Il prend même, contre M. d’Haussonville le père, la défense de Chateaubriand. […] Son père s’y oppose : les caractères al tiers de ces deux hommes se heurtent. […] Mon père est mort, ma sœur est morte, mon frère est mort. […] Francis Jammes, le père conclut : « Que l’éternel Dieu soit béni ! […] Mort du père du maître de la ferme.
Alexis, d’abord emprisonné avec son père, s’était échappé sur un vaisseau jusqu’à Ancône ; rencontrant les croisés qui s’acheminaient vers Venise, les amis qui l’avaient accompagné lui dirent : « Voici une armée toute trouvée : que ne vous en servez-vous pour aller reconquérir le trône de votre père ? […] Il naquit sur les marches de Flandre, à Valenciennes, sur un des plus grands champs de bataille du xive siècle, d’un père qui était peintre en armoiries. […] Peintre avant tout, et faiseur d’armoiries, comme son père, il n’omet rien de ce qui se voit par les yeux : drapeaux, devises, fêtes, tournois, parures, champs de bataille ; il se tait sur tout ce qui se juge. […] Cette dure vie de nos pères trouble nos nerfs ; cette facilité à mourir offense notre tendresse pour la vie ; et ce chroniqueur, qui n’a jamais pleuré, nous intéresse aux malheurs de son temps, comme à des dangers auxquels nous aurions échappé. […] Le duc de Bourgogne, père de ce prince, en donna, dit-on, l’idée à Christine de Pisan.
Il fera dire, par exemple, à Adolphe, racontant et définissant ses rapports avec son père, ce père qui était timide même avec son fils : Je ne savais pas alors ce que c’était que la timidité, cette souffrance intérieure qui nous poursuit jusque dans l’âge le plus avancé, qui refoule sur notre cœur les impressions les plus profondes, qui glace nos paroles, qui dénature dans notre bouche tout ce que nous essayons de dire, et ne nous permet de nous exprimer que par des mots vagues ou une ironie plus ou moins amère, comme si nous voulions nous venger sur nos sentiments mêmes de la douleur que nous éprouvons à ne pouvoir les faire connaître. […] Dans toutes les parties d’Adolphe qui ne sont pas essentielles, on trouverait de ces espèces de défauts, et même des défauts de style. — « Mon père, dit Adolphe parlant de certaines liaisons, les regardait comme des amusements, sinon permis, du moins excusables, et considérait le mariage seul sous un rapport sérieux. » — La note perpétuelle d’Adolphe est une note sourde, intérieure : « Je m’agitais intérieurement. — Je me débattais intérieurement. […] Si vous ne me promettez pas, lui dis-je en la conduisant, de me recevoir demain chez vous à onze heures, je pars à l’instant, j’abandonne mon pays, ma famille et mon père, je romps tous mes liens, j’abjure tous mes devoirs, et je vais, n’importe où, finir au plus tôt une vie que vous vous plaisez à empoisonner. — Adolphe !
Cette loi me paraît être résumée par deux vieux proverbes, qui semblent se contredire et qui en réalité se complètent : A père avare, fils prodigue, et Tel père, tel fils. […] Les plus violentes ruptures de tradition ne peuvent briser la chaîne qui unit aujourd’hui à hier ; par leur sang comme par leurs idées, les fils les plus rebelles tiennent encore de leurs pères. […] Ils se cherchent parmi eux des pères spirituels.
Le père de notre Horace François, parlant un jour de ses enfans, dit de Nicolas : que c’étoit un bon garçon, qui ne diroit jamais mal de personne . Jamais père n’a moins connu son fils. […] Les opéra d’Armide & d’Atys ont élevé le père de notre théâtre lyrique au niveau de ses plus illustres contemporains. […] Nennida, mon père , répondit maître Antoine, c’est celle de l’Amour de Dieu.
Béchet le père, secrétaire général de la préfecture du Jura, et de plus homme réellement instruit, aimait à réunir chez lui les condisciples de son fils. […] Je regrettais enfin qu’il m’eût parlé avec une espèce de dédain de l’abbé Jouffroy, son parent, très médiocre professeur, il est vrai, mais excellent homme et qui avait été pour lui un second père : c’était, selon moi, pousser un peu loin le zèle d’un nouveau converti.
Léonide Darcey devait épouser son cousin germain, l’honnête Hollandais Van-Pôle ; mais elle se sent du dégoût pour sa pipe, sa flûte et ses gros yeux saillants ; et puis elle a remarqué la bonté et la beauté de Charles, un jour qu’il soignait avec elle son père mourant. Quant à Charles, il ne s’aperçoit pas d’abord de Léonide : son père, qui est un Grec et un vrai Grec du siècle de Miltiade, a fait de lui un Romain, comme dit Morzande ; notre Romain est fou de gloire, de liberté, de littérature même, et la pauvre Léonide a besoin de lui découvrir son amour avant qu’il songe à l’aimer.
