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1056. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « J.-J. Ampère ; A. Regnault ; Édouard Salvador »

« Oui, — dit-il en régentant le Bas-bleu voyageur et irrespectueux, — on tue et on sale beaucoup de porcs à Cincinnati, et c’est pour cela qu’au bout d’un demi-siècle il y a au bord de l’Ohio, au lieu de sauvages qui scalpaient les navigateurs, une ville de cent mille âmes, des églises, des écoles, des théâtres, et même un observatoire ! 

1057. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre IV. Trois espèces de jugements. — Corollaire relatif au duel et aux représailles. — Trois périodes dans l’histoire des mœurs et de la jurisprudence » pp. 309-320

César nous a laissé beaucoup de détails sur celle qui avait lieu chez les Gaulois.

1058. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Depuis nos éditions précédentes, beaucoup de travaux ont été continués ou entrepris sur la vie de Molière. […] Il ne craignit pas plus tard de confier le rôle de Tartuffe à Du Croisy, qui le créa avec beaucoup de talent. […] Cette petite pièce contient deux scènes, celles de Sganarelle avec les philosophes Pancrace et Marphurius, qui ne paraissent à beaucoup de lecteurs que deux pitoyables parades. […] Quelqu’un lui témoignait un jour son étonnement de l'attachement qu’il avait pour une femme qui, disait-il, avait beaucoup de défauts. […] Ce petit trait d’histoire littéraire, d’ailleurs fort piquant, et par conséquent sûr d’être accueilli sans autre examen, a cela de commun avec beaucoup de traits de l’histoire proprement dite, qu’il est original, mais controuvé.

1059. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

— Mon père a beaucoup de vaches, répondit le jeune homme. […] Je voudrais bien qu’on me la définisse une bonne fois, car on ne s’entend guère là-dessus, et, pour beaucoup de braves gens que je pourrais nommer, l’immoralité c’est tout ce qui est beau. […] Ernest La Jeunesse, depuis qu’ils sont convaincus que ce jeune écrivain a beaucoup de talent et beaucoup d’avenir, ils n’en revendiquent pas moins, Deschamps par devant, Doumic par derrière, le remords flatteur de l’avoir découvert, chacun à sa date et à son rang. […] — Vous comprenez bien, mon cher, me dit-il, je suis tenu à beaucoup de réserve, beaucoup de ménagements, beaucoup de souplesse morale… Je dois sourire à droite, à gauche, devant, derrière… Et la littérature m’est un merveilleux moyen de dépister la malignité des gens. […] … Il consentit à m’expliquer, qu’il se préoccupait beaucoup de « donner plus d’ampleur » — peut-être voulait-il dire « plus d’amplitude », à ce mouvement « très, très intéressant ».

1060. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Étranger à toute coterie, éloigné de toute influence, ennemi de tout système, nous apportons toutes les garanties possibles de sincérité et de franchise : beaucoup de loyauté, des convictions fortes, de la jeunesse et de l’audace. — Nous encouragerons de notre humble voix toutes les tentatives originales ; nous travaillerons à recruter un auditoire aux talents jeunes et vigoureux que la gloire n’a pas encore visités. […] Nous écoutâmes avec beaucoup de curiosité, mais avec moins de plaisir, les deux élégants discoureurs ; M.  […] Boyer est un composé agréable des éléments suivants : soupirs de petite-maîtresse, rognures d’ailes de papillon, beaucoup de gouttes de rosée, un peu de mousse de vin de Champagne et une dose incalculable de prétention et d’ennui brochant sur le tout. […] L’école du bon sens a fait pour notre littérature ce que fit l’esclave Septimuléius pour le crâne du dernier des Gracques : elle lui a mis du plomb, beaucoup de plomb dans la tête ; — qui lui inoculera, en place de tant de plomb, quelques petits grains de folie ? […] Ils s’expriment en général avec beaucoup de tact et de mesure ; mais à force de puérilité et, grâce à l’importance risible qu’ils s’attribuent, ils finissent par devenir vulgaires. — Car l’auteur possède le merveilleux secret d’être banal avec distinction et terre à terre avec élégance.

