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931. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de l’Évangile » pp. 89-93

Troublé comme tous les philosophes, qui ont altéré ou ruiné la grande notion de la famille chrétienne, il ne sait plus que faire de la femme qu’il a tirée de la fonction sublime entre le père et l’enfant pour la voir sur la place publique et, que sais-je ?

932. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre IV. Des éloges funèbres chez les Égyptiens. »

On assemblait la famille ; les enfants venaient recevoir des leçons de vertu en entendant louer leur père ; le peuple s’y rendait en foule : le magistrat y présidait.

933. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Ce n’est pas lui qui, à la façon de Raphaël, commencerait par les faire nues ; la main la plus licencieuse n’oserait pas déranger un seul des plis roides de leurs robes ; leur enfant sur les bras, elles ne songent qu’à lui et ne songeront jamais au-delà ; non-seulement elles sont innocentes, mais encore elles sont vertueuses ; la sage mère de famille allemande, enfermée pour toujours par sa volonté et par sa nature dans les devoirs et les contentements domestiques, respire tout entière dans la sincérité foncière, dans le sérieux, dans l’inattaquable loyauté de leurs attitudes et de leurs regards. […] Il y a un autre lieu de prière, aussi peu décoré et non moins vénéré, le foyer domestique, où chaque soir le père de famille, devant ses serviteurs et ses enfants, fait tout haut la prière et lit l’Écriture. […] Par sa condition civile comme par son culte extérieur, elle en est embrassée et l’embrasse ; car elle a pour chef la reine, elle est un membre de la constitution, elle envoie ses dignitaires sur les bancs de la chambre haute ; elle marie ses prêtres ; ses bénéfices sont à la nomination des grands, ses principaux membres sont les cadets des grandes familles : par tous ces canaux, elle reçoit l’esprit du siècle. […] Des exercices religieux étaient établis dans les familles privées, comme lire l’Écriture, prier en famille, répéter des sermons, chanter des psaumes ; et cela était si universel que vous auriez pu parcourir toute la ville de Londres, le dimanche soir, sans voir une personne oisive ou sans entendre autre chose que le son des prières ou des cantiques qui sortait des églises et des maisons publiques403. […] Quand j’eus vu cela, je souhaitai d’être avec eux429. » Il fut emprisonné douze ans et demi ; dans son cachot, il fabriquait des lacets ferrés pour se nourrir lui et sa famille ; il mourut à soixante ans en 1688.

934. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Bref, la famille Ekdal vit des bienfaits secrets d’un homme qui l’a déshonorée de toutes les façons. […] … « Ô père de famille, ô poète, je t’aime !  […] Etc… Puis il faut faire l’histoire de son théâtre, de sa famille et de sa troupe. […] Tels la Famille Benoîton, Maison neuve, Nos bons Villageois, etc. […] Et, ainsi, cette pièce de famille n’est pas même morale.

935. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

C’est l’histoire de leur famille qu’ils racontent, il faut donc l’accepter de confiance, selon l’usage. […] Très évidemment jusqu’à celui où, la population augmentant, les familles se touchèrent et par conséquent eurent besoin, pour régler leurs différends et mesurer en quelque sorte leurs droits, d’un gouvernement général, contrée par contrée, se superposant, pour ainsi dire, au gouvernement de chaque famille, lequel, du reste, subsistait toujours. […] Elle serait abdication des chefs de famille. […] L’aristocratie s’affaiblit parce que, pour qu’elle ne s’affaiblît pas, il faudrait qu’elle eût dans cent ou deux cents familles la suite de pensées, de maximes, de principes, de traditions, de sentiments énergiques qu’a ou peut avoir une famille seule, et ceci même peut arriver, mais ne laisse pas d’être rare. […] Car ce qu’il faut, c’est que les gardiens de l’État se considèrent comme des frères et comme les membres d’une famille aussi étroitement unie que possible.

936. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Et, enfin, quelle perspective cela nous ouvre sur cette extraordinaire famille des Césars, sur cette famille de déments de la toute-puissance ! […] Toute la famille et mes gens sont à ma table. […] Et qu’est-ce qui n’a pas des Chamouillet dans sa famille ou dans ses connaissances ? […] Elle se réfugie dans le culte des grands ancêtres de la famille. […] Les scènes de famille qui ouvrent la pièce sont du Paul de Kock attendri.

937. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

Hélène, de qui la beauté que vantaient les vieillards phrygiens eux-mêmes, fut la cause de la destruction de leur ville ; Hélène apparaît cachée derrière le seuil d’un temple aux yeux irrités d’Énée, témoin de la ruine de sa patrie et de la chute des grandeurs d’une famille royale qui périt sous le glaive, et d’un empire qui s’évanouit dans les flammes : quel tableau ! […] Son amour pour la belle Catherine d’Atayde, parente d’un favori du roi, amour contrarié par une puissante famille, cause de son premier exil de la cour, origine de ses longs malheurs ; cet amour ardent fidèle et tendre, nous découvre les sources des grâces voluptueuses, de la verve brûlante, et de la mélancolie profonde, qui répandent dans ses vers tantôt la suavité, tantôt le feu qu’on y admire. […] Son auteur languit oublié, sans récompense, sans autre grâce du ministère qu’une somme de cent francs, dont encore on le réduisit à faire annuellement renouveler le mandat, dénué de secours alimentaires, et méconnu de la propre famille du héros, qu’il avait chanté. […] Il nomme éloquemment son ouvrage, où sont inscrites les annales des familles portugaises, les archives de leur héroïsme. […] Sous les seuls rapports qui la rendent légitime : d’un côté, les Grecs ont les armes à la main pour épouvanter les téméraires agresseurs qui dépouillent leurs rivages et profanent leurs hymens ; de l’autre, les Troyens, assiégés dans leur ville, s’efforcent de garantir leurs princes, leurs murs, et leurs familles, des fureurs de la victoire et de la vengeance incendiaire.

938. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

Cette rentrée dans le giron de la grande famille militaire fut assurément la plus forte joie de son retour. […] Il pensait qu’on n’a encore rien inventé de mieux, comme laboratoires de vertus, que la famille et la patrie. […] Serais-tu d’honnête famille ? […] Mazure, archiviste départemental, la biographie succincte des familles du chef-lieu. La famille Laprat, féconde en sénateurs, est « pleine d’incestes ».

939. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

Il descendait effectivement d’une très illustre famille. […] C’est ce qu’ils appellent une « fête de famille ». […] Il ne fut pas repoussé par sa famille, mais sa famille était pauvre. […] Il soigne ses rosiers, il s’amuse avec ses enfants, il se délasse des joies du travail par les joies de la famille. […] Nul n’a su peindre avec plus de charme la douceur du foyer, les joies de la famille, les félicités paisibles de la vie provinciale.

940. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

C’était le chroniqueur de la Flandre française, l’auteur de dix volumes de romans de mœurs, le rédacteur en chef du Musée des Familles, M.  […] Emmanuel Arago, de la famille de tous les Arago possibles ; M.  […] Drouineau s’était subitement retiré en province, dans sa famille. […] Félix Davin, le rédacteur du Musée des Familles, M.  […] Junot a mal fini, comme vous savez, mon cher Monsieur, et n’a pu s’occuper de la position matérielle de sa famille, ni de l’avenir de ses enfants.

941. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

Salammbô, avant de quitter sa maison, s’enlace au génie de sa famille, à la religion même de sa patrie en son symbole le plus antique. […] « Tout ceci, cher Monsieur, est pour maintenir, au milieu des imitations apparentes et des influences plus ou moins directes que vous démêlez très-bien, l’originalité bien native pourtant de nos anciens amis, la veine naturelle et propre à cette famille romantique française qui a et gardera sa physionomie entre toutes les autres écoles. […] Il était grand ami de la nature et des courses pédestres ; il s’était, je crois, pris d’amour, dans l’une de ses courses, pour la fille de quelque garde forestier, et cette liaison, qui avait eu des suites, avait déplu à sa famille bourgeoise, laquelle était restée implacable et l’avait depuis lors renié.

942. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. (Suite et fin.) »

Et encore peut-on dire aujourd’hui qu’Insidieux est entré dans la langue littéraire plutôt qu’il n’est passé dans l’usage courant : c’est qu’il est de sa nature un mot savant, dont le sens, dans toute sa force et sa beauté, n’est bien saisi que des latinistes, et qu’il n’a trouvé dans notre langue aucun mot déjà établi, approchant et de sa famille, pour « lui frayer le chemin. » Toutes ces circonstances propres et comme personnelles à chaque mot sont démêlées à merveille par Vaugelas. […] Ce sont de vieux portraits de famille qui se décrochent, descendent du grenier avec leurs toiles d’araignée et se mettent à parler à tort et à travers. […] Ô Vaugelas, Vaugelas, que tout ce monde-là, sec et rogue, pédant et illettré, voit les choses de bas et n’est en rien de votre famille !

943. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1856 » pp. 121-159

fait le maître de la maison, c’est un costume de comédie… Oui, une personne de ma famille qui, dans une pièce de théâtre, a rempli un rôle de couvent et voulut se faire peindre avec les habits de son rôle… Des mœurs, Messieurs, que vous aimez, des mœurs du xviiie  siècle… Ma famille adorait la comédie. […] Fossé d’Arcosse, un long vieillard osseux, tout en feuilletant des paperasses qui tiennent de l’histoire : « Oui, oui, je vais y arriver, fait-il, je sais, il y a deux branches dans cette famille… et même une particularité curieuse : chacune de ces branches avait 100 000 livres de fortune sous Louis XIV.

