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1264. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Sahara algérien et le Grand Désert »

Et de cette façon elle a prouvé qu’elle n’avait pas uniquement cette impétuosité de bravoure qui est son lieu commun, à elle !

1265. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte du Verger de Saint-Thomas »

Lorsque à Rome les Horaces se battaient contre les Curiaces, ils se battaient pour la patrie ; ce n’était là nullement un duel à la façon du duel au Moyen-Âge, où la personnalité humaine s’était agrandie et accomplie sous l’influence de ce christianisme qui a rejeté au creuset et refondu le monde déformé et usé par les siècles.

1266. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Sévigné » pp. 243-257

Ils se prennent à la magie de cette espièglerie française qui les enivre de plaisir, et, quand ils sont enivrés, leur fait écrire des phrases idolâtres, que l’auteur des Lettres satiriques appellerait des sottises s’il les trouvait sous une autre plume que la sienne, mais qui n’y seraient pas, du reste, de cette façon-là !

1267. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes et la société au temps d’Auguste » pp. 293-307

C’est la divination de Shakespeare, — de l’ignorant et sublime Shakespeare, qui, avec deux ou trois phrases de Plutarque, refaisait un César, un Brutus, un Coriolan, plus vrais, plus vivants, plus Romains que ceux-là qui sont sortis des plumes romaines… Or, c’est peut-être un peu fat que de croire qu’en regardant devant soi et en tournant sa plume d’une certaine façon on peut faire comme Shakespeare ?

1268. (1880) Goethe et Diderot « Note : entretiens de Goethe et d’Eckermann Traduits par M. J.-N. Charles »

.), c’est son indépendance des façons de voir de son temps…  » Le jugement sur M. 

1269. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IV. M. Henri Martin. Histoire de France » pp. 97-110

Michelet avait bien entrepris à sa façon une Histoire de France, mais c’était moins une histoire que de brillantes échappées sur l’histoire, et pour bien comprendre les unes, il fallait déjà savoir l’autre.

1270. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

Il est aussi, à sa façon, une forte étude intellectuelle d’un esprit qui, comme les grands palais, quand on les visite, a toujours quelque curieux appartement qu’on oublie.

1271. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gobineau » pp. 67-82

Ce sont des historiens non plus de derrière les faits, mais du fond des faits ; des historiens qui osent faire penser et écrire l’Histoire par ceux mêmes qui l’ont faite ; qui, par une merveilleuse intuition rétrospective, la prennent à la source humaine dont elle est sortie, — dans la conscience révélée de ceux qui l’ont créée ; qui se mettent enfin, sans façon, sur les épaules, la tête de Sylla ou de Richard III, et parlent par leur bouche comme ils auraient parlé eux-mêmes, s’ils avaient voulu se faire comprendre et expliquer leurs actes à la Postérité… Ah !

1272. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Michelet » pp. 259-274

a vibré, en ces biographies, à l’unisson des âmes, chrétiennes aussi, de ces soldats qui n’eurent de religion que l’amour de la patrie et du devoir, et qui n’en furent pas moins, à leur façon, des âmes chrétiennes !

1273. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « II. Jean Reynaud »

Au moins, pour expliquer de cette façon le problème surnaturel de l’homme et de sa destinée, pour revenir en plein dix-neuvième siècle, — après les travaux philosophiques de Hegel et de Schelling, — à ce risible système de la métempsychose, digne tout au plus d’inspirer une chanson au marquis de Boufflers ou à Béranger qui l’a faite, fallait-il se sentir une force d’induction et de déduction irrésistibles ; fallait-il que la grandeur des facultés philosophiques sauvât la misère du point de vue que l’on ne craignait pas de relever.

1274. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXI. Philosophie positive »

Tout cela, depuis des temps infinis, jonche, de la plus triste façon, le champ de la spéculation humaine !