L’homme touffu (Dyerma) Un père de famille, à sa mort, laissa deux orphelins, un fils appelé Daouda et une fille du nom d’Aïssata. […] Fils de celle que j’ai nourrie avec le lait des vaches de notre père, amuse-toi !
On assemblait la famille ; les enfants venaient recevoir des leçons de vertu en entendant louer leur père ; le peuple s’y rendait en foule : le magistrat y présidait. […] L’un venait en habits de deuil, et disait : « Il a fait périr ma femme et mes enfants ; j’apporte ici les dernières plaintes qu’ils prononcèrent en mourant : ô juges, vengez-nous. » Un autre : « Il m’a ravi ma liberté et j’étais innocent ; voilà mes chaînes, elles déposent contre lui, et je viens les secouer sur sa tombe. » Des malheureux, en lambeaux, disaient : « Nous avons été arrachés de nos maisons pour bâtir ces pyramides et ces palais : sur chacune de ces pierres que vous voyez, a coulé quelqu’une de nos larmes » ; et souvent des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, étendant leurs bras à la fois, s’écriaient tous ensemble : « Il a causé la mort de nos pères, de nos frères, de nos époux, qui ont tous péri dans une guerre injuste ; ô juges !
Grâces à notre découverte, Homère est assuré désormais des trois titres immortels qui lui ont été donnés, d’avoir été le fondateur de la civilisation grecque, le père de tous les autres poètes, et la source des diverses philosophies de la Grèce. […] Il ne pouvait être regardé comme le père des poètes, puisqu’avant lui avaient fleuri les poètes théologiens, tels qu’Orphée, Amphion, Linus et Musée ; les chronologistes y joignent Hésiode en le plaçant trente ans avant Homère.
Son père, d’une famille illustre de Florence, était podestat ou gouverneur, pour les Médicis, de ce district. […] Le jeune Michel-Ange, placé par son père dans une école de grammaire, tenue par Francesco d’Urbino, se refusait à toute autre étude qu’à celles auxquelles la nature et ses premières impressions d’enfance chez sa nourrice le prédestinaient. […] Son père et ses oncles, qui voulaient violenter sa vocation et qui regardaient la sculpture et la peinture comme des métiers ignobles et mercenaires, indignes de leur sang, gourmandaient et frappaient en vain l’enfant pour le contraindre aux études, selon eux, plus nobles du commerce. […] À la fin, le père céda, moins par conviction que par lassitude ; l’enfant fut placé comme élève chez le célèbre peintre Dominico Ghirlandaïo, dont l’école était alors la première de Florence. […] La mort de Laurent de Médicis, en 1492, interrompit cette douce familiarité de Michel-Ange avec le Périclès de l’Italie et le renvoya à la maison de son père.
Son père, qui savait écouter, ne lui avait pas légué cet art. […] Nuls pères, nuls fils meilleurs, ni plus tendres, ni plus respectueux, les fils du respect que l’on doit aux pères, les pères du respect particulier, non moins délicat, que l’on doit aux enfants. — Ce livre est un livre doux, de bonne conscience en même temps que de bonne humeur, et, à travers toutes ses folies, très bon, très pacifique et très apaisant. […] Il est un père, très bon, très puissant, très secourable ; non pas tout-puissant. […] Il vaudrait mieux que le ciel et la terre fussent abîmés ensemble que l’honneur qui lui a été donné de Dieu son père fut diminué. […] Il fut « souventes fois retansé de son père de ce qu’il aimait trop « les deux filles d’Homère » ; mais son père mourut en 1544, et Ronsard put suivre son goût sans obstacle.
Dans Hamlet, Laërte a son père à venger comme Hamlet. […] Les scènes où vont s’affronter Eugénie et son père en prennent un relief plus saisissant. […] Son père était, certes, de condition modeste. […] Voyez le père se redresser contre l’outrage, et tout d’abord sacrifier à l’honneur du nom ce domaine que les siens ont fait. […] Malheureusement, j’en ai deux. » Son père était en effet de Champagne et sa mère de Normandie.
Berthelot me fit connaître son père, un de ces caractères de médecins accomplis comme Paris sait les produire. […] Berthelot père était chrétien gallican de l’ancienne école et d’opinions politiques très libérales. […] En politique, Berthelot resta fidèle aux principes de son père. […] Berthelot tenait aussi de son père un reste de croyances chrétiennes. […] Augustin Thierry, au contraire, fut pour moi un vrai père spirituel.
