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1541. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre I : La science politique au xixe  siècle »

D’ailleurs, s’il goûtait peu la philosophie savante, il portait en lui-même une philosophie naturelle, non systématique, mais toute vivante, et partout présente dans ses écrits, la philosophie de l’âme, de la dignité humaine, de la liberté. […] Il croit que la noblesse est d’institution naturelle, et qu’elle a seule droit aux fonctions politiques ; il se fait l’illusion qu’elle va reprendre toute sa prépondérance, et il propose tout un système de lois pour la reconstruction de la maison aristocratique.

1542. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 35, de l’idée que ceux qui n’entendent point les écrits des anciens dans les originaux, s’en doivent former » pp. 512-533

N’est-ce pas disputer de la verité d’un fait naturel, sur laquelle les hommes croiront toujours plusieurs témoins oculaires uniformes dans leur rapport, préferablement à tous ceux qui voudront en contester la possibilité par des raisonnemens métaphisiques. […] Ceux qui sont capables d’entendre les anciens et qui en sont dégoûtez, sont en aussi petit nombre par rapport à ceux qui en sont épris, que les hommes qui ont une aversion naturelle pour le vin, sont en petit nombre par rapport aux autres.

1543. (1864) De la critique littéraire pp. 1-13

Le domaine des sentiments ne lui est point fermé ; mais il les veut sincères et naturels ; il se délie des raffinements et des nouveautés qui séduisent et qui trompent. […] Dans leur commerce, le critique puisera la goût de la simplicité et du naturel.

1544. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « IX »

L’illusion est naturelle à un esprit nourri de rhétorique classique. » Je ne crois pas seulement que Pascal joue avec les mots ; je crois qu’il joue aussi (dans le meilleur sens) avec sa pensée ; je crois qu’il la change, qu’il la pousse, qu’il la renforce ; et, comme il lui faut des mots pour exprimer ce qu’il sent, je crois, en effet, que sa pensée dépend souvent des mots, mais je crois aussi que ses mots dépendent également de sa pensée et qu’il trouve d’admirables mots par la seule force de sa pensée. […] Cette « illusion naturelle à un esprit nourri de rhétorique », notre critique avoue, d’ailleurs, « qu’il la partage jusqu’à un certain point ».

1545. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Introduction. Du bas-bleuisme contemporain »

Quand on les a montrés et racontés, il ne reste plus à demander si ces faits engendrés par les causes que nous avons dites, sont bons ou mauvais en eux-mêmes ; légitimes ou illégitimes, le développement naturel des choses humaines ou une de ces distorsions que l’homme, avec son libre arbitre, peut leur imprimer… En d’autres termes, le bas-bleuisme, — si on entend par là et on ne peut entendre par là que l’égalité entre l’homme et la femme qui a le droit de s’attester au même titre que l’homme et dans des œuvres semblables à celles de l’homme, — le bas-bleuisme est-il une vérité ou un mensonge, un cri du talent opprimé ou une prétention de la vanité ; une illusion et un désordre ? […] Mais quand elles ont le plus de talent, les facultés mâles leur manquent aussi radicalement que l’organisme d’Hercule à la Vénus de Milo, et pour le critique, c’est aussi clair que l’histoire naturelle.

1546. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Sainte Térèse » pp. 53-71

on ne comprend plus, si l’on veut faire l’entendu à la manière humaine, si on la tire hors de son nimbe, cette tête divinement incompréhensible qui doit y rester, et qui se joue, de là, de l’observation scientifique et des proportions naturelles. […] Si des hommes comme Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire sont des colosses d’investigation et de profondeur dans les sciences naturelles, dans le monde extérieur de la vie, une sainte Térèse est un colosse du même ordre, à l’opposite de ces sciences, dans le monde interne de la spiritualité.

1547. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Gaston Boissier » pp. 33-50

Elles ont trop d’incrédulité cultivée pour accepter une religion quelconque, mais elles ont un vieux et incorrigible goût pour le paganisme et les sociétés qu’il a produites, parce que le paganisme est la négation naturelle du principe surnaturel qui l’a vaincu dans l’Histoire et dans la conscience du genre humain. […] À qui persuadera-t-on qu’il n’est que la conséquence naturelle de la logique invincible des choses, et que la planche une fois unie et huilée par le temps, le progrès et les philosophies, le paganisme y ait moelleusement glissé jusqu’où le Christianisme l’attendait, et dans lequel il est, ma foi !

