Abram,[Nicolas] Jésuite, né en Lorraine en 1589, mort à Pont-à-Mousson en 1655 ; Auteur du Commentaire latin sur les Oraisons de Cicéron, où le texte est noyé dans la multitude & la longueur des notes ; défaut assez ordinaire à ces sortes d’Ouvrages, où la forme emporte le fond.
On ne peut concevoir, après cela, que son peu de fortune l’ait forcé de mettre sa plume aux gages des Libraires, ce qui a plus que vraisemblablement occasionné les défauts de ses Ouvrages.
D’ailleurs éloignez-vous encore de quelques pas et ce défaut, si c’en est un, n’y sera plus.
On blâme, avec raison, les mêmes défauts dans l’Histoire Romaine, qu’il composa avec le P.
Ce défaut se fait moins sentir dans sa Lettre sur les avantages & l’origine de la gaieté Françoise, & dans son Discours sur l’origine du désir général de transmettre son nom à la postérité.
Ses Pieces sont pleines de saillies, & très-réjouissantes, qualités propres à couvrir bien des défauts.
Le Portugais, dont la langue a toutes les magnificences de l’espagnol sans en avoir les défauts, a la supériorité dans l’aventure et dans l’audace ; il a joué sa fortune sur toutes les vagues de l’Océan. […] Son génie n’a pas leur puissance, mais aussi il n’a pas leurs défauts ; rien n’altère, chez le Français, cet équilibre admirable des facultés qui est la santé de l’esprit, comme l’équilibre des humeurs est la santé du corps. […] À défaut des grandes, il est réduit aux petites passions de la société : de l’envie, de la haine, de l’amour-propre, quelquefois de l’ambition et de l’intrigue, comme les Narsès de l’antiquité. […] Le manque de profondeur fut le défaut capital de Boileau comme de sa race gauloise ; ce défaut qui était celui de la littérature française jusqu’à Corneille, Racine, Bossuet, surtout jusqu’à J. […] Rousseau, défaut qui a fait une partie du succès si prodigieux et si mérité de Voltaire, obligé de rire jusqu’à l’indécence même pour raisonner.
Malgré ces petits défauts, cela est beau, très beau. […] C’étoit une incorrection, mais une si cruelle incorrection de dessein, que j’éprouvai une peine mortelle de voir une des meilleures compositions du sallon gâtée par un défaut énorme. […] Si vous pouvez pardonner à cet ouvrage ce petit nombre de défauts, couvrez-le d’or sur la parole de Le Moyne. […] Puisqu’il n’y a qu’un jugement sur ces deux morceaux, et qu’ils sont à moi, il seroit dans l’ordre que j’en ignorasse ou que j’en celasse les défauts. […] Il y a certainement des beautés dans ce morceau, mais de technique, et par conséquent peu faites pour être senties ; au lieu que les défauts sont frappants.
À défaut des pionniers il pensa à y employer les soldats. […] Son défaut en tout temps, et même dans son moment le plus glorieux, était une promptitude de colère qui lui fit faire des choses sanglantes ; il en dit son mea culpa : « J’avais la main aussi prompte que la parole. […] Le roi pourtant eut son avis, à lui, et démêla les qualités essentielles de son brave serviteur sous les défauts dont on le chargeait : « Le roi répondit qu’il avait toujours vu et connu que la colère et bizarrerie qui était en moi n’était sinon pour soutenir son service, lorsque je voyais qu’on le servait mal : or, jamais il n’avait ouï dire que j’eusse pris querelle avec personne pour mon particulier. » M. de Guise, favorable à Montluc, fit aussi cette remarque devant le roi, que le maréchal de Brissac se contredisait dans sa lettre, en déniant d’une part à Montluc l’ordre de talents nécessaires pour commander au nom du roi, et d’autre part en le louant si fort pour des qualités qui sont pourtant les principales en un homme de commandement, telles que d’être homme de grande police et de grande justice, et de savoir animer les soldats en toute entreprise : « Qui a jamais vu, ajoutait M. de Guise, qu’un homme doué de toutes ces bonnes parties n’eût avec lui de la colère ?
On se plut à savoir tous les petits défauts de Henri IV, ses malices, ses avarices, ses faiblesses même au physique. […] Il a poussé ses qualités jusqu’aux défauts mais, considéré tout entier par les côtés qu’admire la raison et par ceux que condamne la morale ; regardé, en un mot, des hauteurs de l’histoire, et non par les dessous d’une chronique méticuleuse, Henri IV ne sera jamais haïssable. » — Ainsi Henri IV, somme toute, n’est pas haïssable ! […] Le défaut de la thèse de M.