1061. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

» Mais elle a beau se figurer que cet orgueil est de la grande espèce : il y a, dans sa superbe, beaucoup de snobisme, beaucoup de cabotinage, et pas mal de névrose. […] Assurément ce qu’il a fait n’indique pas une grande tendresse de cœur ni beaucoup de délicatesse morale. […] Il s’exprime avec beaucoup de vérité : « Il n’y a pas à s’y tromper… le flot monte… le flot monte… il envahit… Et moi, dans ces conjonctures, voici quel serait mon plan. […] Pasteur n’était, après tout, qu’un homme de beaucoup de patience. […] Et il en est de même dans beaucoup de chefs-d’œuvre du théâtre classique.

1062. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Après Polyeucte, immédiatement après, ce qui me fait beaucoup de plaisir, Rodogune (396). […] Hippolyte vient de dire à Aricie qu’il l’aime, et que si elle l’aimait aussi, ça lui ferait beaucoup de plaisir. […] Son livre soulève beaucoup de questions. […] Lanson a été frappé de la ressemblance et même de l’identité de beaucoup de sujets traités par La Chaussée et traités ensuite soit par Augier, soit par Dumas. […] Et l’on sent bien qu’aussi il y a du vrai, beaucoup de vrai.

1063. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Il ordonna à ses archers de tirer en l’air ; ses flèches blessèrent beaucoup de Saxons au visage, et crevèrent l’œil d’Harold. […] Pendant deux cents ans « les enfants à l’école, dit Hygden100, contre l’usage et l’habitude de toute nation, furent obligés de quitter leur langue propre, de traduire en français leurs leçons latines et de faire leurs exercices en français. » Les statuts des universités obligeaient les étudiants à ne converser qu’en français ou en latin. « Les enfants des gentilshommes apprenaient à parler français du moment où on les berçait dans leur berceau ; et les campagnards s’étudiaient avec beaucoup de zèle à parler français pour se donner l’air de gentilshommes. » À plus forte raison la poésie est-elle française. […] » Ainsi finissent beaucoup de ballades. […] Tandis que dans les autres contrées on ne trouve qu’une populace de pauvres et ça et là quelques seigneurs, l’Angleterre est si couverte et remplie de possesseurs de terres et de champs, « qu’il n’y a point de domaine si petit qui ne renferme un chevalier, un écuyer, ou quelque propriétaire, comme ceux qu’on appelle franklins, enrichi de grandes possessions, et aussi d’autres francs tenanciers, et beaucoup de yeomen capables, par leurs revenus, de faire un jury dans la forme ci-dessus mentionnée. […] Selon Ailred (Temps de Henri II), « un roi, beaucoup d’évêques et d’abbés, beaucoup de grands comtes et de nobles chevaliers, descendus à la fois du sang anglais et du sang normand, étaient un soutien pour l’un et un honneur pour l’autre. »  — « À présent, dit un autre auteur du même temps, comme les Anglais et les Normands habitent ensemble et se sont mariés constamment les uns avec les autres, les deux nations sont si complétement mêlées l’une à l’autre, que, du moins pour ce qui regarde les hommes libres, on peut à peine distinguer qui est de race normande et qui est de race anglaise… Les vilains attachés au sol, dit-il encore, sont seuls de pur sang saxon. » 136.