1548. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Le Comte de Gobineau »

Disons-le tout de suite : c’est une monstruosité, une monstruosité en art comme en histoire naturelle. […] Ainsi, résultat singulier au milieu de toutes ces singularités, la misanthropie de l’auteur des Pléiades, qui n’est peut-être que de l’aristocratie naturelle exaspérée, est encore la meilleure explication qu’il y ait à donner de son livre.

1549. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Quant aux curiosités naturelles, montagnes, vallées, lacs, torrents, cascades, ce sont des choses bientôt vues et qui ne me séduisent pas autrement. […] N’était-il pas tout naturel que le protestantisme français eût son grand orateur ? […] Il y a des sentiments naturels qu’une juste pudeur prend garde d’avouer, quoiqu’ils n’aient rien de déshonorant. […] Manon Lescaut doit encore son charme unique à une simplicité si naturelle qu’on y sent à peine l’art de l’écrivain. […] Le style que je déteste est celui qui est sans soin et sans art, quand il n’a pas, pour ses négligences, l’excuse d’un beau génie naturel.

1550. (1927) Approximations. Deuxième série

Un Homme heureux est un récit intime au ton naturel. […] Dans les Dialogues sur le commandement, la grâce et le naturel des idées de Maurois s’accordent à la forme dialoguée. […] Les sentiments qui chez les gens du monde se sont desséchés en se codifiant, quand Julien les découvre, il les ressent avec toute la fraîcheur de sa noblesse naturelle. […] N’ont-ils pas reçu tous deux en partage cette forme du naturel qui le plus rarement se rencontre : le naturel des idées ? […] Ainsi qu’il est naturel et logique (et dans ce domaine de la logique de quelle force et de quelle vaillance ne témoigna pas notre ami !

1551. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Sur les Jeune France. (Se rapporte à l’article Théophile Gautier, page 280.) »

C’était l’époque des grandes batailles romantiques au théâtre, et il n’était que trop naturel que les amateurs-admirateurs de 1825 cédassent le pas, dans l’action, aux jeunes admirateurs plus effectifs et plus utiles, qui payaient de leur personne.

1552. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « a propos de casanova de seingalt  » pp. 510-511

Mais en fait, d’après la loi de l’infirmité et de la lâcheté humaine, dans le manque d’éducation forte et de croyance régnante, ce sont les instincts naturels qui décident en dernier ressort et qui font l’homme.

1553. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lebrun, Pierre (1785-1873) »

Théophile Gautier Un poète qui, dès sa jeunesse avait pris un rôle élevé, un rôle de précurseur, et qui a su introduire du naturel et de la fraîcheur dans une poésie qui jusque-là semblait trop craindre ces mêmes qualités, l’auteur du Cid d’Andalousie et du Poème de la Grèce, M. 

1554. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 358-361

Si l’on ne recherche dans les Poésies que le grand, le beau, les graces, la délicatesse, on ne fera pas grand cas des siennes ; mais si quelques traits d’esprit, de naturel, d’ingénuité sont capables, comme nous le croyons, de trouver grace aux yeux du Lecteur le plus difficile, la Muse Limonadiere pourra être regardée comme la dixieme, en laissant toutefois un très-grand intervalle entre elle & ses nobles Sœurs.

1555. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 2-5

Le sujet du Poëme n’est autre chose que la Description du Château de Richelieu ; mais dans cette Description, l’Auteur a l’art de déployer, d’une maniere aussi féconde que naturelle, toutes les richesses de la poésie.

1556. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 264-267

A ce premier mérite, elle a joint celui d’un style naturel, élégant, correct, tel qu’il convient à ces sortes d’Ouvrages.

1557. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 45-49

Il étoit naturel, selon ses principes, qu’il cherchât à décrier un homme dont les sacrifices, les vertus & la réforme ont fait tant d’honneur à la Religion.

1558. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Préface de l’auteur »

Non seulement les thèses d’Einstein ne paraissaient plus contredire, mais encore elles confirmaient, elles accompagnaient d’un commencement de preuve la croyance naturelle des hommes à un Temps unique et universel.