Duplessis, que la mort a enlevé si inopinément et d’une manière si sensible pour sa famille et pour ses amis le 21 mai dernier74, avait préparé cette édition de La Rochefoucauld : c’est à lui qu’on en doit la distribution, l’ordre, les notes, toute l’économie en un mot ; il n’y manquait plus que quelques pages qu’il devait mettre en tête : on vient me demander, à son défaut, de les écrire et de le suppléer. […] J’ai dit le défaut qui doit être reconnu tel de ceux qui se payent le moins de chimères, et qui sont de la philosophie pratique de Montaigne et de La Fontaine, si voisine d’ailleurs de celle de La Rochefoucauld. […] Le défaut, précisément, de M.
Au reste, ce défaut-là n’est point particulier à M. […] C’est un défaut presque inévitable dans les langues et dans les écoles avancées. […] La volonté lui a donné presque tous ses défauts : que cette même volonté les lui ôte.
Il a tort, car les beautés de Corneille, celles qui ravissent, qui enlèvent et qui font passer sur tous ses défauts, il ne les voit pas, il ne les sent pas, et elles sont véritablement autre part que dans cette pièce ingénieusement monstrueuse qu’il a choisie en exemple. […] L’action, l’arrangement dramatique, les caractères, les mœurs, la langue, tout enfin, les vers même offrent les défauts les plus graves ; et la barbarie d’un art qui commence à peine à se former ne suffit pas, il s’en faut, à les excuser. Car ce n’est pas seulement le mauvais goût (défaut si fréquent dans les œuvres où il y a le plus de génie, quand ces œuvres appartiennent à des époques encore incultes), ce n’est pas, dis-je, le mauvais goût seulement qui nous choque ici, c’est la pauvreté dans l’invention, la maigreur et la sécheresse dans le développement des caractères, la froideur dans les passions, la lenteur et la gaucherie de l’action, et enfin l’absence presque totale d’intérêt.
Elle avait affaire aussi au prince le plus gâté d’avance par le pire des défauts chez un roi, Tinertie, la mollesse, une timidité qui allait jusqu’à la lâcheté. […] La taille de ce prince, quoiqu’un peu au-dessus de la médiocre, était sans noblesse ; ses épaules étaient rondes et un peu ravalées, ses hanches renflées et ses jambes trop grêles : une partie de ces défauts était peut-être due à l’excès avec lequel il se livrait à l’exercice du cheval. » Il n’acquit sans doute ce dernier défaut qu’avec les années.
Non pas qu’il en veuille à Charles : en peut-on vouloir à ceux en qui le sens naturel fait défaut ? […] À tant de qualités faites pour capter, Louis XI joignait un défaut bien grave chez un roi. […] Si l’on avait le temps de s’égayer, après avoir vu Louis XI pris au piège et le renard en défaut, il faudrait le voir un peu sur son terrain, avec ses avantages, et jouant à son tour avec ses ennemis, comme fait le chat avec la souris.
Quelque opinion qu’on puisse garder d’elle en définitive, on conviendra qu’à cet âge elle dut être une enfant séduisante : les défauts ne se marquent comme tels que plus tard, la jeunesse couvre tout, et, puisque avec Mme de Genlis nous sommes à moitié dans la mythologie, je dirai : la jeunesse prête à nos défauts des ailes qui les empêchent de se faire trop sentir et de peser. […] Enfin, sous la Restauration, Mme de Genlis ne discontinua pas d’écrire ; mais ses écrits d’alors, productions trop faciles d’une plume qui ne s’était jamais contenue, et qui s’abandonnait plus que jamais à ses redites, reproduisent, en les exagérant, tous les défauts de son esprit et de sa manière.
Il ignoroit sans doute que l’affectation d’esprit, la recherche des ornemens préférés à l’exactitude historique, qu’un ton quelquefois romanesque, un style inégal & trop plat dans certains endroits, &c, sont des défauts exclusifs pour obtenir le titre de bon Historien ; peut-être la maturité de l’âge l’en eût-elle corrigé.
Ce Sonnet n’est pas sans défaut, il est vrai ; mais sa célébrité résistera toujours à la critique, comme le repentir qui l’a produit sera un monument ineffaçable du triomphe de la Religion sur la Philosophie.
L’uniformité du style, le peu de noblesse des pensées, le défaut de finesse & même d’imagination, réduisent ce Poëme, plus burlesque que marotique, dans la classe de ces Ouvrages qui ne sont supportables que pour les esprits méchans & les ames corrompues, seuls capables de se plaindre que nous n’ayons pas loué cette infame Production.
François de Sales, de Madame de Chantal, & de l’Abbé de Rancé, sont parsemées de traits, qui, aux défauts près dont nous avons parlé, sont encore mieux sentir les dispositions qu’il avoit pour ce genre d’ouvrages.
