Qu’il appelle deux hommes instruits qui lui expliquent séparément et en détail toute sa composition. […] Le peintre de genre de son côté regarde la peinture historique comme un genre romanesque, où il n’y a ni vraisemblance ni vérité, où tout est outré ; qui n’a rien de commun avec la nature ; où la fausseté se décèle et dans les caractères exagérés qui n’ont existé nulle part, et dans les incidents qui sont tous d’imagination ; et dans le sujet entier que l’artiste n’a jamais vu hors de sa tête creuse ; et dans les détails qu’il a pris on ne sait où, et dans ce style qu’on appelle grand et sublime, et qui n’a point de modèle en nature, et dans les actions et les mouvements des figures, si loin des actions et des mouvements réels. […] On appelle du nom de peintres de genre indistinctement et ceux qui ne s’occupent que des fleurs, des fruits, des animaux, des bois, des forêts, des montagnes, et ceux qui empruntent leurs scènes de la vie commune et domestique ; Tesniere, Wowermans, Greuze, Chardin, Loutherbourg, Vernet même sont des peintres de genre. […] La ligne était tracée de toute éternité : il fallait appeler peintres de genre les imitateurs de la nature brute et morte ; peintres d’histoire, les imitateurs de la nature sensible et vivante ; et la querelle était finie.
Ou le peintre introduit des personnages allegoriques dans une composition historique, c’est-à-dire dans la répresentation d’une action qu’on croit être arrivée réellement comme est le sacrifice d’Iphigenie, et c’est ce qu’on appelle faire une composition mixte : ou le peintre imagine ce qu’on appelle une composition purement allegorique ; c’est-à-dire qu’il invente une action qu’on sçait bien n’être jamais arrivée réellement, mais de laquelle il se sert comme d’une emblême pour exprimer un évenement veritable. […] Mais le défaut d’aimer trop à faire usage du brillant de l’imagination qu’on appelle communement l’esprit, est un défaut general à tous les hommes, qui les fait s’égarer souvent, même en des professions bien plus serieuses que la peinture. […] neque enim picturae probari… etc. ce passage m’exemptera de parler de ces figures qu’on appelle communement des grotesques.
Si, par exemple, elle se conçoit comme issue d’un animal éponyme, c’est qu’elle forme un de ces groupes spéciaux qu’on appelle des clans. […] En effet, d’une part, tout ce que nous savons sur la manière dont se combinent les idées individuelles se réduit à ces quelques propositions, très générales et très vagues, que l’on appelle communément lois de l’association des idées. […] Ce qu’il faudrait, c’est chercher, par la comparaison des thèmes mythiques, des légendes et des traditions populaires, des langues, de quelle façon les représentations sociales s’appellent et s’excluent, fusionnent les unes dans les autres ou se distinguent, etc. […] On peut en effet, sans dénaturer le sens de cette expression, appeler institution, toutes les croyances et tous les modes de conduite institués par la collectivité ; la sociologie peut alors être définie : la science des institutions, de leur genèse et de leur fonctionnement8.
Ainsi l’union des sexes n’aurait pas lieu chez l’homme dans cet état hypothétique qu’on a appelé l’état de nature. […] Aussi les philosophes qui ont admis ce qu’il leur a plu d’appeler l’état de nature ont-ils été obligés, pour être conséquents, de nier que nous dussions obéissance et respect à nos parents. […] Les anciens attribuaient à des dieux l’invention de tous les arts, comme ils appelaient fils des dieux les chefs des peuples, les héros, les poètes, les fondateurs des sociétés humaines. […] Sa ville, dont le nom se trouve une seule fois dans l’histoire, s’appelait-elle la ville des Palmiers, ou la Reine du désert ?
Seulement, ce ne serait pas un poète rose comme Little Moore, qui chantait l’amour et ses beautés visibles ; c’est, lui, un poète noir, qui chante ses épouvantes de l’invisible et qui nous les fait partager… Ce jeune homme, sombre comme Manfred et comme la nuit dont son cœur est l’image, s’appelle Maurice Rollinat. Guérin aussi s’appelait Maurice. […] Le poète, sensible comme ces sybarites qu’on appelle des poètes, a pu s’en plaindre et en souffrir, mais ce n’est pas moi ! […] Que cela plaise ou non à votre personne, à vos idées, à vos sentiments, à vos sensations, à votre éducation, à vos préjugés, l’homme que voici, l’inconnu d’hier qui s’appelle Rollinat et qui a écrit les Névroses, est-il puissant, oui ou non et quelle est la mesure de sa puissance ?