1275. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXI. Sainte Térèse »

Quel critique enfin a signalé au public, d’une façon quelconque, l’existence d’une traduction qui met à sa portée une œuvre littéraire, comptée au premier rang dans la littérature espagnole, et qui de plus lui fait connaître une de ces prodigieuses individualités, comme on dit maintenant, d’autant plus curieuse qu’elle est inexplicable à la sagacité purement humaine de l’Histoire, mais dont, pour cette raison peut-être, l’Histoire aime peu à s’occuper.

1276. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Agrippa d’Aubigné »

— Et aussi à cet endroit, où il dit des femmes qui déguisent leur envie : D’un propos contrefait tout autre que le cueur, Cachent pour t’affiner la cause qui les meine, En la même façon que la fine Clymenne Qui du beau Francion disoit mal à sa sœur.

1277. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Édouard Gourdon et Antoine Gandon » pp. 79-94

Prenez-le comme il est là, assis sur ce banc, qui est probablement le banc de pierre du corps de garde, son képi posé près de lui avec ses deux simples contre-épaulettes, sa large poitrine, qui n’a pour toute décoration que son pauvre cœur intrépide, et son sabre, entre ses deux jambes écartées, sur lequel il s’appuie comme sur un ami sans avoir besoin de le regarder : il est, en vérité, à sa façon, aussi simple que M. de Turenne, ce soldat d’hier mort aujourd’hui tout entier, mais dans l’ombre du drapeau, qui vaut presque la gloire !

1278. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Xavier Aubryet et Albéric Second » pp. 255-270

À travers cette odeur de Paris, comme dirait Veuillot, qui s’exhale trop de son livre, est aussi le parfum de son esprit à lui-même, et ce parfum est aussi fort à sa façon que l’odeur de Paris à la sienne.

1279. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Arsène Houssaye » pp. 271-286

Et pourtant cette magnifique variété de Lovelace est battue par la Messaline blonde, qui se retire du jeu avant qu’il ait gagné la partie, ce qui est pour les femmes la seule façon de la gagner ; car, pour elles, rester au jeu, c’est la perdre toujours.

1280. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Edmond About » pp. 91-105

Depuis ce début sans façon, depuis ce petit livre dont l’auteur se moquait en ayant l’air de dire : « Allez !

1281. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Arthur de Gravillon »

Il a été humouriste à sa façon.

1282. (1868) Curiosités esthétiques « VIII. Quelques caricaturistes étrangers » pp. 421-436

Ils ont réussi à être de glace dans leur enfantillage affecté, et ils dessinent d’une façon encore plus insuffisante.

1283. (1927) André Gide pp. 8-126

Osera-t-on insinuer qu’en pareil cas la bonté divine ne se manifeste que d’une façon relative, par des pis-aller, et que l’on comprend au moins aussi bien le Saunderson de Cheselden et de Diderot disant au révérend Holmes : « Voyez moi bien, Monsieur Holmes, je n’ai point d’yeux. […] Quant à l’idée de la beauté qu’aurait le monde sans le mal et sans le péché, ce n’est pas une idée absolument fausse, mais à condition de ne pas l’interpréter non plus d’une façon trop stricte. […] Ce cardinal ne pratiquait en aucune façon le détachement des biens de la terre. […] , s’éprend de Laura (d’une façon platonique, il est vrai), mais ensuite, et sans platonisme, d’une jeune fille nommée Sarah Vedel, passe brillamment son bachot, lutte victorieusement avec l’ange, c’est-à-dire qu’il se dérobe à la discipline traditionnaliste ; il entre comme rédacteur dans un journal et semble destiné à un brillant avenir.

1284. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

Hier soir nous avons eu le baptême d’une poupée, un joli petit tableau, dont un peintre de scènes familières, à la façon de Knaus, aurait fait une drolatique et fraîche procession. […] La princesse a beaucoup de ces gentilles attentions, de ces petites façons de vous dire qu’elle pense à vous. […] Il s’invite sans façon à déjeuner chez nous pour le lendemain, cause de notre pièce, des rôles non distribués, du péril de tomber dans le babouin, si nous n’avons pas Mme Plessy, etc., etc. […] Point d’esprit, point de trait, mais un tour cherché, une façon de vieil acteur qui prend ses temps, avec un fond d’impertinence de causeur gâté, un mépris affecté de tout ce qui est illusion, pudeur, convenance sociale.