1559. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

. — Et au chant II, cette autre comparaison d’Éloa, se mirant dans le Chaos, avec la fille des montagnes se mirant dans un puits naturel et profond où l’eau pure amassée réfléchit les étoiles : elle s’y voit, comme dans un ciel, le front entouré d’un brillant diadème. — Et dans le même chant, cette comparaison encore (car les comparaisons ici se succèdent et ne tarissent pas) de la jeune Écossaise, vaguement apparue au chasseur dans la nuée, au sein de l’arc-en-ciel, avec la belle forme vaporeuse de l’ange ténébreux aperçu de loin d’abord par Éloa ; — et au chant III, cette dernière image enfin, cette description si large et si fière de l’aigle blessé qui tente un moment de surmonter sa douleur, et qui ressemble plus ou moins au même archange infernal avec sa plaie immortelle : Sur la neige des monts, couronne des hameaux, L’Espagnol a blessé l’aigle des Asturies, Dont le vol menaçait ses blanches bergeries, Hérissé, l’oiseau part et fait pleuvoir le sang, Monte aussi vite au ciel que l’éclair en descend, Regarde son soleil, d’un bec ouvert l’aspire, Croit reprendre la vie au flamboyant empire ; Dans un fluide d’or il nage puissamment. […] La chute de la royauté légitime en 1830 exerça sur lui et sur sa pensée une grande influence : cette première monarchie, si elle avait été plus intelligente, était bien le cadre naturel qui lui aurait convenu, un cadre noble, digne, élégant, orné et un peu resserré, plus en hauteur qu’en largeur. […] Aussi ai-je mon avis, et je l’exprime au naturel. […] Le Christ demande à son père le prix de sa venue : il pose les éternels problèmes du bien et du mal, de la vérité et du doute, de la vie et de la mort, de la Providence et du Hasard, tous les pourquoi possibles, en philosophie naturelle, en philosophie morale, en politique : Et si les nations sont des femmes guidées Par les étoiles d’or des divines idées, Ou de folles enfants sans lampe dans la nuit, Se heurtant et pleurant, et que rien ne conduit ? […] Il nous donnait par là tout loisir de l’observer, et souvent un peu plus qu’on ne l’aurait désiré ; j’ai retenu plus d’un trait qui achèverait de le peindre, en amenant sur les lèvres le sourire ; mais un sentiment supérieur l’emporte sur cette vérité de détail qui ne s’adresse qu’à des défauts ou des faiblesses désormais évanouies, et, puisque nous avons été reportés par ce dernier recueil aux sommets mêmes de son esprit, aux meilleures et aux plus durables parties de son talent, je m’en tiendrai, en finissant, à la réflexion la plus naturelle qui s’offre à son sujet et qui devient aussi la plus juste et la plus digne des conclusions.

1560. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

II Jamais l’œuvre et l’écrivain ne sont plus indissolublement unis que dans les vers de Pétrarque, en sorte qu’il est impossible d’admirer la poésie sans raconter le poète : cela est naturel, car le sujet de Pétrarque c’est lui-même ; ce qu’il chante c’est ce qu’il sent. […] Pétrarque, par cette décence naturelle qui est la noblesse de l’esprit et par ce goût du beau dans les sentiments qui est le préservatif du vice, se maintint chaste, pieux et pur dans ce relâchement universel des mœurs. […] On le voyait toujours simple et modeste avec une figure si séduisante, ses mœurs étaient pures et irréprochables, son éloquence naturelle était entraînante et irrésistible, on aurait dit qu’il tenait les cœurs dans sa main et les tournait à son gré ; plein de candeur et de franchise, ses lettres et ses entretiens découvraient tout ce qu’il avait dans l’âme, on croyait y lire… » V Heureux en amitié, le jeune poète ne le fut pas moins en amour. […] Du côté opposé, une caverne naturelle, d’une prodigieuse élévation, se creuse comme le portique d’un monde souterrain ; la lumière s’assombrit en s’enfonçant dans la profondeur de la grotte. […] De ces deux jardins l’un est ombragé, recueilli, propre à l’étude : c’est mon site d’inspiration ; il descend en pente douce vers la Sorgue qui vient de sortir des flancs du rocher, il est clos de l’autre côté par des murailles naturelles de rocs inaccessibles où les oiseaux seuls peuvent s’élever grâce à leurs ailes ; l’autre jardin est plus contigu encore à la demeure, moins sauvage, tapissé de pampres, et, ce qui est singulier, à côté d’une rivière très rapide, séparé par un petit pont d’une grotte voûtée où les rayons du soleil ne pénètrent pas.