Le père souffre parce que cette petite fille, qui n’avait pas demandé à vivre, est sans doute vouée, comme lui, à la douleur. […] Pendant dix jours le père et la mère sont en proie à d’horribles angoisses. […] Aux inquiétudes qu’il a senties le père reconnaît qu’il aime son enfant.
Paul de Rémusat, qui a voulu grandir la mémoire de son père, sentiment honorable mais peu critique, pour que ce drame sortît du demi-jour des confidences et vint hardiment prendre rang d’œuvre littéraire au grand soleil, parfois cuisant, de la publicité. […] — qui publie un livre médiocre de son père, ne peut lui faire illusion, à elle, sur la médiocrité absolue d’une œuvre dont rien, littérairement, ne justifie la trop filiale publication. […] Cousin, qu’on peut appeler le grand Cousin quand on le compare aux petits philosophes dont il fut le père, s’est contenté de déterrer le Sic et non d’Abélard, mais il n’a pas fait de drame sur ce romanesque philosophe, et il a laissé ce soin et ce sujet à l’admiration de Charles de Rémusat, qui, après avoir été l’historien d’Abélard, a voulu encore en être le poète.
On ne s’étonne plus de la grâce de bucolique qui, partout, dans ses œuvres poétiques, se mêle sans cesse au lyrisme grandiose de Lamartine, quand on voit de quel nid était sorti le rossignol qui chantait inextinguiblement en lui, quand l’aigle, qui y était aussi, ne criait pas… La première impression que reçut son génie, cette première impression dont nous restons marqués à jamais, fut l’impression de la maison de son père, où il était né parmi les pasteurs, comme Virgile, et les vendangeurs du Mâconnais. Il a décrit les premiers spectacles qu’il eut sous les yeux, et qu’on pourrait appeler les Géorgiques de la maison de son père, où son père, adoré comme un roi : Comptait ses gras troupeaux rentrant des pâturages, comme, plus tard, quand il entra aux Gardes du Corps, sous Louis XVIII, il a écrit les choses du temps de cet Empire qui finissait dans le désespoir et de cette monarchie qui recommençait, pour finir avec son espérance.
Le texte de l’orateur semblait être une prédiction de l’événement, et il exprimait le triste spectacle qu’on avait sous les yeux, du père, de la mère et de l’enfant, frappés et ensevelis tous trois ensemble74. […] On a besoin de votre nom pour faire à nos descendants l’apologie de notre siècle ; ils douteront au moins de ses excès, quand ils sauront qu’il a produit en votre personne ce que nos pères avaient admiré dans les Du Guesclin, les Bayard et les Dunois, pour la gloire des rois, le salut de la patrie et l’honneur de la vertu. » Il n’y a personne qui, dans tous ces morceaux, ne reconnaisse le ton d’un orateur. […] On a encore de lui l’oraison funèbre de Bossuet, celle du premier maréchal de Noailles, mort en 1709, et celle de Henri de Bourbon, père du grand Condé.
Mais nos pères, nos pères bourgeois de 1830, valaient mille fois mieux que nous ! […] Louis Veuillot lui donna seul ce qu’il a aujourd’hui de force et de vie, et il fut proprement son père. […] Alexandre Dumas père, fils aîné de Cham, travaille pour eux seuls. […] Alors, il a fait un livre pour ces infortunés, méritant ainsi d’être appelé leur père. […] Ce père est un bourgeois sentencieux construit sur le type immortel du parfait conservateur.
Mais de ces enfants Rousseau n’était pas et ne pouvait sans doute pas être le père. […] Ils seront plus heureux que leur père. […] Son père lui tient les discours les plus tendres et les plus sensés du monde. […] Tout cela a été combiné entre le gouverneur et le père. […] Enseignez aux enfants les croyances des pères.
J’ai tué mon père, mais en légitime défense et sans savoir que j’étais son fils. […] J’étais père et sujet ; je suis amant et roi. […] C’est Dumas père, avec sa verve gasconne, qui a fait croire à nos pères que Henri III et sa cour avait été une nouveauté audacieuse. […] Duquesnel sont dans le sens d’un demi-échec de Rachel ; les souvenirs de mon père étaient plutôt dans le sens d’un beau succès ; mais mon père était terriblement prévenu, à ce qu’il m’a semblé, en faveur de Rachel. […] En effet, ce n’est pas parce que son père est un traître que Constantin a tué son père.