1285. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Je me borne donc à dire qu’en le notant on l’exagère, et qu’assurément ni Louis XIV n’avait la cruauté de Pyrrhus, ni Mlle de La Vallière ou Mme de Montespan, nous pouvons en être bien sûrs, les façons de parler d’Andromaque. […] Poétique, elle ne l’est pas sans doute à la façon d’une élégie de Lamartine, ou d’une Ode d’Hugo ! […] Non, sans doute ; et je me contente de le noter en passant ; mais cette remarque même en appelle deux autres : l’une, relative à la façon dont les contemporains de Racine ont apprécié son génie ; et l’autre, à sa retraite et à sa conversion. […] Cela consiste à diviser, à répartir, à distribuer inégalement entre plusieurs personnages la somme des ridicules qui sont ceux de leur âge, ou de leur condition, ou d’une façon de penser commune, et à faire de la satire de cette façon de penser, de cette condition, ou de cet âge, l’objet principal de la comédie. […] C’est qu’en même temps qu’elle était une façon de parler, la préciosité était aussi, était surtout une façon de sentir.

1286. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

Peut-être désirerait-on seulement que MM. de Goncourt nous éclairassent par quelques traits sur le compte de ces deux maîtres de la sagesse moderne, Reid et Dugald-Stewart, en qui une ignorance commune à bon nombre d’esprits n’avait voulu voir jusqu’à eux que d’honnêtes façons d’empiriques. […] Bourget a pensé d’une façon précise. […] Leurs façons de parler sont étrangères à notre monde. […] C’est l’amour précieux, l’amour à la façon de Mlle de Scudéry, qui baptisait, elle aussi, ses romans de noms romains ou grecs. […] Thierry Les Aventures d’une âme en peine, Le Capitaine sans façon, surtout Marfa et La Tresse blonde, d’où date son succès.

1287. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

Arrive, en effet, un second domino, auquel celui qui n’avait jamais été au bal pousse le coude d’une certaine façon. […] — Mon Dieu, mesdames, que je suis donc désolé. — Mon fidèle Joseph, à qui j’ai l’habitude de confier toutes mes clés, n’est pas rentré ce soir, de façon que je n’ai pu ouvrir mon secrétaire… Si vous voulez, cependant, nous allons faire un tour dans la salle… nous rencontrerons peut-être la fidèle Justine avec le fidèle Joseph. […] B… emploie le même moyen en sens inverse. — Il bourre son poêle de telle façon que sa salle à manger est transformée en piscine pour les maladies de peau. […] Nul ne le sait, lui seul le connaît ; mais, comme dit la chanson : « C’est son secret, son bonheur. » Tout dernièrement… . il s’éprit d’une actrice, la même qui est une manufacture de bons mots, concetti, paradoxes et façons de dire, qui lui ont assuré une réputation d’esprit de coulisse incontestable. […] Les admirations vivement senties entraînent quelquefois les esprits les mieux doués et les talents les plus individuels à l’imitation des œuvres qui répondent plus particulièrement à leurs sympathies : mais dans ces cas, la copie devient alors une façon de glorifier le modèle.

1288. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

On leur prescrivoit leur maniere de vivre & de se loger, pour qu’ils n’osassent plus à l’avenir se mesurer avec les princes dans la maniere d’exister, & le disputer aux rois mêmes, dans la façon de se faire servir. […] vous ne verriez par-tout, me répondit-on, que des effets de l’astuce, qui modifiée de mille façons différentes, a pris toutes sortes de formes. […] On devint bonhomme à ce repas sans façon, parlant comme nos bons peres, & buvant bonnement comme eux. […] Il adressa l’an dernier une ode aux tours de Notre-Dame ; il les prie de l’inspirer ; nous aurons, sans doute, bientôt une piece de sa façon, où il conjurera les pyramides d’Egypte de lui être favorables. […] Il se croit un monarque, parce qu’il fréquente une reine de théâtre, mais il ne la voit jamais que lorsqu’il lui donne de l’or ; il est bien juste qu’il paye la façon de sa personne, qu’on peut dire être l’assemblage des ridicules.

