/ 1730
762. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre V. Figures de construction et figures de pensées. — Alliances de mots et antithèses »

Je me contenterai là-dessus de faire quelques observations.

763. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « L’exposition Bodinier »

Je vous signale, à l’appui de cette observation, un tableau de Faustin Besson ( ?)

764. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Guy de Maupassant »

Son observation s’attriste  et s’affine aussi, à mesure qu’elle s’étend.

765. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « La Tolérance »

Et, pareillement, si la philosophie positiviste place sur terre le paradis (paradis douteux jusqu’à présent) et semble, par la négation métaphysique, laisser-libre cours à tous les instincts, l’observation lui fait bientôt reconnaître que le bonheur de tous ne peut être procuré que par un peu du sacrifice volontaire de chacun.

766. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre X. Zola embêté par les jeunes » pp. 136-144

Tartarin, roman, est de petit art ; Tartarin, typé, est d’observation facile, grosse, mais frappante, et le personnage pourrait bien demeurer dans les mémoires, comme Paturot ou Colonet.

767. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé à Quimper »

Laissez-moi même dire que le monde ferait peut-être bien de nous écouter davantage et de tenir plus de compte de nos timides observations.

768. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVIII » pp. 198-205

. — Observations sur cette pièce.

769. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 39-51

On a rendu justice aux Observations judicieuses du Discours préliminaire ; mais les contre-sens !...

770. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 312-324

Un enchaînement de contradictions révoltantes, où la Nature se ment à elle-même, à chaque page ; un chaos de raisonnemens absurdes, dont il ne résulte que des idées vagues, détruites par des observations les plus simples ; un renversement général de toutes les institutions ; un réchauffé des délires de tous les anciens Philosophes ; en un mot, un assemblage monstrueux d’inconséquences & d’atrocités.

771. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Rayons et les Ombres » (1840) »

Le premier de ces yeux s’appelle l’observation, le second s’appelle l’imagination.

772. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — De la langue Latine. » pp. 147-158

., sous ce titre* : Observations critiques concernant la langue latine, moderne, par le seigneur Paul Zambaldi, gentilhomme de la ville de Feltre.

773. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre V. Que l’incrédulité est la principale cause de la décadence du goût et du génie. »

Il résulte de nos observations que les écrivains du dix-huitième siècle doivent la plupart de leurs défauts à un système trompeur de philosophe, et qu’en étant plus religieux, ils eussent approché davantage de la perfection.

774. (1761) Salon de 1761 « Récapitulation » pp. 165-170

Cette observation est, au moins, fine ; voyez, mon ami, si elle est juste.

775. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Alaux. La Religion progressive » pp. 391-400

Il l’affirme comme le seul fait qui puisse maintenant sauver le genre humain de malheurs immenses, et son affirmation n’est fondée que sur son observation de l’état présent de l’univers.

776. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Renan — III »

∾ Je pense que le lecteur ne se méprend pas sur la qualité de mon observation.

777. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Renée a donc su rendre, par un agréable enchaînement de citations, d’extraits et d’observations rapides, l’existence et le caractère de la comtesse de Soissons, de la duchesse de Mazarin, de la duchesse de Bouillon ; il nous a introduits dans cette compagnie choisie de l’hôtel de Nevers, dans ce mystérieux ménage « qui joignait les grâces de Mortemart61 et l’imagination de Mancini ». […] Une des premières lettres du duc de Nivernais au comte de Choiseul (bientôt duc de Praslin), chargé des Affaires étrangères, est pour lui présenter une description fidèle de l’état des partis et de l’opinion (24 septembre 1762) : Comme, par la constitution de ce pays-ci, l’état respectif des partis est la seule boussole qui puisse nous guider dans la négociation présente quant au fond et quant à la forme, je vais, dans cette lettre, avoir l’honneur de vous transmettre toutes les connaissances locales, que j’ai prises avec autant de soin que de diligence, des intérêts, des vues, des forces desdits partis ; et j’ose me persuader que ce détail pourra vous servir utilement pour apprécier au juste les discours du plénipotentiaire anglais (à Versailles), qui doivent, si je ne me trompe pas, servir de preuve à mes observations, comme mes observations leur serviront de clef et d’éclaircissement.