1561. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

Les deux larges têtes des buffles, dans lesquelles on distingue l’obéissance affectionnée dans l’indépendance naturelle, tendent vers le marais leurs naseaux relevés ; on voit qu’ils aspirent de là l’air salin et marin de leurs mares habituelles, dans le marais au-delà du champ qu’on moissonne ; leurs yeux sont doux et résignés. […] Son attitude rappelle, sans les imiter, les attitudes les plus naturelles et les plus articulées des figures de Phidias, dans les bas-reliefs du Parthénon. […] Il a succombé à l’agitation d’une vie trop rude pour lui, accoutumé au calme et au repos ; on ne sait pas bien encore par quelle mort ; on parle de fièvre, de duel, de poison ; pour moi, je crois sa mort naturelle. […] Leur société m’est très agréable, parce qu’elle est douce, naturelle, simple, droite de cœur, vraie et franche. […] … Tant que j’ai conservé l’espoir de la revoir, je croyais mes sentiments pour elle très naturels ; à présent ils me possèdent trop.

1562. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

IV Dans cette disposition naturelle des premiers fidèles d’une religion révélée et militante pour conquérir l’Orient ou l’Occident, puis la terre entière, il est tout simple que les néophytes de cette religion, persécutés eux-mêmes, se soient dit : Le pouvoir est une force non-seulement sur les corps, mais sur les âmes ; rangeons les âmes sous la loi de notre culte par la force qui vient de Dieu ; donnons l’empire de la terre à ce chef de notre foi, qui dispose de l’empire du ciel. […] Le contrecoup de la république de 1848, à son tour, eut son retentissement naturel et non artificiel partout : Vienne, Berlin, Francfort, Milan, Venise, Naples, Florence, Rome, se soulevèrent d’elles-mêmes ; les souverains et le pape se hâtèrent de jeter des constitutions plus populaires pour amortir le choc des peuples contre les trônes. […] Je l’ai connu intimement, et je n’ai rien vu d’humain en lui que la forme mortelle : c’était un de ces caractères où la vertu est si naturelle et si modeste qu’elle n’a besoin d’aucun effort et d’aucune ostentation pour se tenir debout dans toutes les fortunes. […] La correspondance diplomatique récemment publiée du comte de Maistre nous montre ses efforts obstinés et naturels alors pour ameuter la Russie, l’Angleterre et l’Autriche contre la France. […] La douceur paternelle des deux premiers rois, vieillis dans l’exil de la Sardaigne, princes d’un naturel patriarcal, adoucissait ce régime et le faisait presque aimer.

1563. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxve entretien. Histoire d’un conscrit de 1813. Par Erckmann Chatrian »

La France est inondée de ce reflux trop naturel d’ennemis que Bonaparte est allé provoquer partout pendant quinze ans. […] Seulement, il faut que la simplicité des détails et la naïveté des récits forcent le lecteur à reconnaître qu’on ne le trompe pas et qu’il se dise : « Cela est si naturel que la nature ne se laisserait pas imiter à ce point ; cela est si vrai qu’aucun mensonge ne pourrait se glisser dans la sincérité de ces événements, ou dans les paroles de ces personnages. […] Il faut, pour les écrire, autant de talent qu’il faut de génie naturel pour les concevoir. Le naturel n’est-il pas le chef-d’œuvre du talent ? […] Goulden tira de l’armoire une bouteille de son vin de Metz, qu’il gardait pour les grandes circonstances, et nous soupâmes en quelque sorte comme deux camarades ; car, durant toute la soirée, il ne cessa point de me parler du bon temps de sa jeunesse, disant qu’il avait eu jadis une amoureuse, mais qu’en l’année 92 il était parti pour la levée en masse, à cause de l’invasion des Prussiens, et qu’à son retour à Fénétrange, il avait trouvé cette personne mariée, chose naturelle, puisqu’il ne s’était jamais permis de lui déclarer son amour : cela ne l’empêchait pas de rester fidèle à ce tendre souvenir : il en parlait d’un air grave.