1289. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Les problèmes de morale ne se posent plus de la même façon uniforme et simple ; ils se posent autrement, mais ils se posent encore, même à travers les paradoxes les plus piquants. […] Il a continué, c’est vrai, à exposer les deux, quatre ou six façons (toujours un nombre pair, pour ne pas conclure) qu’il y a d’expliquer ou de justifier les actions des héros de théâtre, de concevoir leur caractère, de sortir des situations compliquées que les auteurs ont créées. […] Beaucoup de causes célèbres en prouvent l’exactitude : pour nous en tenir à des faits récents, les affaires Eyraud et Fouroux viennent de nous montrer, d’une façon saisissante, avec quelle violence cette haine peut se développer chez des êtres que la passion a réunis jusqu’au crime. […] En sorte que beaucoup de ménages, établis sur les mêmes bases que celui de Posdnicheff, secoués par diverses tempêtes sans en être disloqués, arrivent cependant, d’une façon toute normale, au terme d’une longue carrière que le mari et la femme, en définitive, ont trouvée supportable. […] Je crois avec Darwin que la lutte violente est une loi de la nature qui régit tous les êtres ; je crois avec Joseph de Maistre que c’est une loi divine ; deux façons différentes de nommer la même chose.

1290. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LEBRUN (Reprise de Marie Stuart.) » pp. 146-189

Une jeune actrice, un soir où l’on n’attendait rien, s’est trouvée dire à merveille des vers que depuis longtemps on ne récitait plus à la scène d’une façon tolérable. […] La façon du vers, libre dans sa forme, et souvent hardi sans système, ne rompait pas absolument avec l’ancien genre, mais jurait encore moins avec le goût nouveau99, avec le rhythme émancipé de 1828 ; et nous alors, poëtes de nouvelle volée, en le lisant, en notant ses coupes, en insistant sur ses mots familiers et simples, sur les gaietés de klefte lâchées à l’écho : Du pistolet joyeux il fait siffler la balle, nous disions, nous avions droit de dire : Il est des nôtres.

1291. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre I. Les chansons de geste »

Le traître même n’est pas le traître légendaire et consacré que l’on connaît, monotone et raide réplique de Ganelon : ce félon Bernard de Naisil, dévoué à sa façon à sa race ou plutôt à la haine de sa race, toujours occupé à réveiller ou attiser la discorde, à rompre les accords ou à les prévenir, à machiner des ruses, des perfidies, des parjures, pour lancer ou retenir ses parents dans les affaires où ils perdront leurs fiefs, leur sang et leur vie, souple du reste lui-même et se tirant alertement de tous les mauvais pas où il se voit engagé, c’est lui qui donne le plus de fil à retordre à Bègue et à Garin. […] On aurait une idée de la façon dont s’organisent les cycles, si l’on regardait cette vingtaine de poèmes qui forment la geste de Guillaume.

1292. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

On lui doit (c’est une façon de parler) des vers, des romans et des pièces de théâtre. […] Je ne vois que ceci : il a voulu tromper pour tromper, d’une façon toute désintéressée, sans même l’idée d’un effet comique à produire, et sur un point qui n’importe à personne.

1293. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

Nul peut-être n’a parlé de façon plus soutenue « le parisien » des dix dernières années ; nul n’en a mieux connu le vocabulaire, la syntaxe, les images, le ton, le geste, et ce que roule cette langue dans ses petits bouts de phrases inachevées et baroques, et les divers argots superposés qui y transparaissent. […] Et là encore, la façon dont nos plus décidés révolutionnaires reçurent le despote ami impliquait une gentillesse et une finesse d’esprit héritées de beaucoup de siècles et retrouvées fort à propos.