1064. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

« La langue, la conversation et l’esprit697, dit-il, se sont perfectionnés depuis le siècle dernier », ce qui a fait découvrir dans les anciens poëtes beaucoup de fautes, et a introduit un genre de drame nouveau. « Qu’un homme sachant l’anglais lise attentivement les œuvres de Shakspeare et de Fletcher, j’ose affirmer qu’il trouvera à chaque page, soit quelque solécisme de langue, soit quelque manque de sens notable. […] Beaucoup de pièces de Shakspeare sont fondées sur des impossibilités, ou du moins si bassement écrites, que la partie comique n’excite point notre rire, ni la partie sérieuse notre intérêt. […] Mais c’est par le style qu’ils pêchent le plus. « Dans Shakspeare, beaucoup de mots et encore plus de phrases sont à peine intelligibles, et de celles que nous entendons, quelques-unes sont contre la grammaire, d’autres grossières, et tout son style est tellement surchargé d’expressions figurées qu’il est aussi affecté qu’obscur699. » Ben Jonson lui-même a souvent de mauvaises constructions, des redondances, des barbarismes. « L’art de bien placer les mots pour la douceur de la prononciation a été inconnu jusqu’au moment où M.  […] Il ne sait pas effacer en lui l’érudit, le logicien, le rhétoricien, pour ne montrer que « l’honnête homme. » Mais l’homme de cœur apparaît souvent ; à travers plusieurs chutes et beaucoup de glissades, on découvre un esprit qui se tient debout, plié plutôt par convenance que par nature, ayant de l’élan et du souffle, occupé de pensées graves, et livrant sa conduite à ses convictions. […] Collier en beaucoup de points m’a blâmé justement : je ne cherche d’excuse pour aucune de mes pensées ou de mes expressions ; quand on peut les taxer équitablement d’impiété, d’immoralité ou de licence, je les rétracte.

1065. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

Cette proposition ne peut rencontrer beaucoup de contradicteurs. […] Je ne sais si beaucoup de directeurs remplissent ces deux conditions. […] C’est ce que beaucoup de spectateurs ont pu observer au second acte du Marquis de Villemer. […] Ajoutons que beaucoup de personnes restreignent la vérité à la particularité. […] Jusqu’à présent, il paraît y avoir beaucoup de confusion dans les idées de ceux qui se réclament de l’école réaliste.

1066. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

. —  Le dîner fini, elle rotait avec beaucoup de bienséance215. —  Certainement elle était de très-bonne compagnie — et tout agréable et aimable de façons. » Sans doute elle s’efforce « de contrefaire les manières de cour, d’être imposante », elle veut paraître du beau monde, et « parle le français tout à fait bien et joliment, à la façon de Stratford-at-Bow, car le français de Paris lui est inconnu. » Vous fâcherez-vous de ces affectations de province ? Au contraire, il y a plaisir à voir ces gentillesses musquées, ces petites façons précieuses, la mièvrerie et tout à côté la pruderie, le sourire demi-mondain et tout à la fois demi-monastique ; on respire là un délicat parfum féminin conservé et vieilli sous la guimpe : « Elle était si charitable et si compatissante — qu’elle pleurait si par hasard elle voyait une souris — dans le piége, blessée ou morte. —  Elle avait de petits chiens qu’elle nourrissait — de viande rôtie, de lait, de pain de fine farine. —  Elle pleurait amèrement si l’un d’eux mourait — ou si quelqu’un leur donnait un méchant coup de bâton. —  Elle était toute conscience et tendre cœur. » Beaucoup de vieilles filles se jettent dans ces affections, faute d’autre issue. […] Point de fruits, mais des fleurs passagères et frêles, beaucoup de branches inutiles, encore plus de branches mourantes ou mortes, voilà cette littérature : c’est qu’elle n’a plus de racine ; après trois cents ans d’efforts, un lourd instrument souterrain a fini par la couper. […] Gower, un des plus savants hommes de son temps225, suppose « que le latin fut inventé par la vieille prophétesse Carmens ; que les grammairiens Aristarchus, Donatus et Didymus réglèrent sa syntaxe, sa prononciation et sa prosodie ; qu’il fut orné des fleurs de l’éloquence et de la rhétorique par Cicéron ; puis enrichi de traductions d’après l’arabe, le chaldéen, et le grec, et qu’enfin, après beaucoup de travaux d’écrivains célèbres, il atteignit la perfection finale dans Ovide, poëte des amants. » Ailleurs, il découvre qu’Ulysse apprit la rhétorique de Cicéron, la magie de Zoroastre, l’astronomie de Ptolémée et la philosophie de Platon.