1564. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

La chevalerie, les sciences physiques et naturelles, l’astronomie, la géographie, étaient enseignées didactiquement dans ces poëmes. […] Là, l’esprit français est dans son naturel ; il ne doit rien ni à l’enthousiasme des croisades, ni aux traditions chevaleresques des Arabes, ni à cette magnificence de l’Orient, qui est antipathique au génie de notre nation. […] C’est sous le couvert de cette bizarre allégorie que Jean de Meung fait passer tout ce qu’il savait de physique, d’alchimie, d’histoire naturelle. […] Là on le voit dans ce naturel qui se perfectionnera sans changer ; ennemi des préjugés, et vivant bien avec eux ; pénétrant les réalités derrière les apparences, et l’homme sous l’habit ; obéissant aux puissances ; à condition de n’en être pas dupe ; narguant toute classe qui profite de la simplicité populaire ; ami des innovations praticables, du progrès, et point de ce qui n’en a que l’air plus malin que méchant ; « cette certaine gaieté d’esprit, dont parle Rabelais, conficte en mespris des choses fortuites. » Le bon sens français a chassé le merveilleux romanesque ; la dissertation qui a pour objet d’établir quelques vérités pratiques, a remplacé les récits qui ne font qu’amuser. […] Ce qui fait goûter les pensées de Villon, c’est cette gaieté mélancolique, la plus pure source de poésie peut-être, parce qu’elle est la disposition d’esprit la plus naturelle à l’homme, qui n’a été fait ni pour les joies ni pour les douleurs sans mélange.

1565. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »

S’il ne trouve rien de plus fort contre mes passions que le consentement passager que lui donne ma raison naturelle, au moment où il développe des maximes que j’ai déjà lues dans les livres, je risque fort de garder mon mal. […] Qu’avec cette abondance sans superflu, cet éclat sans faux brillants, tant de traits hardis, de figures vives et naturelles, tant d’art pour attirer l’imagination aux subtilités de la théologie ; qu’avec d’éminentes qualités extérieures, une physionomie noble, un regard doux et perçant, un accent passionné, un geste imposant, Bossuet, à l’apparition de Bourdaloue, ait cessé de passer pour le premier prédicateur, comment l’expliquer, sinon parce que le génie de Bourdaloue le tenait plus près de l’auditoire et que Bossuet lui parlait de trop haut ? […] Le premier voit son sujet, il le circonscrit et le traite à fond ; le second le cherche encore après y être entré, et, en courant un peu au hasard après ses richesses naturelles, il suscite d’autres sujets qui étouffent le principal, comme les branches gourmandes qui épuisent l’arbre à fruit. […] La chaleur descend de la tête au cœur, les fortes raisons se succèdent et s’enchaînent dans un ordre naturel ; la stérile abondance du procédé fait place à la fécondité de l’invention ; on est ému, on sent quelque chose de ce trouble où nous tient Bossuet tant qu’il parle ; on devient attentif comme à la vigoureuse dialectique de Bourdaloue. […] Et cependant, c’est dans Molière qu’il admire « ces dialogues qui jamais ne languissent, cette forte et continuelle imitation des mœurs qui passionne ses moindres discours, ce naturel, cause de sa supériorité sur tous les autres dans la comédie. » Il est étonnant qu’on s’arrête en si beau chemin, et qu’un critique touché jusque-là n’ait pas été entièrement conquis.

1566. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

Les moyens immoraux de gouvernement, police machiavélique, restrictions à certaines libertés naturelles, etc., ont été jusqu’ici nécessaires et légitimes. […] Il n’est pas moins superficiel de supposer que le gouvernement n’est que l’expression de la volonté du plus grand nombre, en sorte que le suffrage universel serait de droit naturel et que, ce suffrage étant acquis, il n’y aurait qu’à laisser la volonté du peuple s’exprimer. […] Je ne sais si un jour, sous une forme ou sous une autre, il ne se produira pas quelque chose d’analogue à l’institution des lettrés chinois et si le gouvernement ne deviendra pas le partage naturel des hommes compétents, d’une sorte d’académie des sciences morales et politiques. […] Notre libéralisme français, croyant tout expliquer par le despotisme, préoccupé exclusivement de liberté, considérant le gouvernement et les sujets comme des ennemis naturels, est en vérité bien superficiel. […] En effet, dans les questions relatives à la liberté d’exprimer sa pensée, il ne faut pas seulement considérer le droit qu’a celui qui parle, droit qui est naturel et n’est limité que par le droit d’autrui, mais encore la position de celui qui écoute, lequel, n’ayant pas toujours le discernement nécessaire, est comme placé sous la tutelle de l’État.