944. (1899) Esthétique de la langue française « La métaphore  »

Pupille est dans ce cas : qu’il signifie l’orpheline pourvue d’un tuteur ou la prunelle de l’œil, c’est toujours le latin pupilla, diminutif de pupa, petite fille (pupata, de la même famille, a donné poupée). […] De même il avait constaté avec soin l’incohérence de la nomenclature populaire : « Les mêmes noms empruntés à des similitudes de couleur, à de grossières ressemblances de port ou de forme, à de prétendues propriétés identiques, s’appliquent indifféremment et dans les mêmes lieux à des plantes de familles très éloignées : l’ellébore est l’herbe d’enfer dans l’Aube, mais en Provence l’erbo d’infer, c’est le nénuphar. » (Polybiblion, 1897.) […] « Je regarde ce mot (Progne) comme employé ici pour désigner génériquement une famille de petits oiseaux, analogues à ceux qui sont nommés dans le même vers, et spécialement le rouge-gorge qui y est caractérisé très naïvement par ses propres attributs. » Philomela, xxxiie remarque.

945. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Enfant perdu de Paris, élevé par charité dans une famille d’ouvriers, il est, à quatorze ans, entré comme apprenti dans une maison d’horlogerie. […] L’autre roman est l’histoire de deux sœurs, toutes deux employées dans un atelier de brocheuses, et dont la famille demeure quelque part vers le prolongement de la rue de Sèvres. […] Le vrai peuple de Paris seulement, avec ses enthousiasmes, irréfléchis mais généreux, sa soif de justice, sa charité simple et touchante, sa vaillance à la besogne si rude qu’elle soit, ses vertus de famille solides, malgré bien des irrégularités d’état civil et jusqu’en ces irrégularités, nous l’avez-vous jamais montré ?

946. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Loin de nous ces sentiments qui ne sont pas de la famille des nôtres ! […] Toute une honnête famille y est comme en proie aux entreprises de Tartufe. […] Tel est déjà Dancourt, qui débute en 1685, Florent Carton Dancourt, comédien et poète, — et père de famille aussi. […] Cet enfant de famille, « auquel M.  […] Tous, tant que nous sommes, l’hérédité, l’éducation, les traditions de famille, les exemples, les leçons de nos maîtres nous imprègnent plus ou moins profondément de l’esprit du passé.

947. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Que deviennent les relations de famille, dans les données modernes de la société, entre les personnes de ces familles qui sont dans la gêne et celles qui sont dans l’opulence ? […] C’est le problème que le veuvage pose devant la mère de famille. […] Il considérait le dévouement à la famille, à la patrie, aux causes justes, comme l’unique raison d’apprécier la vie. […] La tradition de la famille veut que l’armée soit le bibelot favori du roi de Prusse. […] Cette épigramme de famille est-elle juste ?

948. (1923) Paul Valéry

Mais l’œuvre une fois née, une fois grandie, une fois imitée, une fois critiquée, peut être classée dans une série, être pensée dans un ordre littéraire, dans une famille, avec des ascendants et des descendants. […] La figure de ce monde fait partie d’une famille de figures dont nous possédons sans le savoir tous les éléments de groupe infini. C’est le secret des inventeurs. » Le secret aussi de l’invention qui nous fait inventer nous-mêmes pour nous-mêmes et qui tire de cette famille de figures la figure que nous sommes. […] Le Valéry mathématicien et le Valéry métaphysicien sont des Idées de cette famille ; le Valéry artiste est le Valéry sorti. […] Là où la pente de l’intelligence nous mène à penser substance, il appartient à la famille de ceux qui pensent relation.

949. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

En décrivant un intérieur, on raconte souvent la vie privée d’un individu ou d’une famille. […] Mais l’accusation doit venir après les fautes, voyons donc celles-ci ; et puisque Hugo passe pour un grand poète, je le comparerai à quelques autres grands poètes, afin qu’on voie jusqu’à quel point il est de la famille. […] Cette prétendue famille romantique rappelle les bourgeois enrichis qui montrent chez eux des portraits de chevaliers encuirassés et de grands seigneurs emperruqués, et disent : ce furent mes pères. […] Et quant à manquer de tradition, j’avoue que prétendre que le réalisme n’a pas d’ancêtres est aussi vrai que de demander à un Montmorency s’il est de bonne famille. […] « Il ne m’a pas fallu, dit-il, imaginer de roman pour peindre des familles heureuses.

950. (1802) Études sur Molière pp. -355

Les deux vers espagnols et les suivants n’ont-ils pas un air de famille ? […] Secondement, est-ce lorsqu’un exploit jette une famille dans la plus grande désolation, qu’une soubrette, attachée à ses maîtres, doit plaisanter avec l’huissier qui le signifie ? […] peut-il convenir à la femme respectable qui vit dans le sein d’une famille honnête, et qui parle à un mari plus que dévot ? […] La confession si comique de Scapin est imitée de Pantalon père de famille, canevas italien. […] Molière nous a sauvé l’exemple d’un enfant de famille qui vole un étui d’or.

951. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXVI » pp. 147-152

Il est de la suite de Joseph de Maistre, de la famille des esprits élevés, mais arrogants !

952. (1874) Premiers lundis. Tome II « La Comtesse Merlin. Souvenirs d’un créole. »

« Elle parlait pourtant assez bien espagnol, nous dit l’auteur du récit, mais elle n’en prononça pas un mot.Il semble que dans les grandes douleurs, on revient à la langue naturelle, comme on se réfugie dans le sein d’un ami. » L’arrivée de la jeune Mercedès à Cadix, puis à Madrid où elle retrouve sa mère, sa famille ; l’état de la société peu avant l’invasion des Français ; les accidents gracieux qui formaient de légers orages ou des intérêts passagers dans cette existence de jeune fille, puis l’invasion de Murat, la fuite de Madrid, le retour, la cour de Joseph, et le mariage ; tels sont les événements compris dans ces deux premiers volumes de Souvenirs.

953. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre III. De la comédie grecque » pp. 113-119

Ces portraits des hommes vivants, ces épigrammes sur les faits contemporains, sont des plaisanteries de famille et des succès d’un jour, qui doivent ennuyer les nations et les siècles ; le mérite de tels ouvrages peut disparaître même d’une année à l’autre.

954. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — K — Karr, Alphonse (1808-1890) »

. — La Famille Alain (1848). — Clovis Gosselin (1851). — Les Fées de la mer (1851). — Contes et nouvelles (1852). — Midi à quatorze heures (1852). — Pour ne pas être treize (1852). — Une vérité par semaine (1852). — Agathe et Cécile (1853). — Devant les tisons (1853). — Les Femmes (1853). — Nouvelles Guêpes (1853-1855). — Une poignée de vérités (1853). — Proverbes (1853). — Soirées de Sainte-Adresse (1853). — Histoire d’un pion (1854). — Un homme fort en théorie (1854). — Dictionnaire du pêcheur (1855). — La Main du diable (1855). — La Pénélope normande (1855). — Les Animaux nuisibles (1856). — Histoires normandes (1856). — Lettres de mon jardin (1856). — Promenades hors de mon jardin (1856). — Rose et Jean (1857). — Encore les femmes (1858). — Menus propos (1859). — Roses noires et blanches (1859). — Sous les orangers (1859). — En fumant (1861). — Les Pleurs (1861)

955. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VI » pp. 50-55

Ces mœurs étaient antipathiques avec celles des familles de Vivonne et d’Angennes, et leur contraste accroissait la considération qui s’attachait à l’hôtel de Rambouillet.

956. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VII »

Cependant, chacune des quatre régions frontières ayant choisi de penser dans la langue du peuple voisin, peut-être resterait-il vers le centre, aux environs de Guéret et de Châteauroux, quelques familles farouches où se conserveraient, à l’état de patois, les mots les plus usuels de Victor Hugo.

957. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Louis-Michel Vanloo » pp. 191-195

L’air de famille est on ne peut pas mieux conservé dans les trois têtes.

958. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 22, quelques remarques sur la poësie pastorale et sur les bergers des églogues » pp. 171-178

Ils ne ressemblent en rien aux habitans de nos campagnes et à nos bergers d’aujourd’hui : malheureux païsans, occupez uniquement à se procurer par les travaux penibles d’une vie laborieuse, de quoi subvenir aux besoins les plus pressans d’une famille toujours indigente ?

959. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Naissance de Poquelin ; sa famille ; son éducation. […] Elle joue devant la famille royale avec succès. […] Extinction de la famille Poquelin en 1780. […] Sa mère, Marie Cressé, appartenait à une famille qui exerçait depuis longtemps à Paris la profession de tapissier. […] Il crut que son départ était un prétexte suffisant pour ne pas accomplir les promesses qu’il avait faites à la famille de mademoiselle Hamilton.

960. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

— Ephrem a-t-il de la famille ? […] Sa femme était un être doux et obscur ; il l’avait prise dans une famille du voisinage, par ordre de son père qui l’avait choisie pour lui ; on la nommait Anna Pavlowna. […] Fédia, fit-elle, dès qu’elle aperçut Théodore, tu n’as pas vu ma famille hier soir ; admire-la maintenant. […] La famille se rend à l’invitation ; tout est en joie ; pendant le dîner, Lemm tira de la poche de son frac, dans laquelle il glissait à chaque instant la main, un petit rouleau de papier de musique, et, les lèvres pincées, le plaça en silence sur le piano. […] Son premier souci est de se faire des partisans dans la famille Kalitine.

961. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

C’est M. le duc d’Hérouville, grand écuyer de France, représentant une des plus grandes familles du royaume, mais n’ayant guère de ressources pécuniaires. […] Il n’est pas seul de sa famille, et toute une création moderne en remontant à Obermann et au chaste héros de Volupté, le reconnaît pour son parent. […] Après les premiers embrassements de famille et quelques menus attendrissements, le satirique revient à lui et tourne ses regards ironiques sur la cité natale. […] Janin tient la plume du critique au Journal des Débats, il a mêlé le plus possible des sujets étrangers au cadre qui lui était tracé ; il n’a pas même craint de faire intervenir lui-même et sa famille dans ses articles. […] Toute sa famille littéraire, le passé et le présent, se trouva enveloppée un beau jour dans la même défaite ; il arriva que le public ne voulut plus qu’on lui en parlât, et alors, chose curieuse, on vit le contraire de ce qui arrive dans les batailles.

962. (1903) Propos de théâtre. Première série

Ce n’est pas simple préjugé de famille de sa part. […] Il convient de lui montrer la famille, et la famille seule, comme son vrai domaine, son vrai empire, et, simplement, comme sa vraie place. […] La douce Bérénice n’est pas du tout de leur famille, oh ! […] Il a fait entrer dans son dessein poétique : Dieu, la famille, et l’art grec. […] Des plus saintes familles Votre fils et sa sœur vous amènent les filles.

963. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

pour soutenir la famille, pour contenir la société, pour fournir à tout ce beau monde la rigoureuse tenue que vous lui voyez, il y a une armature en métal qui est faite de son argent. […] C’est seulement en ces circonstances-là, et pour quelques instants, que l’on peut, parfois, apercevoir dans le cœur de la société, au centre des familles ou entre deux parties d’un ménage, leur armature à nu, le lien d’argent. […] Toutes communications, même morales, avec sa famille, ses amis, ses répondants, ceux qui pourraient se constituer ses défenseurs, lui sont impitoyablement fermées. […] Elle eut cette chance de n’avoir été contrariée ni dirigée par une famille qui comprît que l’on ne recommence pas une œuvre, si glorieuse soit-elle, et qu’il importe que l’œuvre appartienne à qui la crée. […] Leur désolation et leur cruauté ne furent jamais égalées et paraîtront, à quelques-uns, excessives et pas toujours justifiées… Elles sont nécessaires, pourtant, car le réconfort est certain à retrouver le lait, le sang pur, le soleil, les moissons, les arbres de la famille Froment, et ce domaine de Chantebled, verdoyant, jaunissant, repris sur la jachère et sur le désert, toujours accru, humanité d’épis, rayonnement d’étoiles qui s’uniraient pour jaillir en sources… Là, la mort hideuse peut frapper, elle peut enlever les plus beaux, les plus chers de la famille, un fils, une fille… Qu’importe !

964. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Dans la conception ancienne, l’État était comme un père de famille revêtu d’une autorité formidable, juge certain de la moralité des actes de ses enfants et châtiant selon leurs démérites ; dans la conception des Encyclopédistes, l’État est un père de famille, dépositaire de la justice et de la morale et chargé surtout de l’enseigner à ses enfants, et n’ayant le droit de les punir qu’après avoir fait tout son devoir d’éducateur. Mais il est toujours père de famille. […] Des enfants d’une même famille, il n’est pas bon, je dis pour la famille tout entière, qu’il y en ait un, aussi intelligent, aussi bien doué que les autres qui soit à l’étroit, qui soit confiné et maintenu dans une vie pénible, difficile et un peu besogneuse, qui soit forcé de s’imposer autant de sacrifices que les autres et par conséquent de plus grands puisqu’il est plus petit et qui s’y épuise ou au moins s’y fatigue, et qui contribue ainsi moins qu’il ne pourrait le faire à l’œuvre commune. […] L’amour rencontrant un obstacle dans l’institution de la famille, dans l’institution du mariage, dans un devoir civique ou patriotique, voilà ce qui rend intéressant les drames, les tragédies ou même les comédies de l’amour. […] C’est cette frêle et triste digue qui arrête la descente excessive du salaire et qui permet encore à la famille ouvrière de vivre à peu près.

965. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

Ce soir, dîner chez Daudet, où sont réunies les deux familles des fiancés. […] Il nous le peint comme un esprit de la même famille que le sien, comme un mystique, mais avec une touche mélancolieuse, venant d’une santé plus frêle, d’une nature plus délicate. […] Un logis tout plein d’un méli-mélo d’objets disparates, de vieux portraits de famille, de meubles Empire, de kakemonos japonais, d’eaux-fortes de Whistler. […] Là-dessus, entre la comtesse Greffulhe, et la conversation va à la femme du temps passé, et Montesquiou en parle avec le tact et la grâce d’un descendant d’une vraie vieille famille, rappelant les bandeaux de cheveux bravement gris de sa grand’mère, où des fleurs de sureau s’arrangeaient si bien avec sa vieillesse. […] Il aurait aussi l’ambition de faire cette petite pièce très nature, de montrer son monde au milieu d’anguilles d’argent frétillantes, et tout grelottant de fièvre, comme la famille qui lui sert de modèle dans son souvenir.

966. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Nodier y connut beaucoup Benjamin Constant, qui avait à Dôle une partie de sa famille : leurs esprits souples et brillants, leurs sensibilités promptes et à demi brisées devaient du premier coup s’enlacer et se convenir. […] En somme, il m’est évident que Nodier se trouve originellement en France de cette famille poétique d’Hoffmann et des autres, et que s’il répond si vite sur ce ton au moindre appel, c’est qu’il a l’accent en lui. […] Un voyage en Suisse qu’ils firent tous deux ensemble et en famille, vers 1825, acheva et fleurit le lien. […] Il s’en délasse à moins de frais, avec une plus vraie douceur, en famille, les soirs, en cet Arsenal rajeunissant, où tous ceux qui y reviennent après des années retrouvent un passé encore présent, un frais sentiment d’eux-mêmes, et des souvenirs qui semblent à peine des regrets, dans une atmosphère de poésie, de grâce et d’indulgence.

967. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre premier. Les caractères généraux et les idées générales. » pp. 249-295

. — Continuez et suivez les classifications de l’histoire naturelle de l’espèce au genre, puis à la famille, puis à l’ordre, jusqu’à l’embranchement et au règne. […] « Un membre de ma propre famille, dit M.  […] Il a fallu brûler le diamant pour savoir qu’il est du carbone ; et c’est depuis cent ans seulement que la chimie instituée a pu classer les corps bruts. — Grâce à ces procédés, on a pu, dans chaque département de la nature, former les êtres en classes de plus en plus naturelles, ordonner comme une armée, en compagnies, en bataillons, en régiments, en divisions, l’énorme multitude des individus, toutes les formes animales, toutes les formes végétales, les cent vingt mille espèces de plantes, les deux cent soixante mille espèces d’animaux, et, dans la plupart des cas, démêler le type réel et constant qui fait chaque espèce, chaque genre, chaque famille, chaque ordre, chaque embranchement. — On n’y a point toujours réussi ; plusieurs de nos démarcations demeurent artificielles, et ne sont que commodes ; d’autres, provisoires, attendent des recherches ultérieures82 pour devenir définitives. En minéralogie notamment, il n’y a pas encore de classification véritable. — Mais pour la plupart des espèces et des genres d’animaux et de plantes, pour les familles végétales de Jussieu, pour les ordres et pour les trois embranchements supérieurs de Cuvier, l’idée générale acquise correspond à une chose effectivement générale, c’est-à-dire à un groupe de caractères qui s’entraînent ou tendent à s’entraîner l’un l’autre, quels que soient les individus et les circonstances dans lesquelles l’un d’eux est donné.

968. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIVe entretien. Cicéron (3e partie) » pp. 257-336

« À ces ouvrages ajoutons six livres de la République, écrits à l’époque à laquelle je tenais les rênes du gouvernement de l’État ; question immense, intimement liée à la philosophie et largement traitée par Platon, Aristote, Théophraste et toute la famille des péripatéticiens. […] Platon n’avait été qu’un rêveur radical fondant les lois politiques sur des chimères au lieu de les fonder sur des instincts ; il prêchait un communisme destructeur de tout individualisme, de toute propriété, de tout travail rémunéré par lui-même, de toute hérédité, de toute famille, et par conséquent de toute société permanente. […] Manilius, je n’eus rien de plus empressé que de me rendre près du roi Masinissa, lié à notre famille par une étroite et bien légitime amitié. […] C’est ici que nous sommes nés d’une très ancienne famille ; ici sont nos sacrifices, nos parents, de nombreux monuments de nos aïeux.

969. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

Huysmans me contait, qu’un Hollandais d’une maison de commerce de Hambourg, épris de naturalisme, et combattant pour nous dans les journaux de là-bas — et notez un homme qui ne connaissait pas Robert Caze — lui avait écrit, qu’ayant appris que Robert Caze était très malade, et que sachant d’autre part, qu’il n’était pas dans une position fortunée, il le priait de s’aboucher avec quelqu’un de la famille, de lui demander quelle somme pouvait lui être nécessaire, s’engageant à envoyer aussitôt sur Paris un chèque de la somme demandée. […] Samedi 17 avril À moi qui, depuis vingt ans, crie tout haut que, si la famille Rothschild n’est pas habillée en jaune, nous serons, nous chrétiens, très prochainement domestiques, ilotisés, réduits en servitude, le livre de Drumont m’a causé une certaine épouvante, par la statistique et le dénombrement des forces occultes de la juiverie. […] » Jeudi 28 octobre Porel raconte, ce soir, chez Daudet, que le beau-père de sa femme qui avait gagné près de quatre millions, en trente ans, à fabriquer des uniformes pour les armées du Grand Empereur, disait à ceux qui s’étonnaient, qu’il ne sût pas écrire : « On trouve toujours un imbécile qui sait lire et écrire. » Il affirme avoir gagné 75 000 francs, avec la reprise du Fils de famille, et perdu 80 000, avec Le Songe d’une nuit d’été. […] » Et il ajoute : « Au fond, je sais aussi bien qu’un autre, comment on gagne de l’argent au théâtre… et si ça ne va pas, ce que je vais jouer, je me rejetterai sur un Fils de famille. » Samedi 13 novembre C’est bien curieux les variations du jeu au théâtre.