« Vous vous souvenez, dit Balzac, du vieux pédagogue de la cour et qu’on appelait autrefois le tyran des mots et des syllabes, et qui s’appelait lui-même, lorsqu’il était en belle humeur, le grammairien à lunettes et en cheveux gris… J’ai pitié d’un homme qui tait de si grandes différences entre pas et point, qui traite l’affaire des gérondifs et des participes comme si c’était celle de deux peuples voisins l’un de l’autre, et jaloux de leurs frontières. […] Il faisait une guerre impitoyable aux chevilles, à ce qu’il appelait pittoresquement la bourre de Desportes.
Sa maîtresse, Madame de Trémeur, l’appelle Glé-glé. […] Hervieu a-t-il vu une femme appeler son amant d’un nom d’amitié fait avec son nom de famille ? […] Mais il est faux de l’appeler L’Armature.
Mais, dira-t-on, en quoi une telle religion se distinguera-t-elle de ce qu’on appelle la religion naturelle, ou du déisme philosophique ? […] Qui sait s’il n’est pas appelé encore à prendre une troisième forme, et à résoudre le problème religieux de l’avenir par une dernière métamorphose ? […] Ainsi, au lieu de ce qu’on appelait autrefois la religion naturelle, nous demanderions simplement un christianisme naturel49.
Voilà ce qu’on appelle « mettre à néant mes critiques ». […] Ces messieurs ont le droit de faire bon marché de nos opinions, bien qu’il ne soit pas en leur pouvoir d’en déprécier la valeur ; mais il faut voir comme ils sont penauds d’entendre Bossuet lui-même appeler le style de Télémaque « plat, efféminé, poétique et outré dans les peintures ». […] C’est ce qu’on appelle enfoncer les portes ouvertes.
Cette insignifiance, que je veux bien par politesse ne pas appeler une platitude, l’autorise-t-elle à signer tout ce qu’elle écrira désormais comme d’un titre l’auteur de Robert Emmet… ? […] Parce qu’on a eu une adorable et admirable grand’mère, qui s’est peinte en pied dans un tableau qui s’appelle Corinne, on veut se montrer la petite-fille de cette grand’mère, fût-ce en miniature. […] Elle peut continuer de s’appeler l’auteur de Robert Emmet tant qu’il lui plaira !
Louis XVI et sa cour37 I Par un hasard qu’il a certainement le droit d’appeler heureux, Amédée Renée eut, dit-il, l’honneur inespéré d’être choisi pour finir, par un dernier volume, cette histoire de Sismondi que son auteur devait conduire jusqu’à la Révolution française, quand, arrivé au règne de Louis XVI, il fut emporté par la mort. […] C’est par l’homme et son entourage qu’il explique surtout ces événements qu’on a appelés des forces irrésistibles ou d’impénétrables fatalités. […] On riait de lui tout haut dans le cercle intime de la reine, et c’était pour cette Vénus le compliment ordinaire que d’appeler le roi son Vulcain.
Triste condition de cette femmelette que l’on appelle l’esprit humain ! […] Il y a plus : quand le roi tarde à venir par lui ou par les siens, l’évêque l’appelle : « Ne nous forcez pas à faire appel à un roi étranger ou à l’empereur, — écrit Fulbert de Chartres au roi de France cité par Semichon, — parce que vous nous avez exilé d’auprès de vous et que vous n’avez pas voulu gouverner l’Église du Christ » ; et le roi venait. […] Nous l’avons dit déjà, l’auteur de la Paix et la Trêve de Dieu ne voit pas la déduction des faits et leur ensemble, mais, ce qui est bien plus grave encore, il n’a pas le sentiment de l’importance de chacun de ces faits que sa fonction d’historien l’appelle à juger.
Et qu’y a-t-il de plus antipathique au génie clair, svelte, rapide et absolu de la France, que ce qu’on appelle — et peut-être pour l’éternité ! […] Assurément, il travailla trop pour qu’on puisse l’appeler le lazzarone de la célébrité ; mais l’opinion, dont il fut imperturbablement l’enfant gâté, mit ses rayons sur lui comme le soleil met les siens sur les gueux, et elle ne les lui retira jamais. […] Flaubert, et tous ces petits soldats en plomb de la littérature qui se sont appelés eux-mêmes orgueilleusement « les Impassibles ».