Si M. le Duc de Nevers protégea la Phédre de Pradon contre celle de Racine, ce fut moins par défaut de goût, que pour complaire à Madame Deshoulieres, & à quelques autres Beaux-Esprits, qui, par leurs souplesses, avoient su l’intéresser dans leur querelle.
On aime à trouver quelques défauts dans ce premier des chefs-d’œuvre d’un auteur qui s’est approché de la perfection autant qu’il est permis à l’humanité. […] Beau défaut ! […] des défauts qui la rapprochent du commun des spectateurs, une raison moins austère, des passions dont la violence secoue plus fortement la foule. […] Ce ne sont pas les faibles imitateurs de Racine qui ont perdu la tragédie, ce sont les grossiers imitateurs de Shakespeare : l’art n’est jamais détruit par les défauts qu’on aperçoit et qu’on blâme, mais par les défauts qui trompent et qui passent pour des beautés. […] Bernadille entre dans le détail des défauts de sa femme ; mais ce ne sont que des peccadilles.
Si on pardonne ce défaut à M. d’Açarq, on trouvera dans sa Grammaire Françoise philosophique, & dans ses Observations sur Boileau, Racine, Crébillon & M. de Voltaire, de la justesse & de la profondeur.
Quand même il existeroit quelques défauts dans ce Livre vraiment original, ils seront toujours de la nature de ceux qu’on oublie en faveur de la justesse & de la solidité des réflexions, de la noblesse & de l’énergie du style, de la vérité des maximes qui s’y présentent à chaque page : trop heureux si la Littérature n’offroit jamais que de pareils sujets d’indulgence !
Ce Religieux a composé une Vie du Maréchal Fabert, où la même plume se montre avec les mêmes défauts, ainsi que dans son Histoire des Loix & des Tribunaux, très-capable d’intéresser par le fond des choses, mais dégoûtante par la pesanteur de l’élocution.
Les Fables qu’il a publiées offrent du naturel & de la facilité, qualités précieuses, mais qui ne sont pas capables de racheter le défaut d’élégance & de verve dans la versification.
Marsillon, qui fut en éviter les défauts, & y puiser les germes de cette facilité & de cette chaleur qui le rendent si persuasif.
Malgré ces deux défauts qui en affoiblissent & n’en détruisent pas le mérite, les Compilateurs de l’Encyclopédie n’ont pas dédaigné d’en faire souvent usage.
Nous avons des Sermons de ce temps-là, qui, sans être aussi éloquens & aussi methodiques que ceux des bons Prédicateurs qui ont écrit depuis, sont du moins, au défaut de goût près, infiniment plus instructifs & plus décens.
Mais un Auteur sans prétention, qui travaille moins pour la gloire que par attrait, ne doit pas être jugé à la rigueur, d’autant plus que celui-ci a, par intervalles, des lueurs de talent, propres à faire oublier ses défauts.
Le Traducteur est un Copiste habile qui rectifie à propos les défauts de son modele.
Celui des Mois a d'ailleurs d'autres défauts ; on y rencontre des longueurs, des Vers parasites, sans harmonie, hérissés de mots barbares ; il est plein d'incorrections, de césures bizarres, d'enjambemens forcés ; le plan en est vague, le but indéterminé, la marche inégale & par bonds, le style sec & décousu.
Le défaut c’est que les figures principales sont petites, et les accessoires grandes.
Une autre raison plus fondamentale entre autres, qui rend le La Bruyère difficile de nos jours, c’est qu’on ne sait plus bien ce que sont certains défauts auxquels le moraliste jette tout d’abord un coup d’œil pénétrant, et que sa sagacité évente pour ainsi dire. Un mot, par exemple, qu’on ne dit plus guère jamais, et sur lequel pourtant vivaient autrefois les moralistes, les satiriques et les comiques, est celui de sot : c’est qu’on n’est plus très-sensible à ce défaut-là ; et la sottise, un peu de sottise, si elle se joint à quelque talent, devient plutôt un instrument de succès. […] Suard aurait dû ne point laisser passer cela ; il aurait coupé à la racine la seule espèce de défaut plus tard reprochable à ce style si simple d’ailleurs, si vrai, et surtout fidèle à la pensée. […] Elle dit de Mme Des Houlières : « Ses idylles n’ont peut-être d’autre défaut que de vouloir absolument être des idylles… Elle a mis de l’esprit partout et des fleurs où elle a pu. » — « Le talent de Mme Cottin ne permet guère de le juger, dit-elle, que lorsque les émotions qu’elle a fait naître sont passées, et ces émotions durent longtemps. » Elle dit du style de Mme de Genlis qu’il est toujours bien et jamais mieux 97. […] Que lui dire, à cet être charmant et rieur, mais ayant le germe des défauts déjà ?
