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1348. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

En effet, il n’aimait pas à parler et n’exagérait point le nombre de gibier qu’il avait découvert, chose rare chez un chasseur de profession. […] Tous ses traits, et surtout ses lèvres toujours immobiles, respiraient une tranquillité inaltérable ; les rares paroles qu’il laissait tomber s’accompagnaient d’un sourire retenu qui faisait plaisir à voir. […] Yégor marchait avec une assurance calme, et se contentait de jeter des regards en haut, dans les rares éclaircies qui laissaient voir le ciel. […] Il avait le nez long, aigu, de larges lèvres, une barbe courte et rare, et ses yeux bleus couraient perpétuellement çà et là.

1349. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Puisque vous vouliez absolument deux femmes pour accompagner la statue de bronze de Molière, prenez donc ces deux-là et vous ferez justice ; — en même temps vous aurez un charmant contraste : la vieille servante et l’élégante comédienne ; ce gros rire et ce fin sourire, ces deux bonnes mains, et ces deux mains si fines ; ce tablier et ces dentelles ; vous aurez, en un mot, un monument qui aura quelque bon sens, ce qui est bien rare dans tous les monuments de l’univers. […] — Et quant à la merveille, à la magie, à la statue, à peine si elle paraissait, deux ou trois fois, pour prononcer quelques rares et terribles paroles qui produisaient l’effet du tonnerre. — Ma foi ! […] L’éclat de rire devient plus rare, il prend même quelque chose de funèbre. […] Le détail est digne du sujet ; quand, après cette belle étude d’un chef-d’œuvre très rare, on se retourne vers la comédie que M.  […] Avec une bonne grâce assez rare, M. le duc de Saint-Simon en convient, et il faut lui tenir compte de l’aveu, quand on songe que Molière était un comédien, un excommunié, quand on songe que Lulli avait été marmiton chez la grande Mademoiselle, et bien en prit au jeune apprenti cuisinier de rencontrer une maîtresse si disposée à lui pardonner ses polissonneries : « J’aimais fort à danser, dit-elle dans ses Mémoires, et celle qui l’aimait autant que moi, était mademoiselle de Longueville.

1350. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

Et elle disait : — La probité est rare parmi les savants. […] Les protagonistes de la troupe y déployèrent leurs plus rares talents, et il était visible qu’un zèle enchanté les faisait parler et se mouvoir. […] Certes, les artistes parfaits sont rares : nous avons, au premier rang, Sophocle dans l’antiquité, Racine dans les temps modernes. […] À Paris seulement de rares roses font voir l’amère beauté d’une existence dépareillée…   Je songe aussi aux roses d’un climat brumeux. […] C’était une amitié entière et parfaite, fort rare dans les affaires de ce monde.

1351. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

S’ils n’y réussissent pas toujours, du moins est-il bien rare que ne se remarque point dans leurs écrits quelque empreinte de notre culture. […] Dans ce roman tuméfié, par endroits, de rutilantes kermesses, mais sentant si bon les bois et les fermes, si parfumé de fleurs, si chantant de claires mélodies d’oiseaux, si miroitant de teintes subtiles et de colorations rares, rien ne semble artificiel. […] Après quelques rares et insignifiantes plaidoiries, il déserta le prétoire pour gravir les pentes autrement prometteuses du Parnasse. […] Cette fin brille d’une rare splendeur. […] * * * Parmi les rares dramaturges belges préoccupés des conflits de la famille et de la société, Gustave Van Zype s’inscrit en tête.