« Va, mon enfant, tu donnes la vie à ton père. […] Son père l’a donnée ; elle se doit, elle se donne. […] Son père se convertit en 1811 et eut jusqu’à sept visions. […] La plus intelligente, qui est Dieu le père, a organisé le reste. Dieu le père a un corps immortel, et des femmes, desquelles il a engendré Jésus-Christ.
Craufurd, un Anglais ami de la France et de notre littérature, sur laquelle il a publié des Essais, acheta pour cent louis, de M. de Meilhan, je ne sais quels manuscrits : c’est sans doute ce qu’il a publié depuis, des anecdotes originales sur M. de Choiseul, sur le Dauphin, sur cette cour de Louis XV que M. de Meilhan avait connue près de son père et par les escaliers dérobés. […] Voyez le père, l’époux, le voisin et l’ami dans sa vie privée, et repentez-vous. […] Voici cette lettre, qui est faite pour donner des regrets : J’ai lu, monsieur, la préface des Mémoires de mon père que vous avez bien voulu me communiquer, et je vous en fais mes remerciements. […] Ces pièces sont également entre vos mains, et vous avez toutes les dépêches, tous les mémoires de la main de mon père et toutes les lettres originales. Enfin, monsieur, on sait quelle est ma confiance en vous, et celle de mon père l’avait devancée.
Pour nous, ce qui nous attire et ce qui nous en plaît aujourd’hui, ce n’est pas tant ce canevas sentimental aisé à imaginer, et qui est traité d’ailleurs avec grâce et délicatesse, comme aurait pu le faire Mme de Souza ; ce sont moins les personnages amoureux que des personnages au premier abord accessoires, mais qui sont en réalité les principaux : c’est un président de Longueil, forte tête, à idées politiques, à vues étendues, une sorte de Montesquieu consultatif en 89, et qui, en écrivant à Saint-Alban, lui communique ses appréciations supérieures et son pronostic chaque fois vérifié ; — c’est aussi le père du jeune Saint-Alban, espèce de Pétrone ou d’Aristippe, qui, pour se livrer à ses goûts d’observation philosophique et de voyages, a renoncé dès longtemps aux affaires, aux intérêts publics, même aux soins et aux droits de la puissance paternelle, et s’en est déchargé sur son ami le président de Longueil. […] Molé, les vices de son temps, et il se piquait trop de les avoir pour négliger de se peindre par ce dernier aspect : il s’est donc montré aussi dans le père du jeune Saint-Alban, dans ce second personnage sybarite et relâché qui fait contraste avec le président, et qu’il a traité également avec complaisance. […] Ce Saint-Alban père a la passion de l’indépendance ; à peine maître de lui-même, dès sa jeunesse, il s’est affranchi de la gêne des devoirs de la société et s’est livré à un goût raisonné pour le plaisir, avec un petit nombre d’amis ou de complaisants qui formaient une petite secte de philosophes épicuriens dont il était le chef : Le goût des plaisirs, le mépris des hommes, et l’amour de l’humanité et de tous les êtres sensibles, formaient la base de leur système ; mon père (c’est son fils qui parle) méprisait les hommes en théorie par-delà ce qu’on peut imaginer, et cédait à chaque instant à un sentiment de bienveillance et d’indulgence qui embrassait les plus petits insectes. […] Ces recommandations d’un père philosophe dans une Révolution m’en ont rappelé d’autres d’un très ancien poète grec, Théognis, qui avait assisté également à des révolutions politiques, et subi des confiscations, des exils : « Ô misérable pauvreté, s’écrie Théognis, pourquoi à cheval sur mes épaules déshonores-tu mon corps et ma pensée ?
Les efforts n’étaient pas en proportion avec les résultats, et l’honneur qui en revenait ne répondait pas aux difficultés de la tâche Franceschi écrivait de Valladolid, le 28 novembre 1808, au général Mathieu Dumas : « Mon cher père, me voici avec le maréchal duc de Dantzick ; vous remarquerez qu’en quatre mois j’ai commandé les avant-gardes des maréchaux Ney, Victor, Soult, Bessières et Lefebvre. […] Si vous croyiez cela, mon cher père, vous vous tromperiez, parce qu’il en résulte pour moi une peine infinie et pas la moindre petite portion de gloire. […] Le père était probablement Piémontais, mais si peu lettré qu’il ne savait pas même comment son nom devait être écrit suivant l’orthographe italienne. « N° 228 des actes de l’année 1767. — Charles-Joseph, fils de Réglé Francisqui (sic), plâtrier, et de Marie-Barbe Dellone (sic), son épouse, enfant jumeau, né le premier le jour d’hier, a été baptisé ce jourd’hui cinq septembre mil sept cent soixante-sept dans l’église paroissiale de Sainte-Croix par moi vicaire soussigné ; le parrain a été Charles-Joseph Genelle, le chocolatier, la marraine Françoise-Virgine Giraud, épouse de Jean-André Gely, aussi plâtrier ; le parrain et le père ont signé, non la marraine qui a déclaré ne savoir, de ce enquise. […] — Jean-Baptiste (c’est le nôtre), fils de Réglé Francisqui, plâtrier, et de Marie-Barbe Dellone, son épouse, enfant jumeau, né le second le jour d’hier, a été baptisé ce jourd’hui cinq septembre mil sept cent soixante-sept dans l’église paroissiale de Sainte-Croix par moi vicaire soussigné ; le parrain a été Jean Giroud, me tailleur de pierre, la marraine Benoîte Bourbaton, épouse dudit Giroud ; le parrain et le père ont signé, non la marraine qui a déclaré ne savoir, de ce enquise.