Ce Richard cœur de lion et articulation de lion, qui n’a pas, lui, les immensités d’une Croisade, comme les lions ont pour leurs bonds terribles les immensités du désert ; ce Plantagenêt civilisé, idéal de cette société mélangée de Saxon et de Normand qu’on appelle la société anglaise, mais bien plus Anglais de race et de physique que les héros de Lord Byron, dont le défaut peut-être est de n’avoir pas assez de physionomie historique ; Guy Livingstone a cependant, comme les héros de Byron, ce charme de la goutte de lumière dans l’ombre et d’une seule vertu parmi plusieurs vices qui a toujours ensorcelé l’âme des hommes et qui l’a transportée d’enthousiasme, bien plus, hélas ! […] Les deux femmes qui créent, par l’antagonisme de leurs sentiments, le drame de son livre, il en a monté les qualités et les défauts jusqu’à cette note suraiguë qu’il appelle l’outrance, cette outrance que vous retrouvez jusque dans le dénoûment si peu attendu d’un pareil livre, où un colosse de l’énergie et de l’orgueil de Guy Livingstone finit par se transformer jusqu’à subir patiemment et sublimement le plus cruel outrage, sous l’empire des sentiments les plus nobles et les plus doux de la nature humaine : le respect de la parole donnée, le repentir et la fidélité dans l’amour. […] On a appelé avec beaucoup de raison l’école de Byron satanique, mais tous les grands poètes sont sataniques en Angleterre, et Lawrence, qui a certainement beaucoup du poète dans le talent, mais qui est plus spécialement un moraliste, a été satanique aussi dans son Guy Livingstone.
Seulement, disons-le en passant, cette théorie incroyable de l’idée, qui dépasse par sa finesse de fils d’araignée les subtilités les plus tenues de la Scholastique, cette théorie qui, selon les hégéliens, est la seule doctrine qui ait le droit de s’appeler « l’Idéalisme », n’a qu’un malheur, c’est d’arriver promptement aux mêmes conséquences par en haut que le matérialisme par en bas. […] Vera, qui se connaît en pensée, appelle Hegel le plus prodigieux des penseurs qui ait jamais existé. […] Pourquoi prenez-vous à partie, entre tous, ce grand mystère d’une religion qui a fait une vertu, pour l’homme orgueilleux, de la résignation au mystère et qui l’a condamné à la foi obéissante, si ce n’est pour faire preuve de la possibilité de saisir tout mystère sous une forme scientifique, et de l’exposer à ce que vous appelez le jour ?
Renan les entendait, et voilà pourquoi, désappointé de n’avoir qu’un jour de gloire quand il en avait espéré plusieurs, il n’eût rien de mieux à faire qu’à rentrer dans sa petite fortification de fromage de Hollande qu’on appelle l’Institut, où M. […] Voltaire n’a jamais dit que Jésus-Christ, qu’il se contentait d’appeler l’infâme, fût un fou, en marche vers l’idiotisme pur, et n’en a décrit la folie avec une exécrable volupté. […] Ici, je reconnais ce que j’appelle : le signe Renan.
Il eût, tout aussi bien qu’un autre, enluminé son petit vitrail dans cette grande verrière catholique, éblouissante et naïve, que l’on appelle la Vie des Saints. […] Tel a été le but dominant de l’abbé Monnin, en écrivant, pour la première fois, la vie prodigieuse de cet homme inouï qui a perdu son nom dans le titre de sa fonction, et qui, dans l’avenir comme dans le ciel, ne s’appellera plus que le Curé d’Ars. II Avant de s’appeler de ce titre immortel qui a dévoré son autre nom, le Curé d’Ars se nommait Vianney, — Jean-Baptiste-Marie Vianney.