1067. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

Dans la première, l’homme sombre et impitoyable que l’auteur nous dépeint est esquissé rapidement, mais le fantasque personnage qui figure dans la seconde est étudié avec beaucoup de soin. […] Il y a beaucoup de gibier sur ses terres, sa maison est construite sur les plans d’un architecte français, ses gens sont habillés à l’anglaise, il a une table excellente, il accueille ses hôtes avec affabilité, et néanmoins on ne se sent nullement porté à lui rendre visite. […] Il s’habille avec goût, achète des livres français, des gravures, et reçoit des journaux, quoique la lecture ait peu de charmes pour lui ; c’est avec beaucoup de peine qu’il a terminé celle du Juif-Errant. […] Il ajoutait tant d’ornements aux paroles de la chanson qu’il avait choisie, que j’eus beaucoup de peine à en saisir quelques mots et entre autres ceux-ci : Je labourerai, ma belle, Un petit coin de terre ; J’y planterai, ma belle, De petites fleurs rouges.

1068. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Préface des Poèmes et Poésies 2 [1855] Les pages qui précèdent les Poèmes antiques m’ont attiré de sévères admonestations, tempérées d’ailleurs, je le reconnais volontiers, par beaucoup de bienveillance pour mes vers, ce qui m’a surpris et touché. […] En dernier lieu, si l’on constate que l’auteur de ces poésies originales transporte aisément dans sa prose, avec une nouvelle intensité de finesse et de clairvoyance, la plupart des qualités qu’il déploie dans le maniement de la langue poétique, on reconnaîtra que beaucoup de choses excessives devront lui être pardonnées, parce qu’il aura exclusivement aimé le beau, tel qu’il le conçoit et l’exprime en maître. […] L’époque organique de notre littérature s’ouvre alors, très remarquable assurément par l’ordre et la clarté, mais réfractaire en beaucoup de points à l’indépendance légitime de l’intelligence comme aux formes nouvelles qui sont l’expression nécessaire des conceptions originales. […] Quand ces vers d’or sonnèrent pour la première fois sur la scène, quand ces explosions d’héroïsme, de tendresse, de passion, éclatèrent soudainement, enthousiasmant les uns, irritant la critique peu accoutumée à de telles audaces, et soulevant même des haines personnelles, les esprits les plus avertis parmi les contradicteurs du jeune Maître saluèrent cependant, malgré beaucoup de réserves, cet avènement indiscutable de la haute poésie lyrique dans le drame, bien que de longues années dussent s’écouler encore avant le triomphe définitif.

1069. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Ce n’était plus seulement le Cromwell militaire, le Cromwell politique de Bossuet ; c’était un être complexe, hétérogène, multiple, composé de tous les contraires, mêlé de beaucoup de mal et de beaucoup de bien, plein de génie et de petitesse ; une sorte de Tibère-Dandin, tyran de l’Europe et jouet de sa famille ; vieux régicide, humiliant les ambassadeurs de tous les rois, torturé par sa jeune fille royaliste ; austère et sombre dans ses mœurs et entretenant quatre fous de cour autour de lui ; faisant de méchants vers ; sobre, simple, frugal, et guindé sur l’étiquette ; soldat grossier et politique délié ; rompu aux arguties théologiques et s’y plaisant ; orateur lourd, diffus, obscur, mais habile à parler le langage de tous ceux qu’il voulait séduire ; hypocrite et fanatique ; visionnaire dominé par des fantômes de son enfance, croyant aux astrologues et les proscrivant ; défiant à l’excès, toujours menaçant, rarement sanguinaire ; rigide observateur des prescriptions puritaines, perdant gravement plusieurs heures par jour à des bouffonneries ; brusque et dédaigneux avec ses familiers, caressant avec les sectaires qu’il redoutait ; trompant ses remords avec des subtilités, rusant avec sa conscience ; intarissable en adresse, en pièges, en ressources ; maîtrisant son imagination par son intelligence ; grotesque et sublime ; enfin, un de ces hommes carrés par la base, comme les appelait Napoléon, le type et le chef de tous ces hommes complets, dans sa langue exacte comme l’algèbre, colorée comme la poésie. […] Nous n’indiquons pas beaucoup de personnages plus secondaires, dont chacun a cependant sa vie réelle et son individualité marquée, et qui tous contribuaient à la séduction qu’exerçait sur l’imagination de l’auteur cette vaste scène de l’histoire. […] Aussi fait-il des sottises que son maître a mainte fois beaucoup de peine à réparer.