Que l’on s’en rapporte aux Désirs de Jean Servien ou au Livre de mon ami, que le père de ce petit enfant ait été relieur ou médecin, c’était un homme candide, sérieux et de caractère méditatif ; sa mère était douce, fine et d’une adorable tendresse. […] Aujourd’hui le père et la mère sont revenus pour six semaines sous le toit du vieillard… Jeanne monte lentement l’escalier, m’embrasse et murmure à mon oreille quelques mots que je devine plutôt que je ne les entends. […] tout cela dans des impressions d’enfance C’est ainsi, et il n’y a rien là de surprenant, que le talent de l’écrivain, car il n’est pas de meilleur sujet pour un observateur qui est un poète, ni pour un poète qui est un philosophe, ni pour un philosophe qui est un père. […] s’écria mon père en fermant la fenêtre. […] Mais je considérai que mon père, n’étant pas saint comme moi, ne partagerait pas avec moi la gloire des bienheureux, et cette pensée me fut une grande consolation.
Son père, maître des comptes, était de Troyes, et le nom de Courcelles est celui d’un petit fief qu’il possédait tout près de cette ville. Elle perdit son père en bas âge. […] Cette historiette de Tallemant donne fort à penser (pour tout dire) sur les droits du bonhomme Courcelles à la paternité réelle, et il ne serait pas sûr ici d’aller conclure trop vite du père à l’enfant, quand même il y paraîtrait plus de ressemblance. […] Mariée en 1666 au marquis de Lambert, officier de mérite qui devint plus tard lieutenant-général, et dont le père l’avait été, elle entra dans un monde plus conforme à ses instincts élevés, et elle ne garda de son premier entourage que le goût très vif des choses de l’esprit. […] Lui mort, elle s’occupa avec suite des intérêts de ses enfants, très compromis dans des procès longs et cruels, qu’elle eut à soutenir contre sa propre famille : « Il y a si peu de grandes fortunes innocentes, que je pardonne à vos pères, écrit-elle à son fils, de ne vous en avoir point laissé.
Les Romains eux-mêmes, qui firent tant de choses pour assurer la conquête des Gaules, se plaignaient de la résistance que nos pères apportaient à parler la langue du vainqueur. […] Son héros, homme pieux, père d’une tige royale, est le vrai fondateur d’une société humaine. […] Si l’on vient à l’attaquer ou à l’insulter sans raison, elle ne peut se défendre, car son père n’est jamais là pour la soutenir. » Ce peu de mots, pour lesquels j’emploie la traduction de M. de Maistre, explique toute la sagesse des anciens. […] De même que son père n’est pas là pour la défendre lorsqu’elle est attaquée ou insultée sans raison, de même aussi, lorsque l’on a de justes reproches à lui adresser, son père n’est pas là pour rougir.
C’est là que grandit un poëte né à Cuba, au commencement du siècle, d’un père jurisconsulte et partisan des idées modernes. […] Conduit à Caracas, où son père devenait président de l’audience royale, respirant l’air de la première république proclamée à Venezuela, il ne rêva plus que le rôle de Tyrtée du nouveau monde. […] Marié et devenu père de famille, l’orageuse instabilité de l’Orient américain l’épouvanta d’autant plus. […] Comme Heredia, elle naquit à Cuba, en 1806, au Port-au-Prince, dont son père, Manuel Gomez, originaire de Séville, était préfet maritime. […] Très jeune, elle perdit son père.
Les Religieux qui publièrent la vie des Pères du désert furent à leur tour obligés de faire le tableau des retraites où ces illustres inconnus avaient caché leur gloire. […] Racine fils, père de cette nouvelle école poétique, dans laquelle M.
