/ 1828
544. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Chardin » p. 98

Chardin Il y a de Chardin un Retour de chasse ; des Pièces de gibier ; un Jeune élève qui dessine vu par le dos ; une Fille qui fait de la tapisserie ; deux petits tableaux de Fruits.

545. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Doyen » p. 102

Virginie est manquée ; ce n’est ni Appius ni Claudius ni le père ni la fille qui attachent ; mais des gens du peuple, des soldats et d’autres personnages qui sont aussi du plus beau choix ; et des draperies d’un moelleux, d’une richesse et d’un ton de couleur surprenant.

546. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Elle est adressée à une excellente demoiselle Guyon, bonne vieille fille, qui me gâtait beaucoup quand j’étais enfant, et que rongeait alors un affreux cancer. […] Peu de jours après, le pauvre petit Ernest, fils de ma fille aînée et frère d’Henriette, ce petit pour lequel vous aviez tant de bontés et qui ne vous a pas oubliée, est tombé malade. […] Ma fille, Henriette, Ernest, qui a passé une bien meilleure nuit, se rappellent à votre souvenir, ainsi que Clara. […] La prêtrise égalait celui qui en était revêtu à un noble. « Quand vous rencontrez un noble, entendais-je dire, vous le saluez, car il représente le roi ; quand vous rencontrez un prêtre, vous le saluez, car il représente Dieu. » Faire un prêtre était l’œuvre par excellence : les vieilles filles qui avaient quelque bien n’imaginaient pas de meilleur emploi de leur petite fortune que d’entretenir au collège un jeune paysan pauvre et laborieux. […] Ses relations avec Mme la duchesse de Dino, et surtout avec sa fille, dont il avait fait l’éducation religieuse, sa parfaite entente avec M. de Quélen, les protections aristocratiques qui, dès le début de sa carrière, l’avaient entouré et l’avaient fait accepter dans tout le faubourg Saint-Germain comme quelqu’un qui en est, le désignaient pour une œuvre de tact mondain plutôt que de théologie, où il fallait savoir duper à la fois le monde et le ciel.

547. (1888) Petit glossaire pour servir à l’intelligence des auteurs décadents et symbolistes « Petit glossaire »

La satisfaction de honnir les décatissures de la fille consola… […] … La tête inclinée sur la flaccidité du torse, une fille s’essuie. […] Une quadragénaire en lourde robe rouge verse un flux de paroles sur le sommet du triangle dans lequel s’inscrit sa fille à la glauque robe de tulle. […] … Une fille se ramoitit… […] Villotières s, f. — Coureuses, filles de mauvaise vie.

548. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Drouet, Ernestine = Mitchell, Ernestine (1834-....) »

Dupanloup, et elle s’est même risquée jusqu’à lancer une épître à l’illustre émir Abd-el-Kader, dont une fille, disait-on, venait de se faire religieuse et sœur de charité.

549. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 357-358

Deux Pieces de Montfleury, la Fille Capitaine, & la Femme Juge & Partie, sont restées au Théatre ; avantage qui le met au dessus de la plupart des Poëtes comiques, venus après lui, qui ont beaucoup plus travaillé, & dont il n’est rien resté.

550. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 139

Madame Deshoulieres eut une fille qui cultiva aussi la Poésie, mais avec des talens bien inférieurs à ceux de sa mere.

551. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Brotteaux sauve une fille des rues, nommée Athénaïs, que poursuivaient des agents du Comité de sûreté générale. […] et quand vous serez, — dans le brouillard de la frontière, — redressés pour la défensive, — dites au Lion de Belfort — que vous venez lui donner aide — au nom des filles de Provence. — Car nos filles cheminent fières, — la tête ceinte d’un ruban, — comme les filles de l’Alsace : — nous sommes faits pour la même loi… — Mon colonel, embrassez-les ! […] Et cette douce fille meurt en pardonnant à tout le monde. […] Il a une fille charmante. […] Un malheur soudain vient le frapper : sa fille, Suzanne, est atteinte de coxalgie.