778. (1914) Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne pp. 13-101

On reprendra l’hypothèse des tourbillons cartésiens parce qu’elle rendra mieux compte des faits, des observations, des calculs établis à partir des faits et des observations. […] Il admet, il veut que marchant à l’envers, recurrens, regrediens, l’expérience remonte (partant des faits, des phénomènes, des observations, des expériences), qu’elle aille au devant de cette voie déductive qui était restée pour ainsi dire sur le tranchant du sort.

779. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VIII : Hybridité »

Je ne saurais douter de l’exactitude de cette observation qui a presque la force d’un axiome parmi les éleveurs. […] Parmi ses plus importantes observations, j’en citerai une seule : c’est que dans une gousse de Crinum capense, fécondé par le C. revolutum, chaque ovule produisit une plante, « ce que je n’ai jamais vu, ajoute-t-il, dans le cas d’une fécondation naturelle. » De sorte que nous avons ici une fécondité parfaite, ou même plus parfaite qu’à l’ordinaire dans un premier croisement entre deux espèces distinctes. […] — On pourrait penser qu’il doit nécessairement exister quelque distinction essentielle entre les espèces et les variétés, et qu’il ne peut manquer de s’être glissé quelque erreur dans les observations qui précèdent, puisque les variétés, quelque différentes qu’elles soient les unes des autres dans leur apparence extérieure, croisent avec la plus grande facilité et donnent une postérité parfaitement féconde.

780. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Ces couplets sont des développements de vérités morales ou d’observations sur les mœurs : observations ou axiomes qui, à mon avis, ressortiraient suffisamment, sans toute cette rhétorique, du drame lui-même, des actions des personnages, des rapports qu’ils soutiennent entre eux. […] C’est devenu un lieu commun d’observation psychologique, qu’une femme peut avoir un amant sans cesser d’aimer son mari. […] Et, ici, j’ai à faire une observation dont l’importance capitale n’échappera point au scrupuleux directeur du Théâtre-Libre. […] La clairvoyance du poète et sa liberté d’observation, sinon sa liberté d’esprit, y sont admirables. […] Deux observations seulement.

781. (1890) La bataille littéraire. Troisième série (1883-1886) pp. 1-343

Edmond de Goncourt suivre maintenant les naturalistes dans le chemin où il les a conduits et où ils ont fait de singulières observations. […] Ce qui frappe surtout dans Sapho, c’est l’observation de tous les instants, c’est le récit de mille faits qui sont rapportés avec un charme particulier, dans une langue irréprochable. […] Ce n’est pas seulement un objet d’art, c’est un livre, une sorte de procès-verbal qui étale sous les yeux du lecteur un nombre défaits, d’observations, le laissant libre d’en tirer ses déductions. […] combien il faut regretter, au nom de la véritable observation, que la banalité paraisse être la consigne de presque tous ces livres qui s’intitulent modestement : Études. […] John Bull et son île, par Max O’Rell, est le résultat de dix ans d’observations en Angleterre.

782. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

L’esprit d’observation enfin, qui se répand de toutes parts, nous promet les mêmes avantages dont jouissent quelques uns de nos heureux voisins. […] Emporté par sa chaleur naturelle, tout en répandant la clarté la plus vive, il s’environne de fumée, & l’observation est profonde de celui qui a dit qu’après l’apparition de l’homme de génie, il falloit la naissance de l’esprit juste pour rectifier les erreurs qui ont un certain éclat, quand elles sont mêiées à d’augustes vérités. […] On crie au plagiaire, comme si ce n’étoit pas à la suite de mille observations particulieres que l’homme de génie élève son système, ancien par les détails, nouveau par la structure ; comme si l’on pouvoit tout créer, comme si ce qui étoit & ce qu’on ne voyoit pas, n’étoit pas comme nul ; comme si une idée absolument neuve, ne seroit peut-être pas pour le genre humain une idée absolument inintelligible. […] C’est une des meilleures observations d’Helvétius, lorsqu’il dit que les nouveautés utiles & que la réformation des vieilles erreurs appartiennent de droit aux jeunes gens. […] Ce morceau-ci ne doit donc être considéré que comme l’avant-propos d’un ouvrage assez long, que je compte bientôt publier & qui aura pour titre : Examen Philosophique de quelques Pièces du Théàtre Français, Allemand, Anglois, Espagnol, avec les observations de plusieurs Ecrivains célèbres sur la nécessité de réformer le système actuel du Théâtre François.

783. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Il fallait abandonner l’inspiration pour l’observation, la rêverie pour l’idée, le héros, création démesurée et exceptionnelle, pour le type, représentation de l’homme vrai. […] Champfleury, — car c’est de lui seul que nous voulons nous occuper ici — a incontestablement du talent et une certaine puissance d’observation. […] Or Balzac avait la couleur, il avait une toute-puissance d’observation à laquelle rien n’échappait, et nous ne connaissons pas de plus grand poète que Balzac quand il est poète, et il l’est souvent. […] L’observation de Balzac avait des yeux d’aigle ; M. Champfleury, lui, met un lorgnon à son observation myope qui va s’accrochant sans cesse aux angles de la trivialité.

784. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

. — Observations et expériences de Mueller. — Maladies et compressions des troncs nerveux. — Sensations localisées à faux par les paralytiques insensibles. — Sensations localisées à faux après les opérations d’autoplastie. — Expériences et observations de Weber. — Loi qui régit la localisation. — Nous situons notre sensation à l’endroit où nous avons coutume de rencontrer sa condition ou cause ordinaire. […] Différences des deux atlas. — Formation spontanée de l’atlas tactile et musculaire. — Formation dérivée de l’atlas visuel. — Localisation primitive des sensations visuelles. — Sensations brutes de la rétine. — Ce que l’éducation de l’œil leur ajoute. — Observations faites sur les aveugles-nés après l’opération qui leur rend la vue. — Cas cités par Cheselden, Ware, Home, Nunnely et Waldrop. — Aux sensations rétiniennes et musculaires de l’œil s’adjoint l’image des sensations musculaires de transport et de locomotion des membres et de tout le corps. — Cette association est un effet de l’expérience. — Opinion d’Helmholtz. — Les sensations rétiniennes et musculaires de l’œil deviennent des signes abréviatifs. — Analogie de ces sensations et des noms. — Elles sont comme eux des substituts d’images. — Ordinairement, ces images restent à l’état latent et ne peuvent pas être démêlées par la conscience. — Procédé comparatif par lequel nous évaluons les grandes distances. — Nous ne comparons plus alors que des signes. […] Ici, depuis longtemps, les observations des physiologistes ont démêlé l’erreur et établi la théorie. […] Nous suivons le même procédé dans toutes nos appréciations des quantités, et les opérations spontanées de notre œil ne font que devancer les opérations artificielles de nos instruments. — Aux premiers pas de notre observation, comme au terme de notre science, nous constatons entre deux quantités un rapport constant, tout à l’heure entre nos enjambées plus ou moins nombreuses et les écartements plus ou moins grands de notre compas, maintenant entre les sensations musculaires plus ou moins longues et répétées de nos membres et les sensations musculaires que nous donnent la convergence plus ou moins grande de nos yeux, l’aplatissement plus ou moins grand de notre cristallin, la contraction plus ou moins grande de tel ou tel muscle moteur de l’œil, le mouvement plus ou moins grand en tel sens de notre corps et de notre tête.

785. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — II » pp. 112-130

Son premier étonnement passé, il redevint aisément, le lendemain de sa sortie du ministère, ce qu’il était la veille, un homme studieux, un grand lecteur, l’étant avec délices, faisant de son cabinet son royaume et son monde, et plein de pensées et d’observations sur les livres et sur les choses· En lisant ce qu’il a ainsi écrit pour lui seul et dont on a le recueil depuis 1742 jusqu’en 1756, au milieu des mille variétés de chaque jour, je suis frappé d’une remarque fréquente et suivie, d’une plainte qui revient sans cesse sous sa plume jusqu’en 1750 : elle tient de près à ce que nous l’avons déjà vu dire à propos de son frère sur le genre frivole et léger, sur l’esprit de moquerie et de malice qui détruit tout, et sur l’absence de cœur et d’amour du bien. […] Sur la conversation en particulier, il a de ces observations qui portent, et dont on n’a jusqu’ici donné quelques-unes au public qu’en les éteignant et les émoussant.

786. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) «  Essais, lettres et pensées de Mme  de Tracy  » pp. 189-209

Il n’y a rien de mieux dans les Études de la nature, c’est de l’observation vivante et peinte, comme chez Bernardin de Saint-Pierre et Audubon. […] M. de Tracy (vieux, et après la perte d’une affection qui lui était tout) se livrait solitairement au sentiment du plus triste abandon… II craignait de déranger les autres, il ne les recherchait plus ; il se plaisait à faire des observations sur son déclin général : « Je souffre, dont je suis », disait-il. — On le voyait à sa fenêtre en contemplation devant les nuages qui passaient et se succédaient.

787. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [II] »

À la suite de ces discussions contradictoires, Jomini profita d’une absence du maréchal en congé à Paris, pour écrire et lui adresser un mémoire confidentiel, à la date du 15 septembre 1806 : Observations sur la probabilité d’une guerre avec la Prusse, et sur les opérations militaires qui auront probablement lieu. […] “Point d’observations, me répondit le maréchal, je ne les aime pas.”

788. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

Le colonel Lecomte, à cette occasion, a cru devoir adresser à ce dernier journal quelques observations relatives aux articles mêmes, et il l’a fait avec la courtoisie la plus flatteuse pour leur auteur. […] Si je ne reproduis point ici les lettres qui ont paru dans le Journal de Genève, nos des 28 août, 1er et 2 septembre 18S9, j’indiquerai du moins les points sur lesquels portent ces observations et ces légers dissentiments.

789. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ULRIC GUTTINGUER. — Arthur, roman ; 1836. — » pp. 397-422

M. de Balzac, qui a sur ces points tant de qualités et de parties d’observation heureuse, devra admirer cette sobriété, cette précision de trait, qui est le goût suprême du genre. […] L’histoire de Julie, de la femme de chambre, en rappelant à ceux qui l’ont lu le joli et pathétique roman d’Adèle, de Nodier, s’en distingue par cette réalité, cette clairvoyance constante d’observation et de récit, que la passion traverse, mais ne rompt pas.

790. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DE BARANTE. » pp. 31-61

Il avait traduit quelque chose d’Apulée, et Goujet, en sa Bibliothèque française 7, mentionne très-honorablement des observations de lui sur les prétendus fragments de Pétrone trouvés à Belgrade. […] Par combien de degrés l’affaire historique a marché, et qu’il y a loin de là au rapporteur philosophe qui considère et qui décompose, qui embrasse du même œil aguerri les superficies diverses, qui communique à chaque observation, même naissante, quelque chose d’antérieur et d’enchaîné !

791. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Le comte de Ségur »

Pourtant les dépêches écrites par M. de Ségur durant sa campagne d’Amérique avaient donné de sa prudence et de sa finesse d’observation une assez haute idée, pour qu’au retour M. de Vergennes songeât à le demander au maréchal son père, et à le lancer activement dans la carrière des négociations. […] M. de Ségur se délassait de ces travaux sévères par des morceaux plus courts, par des Essais d’observation et de causerie qui, insérés d’abord dans plusieurs journaux, ont été recueillis sous le titre de Galerie morale et politique (1817-1823)  : cet ouvrage, où l’auteur apparaît aussi peu que possible et où l’homme se découvre au naturel, était aussi celui des siens qu’il préférait.

792. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre I. Roman de Renart et Fabliaux »

Comme on n’y saisit pas d’intention de faire vrai, on n’y trouve guère aussi trace d’observation : quand le trait est juste, c’est d’instinct, par une bonne fortune de l’œil et de la main. […] Édition : Ernst Marlin, Strasbourg et Paris, 3 vol. in-8, 1881-87. — À consulter : Ernst Martin, Observations sur le roman de Renart, Paris, 1887 ; Sudre, les Sources du roman de Renart, Paris, 1893, in-8.