Il a beau dire : c’est l’instant où Jupiter, s’apercevant qu’on lui a servi à manger l’enfant de la maison, le ressuscite, le rend à sa mère et condamne le père aux enfers… je lui répondrai toujours : ce sont trois instans et trois sujets très-distingués. L’instant du repas n’est point celui de l’enfant ressuscité ; l’instant de l’enfant ressuscité n’est point celui de l’enfant rendu ; et l’instant de l’enfant rendu n’est point celui de la condamnation du père.
Crébillon père, IX, 186. […] Dentu père, IX, 375. […] Eisen père, IX, 310. […] Herfort père, IX, 332. […] Rattier père, IX, 249.
Les pères, mes contemporains, ont besoin d’être désengourdis et instruits. […] Il se continue avec les foudroyants succès d’Alexandre Dumas père et d’Eugène Sue. […] L’autorité et la direction des études appartiennent au père ; la gestion de la maison appartient à la mère, qui l’inculque aux filles, comme le père inculque le latin et le grec aux garçons. […] Mais comment le jeune homme prierait-il, s’il ne voyait son père prier et fervemment ? […] Mon père était alcoolique.
Et c’est l’occasion pour le père de s’étendre sur l’atavisme, de se demander si le style ne vient pas d’un certain mécanisme du cerveau qui se lègue, et dont sa fille a hérité, car elle a toutes ses qualités de fabrication, jointes à « une essence poétique » qu’il confesse ne pas avoir, et qui doit faire d’elle, si elle continue, un poète remarquable. […] Il se défend un moment de le dire, se plaignant d’avoir un gilet qui l’a laissée à découvert, puis il avoue que c’est une chaîne d’or, au bout de laquelle, il y a un médaillon contenant des cheveux de son père, et je l’entends à la fin du dîner discuter avec Daudet, et soutenir que l’homme de maintenant vaut mieux que l’homme d’il y a deux cents ans. […] Le peu qui lui est échu de son père, il l’a laissé à sa mère, et le voilà condamné, le paresseux et lambin plumitif, à gagner sa vie ainsi qu’auparavant. […] Mardi 21 avril Le baron Larrey me parlait de la connaissance qu’il avait faite de Dumas père, pour l’avoir présenté à son père, auquel il avait demandé la permission de le mettre en scène, dans une pièce sur Bonaparte. […] Avant le dîner, pendant que je suis en tête à tête avec Daudet, il laisse échapper son étonnement admiratif des trois dialogues philosophiques, que va publier son fils, y trouvant, ainsi qu’il le dit, les extériorités de son père, et les intuitions de sa mère.
Son père, avocat distingué, avait été de l’Oratoire et avait professé la rhétorique à Lyon. […] Son père fut le second maire constitutionnel de Besançon ; M. […] Son père l’aurait voulu avocat ; il suivit le droit à Besançon, mais inexactement et sans fruit. […] Il fut renvoyé à son père à Besançon ; mais d’actives liaisons avec les émigrés rentrants et avec les ennemis du Gouvernement en général le compromirent de nouveau. […] Il s’était marié, il allait être père : de nouveaux projets commençaient.
Mon père, dont j’étais le seul enfant, servait complaisamment mes goûts ; il aimait à me procurer des œufs, des fleurs, des oiseaux. […] « Mon père ébauchait aussi l’histoire des oiseaux, de leurs migrations et de leurs amours. […] Mon pinceau, père et créateur d’une race inouïe et disproportionnée, me faisait pitié à moi-même. […] « Mon père crut découvrir dans ce penchant si vif une aptitude naturelle pour les arts du dessin. […] « Je reçus de mon père un don qui me fut doublement agréable, et par la valeur même du cadeau, et par le charme d’une attention qui flattait mes goûts les plus prononcés.
Son père, trésorier de l’extraordinaire des guerres, était natif de Montpellier, et sa famille paternelle était toute du Midi, de Montpellier, de Castres ou d’Albi, assez ancienne et tenant à la noblesse. […] Son père l’éleva sous ses yeux et lui fit donner par des maîtres habiles une instruction forte. […] Un rôle de vieux marin pourtant, le capitaine Birk, oncle d’une des jeunes filles, père adoptif de l’autre, et ami de Sinval, est très bien tracé et fait un contraste qui a du naturel. […] Ramond, à Ferney, rendit visite à Voltaire, qui, dès qu’il entra, lui cria de son fauteuil : « Vous voyez, monsieur, un vieillard qui a quatre-vingt-trois ans et quatre-vingt-trois maladies. » Ramond ayant remarqué sur les rayons de la bibliothèque les in-folio des Pères, avec de petits papiers qui en notaient les passagesv : « Ah !
