grand et naïf. […] » Théophile Gautier, pour cela, s’y prit d’une manière bien simple : ayant vu l’Espagne pour son compte, il la fit voir telle et toute pareille à tous.