1352. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

à peine allegueroit-on quelques occasions rares, où la rencontre des sons ne seroit pas heureuse. à cela près, les vers auront toujours l’agrément qu’on en doit attendre ; et toute cette harmonie dont on fait tant d’honneur aux beaux vers, ne sera jamais que l’assemblage de toutes les convenances du discours, jointes exactement aux regles de la versification. […] On ne devine point leurs discours ; et, dès qu’ils parlent, on sent qu’ils ne peuvent dire que ce qu’ils se disent ; et ce qu’il y a de plus rare, c’est que la surprise se soutient et se renouvelle même à chaque partie de la scene. […] Si l’on en concluoit seulement que l’amour conjugal, porté à un certain dégré, est fort rare dans le monde, il faudroit bien en demeurer d’accord : mais de conclure qu’il n’y en a pas de tel, et qu’on ne sauroit intéresser, en le représentant, c’est-là tout à la fois la preuve d’un coeur corrompu et d’un esprit peu éclairé. […] Je me fais honneur d’avoüer toute mon insuffisance auprès d’un génie si rare ; et si l’on m’en croit, on sera bien loin d’imaginer que j’aye voulu lutter à cet égard contre un si grand maître : mais il n’en est pas de même de ses piéces en particulier. […] " les vers de nos odes où les rimes sont entrelacées, … etc. " je ne suis pas à beaucoup près si difficile que M. de Cambrai ; et il s’en faut bien que les beaux vers me paroissent aussi rares qu’à lui.

1353. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

« Ce n’est pas en vain, poursuit-il, que la mère de famille prépare, pendant de longues années, pour sa fille, la toile d’un tissu solide et fin, ce n’est pas en vain que les parrains lui conservent leur belle argenterie, et que le père enferme dans son armoire la belle pièce d’or devenue rare ; car, avec tous ces dons, la fiancée doit réjouir le jeune homme qu’elle aura préféré. […] Mais le prince, tout en préparant ainsi le bien-être rural de son ami, s’était réservé d’employer plus utilement son rare génie et sa sagacité politique au bonheur de ses peuples et à l’éclat littéraire de sa cour.

1354. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

Quelques rares toits gris, couverts de chaume, y fument le soir et le matin et indiquent la place des chaumières qu’on ne découvre au loin qu’à leur fumée dans le ciel. […] De temps en temps un voyageur, alors très rare, venant par curiosité frapper à sa porte, elle refusait d’ouvrir ; elle ouvrit pour Marcellus et pour moi, parce que Marcellus était un enfant, et parce qu’elle avait entendu mon nom de poète dans le monde.

1355. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (2e partie) » pp. 365-432

J’ai vu des années où le blé était rare et cher, et où les châtaignes mêmes manquaient ; mais je dois déclarer en toute vérité que je n’ai jamais vu une famille indigente souffrir de froid et de faim pendant qu’il y avait une étable pour la réchauffer chez le voisin, des galettes sur la nappe écrue de la table, du lait dans l’écuelle des autres enfants ! […] J’ai essayé comme un autre, dans une de ces rares occasions nées d’elles-mêmes, de la continuer en l’innocentant, en lui ôtant son venin comme à la vipère, en lui arrachant sa dent malfaisante avant de la cacher dans mon sein comme le psylle d’Égypte ; j’ai proclamé toutes ses vérités sans lui concéder ni crime ni colère.

1356. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre III. Pascal »

Tout est subordonné à la démonstration que l’écrivain veut faire : il n’applique son rare génie qu’à choisir les meilleurs moyens de l’opérer. […] Pascal a conduit cette originale tentative avec une rare témérité, une entière ignorance de l’histoire et de la philologie, et une volonté décidée de faire sortir des textes la vérité qui lui plaisait : il ne pouvait se douter que de la méthode qu’il indiquait, appliquée avec la rigueur impartiale de la science, devait sortir la condamnation de sa croyance.

1357. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

De la hauteur où de si rares beautés transportent l’esprit ébloui et charmé, il n’aperçoit pas les fautes. […] La Bruyère, qui l’a bien senti, ajoute à l’excellent portrait qu’il en a tracé : « Corneille élève, étonne, maîtrise. » Quand Descartes définit l’admiration « une subite surprise de l’âme qui fait qu’elle se porte à considérer avec attention les objets qui lui semblent rares et extraordinaires34 », ne semble-t-il pas définir l’impression que nous recevons, soit de la représentation, soit de la lecture des pièces de Corneille ?

1358. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »

Ce n’est là qu’une sorte de mérite ; il en est un autre plus rare, qui consiste à admirer les beautés partout où elles sont. […] Il a eu et mérité la fortune très rare, après avoir passé par la vogue, de trouver la justice.