1567. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Le quiétisme somnolent de sa cour et de ses monastères avait assoupi son génie naturel ; mais l’invasion révoltante de son territoire, en 1810, par Napoléon, lui a rendu le patriotisme par l’indignation. […] XIII Nous en dirons autant de l’Italie, terre à laquelle nous devons tant, et à laquelle nous ne restituerons que son bien en lui restituant la liberté, la poésie et l’éloquence, ses fruits naturels. […] Pages de voyage XXVII C’était au printemps de 1810 ; j’avais dix-neuf ans, une taille élancée, de beaux cheveux non bouclés, mais ondulés par leur souplesse naturelle autour des tempes, des yeux où l’ardeur et la mélancolie se mariaient dans une expression indécise et vague qui n’était ni de la légèreté ni de la tristesse. […] Elle survivait à son poète ; elle habitait Florence ; j’étais à quelques pas de son palais ; j’avais un accès naturel et presque obligé auprès d’elle, et je pouvais voir, le soir même, celle dont la beauté, le cœur, les aventures, les disgrâces et la gloire poétique avaient tant occupé ma première imagination. […] On ne savait si elle descendait au vôtre ou si elle vous élevait au sien, tant il y avait de naturel dans sa personne.

1568. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Le cours naturel de la conversation les amène à s’expliquer sur le passé. […] Il est donc fort naturel qu’Aubenas pardonne à sa femme morte. […] C’est ironique et c’est tragique, et c’est on ne peut plus naturel. […] Il commence, chose assez naturelle, par être brutal. […] Et le dialogue partout est du plus franc naturel.

1569. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Il se mêlait à ces sentiments une disposition naturelle à la paresse. […] Il s’établit entre les différents peuples des courants d’influence qui activent la tendance naturelle de chacun d’eux. […] Elle espère y trouver un soulagement à des regrets très naturels. […] Avec le goût des sciences naturelles, il avait celui des lettres, et il s’attacha aux littératures anglaise et allemande. […] Avec plus de naturel ?

1570. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Il faut croire que c’est une image bien naturelle à l’esprit humain, car on la trouve partout. […] Cette traduction a quelque chose de surprenant par sa fidélité et son allure naturelle. […] Tel naît Solon, tel Xerxès, dit le poëte, ou Melchisédech, ou Dédale ; mais la société n’a point égard à ces vocations naturelles. […] Son Église à lui est véritablement universelle, car ses fondements reposent non sur la tradition particulière de tel ou tel sacerdoce, mais sur la tradition naturelle du genre humain. […] Un désintéressement que j’appellerai féminin, tant il me semble naturel à notre sexe, Viviane, élèvera la morale.

1571. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

Si nous-mêmes nous avons été témoins et que nous puissions comparer nos premières impressions sincères avec l’idole usurpatrice, le dégoût nous prend, et l’on se rejette plus que jamais vers le naturel et le réel, vers ce qui fait qu’on cause et qu’on ne déclame pas. […] Sous ce régime d’une instruction forte qui laissait subsister l’élan naturel, il se développait sans contrainte ; tout en acquérant un solide fonds d’études, son esprit se tenait au-dessus et s’émancipait. […] Chez quelques-uns, il en est ainsi des talents : on a son talent public, avoué, et son talent confidentiel, intime, lequel, chez les gens d’esprit, n’est jamais le moins piquant, ni surtout le moins naturel. […] Lui qui comprend tout et qui est tenté d’excuser beaucoup, lui dont souvent le goût s’amuse et qui, à ce prix, deviendrait peut-être trop indulgent, il a ses points fixes, ses hauteurs naturelles où il se reprend en idée. […] Et puis l’orateur était dans son élément et dans son droit en ne négligeant pas une occasion si naturelle de juger les époques successives de notre histoire contemporaine.