1070. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

Beaucoup de ses phrases sont restées maximes de la langue, et quelques-unes de ses harangues sont des monuments : c’est une de ces figures qu’on est fier d’avoir rencontrées pendant sa vie. […] Je n’ai jamais dit un bon mot de ma vie ; mais je tâche de dire, après beaucoup de réflexions, sur beaucoup de choses, le mot juste !  […] Il n’y a pas beaucoup de têtes plus au-dessus de la foule et de la banalité dans un siècle.

1071. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome xviii » pp. 84-92

Thiers aime assurément beaucoup de choses ; mais en parlant ainsi de la première journée marquante et de l’aurore de la discussion parlementaire, il parle de l’objet même et du théâtre de son talent, de son élément préféré, de ce à quoi (après l’histoire) il a le plus excellé et le mieux réussi.

1072. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Alexandre Dumas. Mademoiselle de Belle-Isle. »

Qu’il y demeure et qu’il y marche : sans beaucoup de fatigue et avec autant de bonheur, il peut faire souvent ainsi.

1073. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XI. De la littérature du Nord » pp. 256-269

Si le poète n’a réuni à ces sentiments ni des maximes de morale ni des réflexions philosophiques, c’est qu’à cette époque l’esprit humain n’était point encore susceptible de l’abstraction nécessaire pour concevoir beaucoup de résultats.

1074. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Conclusion » pp. 355-370

L’élargissement du goût est facile à comprendre ; à mesure que nos préjugés tombent, beaucoup de nos répugnances doivent céder et disparaître.

1075. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

Elle compte, à partir de cette époque, beaucoup de noms illustres et d’œuvres remarquables.

1076. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

À la vérité, il a excellé dans ses portraits et je trouve ses comédies si pleines de sens, qu’on devrait les lire comme des instructions aux jeunes gens, pour leur faire connaître le monde tel qu’il est… » Il ne faut accueillir toutes ces assertions qu’avec beaucoup de réserve.

1077. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre X. L’antinomie juridique » pp. 209-222

Il est vrai que beaucoup de juristes, aujourd’hui, protestent contre le caractère mécanique de l’administration de la justice et réclament l’individualisation de la peine.

1078. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre III. L’analyse externe d’une œuvre littéraire » pp. 48-55

Le ton d’un morceau est la résultante de beaucoup de choses diverses ; il se détermine d’après la nature des mots, la disposition des phrases, l’emploi de certaines tournures, moyens d’expression à travers lesquels on remonte jusqu’au sentiment dominant qui donne au morceau son accent particulier.

1079. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

Il tâcha dans ses premières années de s’établir à Paris avec plusieurs enfants de famille, qui par son exemple, s’engagèrent comme lui dans le parti de la Comédie sous le titre de l’Illustre Théâtre ; mais ce dessein ayant manqué de succès (ce qui arrive à beaucoup de nouveautés) il fut obligé de courir par les Provinces du Royaume, où il commença de s’acquérir une fort grande réputation.