793. (1902) L’œuvre de M. Paul Bourget et la manière de M. Anatole France

Et l’on n’ignore pas que, par surcroît, et pour compliquer de beaucoup l’exégèse du roman, par une innovation, pourrait-on dire, qui n’allait pas sans hardiesse, — quelque préface que les théories positivistes en cours fissent à la vulgarisation du système d’observation rétroactive, — M.  […] France, en même temps qu’un imaginatif mitigé, mais dont l’intelligence du rapport domine le système, par cela même est un intellectuel d’envergure et de rare souplesse, — comment l’imaginerait-on mal armé pour l’attaque de l’idée, pour son observation intime, pour son enveloppement, mais, par contre, suffisamment doté du pouvoir de faire corps avec elle, en en endossant les sympathies multiples, et du pouvoir aussi de ne pas s’attarder au soin de pétrir, au tamisage de ses formules, soit qu’il en veuille émailler l’éclat, soit qu’il en adoucisse les saillies, ne se sentant ni assez visionnaire pour bien parfaire son ouvrage, ni tellement professionnel pour se contenter de butiner ?

794. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVIII. Formule générale et tableau d’une époque » pp. 463-482

Un équilibre s’établit entre la libre imitation des Grecs et des Latins et l’observation du monde environnant. […] La Rochefoucauld tourne et retourne de mille façons cette idée que l’égoïsme est le mobile presque unique des actions humaines  ; et c’est ainsi que cette psychologie, quoique partie de l’observation directe de la réalité, aboutit, elle aussi, à l’abstraction.

795. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE XIV »

Ce vif esprit, qui a imprimé les traces si profondes dans l’observation directe et vivante, trébuche dès qu’il aborde la philosophie ou la pensée pure. […] L’observation est poussée à vif, mais elle s’arrête juste au point où elle pourrait faire une lésion morale.

796. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Gil Blas, par Lesage. (Collection Lefèvre.) » pp. 353-375

» Il se replongeait avec plaisir dans la foule, y trouvant une matière toujours neuve à son observation. […] Lesage se ressentit de cet inconvénient : après avoir atteint le point parfait de l’observation dans Le Diable boiteux et dans Gil Blas, le vif du comique dans Crispin et dans Turcaret, il se relâcha, il se répéta, il baissa un peu, et alla ainsi jusqu’à se permettre des publications finales telles que La Valise trouvée et Le Mélange amusant, qui sont en effet le fond du sac et de la valise.

797. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

Mlle de Launay elle-même, qui n’est peut-être pas mise encore à son rang comme moraliste, me représente un La Bruyère femme, placé dans l’alcôve de sa princesse ; elle ne dit pas tout, mais elle voit tout, et, en mesurant ses paroles, elle ne fait que graver ses observations dans un tour plus concis et ineffaçable. […] Le côté par lequel cette petite cour me frappe le plus et me paraît le seul mémorable, est encore le côté moral, celui qui touche à l’observation humaine des préjugés, des travers et des ridicules.

798. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359

Mais ce qui me frappe surtout chez Condorcet, et ce qui constitue sa plus grande originalité, c’est l’abus, c’est la foi aveugle dans les méthodes, c’est cette idée, si contraire à l’observation, que toutes les erreurs viennent des institutions et des lois, que personne ne naît avec un esprit faux, qu’il suffit de présenter directement les lumières aux hommes pour qu’à l’instant ils deviennent bons, sensés, raisonnables, et qu’il n’y a rien de plus commun, de plus facile à procurer à tous, que la justesse d’esprit, d’où découlerait nécessairement la droiture de conduite. […] Ses éloges académiques, quoiqu’on n’y rencontre presque jamais la couleur, la sensibilité, l’agrément ni le bonheur de l’expression, et que trop souvent la déclamation les dépare, se recommandent par des analyses fidèles, des jugements élevés et fermes, des observations fines et parfois mordantes : « On ne peut rien lire, dit M. 

799. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263

Je la trouvai savante sans pédanterie, animée dans la conversation, pure dans les sentiments, et élégante dans les manières ; et cette première émotion soudaine ne fit que se fortifier par l’habitude et l’observation d’une connaissance plus familière. […] Cet homme grave avait ce tour d’esprit persifleur et fin qui était bien à lui, et il l’a prouvé depuis par quelques écrits qui attestent une observation minutieuse et pénétrante.

800. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires de Marmontel. » pp. 515-538

Son observation comme moraliste et son talent comme artiste pèchent également par cette mollesse et cette rondeur qui n’a jamais pénétré au fond des cœurs ni au fond des choses humaines. […] Une instruction variée, des observations de détail ingénieuses, des nuances bien démêlées dans la pensée, une synonymie fine dans la diction, en font un livre qu’on parcourt toujours avec plaisir, et que la jeunesse non orgueilleuse peut lire avec fruit.