1572. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

On reproche à la comédie d’intrigue de sortir de l’ordre naturel des choses, en un mot d’être invraisemblable53. […] Bien qu’ils aient beaucoup d’esprit, ils affectent de faire fi dans la comédie des bons mots comme tels ; ils méprisent le comique arbitraire ; pour le comique avoué, je ne crois pas qu’ils sachent même ce que c’est, et je ne me souviens pas d’avoir jamais entendu dans leur conversation, ni lu dans leurs livres, l’éloge des ballets et des intermèdes, ces interruptions si éminemment comiques dans la suite naturelle des actes et des scènes, surtout lorsqu’elles n’ont aucun rapport avec le sujet de la pièce. […] Règle naturelle, évidente, qui a pour elle l’exemple et l’autorité de Molière lui-même. […] » Cela manque de naturel. […] L’on reproche à la comédie d’intrigue de s’écarter du cours naturel des événements.

1573. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Les sentiments que l’auteur y exprime, naturels sans être profonds, vrais de la vérité des lieux communs, ne sont pas inspirés par cette « passion émue, qui va chercher le cœur », selon les belles, paroles de Boileau17. […] Il y avait tant de gravité véritable sous cette gravité composée, tant de naturel sous cette étiquette, que les plus habiles pouvaient s’y tromper. […] Quoique le dix-septième siècle soit l’époque où la société française a été la plus naturelle, et qu’en aucun temps l’homme ne se soit mieux connu, il s’est mêlé aux sentiments si vrais, et au langage si sain de cette époque unique, quelque chose qui est aux lettres ce que l’étiquette est aux usages. […] Peut-être n’était-ce pas les moins goûtés ; car nous sommes plus touchés des façons de parler ou de sentir auxquelles nous prépare le langage à la mode, que des beautés qui s’adressent à ce fond de naturel qu’aucune mode ne peut altérer. […] Trouver des caractères, les engager dans des intérêts naturels et contradictoires, faire sortir de cette lutte des situations vraisemblables, et un événement suprême qui punît ou récompensât chacun selon ses actes, voilà où portait tout l’effort de Racine.

1574. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »

Ce serait le rendre malsain par un dérangement de l’équilibre naturel auquel l’art n’est déjà que trop porté de lui-même. […] Non, le romancier a toujours pris pour sujet, sinon le cerveau, du moins le cœur, c’est-à-dire l’ensemble des émotions et des sentiments humains ; le romancier, qu’il le veuille ou non, sera toujours un psychologue ; seulement, il peut faire de la psychologie complète ou incomplète, il peut rapetisser le cœur humain ou le voir de grandeur naturelle. […] La vie du souvenir est une composition ou systématisation spontanée, un art naturel. […] On a compris la nature avant le naturel, et c’est Rousseau qui nous a fait comprendre la nature. […] Le sentiment passionné nous force à démarquer et à immatérialiser plus ou moins nos représentations des choses : dans le souvenir comme dans la flamme se brûlent toutes les impuretés de la vie ; vouloir les faire revivre, c’est souvent, par trop de conscience, être infidèle à la méthode véritable de la nature et à la marche naturelle de l’esprit.

1575. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Donnay, Maurice (1859-1945) »

Et le lendemain, votre bouche est amère, votre estomac brûlant, et vous sentez tout le prix de l’eau fraîche, des légumes au naturel, de l’odeur des fleurs des champs et de la simplicité !

1576. (1887) Discours et conférences « Préface »

Au-dessus de la langue, de la race, des frontières naturelles, de la géographie, nous plaçons le consentement des populations, quels que soit leur langue, leur race, leur culte.

1577. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XX. Conclusion » pp. 499-500

Elle apprendra ainsi à gouverner, dans la mesure du possible, les forces obscures auxquelles jusqu’à présent elle a obéi sans le savoir et elle fera un pas vers cette liberté qui est seule à sa portée et qui consiste à connaître le jeu des lois naturelles pour commander aux puissances de la vie et pour les employer à la satisfaction de ses besoins matériels comme de ses plaisirs esthétiques.