1080. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Baudouin » pp. 198-202

Dans une de ces batailles, je me rappelle encore des soldats touchés avec force et délicatesse, quoique ce ne soit pas le mérite ordinaire de ce maître ; là ou ailleurs (car comme je compte sur vous je parcours les choses un peu légèrement), sur le devant un soldat mort, un étendard, un tambour, une terrasse peints avec beaucoup de vigueur.

1081. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 9, des obstacles qui retardent le progrès des jeunes artisans » pp. 93-109

Elle fait perdre beaucoup de temps, et met encore un jeune artisan hors d’état de faire un bon usage de celui qu’elle lui laisse.

1082. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 12, des siecles illustres et de la part que les causes morales ont au progrès des arts » pp. 128-144

On trouve d’abord que les causes morales ont beaucoup de part à la difference sensible qui est entre les siecles.

1083. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XII. Mme la Princesse de Belgiojoso »

Dans ce long voyage de onze mois, pendant lequel elle a traversé l’Asie Mineure presque tout entière, Mme de Belgiojoso a pénétré dans beaucoup de harems, et ce quelle y a vu, au physique comme au moral, l’a profondément dégoûtée.

1084. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Monselet »

Eh bien, c’est cette sensation d’un seul soir que j’ai retrouvée, non plus à propos de quelques vers isolés et bientôt dits, mais à propos de beaucoup de pages de prose, à vingt places de ces Portraits après décès où la Critique peut constater des empreintes d’âme à renverser toutes les idées qu’on se fait de Monselet et de son talent !

1085. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Paul de Saint-Victor » pp. 217-229

C’est un livre qui, par la beauté, peut ressembler à beaucoup de beaux livres, mais qui, par le genre de ce qu’il contient et la spécialité de son exécution, ne ressemble absolument à rien… Il est, à proprement parler, moins et plus que de la Critique ; mais, quel que soit le nom qu’il doive porter, c’est de l’érudition dans des proportions exorbitantes et de la poésie dans de ravissantes proportions.

1086. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Jacques Demogeot » pp. 273-285

Demogeot a mis… ou n’a pas mis de lui-même et de ses propres opinions dans le fragment d’histoire qu’il vient de publier, l’agrément d’un pareil morceau de littérature historique est surtout dans les citations, et ces citations y sont faites avec beaucoup de discernement et de choix.

1087. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Eugène Talbot » pp. 315-326

« Un point qu’il importe beaucoup de constater, — dit M. 

1088. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Laïs de Corinthe et Ninon de Lenclos » pp. 123-135

On a de lui beaucoup de livres, qu’il appelle avec assez de fatuité et de rengorgement les classiques du boudoir.

1089. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Francis Wey » pp. 229-241

I Il y a beaucoup de hardiesse — mais un Français est toujours hardi — à faire l’Anglais, quand on n’en fait pas une indigne caricature.

1090. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « W.-H. Prescott » pp. 135-148

Malgré le mot frénétique, qu’il a si malheureusement appliqué à un homme qui ne fut pas seulement un grand Pape, mais un saint Pape, Prescott explique avec beaucoup de perçant ce qu’il appelle une intolérance.

1091. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « L’abbé Galiani »

Heureusement, il sauva ses beaux yeux italiens de la cécité et ils lui restèrent assez perspicaces pour voir le faux de beaucoup de doctrines du temps.

1092. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VI. Jules Simon »

On a parlé beaucoup de signes du temps, en ces dernières années.

1093. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Chastel, Doisy, Mézières »

Chastel, car il a beaucoup de talent, et il a pris dans la lecture des Pères des empreintes si chrétiennes, qu’on oublie parfois qu’il est un révolté contre l’Église dont il écrit l’histoire.

1094. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Barthélemy Saint-Hilaire »

I Je n’ai jamais eu un goût bien exalté pour les messieurs d’Académie, et cependant en voici un pour lequel je me sens beaucoup de sympathie, de considération intellectuelle et de respect.