1294. (1890) L’avenir de la science « XXIII »

La vraie religion philosophique ne réduirait pas à quelques rameaux ce grand arbre qui a ses racines dans l’âme de l’homme, elle ne serait qu’une façon de prendre la vie entière en voyant sous toute chose le sens idéal et divin, et en sanctifiant toute la vie par la pureté de l’âme et l’élévation du cœur. […] La vraie théodicée, c’est la science des choses, la physique, la physiologie, l’histoire, prise d’une façon religieuse.

1295. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, le 8 décembre 1885. »

On a entendu et applaudi tour à tour des fragments du Tannhauser, de Lohengrin, des Maîtres chanteurs, de la Valkyrie, de la Tétralogie, voire du Parsifal, la dernière création Wagnérienne, dont le prélude a été joué d’une façon admirable. […] I s’agit ici de prendre une scène, un tableau, et d’écrire un texte s’inspirant de la scène originale en la décrivant, la commandant, la discutant… Jules Laforgue, dans ses Morales légendaires, présente ainsi en particulier un Lohengrin réécrit de façon parodique.

1296. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE IX »

A cette parole moqueuse, à ce regard fébrile, à ces allures détachées et vives, à cette désinvolture de façons et de fantaisies, à la tournure cambrée, souple, hautaine et lascive de toute sa personne, vous avez reconnu la grande dame ennuyée qui cherche aventure et visite le moulin par-dessus lequel elle va jeter sa couronne de comtesse, à fleurons d’argent. […] L’auteur a voulu rendre aimable sa pécheresse, et il y a réussi ; elle a des finesses, des naïvetés, des audaces, des façons d’hermine, pour traverser la fange sans trop s’y salir, qui lui ont gagné tous les cœurs.

1297. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Edgar Allan Poe  »

La façon dont Pym et son compagnon étaient vêtus et attachés sur l’embarcation, à leur première course en mer, les sauve. […] Bedloe, on se rappelle de quelle façon équivoque celui-ci, ayant raconté que dans une vision opiacée il s’était vu tomber mort, refusa de répondre quand on lui fit remarquer qu’il venait de prouver l’inanité de son hallucination.

1298. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre IV. Shakespeare l’ancien »

Le théâtre de Salmydessus, qui se transportait tantôt sur la place Dorique, tantôt sur la place Épiphane, était un vaste échafaudage roulant sur cylindres, à la façon de ces tours de bois qu’on poussait contre les tours de pierre des villes assiégées. […] Eschyle, eupatride et éginétique, semblait aux grecs plus grec qu’eux-mêmes ; dans ces temps de code et de dogme mêlés, être sacerdotal, c’était une haute façon d’être national.

1299. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre II. Axiomes » pp. 24-74

Les façons de parler vulgaires sont les témoignages les plus graves sur les usages nationaux des temps où se formèrent les langues. […] Les nations devant vivre pendant une longue suite de siècles encore incapables de connaître la vérité et l’équité naturelle, la Providence permit qu’en attendant elles s’attachassent à la certitude et à l’équité civile qui suit religieusement l’expression de la loi ; de façon qu’elles observassent la loi, même lorsqu’elle devenait dure et rigoureuse dans l’application, pour assurer le maintien de la société humaine.

1300. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — II. (Fin.) » pp. 330-342

J’aurai, parmi les catholiques, ceux qui aiment la France et l’honneur. » Givry entre sur cette conclusion, ajoute d’Aubigné, et avec son agréable façon prit la jambe du roi, et puis sa main, dit tout haut : « Je viens de voir la fleur de votre brave noblesse, Sire, qui réservent à pleurer leur roi mort quand ils l’auront vengé ; ils attendent avec impatience les commandements absolus du vivant : vous êtes le roi des braves, et ne serez abandonné que des poltrons. » Cette brusque arrivée et la nouvelle que les Suisses venaient prêter leur serment mirent fin aux fâcheuses paroles, et Henri IV, coupant court à ceux qui hésitaient, n’eut plus qu’à faire acte de roi de France.