552. (1881) Le roman expérimental

Celui-là, vraiment, tuait ses filles avec trop d’aisance. […] Il aime mieux son ballon que ses filles, et il sacrifie ses filles. […] C’est la fille tombée à quatorze ans par curiosité charnelle. […] Mure, un magistrat de petite ville, a vu grandir Hélène, la fille du capitaine Derval. […] Une fille qui meurt de la poitrine en buvant de l’absinthe, quelle panade !

553. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

Goethe, après quelque temps de séjour à Wetzlar, avait fait connaissance avec la famille de monsieur Buff, bailli de l’ordre allemand, et il avait été frappé tout d’abord de la beauté, de la dignité virginale, de l’esprit de sa fille Lotte, âgée de près de vingt ans, qui, sans être l’aînée de la maison, servait de mère depuis près de deux ans à ses frères et sœurs, et n’en était pas moins aimable dans la société, où elle déployait une gaieté, vive et naturelle. […] On y voit qu’il fit, au printemps de l’année suivante probablement (car les dates précises n’y sont point marquées), un voyage près de Coblentz pour s’y distraire, et qu’il y devint légèrement amoureux d’une des filles de Mme de La Hoche : « Rien n’est plus agréable, dit-il à ce sujet, que de sentir une nouvelle passion s’élever en nous lorsque la flamme dont on brûlait auparavant n’est pas tout à fait éteinte : ainsi à l’heure où le soleil se couche, nous voyons avec plaisir l’astre des nuits se lever du côté opposé de l’horizon : on jouit alors du double éclat des deux flambeaux célestes. » Cela nous apprend du moins que l’amour qu’il pouvait avoir gardé pour Charlotte n’avait rien de furieux ni d’égaré. […] Cependant, il dit dans ses mémoires que « la mort de Jérusalem, occasionnée par sa malheureuse passion pour la femme d’un ami, l’éveilla comme d’un songe et lui fit faire avec horreur un retour sur sa propre situation. » Mais, dans ses mémoires, il entendait ceci d’un commencement de passion plus récente qu’il croyait éprouver pour la fille de Mme de La Roche, la même personne qu’il avait vue il y avait peu de temps à Coblentz, et qui venait de se marier à Francfort. […] Mais certes, on n’a jamais plaidé avec plus de hauteur et de passion le droit qu’a l’œuvre, fille immortelle du génie, d’éclore à son heure, de jaillir du divin cerveau, et de vivre, dût-elle, en entrant, heurter quelques convenances établies, et froisser quelques susceptibilités même légitimes.

554. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

Walckenaer, dans son Étude sur La Bruyère, a rappelé une agréable anecdote tirée des Mémoires de l’Académie de Berlin et qui s’était conservée par tradition : « M. de La Bruyère, a dit Formey, qui le tenait de Maupertuis, venait presque journellement s’asseoir chez un libraire nommé Michallet, où il feuilletait les nouveautés, et s’amusait avec un enfant fort gentil, fille du libraire, qu’il avait pris en amitié. […] Telle fut la dot imprévue de sa fille, qui fit dans la suite le mariage le plus avantageux et que M. de Maupertuis avait connue. » On sait le nom du mari ; M.  […] Cette dame a pu être Marie-Renée de Belleforière, fille du Grand-Veneur de France, ou encore Justine-Hélène de Hénin, fille du seigneur de Querevain, mariée à Jean-Maximilien-Ferdinand, seigneur de Belleforière (Voir Moréri).

555. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIVe entretien. Mélanges »

XII Le bruit se répandit tout à coup dans Paris qu’il avait renoncé au sacerdoce et qu’il allait épouser la fille d’une princesse de l’ancien régime ; dotée par elle, et élevée par une honorable famille de la Touraine, cette jeune personne était accomplie. […] Celle-ci me fit faire connaissance avec la marquise de L…, qui était la fille aînée de la duchesse de D…, amie de M. de Chateaubriand. […] Madame la marquise de L… me présenta à la vieille princesse de T…, sa première belle-mère, pour laquelle elle avait conservé les sentiments d’une fille. […] La famille chez laquelle la prétendue fille de la duchesse de B… avait été élevée répudiait à l’accorder à un homme d’une naissance inconnue.

556. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XII, les sept chefs devant Thèbes. »

L’oracle d’Apollon lui avait prédit que ses deux filles, Argis et Déipyle, épouseraient, l’une un sanglier, et l’autre un lion. […] Et Pallas, sa fille, « reine des combats ». […] » Et sa grande sœur, la fille de Latone : — « Ajuste bien ton arc, ô chère Artémis !  […] Que les deux mains frappent la tête, faites le bruit des rames qui poussent sur l’Achéron la Théoride aux voiles noires, vers la terre sans soleil où débarquent tous les mortels. » — Les filles d’Œdipe sont entrées pendant ce prélude, elles se tiennent debout, rangées devant les deux corps, comme des statues sépulcrales. — « Voici Antigone et Ismène ; elles vont remplir le sombre devoir.

557. (1774) Correspondance générale

Adieu, j’embrasse aussi Mme Levasseur et sa fille. […] Il n’est pas surprenant que des parents aient eu de la prédilection pour une fille qui consumait sa vie à les servir. […] Mais, me direz-vous, croyez-vous que cette fille n’ait pas été favorisée par ses père et mère ? […] Elle aurait été cent fois mieux récompensée et cent fois moins malheureuse si elle eût été la servante et non la fille de la maison. […] Imaginez qu’une fille portait sur ses bras quatre paires de ces draps.

558. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mathieu, Gustave (1808-1877) »

On dirait de sa muse une de ces belles filles de campagne qui, venues dans la grande ville, s’y affinent, s’y font élégantes, tout en gardant de leur origine un je ne sais quoi de naïf.

559. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 404-405

Valois, [Marguerite de] Reine de Navarre, fille de Charles d'Orléans, Duc d'Angoulême, sœur de François I, née à Angoulême, en 1492, morte dans le Bigorre en 1549.

560. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Mémoires du comte d’Alton-Shée »

Il en eut dix-sept enfants, dont deux généraux : — l’un l’aîné, William d’Alton, mortellement blessé le 26 décembre 1800 à la bataille du Mincio, celui même qui a baptisé la place168 ; — l’autre, de dix ans plus jeune, Alexandre d’Alton, qui fit toutes les guerres de l’empire, se distingua notamment à Smolensk et qui est mort général de division en mars 1859169 ; — d’autres fils encore qui coururent toutes les fortunes ; plus quantité de filles dont quelques-unes épousèrent elles-mêmes des colonels, commandants de place, etc. […] Shée, également militaire d’abord, puis secrétaire des commandements du duc d’Orléans (Égalité), puis militaire derechef et général de brigade, préfet, sénateur et pair de France (il était lui-même protégé par Clarke, autre Irlandais), prêtait un appui à ses jeunes cousins les d’Alton, et il donna sa fille à l’un des cadets, James, mais à la condition qu’il quitterait le service : on en fit un receveur général.

561. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre II. Le Rire » pp. 28-42

Que quand Orgon, parlant à sa fille Mariane de son mariage avec Tartufe (IIe acte), découvre Dorine près de lui, qui l’écoute ; 2º. […] Aujourd’hui, c’est ma fille qui est Mademoiselle Benjamine, et je sais fort bien la refuser à un marquis, s’il n’a pas 15 000 livres de rente, en biens fonds.

562. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre III. Du récit des faits. — Antécédents et conséquents. — Causes et effets »

Sinon, on l’imagine tel qu’il a dû être, tel que les témoins l’ont ressenti, Rappelez-vous comment Mme de Sévigné raconte à sa fille la mort de Turenne. […] Aussi, quand de l’armée arrivèrent les détails de sa mort, quand affluèrent les renseignements des témoins oculaires, Mme de Sévigné, lisant, écoutant tout avec émotion, coordonnant les détails dans son esprit si net, dressant toutes les circonstances dans son imagination si vive, ne fit que décrire à sa fille la vision intérieure qu’elle avait du fait en ses moindres particularités.

563. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Édouard Rod »

Or, quand la vieille bonne lui présente sa petite fille en lui disant : « Embrassez-la, Monsieur !  […] Le père souffre parce que cette petite fille, qui n’avait pas demandé à vivre, est sans doute vouée, comme lui, à la douleur.

564. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIX. Progression croissante d’enthousiasme et d’exaltation. »

Celui qui aime son père et sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. […] Je suis venu mettre la division entre le fils et le père, entre la fille et la mère, entre la bru et la belle-mère.

565. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69

« À qui furent-ils plus nécessaires et plus utiles qu’à Auguste, pour éloigner de son imagination les débauches de sa fille, la défaite de ses légions, la révolte des provinces, et pour apaiser et mettre en repos cette partie impatiente de son âme qui se tourmentait et veillait sans cesse ? […] Pas un de leurs gestes, pas un de leurs mouvements qui fût indigne de la souveraineté du monde ; ils riaient même, ils se jouaient avec une sorte de dignité. » Ici l’auteur fait un retour vers madame de Rambouillet, pour remarquer qu’elle est de ce caractère, qu’elle descend du même principe, fille de leur discipline et de leur esprit , et ne tient pas moins de l’a magnanimité des César et des Scipion que de l’honnêteté des Livie et des Cornélie.

566. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VIII. Mme Edgar Quinet »

Jamais Mme de Staël, fille Necker, qui, comme on sait, vit toujours son père à la loupe, le faisant grand de ce qu’il était gros, le gros Suisse ! […] La bronchite s’est abattue sur lui comme les autres fléaux sur Paris, et voilà la femme qui a mal à la gorge de son mari comme Mme de Sévigné à la poitrine de sa fille ; et nous restons là, Dieu du ciel, situation terrible !

567. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIII. Henry Gréville »

Par un pareil temps, un peu de pureté, cela peut paraître bon… Un peu de bonne compagnie, après les goujats et les filles publiques qui regorgent depuis trop longtemps dans notre littérature, c’est un changement de sensation ! […] En vous parlant de l’auteur de la princesse Oghérof et de Dosia, entre l’Assommoir, dont on nous assomme, et la Fille Élisa, qui sera le succès de demain, je tenais à vous présenter cette plume de cygne ou de grèbe, revenue de Russie, et qui n’a pas de tache encore… Les cygnes de l’heure présente, quand il y en a, se teignent en rouge comme des cocottes… Mme Henry Gréville gardera-t-elle son ingénuité, son naturel, sa délicatesse immaculée ?

568. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Abailard et Héloïse »

Les dernières pudeurs de la femme et de la chrétienne, le mystère et la honte de sa faute, ce qui reste à la plus coupable pour que le pardon descende sur sa tête, tout est sacrifié par Héloïse à cette vanité infernale d’avoir été la préférée d’un homme célèbre et sa fille de joie, — car le mot y est : meretrix, et M.  […] — un autre aurait été plus doux pour mon cœur, celui de votre CONCUBINE et de votre fille de joie, espérant que bornée à ce rôle j’entraverais moins vos glorieuses destinées. » On a vu dans ce dernier mot une abnégation à la sainte Thérèse, quelque chose qui, déplacé de l’ordre divin dans le désordre humain, rappelait le cri sublime de la religieuse espagnole : « Quand vous me damneriez, Seigneur, je vous aimerais encore, même en enfer ! 

569. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Sophie Arnould »

Il y a des choses, il est vrai, dans cette Correspondance, qu’il est impossible même à MM. de Goncourt de ne pas voir… En leur qualité de peintres, d’ailleurs, et de peintres recherchant des effets de peinture, ils ont peut-être trouvé frappant et pathétique de montrer les vices et la misère, fille de ces vices, chez la plus brillante et la plus spirituelle courtisane du xviiie  siècle, morte de misère après l’éclat et les bonheurs du talent et de la fortune, le triomphe, l’enivrement, toutes les gloires sataniques de la vie, et de faire de tout cela un foudroyant contraste, une magnifique antithèse… Mais s’ils ont montré — hardiment pour eux — la fameuse Sophie Arnould, qui naturellement devait tenter la sensualité de leur pinceau, dégradée de cœur, de mœurs, de fierté, de talent et de beauté, au déclin cruel de la vie, ils n’ont pas osé aller jusqu’à la vérité tout entière. […] Mais si réellement elle en fut un, il faut s’étonner d’autant plus de l’empire d’une fille qui fut la Ninon de son temps, bien plus dépravé que le temps de Ninon, et qui n’avait que la moitié de ce qu’avait Ninon pour vaincre dans les luttes olympiques de son métier de courtisane, — car Ninon avait sa beauté.

570. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Mademoiselle de Condé »

Paul Viollet font contraste à l’Assommoir, à la Fille Élisa et aux Sœurs Vatard. […] Mademoiselle de Condé se retira en Lithuanie ; mais, avec la permission de ses supérieures, elle rejoignit en Angleterre son père et son frère, après neuf années de séparation… Seulement, toujours religieuse, plus religieuse encore que fille et sœur, elle entra, là, dans un couvent de Bénédictines, qu’elle ne quitta que pour revenir en France, où elle fut nommée Supérieure de l’Ordre du Temple sous le nom de Marie-Joseph de la Miséricorde.

571. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIX. Abailard »

Les dernières pudeurs de la femme et de la chrétienne, le mystère et la honte de sa faute, ce qui reste à la plus coupable pour que le pardon descende sur sa tête, tout est sacrifié par Héloïse à cette vanité infernale d’avoir été la préférée d’un homme célèbre et sa fille de joie, — car le mot y est, meretrix, — et M.  […] un autre aurait été plus doux pour mon cœur, celui de votre CONCUBINE et de votre fille de joie, espérant que bornée à ce rôle, j’entraverais moins vos glorieuses destinées. » On a vu dans ce dernier mot une abnégation à la sainte Térèse, quelque chose qui, déplacé de l’ordre divin dans le désordre humain, rappelait le cri sublime de la religieuse espagnole : « Quand vous me damneriez, Seigneur, je vous aimerais encore, même en enfer ! 

572. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Henri Cantel »

… Il prophétise l’amour aux petites filles et leur colorie des almanachs : Petite fille, un jour, tu seras grande et belle !

573. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XII. »

Pour ta beauté qui lui était chère, le nourrisson d’Atarné a quitté la lumière du jour : aussi sera-t-il à jamais célébré ; et les Muses, filles de Mnémosyne, augmenteront son immortel renom, attentives à célébrer en lui le culte de Jupiter hospitalier, et la gloire de l’amitié fidèle. » Ces courtes paroles littéralement traduites ne semblent-elles pas garder encore la marque ineffaçable du grave et lumineux esprit qui leur avait donné la mélodie de sa langue et celle des vers ? […] Elle vient, pour célébrer les solennels mystères de sa fille : et lui, propice comme il sied à un Dieu, il apparaît souriant et beau.

574. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Non, vous ne m’arracherez pas ma fille !  […] Elle est belle, la fille aux épaules solides. […] Et, quand une fille a son âge, Du bien qui n’est pas mal acquis, Elle peut entrer en ménage Comme la fille d’un marquis ! […] Les filles aiment bien qu’on leur joue un « morceau de piano. » Ingénue amour de l’idéal. […] Et la fille, quoique fasse l’auteur pour la maintenir dans la bassesse vraisemblable, cesse d’être la fille pour devenir la prostituée.

575. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 61

Les Avis d’une mere à son fils, ceux d’une mere à sa fille, sont d’une instruction saine, tendre & remplie d’aménité.

576. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Il se maria à l’âge de vingt-six ans (1er octobre 1581) à Madeleine de Carriollis (ou Coriolis), de bonne noblesse, fille d’un président au Parlement de Provence, encore jeune, mais déjà veuve de deux maris. « Mon mariage a été, disait-il, une licence poétique. » Il aima sa femme, vécut avec elle en parfaite union, et en eut trois enfants auxquels il survécut, deux fils et une fille. Un de ses fils mourut à deux ans et trois mois ; la fille mourut à huit ans. […] Ma mère est fille de M.  […] Je ne me figure jamais mieux cette convenance du Chœur dans les pièces des Grecs qu’en voyant son à-propos moderne si heureux, mais unique, dans cette ravissante pièce d’Esther, jouée et chantée par les filles de Saint-Cyr.

577. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

Soulevant la portière, une Italienne, sa femme, est entrée dans l’atelier, promenant sur les bras, de long en large, une petite fille. […] Bonne fille et adroite marchande, que cette blanche juive, ayant fait une révolution au Japon, par la transparence de son teint, et que les fiévreux du pays, auxquels elle donnait de la quinine, croyaient très sincèrement la Vierge Marie, visitant l’Extrême-Orient. […] Les filles ne sont supportables qu’à la condition d’être des folles créatures, des toquées, des extravagantes, des êtres qui vous étonnent un peu par l’entrain de leur verve ou l’inattendu de leur caprice. […] Partout un grand luxe, mais un luxe commun et acheté tout d’un coup, et au milieu duquel, la gaze qui enveloppe et défend les dorures, dit la mesquinerie bourgeoise de cette fille placée par le hasard dans la famille des grandes impures. […] Autour de la table, sont assis de Banville, sa femme, son fils, Saint-Victor, Dalloz, Mme Drouet, Mme Charles Hugo, flanquée de ses deux enfants, son diable de petite fille, et son doux petit garçon aux beaux yeux veloutés.

578. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 85-86

Cet homme respectable eut une fille, dont la conduite ne répondit pas à la gravité des mœurs de son pere.

579. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 482-483

On voit, dans une de ses Pieces, intitulée la Force du sang, une fille enlevée de chez son pere, au premier acte, qui, au second, paroît dans la maison du Ravisseur ; elle accouche d’un fils, au troisieme ; ce fils, au quatrieme, se trouve âgé de sept ans, & au cinquieme acte, est reconnu par son pere.

580. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 389

La Paysanne parvenue, les Mémoires d’une Fille de qualité, les Mémoires posthumes du Comte de ***, les Délices du Sentiment, peuvent se faire lire en France, sans avoir besoin d’aller chercher des Lecteurs dans les Colonies.

581. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Daudet, Julia (1844-1940) »

José-Maria de Heredia Fille et femme de poètes, elle est poète aussi.

582. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « F. Grille »

Il y a quelque part une Fée aux Miettes, une fille folle et charmante de la sagesse de Nodier… Grille n’est pas une bien grande fée des siennes, et cependant on les lit avec plaisir, et les rats de bibliothèque, les savants, les curieux les grignoteront peut-être en 2050 comme des friandises historiques, tombées de la table du xixe  siècle.

583. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — III. (Fin.) » pp. 175-194

Il a horreur des mésalliances, et il appelle de ce nom les mariages des enfants de la noblesse d’épée « aux fils et filles de ces gens de robe longue, financiers et secrétaires, desquels les pères ne faisaient que de sortir de la chicane, de la marchandise, du change, de l’ouvroir et de la boutique ». […] Le lendemain de l’entrée, le roi, la reine et toute la Cour viennent dîner à l’Arsenal, comme on disait, « où vous leur fîtes très bonne chère, et surtout aux filles italiennes de la reine, lesquelles s’en allèrent si gaillardes que le roi connut bien que vous leur aviez fait quelque malice ». Cette malice de Rosny, tout heureux ce jour-là de voir son maître marié et pouvant désormais espérer des héritiers légitimes, ç’avait été de faire verser aux filles de la reine du vin blanc en guise d’eau, ce qui les avait grisées.

584. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

D’un côté, nous avons un Béranger bonhomme, sensible, indulgent et béat, toujours le verre en main et pleurnichant, bénissant le pauvre et la fille légère, trinquant avec le curé joufflu et le vieux sergent, présidant aux danses de la guinguette, de l’air d’un Franklin attendri : voilà un Béranger vulgaire et qui a été cher à beaucoup, qui l’est peut-être encore. […] Une fille d’Albion avait fait ce miracle. […] Une branche charmante de la Correspondance est celle qui s’adresse à Mlle Béga, la fille, je crois, d’une de ses anciennes hôtesses de Passy.

585. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

Sa femme ou ses filles, son ami Thomas à soigner, ses deuils fréquents, que sais-je ? l’empêchèrent de faire le voyage qui lui aurait permis d’aller s’éclairer face à face et d’allumer sa torche tragique non plus à la lanterne sourde de Le Tourneur, mais au tonnerre même ; il n’était pas homme à se dire à la manière d’Épaminondas : « J’ai deux filles immortelles, Juliette et Lady Macbeth ! […] Les deux filles de Deleyre allaient y fleurir au bord et au murmure du ruisseau « comme deux beaux lis du désert. » Deleyre s’y installe pour quelques années.

586. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. (suite) »

Si vous tenez à Dieu, c’est par Ève. » Elle est bien fille d’Ève, en effet ; elle le prouve en venant chez lui, en s’y laissant conduire. […] Si elle s’avance jusqu’à la passion, c’est pour n’en tirer que l’amertume ; elle se plaît à voir dans l’amour lui-même avec ses félicités « une couronne d’épines. » Michel épuise avec elle toutes les nuances de l’affectueux et du tendre : « Que n’êtes-vous, Marie, une pauvre fille habitant quelque mansarde ! […] » Mais quand il lui parlait avec cette effusion, avec ce naturel d’un amant artiste et philosophe, la grande dame en elle se réveillait avec ses hauteurs ; elle parlait avec dédain de ces filles du peuple comme ignorant le noble et le fin de la passion.

587. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois par M. Camille Rousset. Victor-Amédée, duc de Savoie. (suite et fin.) »

Je ne vois à mettre en regard, et comme pendant, que certain écran que le cardinal d’Estrées avait donné, il y avait quelques mois, à Madame Royale en manière de surprise, et dont Mme de La Fayette, amie de la Régente, avait soigné les détails et fourni le dessin : «  Vous savez, écrivait Mme de Sévigné, la tète pleine de ce galant cadeau, et voulant en donner idée à sa fille (13 décembre 1679), que Madame Royale ne souhaite rien tant au monde que l’accomplissement du mariage de son fils avec l’infante de Portugal ; c’est l’évangile du jour. […] Il épousa Mademoiselle de Valois, fille de Monsieur, duc d’Orléans, et il devint ainsi le neveu par alliance de Louis XIV. […] Il maria sa fille aînée au duc de Bourgogne, l’aîné des petits-fils de Louis XIV.

588. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Le mariage du duc Pompée : par M. le comte d’Alton-Shée »

Le diable s’en mêlant, cela ne l’empêche pas d’avoir l’œil aux jolis minois qui passent et d’en conter à Lisette, fille du jardinier. […] Cette divine cantatrice n’est autre que l’élève, la fille chérie, la création, l’esclave, la maîtresse (comme vous voudrez l’appeler) du duc Pompée qui, au temps de ses triomphes désordonnés et de sa gloire, lui avait donné son nom, procuré une fortune, et qui l’a laissée dans la douleur en s’éclipsant… Enfin elle a fait son deuil et elle rentre… La conversation s’engage alors forcément sur ce duc Pompée, ce mystérieux élégant si soudainement disparu : M. de Noirmont ne dit que ce qu’il en faut pour satisfaire à la curiosité des personnes présentes qui ne soupçonnent pas Pompée dans le comte Herman. […] L’instant d’après, l’occasion lui venant jeter sous la main Lisette, la fille du jardinier, il propose à la petite un rendez-vous dans le parc pour minuit.

589. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

Il nous la montre « aimable dans ses reparties, ingénieuse dans le détail de ses réponses et de ses propos ; ayant le cœur droit, excellent », très aimée, populaire même ; digne fille d’un vertueux père « qui avait répandu en elle toute la bonté et la candeur d’un monarque honnête homme ; ennemie de la dépense, souffrant des tourments réels et des supplices quand elle apprenait quelque calamité publique » ; une vraie mère des Français ; adoptant et admirant tout des grandeurs de la nation ; ne se considérant d’ailleurs que comme la première sujette de son époux : « Véridique avec le cardinal Fleury, hardie même auprès de lui plutôt que fausse, elle sortait, mais rarement, de cet état d’indifférence où elle s’était mise, et lui reprochait avec esprit et doucement les petites tracasseries qu’il lui faisait auprès du roi ; elle souriait un peu malignement, le déconcertait quelquefois et prenait alors le ton de reine de France ; elle lui disait que c’était à lui qu’elle était redevable d’une telle parole du roi. […] Le Dauphin de son côté, ses sœurs aussi, Mesdames filles du roi, partirent le même jour, n’écoutant que leur passion filiale. […] Elle l’interroge et le force de le lui nommer. « Apprenez, Monsieur, lui dit-elle, que jamais ces sortes de mots ne sauraient choquer la pudeur de mes filles, et qu’il vaut mieux jouer devant elles ces excellentes pièces que toutes les pièces à sentiments dont nous sommes inondés. » (Mémoires manuscrits de Dufort, introducteur des ambassadeurs sous Louis XV.)

590. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite.) »

Le roi est pour moi d’une attention de mère… » C’est d’elle, c’est de cet enfant son premier-né, que quelques années après, Marie-Antoinette, dont on a déjà vu la justesse de coup d’œil en ce genre d’observations familières, écrivait (25 décembre 1784) : « Ma fille qui a six ans fait beaucoup de progrès ; elle a le caractère un peu difficile et d’une fierté excessive ; elle sent trop qu’elle a du sang de Marie-Thérèse et de Louis le Grand dans les veines ; il faut qu’elle s’en souvienne pour être digne de son sang, mais la douceur est une qualité aussi nécessaire et aussi puissante que la dignité, et une nature orgueilleuse éloigne les affections… » On sent dans ce peu de lignes le trait de nature et la ligne primitive qui fera de la plus vertueuse et de la plus respectable des princesses une personne moins aimable qu’on n’aurait voulu. […] C’est odieux et révoltant ; plaignez-moi, ma bonne sœur, je ne méritais pas cette injure, moi qui ai cherché à faire tant de bien à tout ce qui m’entoure, et qui ne me suis souvenue que j’étais fille de Marie-Thérèse que pour me montrer toujours ce qu’elle m’avait recommandé en m’embrassant à mon départ, Française jusqu’au fond du cœur ! […] L’idée de quitter son poste, ce poste d’honneur et de danger à côté du roi, ne lui entre pas un seul instant dans l’esprit : elle rougirait de honte à une telle pensée et se croirait l’indigne fille de sa magnanime mère.

591. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Mlle Eugénie de Guérin et madame de Gasparin, (Suite et fin.) »

La stricte religion dont elle est fille met son pli bien marqué jusque dans les magnificences de paysages qui se déroulent sous cette plume savamment agreste. […] L’autre chrétienne et pure catholique, l’humble fille du Cayla, avertie par tant de souffrances positives, se sent plus réellement en exil ici-bas, elle ne l’oublie jamais : elle est touchée de la nature, jamais entêtée ni enivrée. […] C’est pour la langue comme une fille de Racine et du premier Lamartine.

592. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

Dans l’histoire de cette sainte, morte à vingt-quatre ans, fille de rois, mariée enfant au jeune landgrave de Thuringe et de Hesse qu’elle appelle jusqu’au bout du nom de frère, et qui la nomme sœur, bientôt veuve par la mort de l’époux parti à la croisade, persécutée, chassée par ses beaux-frères, puis retirée à Marbourg au sein de l’oraison, de l’aumône, et mourant sous l’habit de saint François ; dans cette histoire si fidèlement rassemblée et réédifiée, ce qui brille, comme l’a remarqué l’auteur, c’est surtout la pureté matinale, la virginité de sentiment, la pudeur dans le mariage, toutes les puissances de la foi et de la charité dans la frêle jeunesse. […] Fille de paysans, sans éducation, elle ne pouvait composer ses tableaux de mémoire ; sa bonne foi d’ailleurs, sa simplicité parfaite, sa piété ardente, sont attestées par les hommes les plus éclairés qui la visitèrent. […] Clément Brentano, venu là comme curieux, y est resté comme croyant, et a passé des années à recueillir, presque sous la dictée de l’humble fille, les paroles et descriptions en bas allemand, qui ne tarissaient pas sur ses lèvres.

/ 1828