801. (1860) Ceci n’est pas un livre « Hors barrières » pp. 241-298

Je recommande le sujet aux étudiants en médecine à la recherche d’un sujet de thèse, et je leur indique la ville de *** comme centre d’observation. […] * *   * Cette observation sur nature m’a conduit à faire — sur ce qu’on appelle les types nationaux, — une théorie excessivement remarquable, où je démontre clairement que les Allemands ne sont pas plus blonds que les Espagnols, — que les Espagnols n’ont pas l’œil plus vif que les Anglais, — et que les Anglais n’ont pas l’air plus distingué que les Français.

802. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « V. M. Amédée Thierry » pp. 111-139

Le travail de haute observation statistique et morale que M.  […] Et, en effet, qu’on me permette ici une observation.

803. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre I. La quantité des unités sociales : nombre, densité, mobilité »

. — Toutes observations qui prouvent suffisamment l’influence de la quantité sociale non pas seulement sur la façon dont les hommes réalisent leurs idées et leurs sentiments, mais sur le ton même de ces sentiments et, le tour de ces idées. […] Si les observations de B. 

804. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

Jules Claretie a toujours parlée, les mêmes élans patriotiques, l’observation, la sensibilité et la jeune gaîté qui ont fait la durée du succès de ses œuvres les plus développées. […] Telle est la donnée de ce roman très impressionnant, d’une poésie un peu sombre, dont les qualités d’observation et de sentiment feront un nouveau succès pour M.  […] Ses observations avaient déplu aux gens de louage, qui n’étant point tenus envers lui aux mêmes égards que la domesticité, en avaient pris à leur aise. […] Vienne une bonne pièce faite avec l’amour de l’observation et de la vérité, un peu d’art (il en faut pour l’optique des tréteaux), et le théâtre vivra. […] Auguste Vitu nous apporte les résultats de ses observations philosophiques et que ce n’est pas le moindre attrait de ce grand volume de plus de cinq cents pages.

805. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Études sur Blaise Pascal par M. A. Vinet. »

Je ferais plaisir peut-être à votre esprit de délicate observation, si je vous disais le secret historique de certains défauts de mon style et même de certaines erreurs de mon jugement.

806. (1874) Premiers lundis. Tome II « Adam Mickiewicz. Le Livre des pèlerins polonais. »

D’estimables journaux et recueils, qui, comme le Semeur ou la Revue européenne, échappent, autant qu’ils le peuvent, à l’empirisme de la critique, n’y parviennent qu’en restreignant souvent par là même, beaucoup plus qu’il ne faudrait, le champ pratique de leur observation.

807. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VII. De la littérature latine, depuis la mort d’Auguste jusqu’au règne des Antonins » pp. 176-187

Les écrivains de la troisième époque de la littérature latine n’avaient pas encore atteint à la connaissance parfaite, à l’observation philosophique des caractères, telle qu’on la voit dans Montaigne et La Bruyère ; mais ils en savaient déjà plus eux-mêmes : l’oppression avait renfermé leur génie dans leur propre sein.

808. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre IX. De l’esprit général de la littérature chez les modernes » pp. 215-227

Revenons aux observations générales, aux idées littéraires, à tout ce qui peut distraire des sentiments personnels ; ils sont trop forts, ils sont trop douloureux pour être développés.

809. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre VII. Éducation de la sensibilité »

Sans doute c’est l’affaire à la réflexion de lire dans l’âme les émotions ; et c’est en appliquant à l’observation intérieure la même attention qu’à la réalité externe, qu’on s’habituera à démêler ses sentiments.

810. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre III. Les traducteurs »

Avec Plutarque, la vue de l’homme se rabat sur ce qui doit l’intéresser le plus, sur l’homme : son œuvre aimable et diffuse est au niveau des moyens esprits, et y jette une masse de notions et d’observations ; c’est un magasin où l’on trouve tout ce que les siècles de la grande antiquité ont produit de meilleur, de plus substantiel, nettoyé, taillé, disposé pour la commodité de l’usage.

/ 1730