1095. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Vte Maurice De Bonald »

Elle date de la rupture de Philippe le Bel avec Rome et du soufflet de Boniface VIII, et depuis cette époque ce mal intérieur, révélé par beaucoup de symptômes, dont quelques-uns éclatants, n’a pas cessé de la ronger.

1096. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Émile Augier, Louis Bouilhet, Reboul »

Cela rappelle trop le mot de Rivarol : « C’est là de la prose où les vers se sont mis.  » Et encore, nous connaissons beaucoup de proses d’un tissu plus serré, plus étincelant, plus ferme et plus souple que ces molles poésies sans articulation et sans relief.

1097. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Vigny. Œuvres complètes. — Les Poèmes. »

Enfin, il y a un admirable artiste encore dans beaucoup de Poèmes antiques ou modernes du recueil publié aujourd’hui, par exemple, Dolorida, poème byronien, un bas-relief pour la netteté avec des personnages modernes pour la passion et pour le geste ; Suzanne au Bain et la Toilette d’une Dame romaine, intailles qu’on eût crues gravées par André Chénier ; Le Cor, la ballade de Roncevaux, où se trouvent de ces vers jaillis comme l’eau, d’une source, et quoi que deviennent les littératures décadentes qui se tordent dans leur convulsive agonie, éternellement limpides, jaillissants et frais : Oh !

1098. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Henri Murger. Œuvres complètes. »

S’il redevient obscur, il n’aura pas du moins vécu obscur… La Vie de Bohême, quand elle parut, cette suite de pochades écrites en un style qui est plus de l’argot que du français, sur des tables de brasserie et de café, entre beaucoup de pipes et de petits verres, parut une délicieuse fantaisie à beaucoup d’esprits et même à la Critique, qui devait pourtant s’y connaître.

1099. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXV. Des éloges des gens de lettres et des savants. De quelques auteurs du seizième siècle qui en ont écrit parmi nous. »

Beaucoup de ces noms sont aujourd’hui peu connus ; mais il y en a encore de célèbres.

1100. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

Guerrier n’aime pas Bossuet ; c’est son droit ; beaucoup de gens penchent, comme lui, pour Fénelon contre Bossuet. […] La réponse tient en deux mots : peu de doctrine et beaucoup de morale. […] C’est même pour cela que beaucoup de choses qui ont l’air d’avoir été dites n’en restent pas moins neuves et comme à la disposition du premier qui s’en empare par leurs principes et leurs conséquences. […] Le cas de Diderot ne diffère pas beaucoup de celui de Voltaire. […] Car alors vous vous apercevriez que vous ne vous compreniez vous-même qu’à la faveur de beaucoup de vague et d’assez de confusion.

1101. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

Margency, très lié alors avec Mme d’Épinay, a été jugé fort spirituellement par elle : dans les lettres qu’elle écrit à Grimm, il apparaît sous sa première forme et la plus gracieuse, homme de trente ans environ, galant, léger, versifiant, assez aimable et amusant, « un composé de beaucoup de petites choses », mais assez mince de fond et d’un caractère peu solide, peu consistant. […] Elle raconte cela avec beaucoup de naturel et une certaine simplicité fine, qui est son cachet : « J’imagine que c’est une chose agréable à Dieu que la soumission de l’esprit ; elle est plus difficile qu’un acte d’humilité. […] Une de ses filles marquait une intelligence avancée : « Elle serait fort propre à faire une femme savante : beaucoup de facilité et de pénétration d’esprit, dit-on ; mais cela rend-il heureuse ?