Sa famille, originaire du pays de Vaud, était fixée depuis le xve siècle, à Genève ; mais son père avait fondé à Marseille une grande maison de commerce. […] Le père et le fils furent incarcérés pendant cette imitation trop réelle de la Terreur. […] Le père de ce Marius, le célèbre François Philelphe, l’un des grands promoteurs et acteurs de la renaissance des lettres en Italie, et qui, pour mieux posséder le grec, alla étudier à Constantinople sous Jean Chrysoloras dont il épousa la fille, eût été un bien plus beau sujet ; mais il avait déjà été traité par Lancelot, de l’Académie des inscriptions. […] Il nous donne dans un récit très complet la suite des dits et gestes, des pérégrinations, des inconstances et des querelles (les érudits d’alors en avaient beaucoup) de ce Marius, assez peu digne d’ailleurs de son père, dont, avec quelques qualités, il outrait les défauts.
À dix-huit ans, le père de Bonstetten le tira de cette vie d’idylle et le plaça à Genève chez le ministre Prévost, père de celui qui devint le célèbre professeur Pierre Prévost. […] Cependant le père de Bonstetten était alarmé ; il craignait pour son fils ainsi exposé au contact des idées et des passions genevoises, absolument comme un père aurait craint pour son fils exposé dans le Paris de 89 à la contagion révolutionnaire. […] Que serait-il advenu si son père l’avait laissé tranquillement se développer et mûrir à Genève ? […] Il obtint de son père la permission de visiter l’Angleterre, et là du moins il devait trouver un monde à son gré, une de ses patries intellectuelles.
Jamais éducation de prince (et en parlait ainsi, je me souviens de celle du Dauphin son père, élevé par Montausier et Bossuet) ne convoqua et ne réunit un groupe d’hommes plus distingués, plus appropriés à l’œuvre à laquelle ils se vouaient : M. de Beauvilliers, gouverneur ; — Fénelon, précepteur ; — l’abbé Fleury, sous-précepteur, conjointement avec l’abbé de Beaumont, neveu de Fénelon ; — l’abbé de Langeron, lecteur ; et le reste choisi à l’avenant. […] Comparé à son père, au grand Dauphin, le duc de Bourgogne avait en effet un inappréciable avantage : il offrait bien ; des prises et des ressources. Chez lui, du moins, il y avait du ressort, tandis que son père, — cet élève de Montausier et de Bossuet, n’était que matière, masse épaisse et indolente. […] Michelet qui veut chercher dans les parents du jeune prince, et jusque dans les mystères de la génération, les éléments et le secret de cette organisation singulière, ce qui pouvait lui venir de sa mère dans ses goûts bizarres, ce qu’il ne tenait certainement pas de son père.
Il reçut tous les soins affectueux et l’éducation de famille ; son père était négociant ; un oncle, frère de son père, qui logeait sous le même toit, donna à l’enfant les premières notions de latin, et on l’envoya bientôt suivre les classes au collège. […] Le jeune Millevoye perdit son père à l’âge de treize ans ; dix ans après, il célébrait cette douleur, encore sensible, dans l’élégie qui a pour titre l’Anniversaire. […] Millevoye s’était marié dans son pays vers 1813 ; époux et père, sa vie semblait devoir se poser.
Marie Stuart, née le 8 décembre 1542, six jours avant la mort de son père, lequel était en lutte, comme tous les rois ses devanciers, avec sa turbulente noblesse, commença en orpheline sa destinée d’inconstance et de malheurs. […] Elle accouche sur ces entrefaites (19 juin), et le rend père d’un fils qui tiendra de tous deux par les mauvais côtés, et qui sera Jacques Ier d’Angleterre, cette âme de casuiste dans un roi. […] du père de son enfant encore à la mamelleb. […] [1re éd.] meurtrière du père de son enfant encore à la mamelle
La jeune princesse d’Angleterre, élevée en France pendant les malheurs de sa maison, fut destinée à épouser Monsieur, frère du roi, aussitôt que le jeune roi eut épousé l’infante d’Espagne, et vers le temps où Charles II venait d’être restauré sur le trône de ses pères. […] Ainsi Monsieur, ce père de la branche des d’Orléans, et, en général, un père si faible et si peu digne, avait cela déjà de ses successeurs, d’aimer à tenir sa cour au Palais-Royal et à être bien vu à Paris, à y faire un peu concurrence au roi ; si nul qu’il fût, la vanité chez lui devançait et devinait la politique. […] Feuillet, mon père, lui dit-elle avec une douceur admirable (comme si elle eût craint de le fâcher) ; vous parlerez à votre tour. » Cependant ce docteur Feuillet lui disait à haute voix de rudes paroles : « Humiliez-vous, Madame ; voilà toute cette trompeuse grandeur anéantie sous la pesante main de Dieu.