Toujours est-il qu’on avait l’air de ne pas oser… On vivait, non sur les vieilles histoires, mais à côté des vieilles histoires (car on ne les lisait guères) d’Abelly et de Collet, ces modestes garde-notes historiques qui n’eurent jamais, du reste, la prétention de s’élever à ce que nous autres modernes appelons de l’histoire, nous dont le seul mérite devant la postérité sera d’en avoir élargi la notion. […] Or, voilà ce qui est montré avec une autorité, un détail, une vérité plénière, dans cette vie nouvelle de saint Vincent de Paul que, pour cette raison, j’ose appeler la première histoire qu’il ait eue. […] Or, son royaume à lui, ce n’était pas la France ou une partie de l’Europe coupée au fil du glaive, mais c’était le monde tout entier conquis, embrassé, dévoré par cette « toute petite compagnie » de Saint-Lazare, comme il l’appelait, et qui, fondée par lui, renouvela le miracle des apôtres.
Pour notre compte, nous attendions avec impatience cette occasion de parler du chef de l’école éclectique, — mort depuis longtemps comme expression d’idées, après s’être tiré dans la tête ce coup de pistolet d’enfant, chargé à bonbons, qu’on appelle l’Histoire de madame de Longueville. […] Retour, du reste, qui est la fin, l’aplatissement et la punition méritée de ce colossal… blagueur en philosophie, ainsi qu’un jour il n’a pas craint lui-même de s’appeler, — quand nous, très certain de la chose, nous aurions, sur le mot, peut-être hésité ! […] Il avait enfin cette parole sonore et ce grand geste qui plaisent à la foule même quand elle en rit, et qui ont fait de lui… cette personnalité incomparable, soit dans la rue, soit à l’Académie, qu’il est impossible de confondre avec celle de personne, et qui s’appelle Cousin !
Lord Byron, qui ne s’appelait point Rousselot, et qui, malgré la médiocrité radicale de son premier recueil, devait sentir s’agiter en lui sourdement le génie qui écrivit plus tard Childe Harold et Don Juan, aurait été d’un ridicule à faire très justement pâmer de rire la Revue d’Edimbourg, s’il s’était campé devant la Critique comme Rousselot se campe devant nous tous… Je sais bien qu’on passe beaucoup de choses à l’orgueil insignifiant des poètes. […] Victor Hugo, ce ballon qui chante les ballons, a, dans une de ses dernières poésies, appelée, je crois, l’Aérostat, exprimé l’idée que Gustave Rousselot tourne et retourne, concentre ou dilate dans son poème tout à la fois humanitaire et panthéistique, où Hégel coudoie Condorcet. […] Religieuse envers et contre toutes les philosophies qui l’ont dépravée, la sienne est tellement altérée de la soif du dieu personnel, appelé par lui le dieu inconnu, qu’il en fait incessamment bomber l’idée concrétisée sur le fond voyant de son panthéisme oublié.
Ce Richard cœur de lion et articulation de lion, qui n’a pas, lui, les immensités d’une Croisade, comme les lions ont pour leurs bonds terribles les immensités du désert ; ce Plantagenêt civilisé, idéal de cette société mélangée de Saxon et de Normand, qu’on appelle la société anglaise, mais bien plus Anglais de race et de physique que les héros de lord Byron, dont le défaut peut-être est de n’avoir pas assez de physionomie historique, Guy Livingstone a cependant, comme les héros de Byron, ce charme de la goutte de lumière dans l’ombre et d’une seule vertu parmi plusieurs vices qui a toujours ensorcelé l’âme des hommes et qui l’a transportée d’enthousiasme, bien plus, hélas ! […] Les deux femmes qui créent, par l’antagonisme de leurs sentiments, le drame de son livre, il en a monté les qualités et les défauts jusqu’à cette note suraiguë qu’il appelle l’outrance, cette outrance que TOUS retrouvez jusque dans le dénoûment si peu attendu d’un pareil livre, où un colosse de l’énergie et de l’orgueil de Guy Livingstone finit par se transformer jusqu’à subir patiemment et sublimement le plus cruel outrage sous l’empire des sentiments les plus nobles et les plus doux de la nature humaine : le respect de la parole donnée, le repentir et la fidélité dans l’amour. […] On a appelé avec beaucoup de raison l’école de Byron satanique, mais tous les grands poëtes sont sataniques en Angleterre, et M.
Tout cela constituait pour lui ce qu’il appelait des « bourdes ». […] Lamartine est ce qu’on appelle, un « beau sujet ». […] Ce fut là que Charles Baudelaire commença ses études jusqu’en 1836 où, le colonel ayant été appelé à Paris, il entra comme élève au collège Louis-le-Grand. […] Pierre Loti, comme chacun sait, s’appelle en marine Julien Viaud. […] Elle s’appelait Henriette-Charlotte de Léonardy4Mon bisaïeul l’avait épousée en 1779.