1578. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 56-59

Soit qu’il peigne en lui le Guerrier, le Législateur ou l’Homme social, ses couleurs sont toujours naturelles & son style toujours intéressant, par les charmes que son pinceau répand sur tous les objets.

1579. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 121-125

Peu de nos Fabulistes ont montré plus de talens pour faire ressortir une morale saine, instructive & touchante, des sujets qui paroîtroient d’abord le moins s’y prêter ; plus d’aisance & de vivacité dans la versification ; plus de naturel & d’aménité dans la maniere d’exprimer leurs pensées.

1580. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 236-239

Dès qu’il eut fait paroître quelques-unes de ses Pieces, tous les esprits se réunirent pour admirer l’élévation de son style, la délicatesse & la force de ses pensées, l’énergie & la pureté de ses expressions, l’élégance & le naturel de ses Vers.

1581. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre II. De l’Allégorie. »

Quant à ces dieux vagues que les anciens plaçaient dans les bois déserts et sur les sites agrestes, ils étaient d’un bel effet sans doute ; mais ils ne tenaient plus au système mythologique : l’esprit humain retombait ici dans la religion naturelle.

1582. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Rien ne me semble plus naturel et plus simple. […] Comment persuader à un homme de lettres de cinquante ans qui trouve brillant de naturel le rôle de Zamore dans Alzire, que le Macbeth de Shakspeare est un des chefs-d’œuvre de l’esprit humain ? […] Un jour enfin le hasard le présente à une femme simple, naturelle, honnête, digne d’être aimée, et il sent qu’il a un cœur. […] À l’instar des choses qui nous semblent les plus odieuses maintenant : la féodalité, les moines, etc., le Classicisme a eu son moment où il était utile et naturel. […] Toutes les classes de gens ridicules n’ont-elles pas des protecteurs naturels qui se coalisent pour le maintien de ce qu’on appelle la décence publique ?

1583. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Il n’est jamais qu’une doublure : il peut se substituer dans certains cas à l’ordre naturel… il ne le remplace jamais. […] Il faut donc se défier des extrêmes et dire simplement : voici un document incomparable, tout débordant de naturel et criant de vérité, sur la plasticité féminine. […] Il n’en eut pas moins, ce don, des conséquences fort naturelles, conformes à l’ordre habituel des choses en général, aux exigences du tempérament féminin en particulier. […] Chez certains, le don d’écrire est un fait naturel, spontané, s’épanouissant ainsi qu’une fleur sur sa tige. […] A une heure où tous les Bourgeois se piquent d’être artistes, il est naturel que les artistes fassent échange de politesse avec eux.

1584. (1874) Premiers lundis. Tome II « Sextus. Par Madame H. Allart. »

L’héroïne du roman, Française de vingt-quatre ans, blonde au visage noble et animé, qui a quelque chose d’élégant, de modeste et de naturel dans toute sa personne, d’un abord parfois sévère, mais qui s’adoucit avec de la grâce et de la cordialité, telle enfin qu’on croit sentir en elle une âme à la fois aimable et forte, capable de grandes choses, mais sensible aux petites ; Thérèse de Longueville, au milieu des hommages dont elle est l’objet, et auxquels elle reste assez indifférente, ne tarde pas à distinguer Sextus, à le craindre d’abord (car d’anciens chagrins l’ont rendue prudente), puis à désirer de le revoir et de lui plaire.

1585. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La doctrine symboliste » pp. 115-119

Et Dubus, qui était le garçon le plus naturel du monde, se crut obligé de prendre le ton.

1586. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 120-124

Le Traducteur est sur-tout admirable dans les morceaux techniques, qu’il rend avec autant de précision, que d’élégance & de naturel.

1587. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 94-98

L'Introduction qu'il a mise à la tête de la Bibliographie de du Verdier, & qui paroît une suite naturelle du Discours sur les progrès des Lettres, est un morceau de critique qui ne fait pas moins d'honneur à son discernement & à sa plume.

1588. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre II. Du Chant grégorien. »

Ces cinq tons sont la gamme naturelle de la voix, et donnent une phrase musicale pleine et agréable.

1589. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre premier. Du Christianisme dans la manière d’écrire l’histoire. »

Une telle combinaison de choses n’a point de principe naturel dans les événements humains.

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