1359. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre III. Les immoralités de la morale » pp. 81-134

Et certes, certaines de ces déviations sont d’une admirable et très rare logique. […] C’est un spectacle qui n’est pas rare, mais qui reste toujours curieux, que de voir, en ce cas, une personne montrer quelque remords d’avoir sainement et naturellement agi, à l’encontre des idées morales qu’elle révère.

1360. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VII. La littérature et les conditions économiques » pp. 157-190

Il est rare que toutes les classes à un moment donné ne soient pas représentées parmi les auteurs ; mais la proportion d’hommes que chacune fournit à la littérature est loin d’être la même d’une époque à l’autre et il est toujours intéressant de relever laquelle est, pour un temps, la plus féconde. […] Il est rare aujourd’hui qu’un journal soit seulement l’organe d’une opinion, le moyen d’expression d’un groupe politique.

1361. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

Schuré, se rappelant l’ineffable impression ressentie aux mémorables soirées de Munich, en 1865, est le premier à confesser que de telles représentations sont presque aussi rares que les œuvres de génie qui les provoquent. […] A cela on peut répondre : tout ce qui est grand est difficile et rare ; ou mieux encore, pour parler avec Berlioz : « Il serait vraiment déplorable que certaines œuvres fussent admirées par certaines gens. » Ces critiques-là ne sont plus nombreux aujourd’hui ; mais comme ils font tout ce qu’il faut pour justifier le mot si cruel de Berlioz !

1362. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « III »

Pour renvoyer nos lecteurs à des documents moins rares, disons que Henri Heine a repris cette même version (De l’Allemagne, tome II). […] A quelques rares et mesquines exceptions près, l’on est tombé d’accord en estimant à sa réelle valeur le grand chef-d’œuvre qui vient de s’imposer au public belge.

1363. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre II, grandeur et décadence de Bacchus. »

Par une exception assez rare, la vengeance du dieu est cette fois indulgente et douce : des mariniers changés en poissons ne sortent presque pas de leur élément. […] Les mythologues disent que, dans la fureur de l’ivresse, il lui arrivait quelquefois de tuer ses propres Ménades : ainsi fit-il dans la bacchanale tragique décrite par Tacite, — Messaline, lasse des prostitutions faciles, dégoûtée des adultères impunis, rêve une énormité rare, un attentat inconnu.

1364. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VIII : Hybridité »

Il est rare que des hybrides soient élevés en grand nombre par les expérimentateurs ; et, comme les deux espèces mères, ou d’autres hybrides alliés, croissent généralement dans le même jardin, il faut empêcher la visite des insectes au temps de la floraison. […] Certains hybrides, au lieu de présenter des caractères intermédiaires entre leurs parents, comme c’est le cas le plus général, ressemblent toujours beaucoup plus à l’un d’eux ; et de tels hybrides, bien que si semblables extérieurement à l’une des souches pures dont ils proviennent, sont si souvent frappés d’une stérilité presque absolue, que les exceptions à cette règle sont des plus rares.

1365. (1856) La critique et les critiques en France au XIXe siècle pp. 1-54

C’est bien du temps gagné au prix d’une rare injustice. […] La capacité de l’esprit n’est pas la seule que nous devions exiger du critique journaliste ; il en est une autre non moins importante et au moins aussi rare, celle du caractère.

1366. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Cependant ces traînées de candeur sont rares dans le livre. […] Renée Dunan, qui goûte les mots rares, emprunte de nouveau le terme au lexique symboliste et décadent : térébrant est employé dans ce sens figuré chez Huysmans (Trésor de la langue française).

1367. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat »

Ce soin de chercher, de s’ingénier, de creuser sans cesse, de prétendre reconstruire l’entendement humain de fond en comble, appartient surtout aux esprits tournés en dedans, à parole rentrée et difficile comme Hegel, à parole rare et dense comme Sieyès ou Spinoza.

1368. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Quoique le point de départ et le sujet principal de ses études semblassent devoir circonscrire d’abord le cercle de son public et de ses lecteurs, il a su l’étendre, dès son entrée dans la carrière, par la supériorité et la variété de son coup d’œil, sa manière neuve d’envisager et de présenter chaque question, et la rare distinction de sa forme.