Récemment un groupe politique s’est lui-même appelé ; les intellectuels. […] Il y a des écrivains ou des peintres qui se vantent de leur sincérité, et qui vraiment appellent cet éloge. […] On commence par appeler Ninon, Aspasie ; puis on croit que Ninon était une Aspasie ; et enfin qu’Aspasie était une Ninon. […] Les mots terminés par une consonne peuvent être appelés à finalité vibrante ou indéfinie ; les mots terminés par une voyelle peuvent être appelés à finalité sourde ou finie. […] Le seul moyen que me donne l’écriture, pour différencier le pied d’un veau et la plante appelée pied-de-veau est précisément le trait d’union.
Tous les genres d’intérêt avaient appelé et convié à cette séance l’auditoire le plus curieux, le plus varié et le plus élégant ; la fête a répondu en grande partie à l’attente. […] Ne disons donc pas, éternels ingrats, qu’il est inutile ou indifférent au développement de l’esprit, cet ordre stable et ce gouvernement qui seul rend possibles ce que j’appelais tout à l’heure les fêtes de l’esprit ; car je n’y vois et n’y veux voir que cela.
Il n’était pas très-riche, et une jolie pièce (insérée dans les Débats et le Siècle de dimanche dernier) apprend qu’il avait été obligé de vendre une campagne appelée la Madeleine, à laquelle il tenait. […] Hugo se trouve en ce moment ce qu’on appelle directeur de l’Académie ; c’est-à-dire le président élu pour le trimestre qui finit.
Mais le jour viendra où la séparation portera ses fruits, où le domaine des choses de l’esprit cessera de s’appeler un « pouvoir » pour s’appeler une « liberté. » Sorti de la conscience d’un homme du peuple, éclos devant le peuple, aimé et admiré d’abord du peuple, le christianisme fut empreint d’un caractère originel qui ne s’effacera jamais.
Nous pouvons dès lors chercher ce que nous avons appelé la formule générale d’une époque littéraire. […] Il est nécessaire d’appeler à notre aide toute la précision de la sociologie pour réduire au minimum les chances d’omission dans cette analyse d’une société à chacune de ses époques.
Vous parlez des Ecrivains Grecs que vous n’entendez pas ; vous employez le mot barbare de Basiloi, qui n’est point grec, au lieu de Basileis ; vous vous servez du mot de despote, sans en savoir la signification ; vous avez souvent le mot de demiourgos à la bouche, & vous ignorez ce qu’il veut dire ; vous prenez le nom de Dynastie pour celui d’une Province ou Contrée ; vous appelez les Prêtres Egyptiens des bouteilles ; car c’est ce que signifie le mot choas que vous leur appliquez ; vous faites passer à Hercule le détroit de Calpé & d’Abila dans son gobelet, au lieu de dire qu’il le passa dans un navire, appelé Scyphus : enfin vous êtes véhémentement soupçonné, par plusieurs de vos citations, de ne pas entendre ce dont vous voulez parler.
» Cette question qu’il propose à Pantagruel près de l’île Caneph, est bien celle qui l’intrigue, et qu’il résout sans cesse, par son insouciance, un grand manque de scrupules, cette parfaite légèreté et indolence d’âme, qu’on appelle « avoir de la philosophie » ; certaine gayeté d’esprit, dit Rabelais, conficte en mespris des choses fortuites, pantagruélisme sain et dégourt, et prêt à boire si voulez. » *** Derrière ce personnage, grossi en caricature et décrit de verve, il y a plus qu’une imagination de Rabelais. […] Nous avons les voyages, la dure distraction du travail, la chasse, le jeu, ce que Pascal appelle, « les plaisirs tumultuaires de la foule ».
Il l’appelle ailleurs le poëte par excellence et le premier de tous les inventeurs. […] Voilà les motifs qui font proscrire à Platon la partie de l’art poëtique qui consiste à peindre et à imiter ; car il consent à garder dans sa république la partie de cet art qui enseigne la construction du vers et la composition du métre, c’est la partie de l’art qu’on nomme souvent versification, et que nous appellerons quelquefois dans ces reflexions la mecanique de la poësie.