1102. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Beaucoup de noms s’y rencontrent, dont quelques-uns célèbres : — Varron d’Atace, le poêle didactique, né dans la Narbonnaise, auteur d’un poème sur la Navigation, et qui traduisit Apollonius de Rhodes ; — Cornelius Gallus, qui imita Euphorion, dont Virgile a immortalisé la passion en quelques vers, et qui n’a rien de commun avec le Pseudo-Gallus contemporain de Théodoric ; — l’historien Trogue-Pompée, que Justin a tué en l’abrégeant (on a sauvé l’Abrégé et laissé périr l’histoire originale). […] Il fait son travail en conscience, avec beaucoup de savoir, et en rassemblant d’immenses matériaux. […] Car, en beaucoup de cas, les mots ne dérivent que médiatement du latin, et il a existé un mot qu’on peut appeler bas-latin et qui sert d’intermédiaire.

1103. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre premier. La perception extérieure et les idées dont se compose l’idée de corps » pp. 69-122

. — En beaucoup de cas, l’objet apparent diffère de l’objet réel. — Trois indices du simulacre. — Confondu ou non confondu en totalité ou en partie avec l’objet réel, il suit toujours la sensation. […] Ainsi, trois indices nous révèlent que le simulacre est présent, même dans la perception extérieure véridique. — En premier lieu, sa condition provocatrice et suffisante, la sensation, s’y rencontre ; donc il faut qu’il y soit. — En second lieu, on le trouve survivant un instant après, et réprimé par une rectification ajoutée ; donc il était là un instant auparavant, et il était non réprimé, c’est-à-dire pleinement hallucinatoire. — En troisième lieu, nous le distinguons dans beaucoup de cas, et pour cela il suffit que les caractères de l’objet réel ne coïncident pas tous et parfaitement avec les siens ; partant, nous sommes forcés d’admettre qu’il existe, lors même que la coïncidence parfaite de tous ses caractères et de tous les caractères de l’objet réel empêche l’expérience ultérieure de constater entre lui et l’objet réel aucune différence. — Quel est cet objet réel ? […] Nous apprenons par l’expérience que, dans beaucoup de cas, ces deux sensations distinctes sont les signes du même mouvement ; en cela, elles s’équivalent.

1104. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

Sa taille est élevée ; sa stature est mince et souple ; ses membres, un peu longs comme dans toutes les natures nobles, sont rattachés au buste par des jointures presque sans saillie ; ses épaules, gracieusement abaissées, se confondent avec les bras et laissent s’élancer entre elles un cou svelte qui porte légèrement sa tête sans paraître en sentir le poids ; cette tête, veloutée de cheveux très fins, est d’un élégant ovale ; le front, siège de la pensée, la laisse transpercer à travers une peau féminine ; la voûte du front descend par une ligne presque perpendiculaire sur les yeux ; un léger sillon, signe de la puissance et de l’habitude de la réflexion, s’y creuse à peine entre les deux sourcils très relevés et très arqués, semblables à des sourcils de jeune fille grecque ; les yeux sont bleus, le regard doux, quoique un peu tendu par l’observation instinctive dans l’homme qui doit beaucoup peindre ; le nez droit, un peu renflé aux narines comme celui de l’Apollon antique : il jette une ombre sur la lèvre supérieure ; la bouche entière, parfaitement modelée, a l’expression d’un homme qui sourit intérieurement à des images toujours agréables ; le menton, cet organe de la force morale, a beaucoup de fermeté, sans roideur ; une fossette le divise en deux lobes pour en tempérer la sévérité. […] La poésie y entra aussi malgré le père de Goethe ; il répugnait, comme beaucoup de vieillards, à ces innovations du génie ; elles dérangent les vieilles admirations dans l’esprit à compartiments des hommes qui ont fait leurs provisions d’idées pour leur vie, et qui s’impatientent quand on les force d’y ajouter ou d’en retrancher quelque chose. […] XXXIX Après cette scène, où l’on pressent deux crimes involontaires dans une imprudence soufflée aux deux amants par le génie qui corrompt tout, jusqu’à l’amour, beaucoup de mois se passent sans qu’on sache ce qui est advenu de Marguerite et de Faust.

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