1369. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens, par M. Le Play, Conseiller d’État. »

L’un de ces hommes rares, chez qui la conscience en tout est un besoin de première nécessité et dont le plus grand plaisir comme la récompense est dans la poursuite même d’un travail et dans l’accomplissement absolu d’une fonction, il fit ainsi son métier de métallurgiste avec passion et scrupule ; il épuisa la connaissance détaillée qu’on en peut avoir.

1370. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Rodolphe Topffer »

L’exemple d’une telle destinée d’artiste est d’ailleurs trop rare, et, malgré la terminaison précoce, trop enviable, en effet, pour qu’on n’y insiste pas un peu.

1371. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur le sénatus-consulte »

Chacun à l’envi semblait dire : « Cela ne me regarde pas. » Et alors, si à quelqu’un des ministres bienveillants que l’on connaissait, dans une conversation de rencontre, pendant un rare quart d’heure, dans l’embrasure d’une croisée, si l’on s’échappait à dire : « Mais prenez garde !

1372. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre III »

Nous trouvons dans sa très consolante Introduction à la médecine de l’esprit, la même remarque appliquée à Victor Hugo : « Dans sa longue existence où il a vu périr tant d’êtres qui le tenaient de près, comptez combien sont rares les minutes d’accablement moral et comme il versa peu de larmes personnelles pour lui tout seul.

1373. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VII. Induction et déduction. — Diverses causes des faux raisonnements »

Il faut faire pour les opinions ce que Kant recommandait de pratiquer pour les actes de moralité : il faut ériger sa façon de penser en maxime universelle ; et il est rare alors que ce qui n’est point évidemment vrai continue de le paraître.

1374. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre I. Les théories de la Pléiade »

Il leur faudra bien de l’originalité, bien du bon sens, dans leur création de la beauté, pour ne pas se méprendre et poursuivre, au lieu du beau, le rare ou l’érudit.

1375. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens II) Henry Fouquier »

Son bon sens peut quelquefois paraître hardi : le bon sens, quand on l’applique résolument à certaines questions, est le père des paradoxes ; mais, en réalité, il y a chez ce disciple d’Aristippe une rare fermeté de raison, même une défiance presque trop grande de ce qui n’est pas raisonnable.

1376. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

Mais le poème de Michelet garde une rare valeur de conseil, d’exhortation éternellement opportune.

1377. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Deux tragédies chrétiennes : Blandine, drame en cinq actes, en vers, de M. Jules Barbier ; l’Incendie de Rome, drame en cinq actes et huit tableaux, de M. Armand Éphraïm et Jean La Rode. » pp. 317-337

que voilà une aventure qui a dû être rare dans la réalité !)

1378. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Verlaine, Paul (1844-1896) »

Le crâne nu, cuivré, bossué comme un antique chaudron, l’œil petit, oblique et luisant, la face camuse, la narine enflée, il ressemble, avec sa barbe courte, rare et dure, à un Socrate sans philosophie et sans la possession de soi-même.

1379. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre V. L’antinomie esthétique » pp. 109-129

En art comme ailleurs jamais on n’a tant aspiré à l’originalité ; jamais peut-être l’originalité réelle n’a été plus difficile ni plus rare.

1380. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XIII. Conclusions » pp. 271-291

Les transgressions à la coutume sociale, pour rares qu’elles fussent, ne devaient pas être absolument inconnues.

1381. (1842) Essai sur Adolphe

Après le premier apaisement, le mensonge recommence : car il faudrait une haute sagesse, un courage bien rare, pour céder sans autre combat un sol si longtemps défendu.

1382. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre I. L’intuition et la logique en Mathématiques. »

Nous devons les admirer, mais combien ils sont rares !

1383. (1890) L’avenir de la science « XXI »

Ces êtres ont été moins rares qu’on ne pense aux époques primitives.