Il est vrai de dire que c’est précisément parce que tout cela fait défaut que des esprits industrieux et courts tentent d’y substituer les surprises d’un vers à effet, et visent aux petits succès, aux petites merveilles du détail, funestes au grand art. […] … Il n’est si mauvais poète ou sot traducteur qui ne vous avertisse dans sa préface que, s’il y a des défauts dans son œuvre, ce n’est pas sa faute, c’est celle de l’instrument qu’il emploie : Si son vers est gêné, sans feu, sans harmonie, Il n’en est point coupable : il n’est point sans génie ; Il a tous les talents qui font les grands succès ; Mais enfin, malgré lui, ce langage français, Si faible en ses couleurs, si froid et si timide. […] Mais bien des ressources lui manquaient pour remplir cette noble carrière qu’il voyait s’ouvrir devant lui : la science était trop jeune encore ; les esprits n’étaient pas assez familiarisés avec ses méthodes ; la langue surtout faisait défaut. […] La conservation du fort y est assurée par son propre égoïsme, et celle du faible par des instincts dérivés de l’égoïsme, qui lient l’intérêt des forts aux siens. — A défaut de bonté, la Nature a de la prudence. […] La pensée a de la raideur ; dans cette tension uniforme, le charme fait défaut.
L’Auteur a compté pour rien ce qui s’appelle plan & style, défaut assez ordinaire à la plupart des Biographes de nos jours.
Qu’on joigne à ces défauts les vices de l’élocution ; c’en sera plus qu’il n’en faut, pour nous faire dire que M.
Sa plume ne s’est exercée que sur des Ouvrages de Biographie écrits avec chaleur, mais qui péchent par le défaut de justesse & par la singularité des idées.
Le sujet en est intéressant, le plan régulier, les épisodes sont bien amenés, les moralités naissent du sujet, les comparaisons sont justes, les images souvent heureuses ; malgré cela, le défaut de chaleur, d’élégance, de correction, un grand nombre de Vers foibles, durs, prosaïques, la monotonie qui regne dans les couleurs, la sécheresse du pinceau, les fautes contre la Langue & contre le goût, font que ce Poëme n’est pas plus lu que le Childebrand de Sainte-Garde, la Pucelle de Chapelain, le Saint Louis du P.
Ces imitations sont suivies de quelques Odes sur les événemens les plus célebres du regne de Louis XV, où, parmi des beautés sublimes, on rencontre des négligences & même des défauts que l'Auteur auroit évités, s'il eût consulté des amis éclairés & séveres.
L'Histoire des Philosophes anciens, qu'il a donnée depuis peu, est écrite dans le même goût, & participe aux mêmes défauts.
Ses dernieres Nouvelles prouvent que les défauts dont nous venons de parler, ne sont point incurables, & peuvent être regardées comme le fruit d'une plume qui sait animer par le sentiment les richesses de l'imagination.
Je suis fâché de ce défaut qui gâte un très beau dessin.
M. l’Abbé d’Espagnac, son fils, Chanoine de l’Eglise de Paris & Grand Vicaire de Sens, s’est fait connoître dans la République des Lettres, par un Ecrit peu réfléchi sur le Ministere du fameux Suger, dont quelques Critiques ont relevé les défauts avec trop d’amertume.
Le style de cet Auteur est coulant & rapide, mais incorrect, négligé ; défaut ordinaire à ceux qui écrivent en pays étranger, où l’Ecrivain oublie son langage, & où les Lecteurs ne sont pas difficiles à contenter.
Trop de prolixité, peu de connoissance du monde, défaut assez ordinaire, & même louable, à certains égards, dans un homme de son état, affoiblissent une partie de l’intérêt qu’il a su y répandre.
On fera grace à la froideur & au défaut de rapidité, en faveur des réflexions sensées de l’ordre, du naturel, & de l’équité qui a conduit la plume de l’Auteur.
Ses défauts sont de son siecle, ses beautés sont à lui. […] C’est ce même défaut qui rend le style de du Bartas inaccessible & dégoûtant. […] Il reprocha à l’Auteur du Saint Louis, & la hardiesse bizarre de sa marche, & le défaut de correction dans son style, & le défaut de goût dans ses détails. […] Ces scrupules, au reste, pouvaient partir d’un défaut de vocation. […] Le Cid, qui renferme tant de beautés, ne présente guères moins de défauts.
Edmond Barthélemy Édouard Dubus nous apparaît surtout comme un poète du sentiment, un des derniers poètes du sentiment, tout à fait près de Verlaine, avec, pourtant, des garanties de développements, de certains développements qui donneront autre chose… Un poète du sentiment, mais point sentimental ; de là, sans doute, le sourire mi-navré, mi-ironique de cette poésie où toutes sortes de tendresses s’évaporent dans le doute, se meurent d’incertitude, encens à qui l’espace fait défaut.