1301. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « M. Viguier »

. — Je n’ai que l’embarras du choix tous sont ouverts sans nulle façon. — Sur la même place est un grand bâtiment dit Muséum qui est le casino des professeurs et des étudiants, des bourgeois et des étrangers, immense collection de journaux où règne le silence dans les salons de lecture, et qui contient une bibliothèque libéralement servie, des salles de conversation paisible, un vaste salon de concerts, institution des plus honorables (j’omets la fameuse bibliothèque de Heidelberg qui est à la disposition du public). — Enfin je me trouve ici sollicité par une prodigieuse envie de tout lire, de tout entendre, de tout voir et de tout dire, — de m’emparer de la langue la plus familière, de tous les cours, de tous les professeurs, de tous les journaux, de tous les livres, de tous les paysages et de toutes les montagnes.

1302. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Chants du crépuscule (1835) »

En admirant dans le voile l’éclat du tissu, il nous a paru toutefois qu’il y a eu parti-pris de le broder de cette façon pour l’étendre ensuite sur le tout.

1303. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  premier article .  » pp. 326-341

Y a-t-il eu toutefois une telle époque où le génie homérique, indépendamment d’un Homère même, était dans l’air et circulait çà et là, à l’état de divine tempête, de façon que tout rhapsode pût en prendre sa part indifféremment, à peu près comme au xviiie  siècle, en poésie, il y avait du Dorat un peu partout ?

1304. (1874) Premiers lundis. Tome II « Hippolyte Fortoul. Grandeur de la vie privée. »

De quelle façon était-elle possible ?

1305. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre I. L’esprit gaulois »

Peut-on exprimer un sentiment plus touchant d’une façon plus sobre ?

1306. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre III. L’écrivain »

On voit enfin par lui les franches repues, les façons grivoises et goguenardes du bon peuple de France.

1307. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Leconte de Lisle, Charles-Marie (1818-1894) »

Leconte de Lisle a le malheur de n’être pas chrétien, il aurait pu, du moins, s’abstenir d’un titre (Dies iræ) qui rappelle à toutes les mémoires la plus sublime, la plus terrible de nos prières funèbres ; il aurait pu se souvenir que la poésie a mieux à faire qu’à enlever à la vie la croyance et l’espérance de la mort : ceci soit dit sans rien ôter au mérite de cette pièce où se traduit, d’une façon vraiment saisissante, non plus le désabusement humain dont parlait M. 

1308. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

Il s’assied au milieu de la scène et se dispose à manger, quand deux voleurs viennent, le saluent très poliment et s’assoient sans façon de chaque côté de lui.

1309. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre IV. L’antinomie dans l’activité volontaire » pp. 89-108

Les solidaristes et les individualistes s’opposent encore par la façon dont ils comprennent le sentiment de la liberté personnelle. — Pour les solidaristes qui ne veulent voir dans l’individu que le coopérateur, notre sentiment de liberté personnelle et de puissance personnelle est en raison du nombre et de l’importance des liens qui nous rattachent à nos semblables.

1310. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre VIII. La crise actuelle de la Physique mathématique. »

— Venons au principe de relativité ; celui-là non seulement est confirmé par l’expérience quotidienne, non seulement il est une conséquence nécessaire de l’hypothèse des forces centrales, mais il s’impose à notre bon sens d’une façon irrésistible ; et pourtant lui aussi est battu en brèche.

1311. (1890) L’avenir de la science « Préface »

Si je m’étais arrêté à faire disparaître d’innombrables incorrections, à modifier une foule de pensées qui me semblent maintenant exprimées d’une façon exagérée, ou qui ont perdu leur justesse 14, j’aurais été amené à composer un nouveau livre ; or le cadre de mon vieil ouvrage n’est nullement celui que je choisirais aujourd’hui.

1312. (1890) L’avenir de la science « IV » p. 141

Croyez-vous qu’il ne fait pas plus d’honneur à la nature humaine en témoignant, d’une façon irrationnelle sans doute, mais puissante, qu’il y a dans l’homme des instincts supérieurs à tous les désirs du fini et à l’amour de soi-même !

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