970. (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320

VII Mais vous approchez des Alpes ; les neiges violettes de leurs cimes dentelées se découpent le soir sur le firmament, profond comme une mer ; l’étoile s’y laisse entrevoir au crépuscule comme une voile émergeant sur l’océan de l’espace infini ; les grandes ombres glissent de pente en pente sur les flancs des rochers noircis de sapins ; des chaumières, isolées et suspendues à des promontoires comme des nids d’aigles, fument du foyer de famille du soir, et leur fumée bleue se fond en spirales légères dans l’éther ; le lac limpide, dont l’ombre ternit déjà la moitié, réfléchit dans l’autre moitié les neiges renversées et le soleil couchant dans son miroir ; quelques voiles glissent sur sa surface, les barques sont chargées de branchages coupés de châtaigniers, dont les feuilles trempent pour la dernière fois dans l’onde ; on n’entend que les coups cadencés des rames qui rapprochent le batelier du petit cap où la femme et les enfants du pêcheur l’attendent au seuil de sa maison ; ses filets y sèchent sur la grève ; un air de flûte, un mugissement de génisse dans les prés, interrompent par moments le silence de la vallée ; le crépuscule s’éteint, la barque touche au rivage, les feux brillent çà et là à travers les vitraux des chaumières ; on n’entend plus que le clapotement alternatif des flots endormis du lac, et de temps en temps le retentissement sourd d’une avalanche de neige dont la fumée blanche rejaillit au-dessus des sapins ; des milliers d’étoiles, maintenant visibles, flottent comme des fleurs aquatiques de nénuphars bleus sur les lames ; le firmament semble ouvrir tous ses yeux pour admirer ce bassin de montagnes ; l’âme quitte la terre, elle se sent à la hauteur et à la proportion de l’infini ; elle ose s’approcher de son Créateur, presque visible dans cette transparence du firmament nocturne ; elle pense à ceux qu’elle a connus, aimés, perdus ici-bas, et qu’elle espère, avec la certitude de l’amour, rejoindre bientôt dans la vallée éternelle : elle s’émeut, elle s’attriste, elle se console, elle se réjouit ; elle croit parce qu’elle voit ; elle prie, elle adore, elle se fond comme la fumée bleue des chalets, comme la poussière de la cascade, comme le bruissement du sable sous le flot, comme la lueur de ces étoiles dans l’éther ; elle participe à la divinité du spectacle. […] Nous trouverions partout que c’est l’émotion qui est la mesure de la poésie dans l’homme ; que l’amour est plus poétique que l’indifférence ; que la douleur est plus poétique que le bonheur ; que la piété est plus poétique que l’athéisme ; que la vérité est plus poétique que le mensonge ; et qu’enfin la vertu, soit que vous la considériez dans l’homme public qui se dévoue à sa patrie, soit que vous la considériez dans l’homme privé qui se dévoue à sa famille, soit que vous la considériez dans l’humble femme qui se fait servante des hospices du pauvre et qui se dévoue à Dieu dans l’être souffrant, vous trouveriez partout, disons-nous, que la vertu est plus poétique que l’égoïsme ou le vice, parce que la vertu est au fond la plus forte comme la plus divine des émotions. […] Il n’existe en aucune langue un tableau plus grandiose que celui de la ruine du parti vaincu et du massacre de la famille royale. […] Les filles des rois guerriers ont le droit de choisir leurs époux parmi les prétendants des familles royales, convoqués pour cette cérémonie à la cour du père.

971. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre I : Variations des espèces à l’état domestique »

., revenant avec intermittence chez plusieurs membres de la même famille. […] Le Pigeon-Paon (Fantail, C. laticauda) a trente et même quarante plumes à la queue, au lieu de douze ou quatorze, nombre normal dans tous les membres de la grande famille des Pigeons ; et ces plumes se tiennent si étalées et si redressées que, dans les bonnes races, la tête et la queue se rejoignent ; mais la glande oléifère est complétement avortée. […] On chercherait vainement dans toute la famille des Colombins un bec semblable à celui du Messager anglais, du Culbutant à courte face ou du Barbe ; des plumes retroussées comme celles du Jacobin ; un jabot pareil à celui du Pigeon Grosse-Gorge ; des plumes caudales comparables à celles du Pigeon-Paon. […] Ces divers signes ne se retrouvent jamais tous ensemble chez aucune autre espèce sauvage de la famille : tandis que chez chacune des espèces domestiques, même en ne considérant que des oiseaux de races bien pures, toutes ces marques, jusqu’au bord blanc des plumes caudales externes, réapparaissent quelquefois parfaitement développées.

972. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

Boulanger a donné une Sainte Famille, détestable ; Les Bergers de Virgile, médiocres ; Des Baigneuses, un peu meilleures que des Duval Lecamus et des Maurin, et un Portrait d’homme qui est d’une bonne pâte. […] Ces dessins, dont les uns représentent la grande lutte entre Arminius et l’invasion romaine, d’autres, les jeux sérieux et toujours militaires de la Paix, ont un noble air de famille avec les bonnes compostions de Pierre de Cornélius. — Le dessin est curieux, savant, et visant un peu au néo-Michel-Angelisme. — Tous les mouvements sont heureusement trouvés — et accusent un esprit sincèrement amateur de la forme, si ce n’est amoureux. — Ces dessins nous ont attiré parce qu’ils sont beaux, nous plaisent parce qu’ils sont beaux ; — mais au total, devant un si beau déploiement des forces de l’esprit, nous regrettons toujours, et nous réclamons à grands cris l’originalité. […] Richardot a peint une jeune dame vêtue d’une robe noire et verte, — coiffée avec une afféterie de keepsake. — Elle a un certain air de famille avec les saintes de Zurbaran, et se promène gravement derrière un grand mur d’un assez bon effet. […] Garraud avait fait autrefois une assez belle bacchante dont on a gardé le souvenir — c’était de la chair — son groupe de la première Famille humaine contient certainement des morceaux d’une exécution très-remarquable ; mais l’ensemble en est désagréable et rustique, surtout par devant. — La tête d’Adam, quoiqu’elle ressemble à celle de Jupiter olympien, est affreuse. — Le petit Caïn est le mieux réussi.

973. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres de François Arago. Tome I, 1854. » pp. 1-18

Honneur donc et respect à ceux qui à certains jours, ont prouvé qu’à quelques égards et à quelque degré ils étaient, eux aussi, de cette austère et souveraine famille d’inventeurs ! […] François Arago, né le 26 février 1786 dans la commune d’Estagel en Roussillon, d’une famille où le type méridional est expressivement marqué, suivit dans ses premières années le collège de la ville de Perpignan, où son père avait la place de trésorier de la monnaie.

974. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sylvain Bailly. — I. » pp. 343-360

Sylvain Bailly descendait d’une famille d’artistes et de peintres, originaire du Berry, et où l’on était de père en fils garde des tableaux du roi, au Louvre ; lui-même il eut ce titre, qui se joignait à ceux de membre de trois académies. […] Né en septembre 1736, aux galeries du Louvre, vers le cul-de-sac du Doyenné, l’enfant croissait à son gré et fut laissé à ses bons instincts naturels : « La douceur aimable et la touchante docilité de son caractère, nous dit Lémontey, en firent l’idole de sa famille ; elle ne put se résoudre à se séparer de lui, ni à chagriner son enfance par de pénibles études.

975. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. (Tome XII) » pp. 157-172

Je n’ai pas besoin de ma famille ; je n’ai point de famille, si elle n’est française !

976. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Tallemant et Bussy ou le médisant bourgeois et le médisant de qualité » pp. 172-188

Pour se mettre en pleine liberté, il se maria avec une cousine germaine, une Rambouillet : la mère de Tallemant était elle-même une Rambouillet, de la famille de finance qui n’avait rien de commun avec les nobles Rambouillet d’Angennes, mais qui, avec des écus, avait aussi de l’esprit en patrimoine. […] Il y avait peut-être entre eux des zizanies de famille, et sans doute aussi des antipathies de goût ; Tallemant devait narguer les puristes.

977. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — I » pp. 1-17

Né sous le beau ciel du Midi, d’une ancienne famille noble et pauvre, Maurice de Guérin, rêveur dès l’enfance, fut tourné de bonne heure vers les idées religieuses et inclina, sans effort, à la pensée de l’état ecclésiastique. […] C’est au sortir de là, après avoir hésité quelque temps, après être retourné dans sa famille, y avoir revu ses sœurs, et les amies de ses sœurs, que, troublé, sensible et même, on le devine, secrètement blessé, il alla chercher à La Chênaie du repos, un oubli, plus encore qu’il n’y apportait une vocation religieuse, bien traversée déjà et bien incertaine.

978. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance diplomatique du comte Joseph de Maistre, recueillie et publiée par M. Albert Blanc » pp. 67-83

Suivent des vivat pour tous les princes de la famille des Bourbons, pour tous ces rois légitimes plus ou moins dépossédés, et pour le roi de Sardaigne aussi. […] — Sur la famille de Napoléon (octobre 1816) : Sa personne seule a disparu, mais son esprit demeure.

979. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourgogne, par M. Michelet »

Ce charmant homme, au fond, est de la famille de Montaigne et même de Rabelais éducateur, en cela du moins. […] Les Lucain et leurs pareils de la même famille sont enflés, ampoulés, et ce faste, cette boursouflure toute en dehors, est compatible avec bien du vide au dedans ; le creux est en raison de l’enflure.

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