Le roi d’une petite contrée aride sort un jour de l’enceinte des montagnes stériles où est assis l’étroit domaine que déjà son père voulut agrandir. […] Virgile, que l’on peut considérer comme le dernier des poètes antiques, donne à Énée le nom de père. Une telle épithète renferme un vaste sens : elle signifie non seulement chef d’un peuple, mais encore père du siècle futur, fondateur d’une société humaine, souche d’une race destinée à régner. […] Louis XVIII, resté le père du peuple, avait à cicatriser la double plaie de la révolution et de l’usurpation.
Il fit donc cette admirable pièce qui commence avec grandeur, et où il montre le vaisseau de haut bord qui, dans l’orgueil du départ, se rit des flots et se joue même de la tempête ; puis, en regard, la pauvre barque comme il en avait tant vu dans le golfe de Naples, une barque de pêcheur dans laquelle habite toute une famille, et qui, jour et nuit, lui sert d’unique asile et de foyer : le père et le fils à la manœuvre, la mère et les filles aux plus humbles soins. […] Cette France de nos pères, celle de 89 et de 92, cette France de Manuel, de Béranger, de Raspail, celle de notre jeunesse, ne serait-elle donc plus la France d’aujourd’hui et de demain ? […] « Agréez, monsieur, et faites agréer à monsieur votre père l’assurance que je sens aussi vivement que vous la perte d’une tête aussi chère, d’une âme aussi aimante et d’un talent bien rare, car il avait son siège dans le cœur.
C’est ainsi qu’en foulant d’un pied ignorant ou étourdi le cadavre du Moyen Âge, égorgé par nos pères, nous nous retrouvons les dignes fils de ceux qui l’ont assassiné ! […] Ce point d’honneur de nos pères, à nous, plus petits, mais non pas meilleurs, ce point d’honneur dont nous retrouvons parfois l’étincelle dans la poudre de l’individualisme antichevaleresque de ces derniers temps, emplissait démesurément toute l’histoire officielle ou souterraine au xe siècle. […] Le père votait seul.
Et si ce n’était là qu’une illusion de père de famille, dite en famille, nous n’en parlerions pas, et peut-être serions-nous touchés ; mais le livre a des prétentions à la théorie générale. […] Il va donc initier devant nous sa jeune enfant à la connaissance de l’homme et de la femme, — ces deux problèmes qui ont fait blanchir bien des poignées de cheveux aux moralistes quand ils ont voulu à eux seuls les résoudre, — et, père inquiet, faire balustrade à la petite pour qu’elle puisse sans danger se pencher sur ces deux abîmes ! […] n’oublie aucune des négations et des impossibilités de la nature de la femme ; seulement, il oppose cette nature très positive, qu’elle sent en elle, à la grande Nature vague, qu’elle n’a jamais vue ni entendue, et qui lui dit, par la bouche de monsieur son père, qu’elle « a voulu (elle, la grande Nature !)
Il était expédient de placer Gœthe et Diderot dans le cadre étroit d’un même volume, pour, rapprochés ainsi l’un de l’autre, les faire mieux juger et donner une idée plus exacte et plus nette de leur identité ; car, malgré les différences de pays et d’époque, de langue et d’idée, d’influence et de destin, Goethe et Diderot— pour qui creuse et pénètre au-delà — sont des esprits de nature identique… Gœthe — le dernier venu des deux — est certainement le plus grand dans l’opinion des hommes, comme Charlemagne est plus grand que Pépin ; mais c’est Diderot qui est le prédécesseur et le père, — et encore est-ce un père qui n’a pas donné tout son tempérament à son fils. […] Traduit et retraduit, commenté et recommenté, Goethe donne la sensation d’être pères à tous les chapons littéraires qui couvent des oeufs qu’ils n’ont pas pondus… La durée de sa gloire a donc pour garantie l’impuissance de ceux qui l’admirent.
Elle est jusque dans la dédicace de cette Étude, que l’auteur a pieusement dédiée à son père, et dont la prétention est de faire une gloire à des fils insurgés contre les leurs. À nos pères ! […] Telle est cette aristocratie américaine, fille de trente-six pères, et qui se développe avec le mouvement de tout le reste dans ce pays original, mais effrayant, dans ce pays qui n’est pas un pays comme les nôtres, — qui n’a pas de frontières comme nous, qui n’a pas d’antécédents historiques comme nous !