1384. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVII. Forme définitive des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Le mot de « royaume de Dieu » exprime, d’un autre côté, avec un rare bonheur, le besoin qu’éprouve l’âme d’un supplément de destinée, d’une compensation à la vie actuelle.

1385. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XV, l’Orestie. — les Choéphores. »

Et parfois tu rejetais le vin et les mets dont tu étais rassasié, sur ma poitrine et sur ma tunique, comme font les petits enfants. » D’autres exemples ne seraient pas rares : tel passage, dans les grands poèmes, fait dire au lecteur ce que disaient les disciples devant le sépulcre ouvert de Lazare : « Maître, il sent. » Domine, jam fœtet.

1386. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires touchant la vie et les écrits de Mme de Sévigné, par M. le baron Walckenaer. (4 vol.) » pp. 49-62

Les deux dernières ont su concilier dans une rare mesure l’exactitude et l’atticisme ; mais la première seule nous offre cette imagination continue, cette invention de détail qui anime tout ce qu’elle touche, et dont on jouit également chez La Fontaine et chez Montaigne.

1387. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Journal de la campagne de Russie en 1812, par M. de Fezensac, lieutenant général. (1849.) » pp. 260-274

Le colonel du 4e régiment fut des derniers à défendre un des faubourgs de la ville qu’on évacuait ; il en chassa une dernière fois l’ennemi, qui se pressait trop de l’occuper : « Le maréchal Ney me fit dire alors, ajoute le narrateur, de ne point trop m’avancer, recommandation bien rare de sa part. » Les éloges du maréchal, le soir même de cette action, furent rapportés aux officiers par le colonel et leur réjouirent le cœur.

1388. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface du « Roi s’amuse » (1832) »

C’est un honnête homme avéré, prouvé et constaté, chose rare et vénérable en ce temps-ci.

1389. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VI. Les localisations cérébrales »

Adolphe Garnier, dans une polémique impartiale et pénétrante, a fait la part du vrai et du faux avec une justesse et une équité d’appréciation bien rares dans la controverse.

1390. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la tragédie chez les Anciens. » pp. 2-20

Mais les tragédiens ont été obligés d’en rectifier l’art pour l’ajuster à la tragédie : il faut des coups de maître pour exposer heureusement un sujet sur le théâtre ; au lieu qu’il n’est besoin que d’une belle simplicité, qui toutefois est rare, pour commencer un poème épique.

1391. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Ce que tout le monde sait sur l’expression, et quelque chose que tout le monde ne sait pas » pp. 39-53

Ces hommes rares avaient de la sensibilité, de l’originalité, de l’humeur.

1392. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre VI : Règles relatives à l’administration de la preuve »

Il est vrai qu’il s’en est produit de plus importants dans la suite de l’évolution zoologique, mais ils n’ont laissé d’eux-mêmes que de rares et obscurs vestiges, et il est encore plus difficile de retrouver les conditions qui les ont déterminés.

1393. (1912) L’art de lire « Chapitre IX. La lecture des critiques »

Ils sont rares qui en ont une.

1394. (1761) Apologie de l’étude

Vous êtes excusable d’avoir essayé de lire à la fois tant de poètes, d’orateurs et de romans, mais non pas de les avoir lus jusqu’au bout ; vos premières lectures en ce genre auraient dû vous persuader que les vrais ouvrages d’agrément sont aussi rares que les gens vraiment aimables.

1395. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXVI. La sœur Emmerich »

Cazalès n’a songé qu’à glorifier, devant Dieu et devant ceux qui l’aiment, une de ces âmes, rares parmi les Saints eux-mêmes, et comme on en peut compter une cinquantaine au plus, parmi ces milliers de Saints, nés au giron fécond de l’Église catholique, depuis dix-huit cent soixante-dix-sept ans !

1396. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Nièces de Mazarin » pp. 137-156

Damoiseau de quarante ans, efféminé, soignant ses mains, frisant ses moustaches, parfumé comme les jardins d’Armide, Mazarin est le cavaliere servente dans son expression la plus triomphante, et c’est ce que l’Histoire, à côté des plus rares mérites et des actes les plus utiles, voit toujours avec le sourire que Renée a sur les lèvres.

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