Ce qu’on appelle traditionnellement la pénétration de Nicole comme moraliste se réduit à peu de chose en réalité ; car il n’avait pas la passion qui fait éclair sur les profondeurs de la vie. […] On l’appelle le cygne de Cambrai… le cygne, c’est-à-dire l’animal ailé, — car Fénelon a des ailes !
Aussi les poètes théologiens ont-ils appelé la mémoire la mère des Muses. — 10. […] De telles fables, de telles pensées et de telles mœurs, un tel langage et de tels vers s’appelèrent également héroïques, furent communs à des peuples entiers, et par conséquent aux individus dont se composaient ces peuples.
Les anciens Latins appelaient le patrimoine, pecunia, à pecude. […] Les noces se célébraient aquâ, igni et farre ; les noces appelées nuptiæ confarreatæ devinrent particulières aux prêtres, mais dans l’origine il n’y avait eu que des familles de prêtres. — Les combats livrés par les pères de famille aux vagabonds qui envahissaient leurs terres, donnèrent lieu à la création du dieu Mars.
Appelé par Caïus à la cour, il en est le jouet (Id. ibid. […] Un fameux pantomime, appelé Mnester, devient en même temps la passion de Messaline et de Poppée. […] Quelles étaient les fonctions de ceux que le Christ appelait des sépulcres blanchis ? […] Il appelle le musicien Terpnus (SUETON. […] Pauline proteste que la sentence de mort leur est commune et appelle la main du percusseur.
Zverkoff lui avait un jour raconté ce qu’il appelait l’atroce ingratitude d’Anina. […] — Je m’appelle Foma, me répondit-il, et on m’a surnommé Birouk. […] — Comment t’appelles-tu ? […] On ne lui répondit plus, et il se remit à appeler de plus belle ; mais ses cris devenaient moins distincts. […] On appelle ainsi, en Russie, un homme taciturne, et qui vit seul.
C’est juste au moment, où je viens d’obtenir, avec une certaine peine, qu’une rue de Nancy, devant s’appeler : Rue Edmond de Goncourt s’appelle Rue des Goncourt. […] Et quand cette grand’mère le faisait appeler, il restait très longtemps dans le lointain du parc, avant de se rendre à l’appel, laissant son vrai nom se perdre, s’évaporer, dans son retard à y répondre. […] Alors sa parole retourne à Rome, avouant que pendant qu’il était là-bas, sa pensée appelait tout le temps la mort du pape, appelait le spectacle d’un conclave, qu’il est en train de mettre en scène, avec une documentation très à effet, très dramatique. […] Après dîner, sur ce divan, à gauche de la cheminée du cabinet de travail, qui peut être appelé le coin Zola, de Daudet, de Goncourt, on cause de l’éloquence d’hier, des discours de Poincaré, de Clemenceau. […] Le pourquoi de l’emploi de cette poudre, que toutefois je ne supposais pas offerte pour mon usage, m’intriguait, quand aujourd’hui, Hayashi me donne l’explication de ladite poudre, appelée au Japon : dosha.
Coxcomb, crête du monde, on t’appellera Coxcomb ! […] Appelons simplement Sully Prudhomme : le poète du Vase brisé, et que le reste tombe eu oubli. […] Tel est le sens de la pièce appelée l’Embaumeur. […] C’est ce qu’on appelle d’un terme un peu grossier la manière. […] L’un s’appelle l’allégorie, l’autre le symbole.
Dans un voyage qu’il fît de Lyon à Paris en 1711, il fut conduit, le 4 juin, chez Mlle Des Houlières par un officier du duc d’Orléans, M. de Chatigny ; il interrogea ingénument la respectable demoiselle sur les relations qu’avait eues sa mère avec Boileau, sur les causes de leur inimitié, devenue publique et notoire, si bien que le satirique avait logé la Des Houlières, comme il l’appelait tout crûment, dans sa Satire des femmes. […] Ce même matin sur les onze heures, l’abbé Tallemant (que l’on appelait le père Tallemant pour le distinguer d’un autre abbé Tallemant son neveu, tous deux de l’Académie française), l’abbé Tallemant vint donc sur les onze heures du matin, et d’un air fort empressé apporta à ma mère une copie de ce sonnet qu’il avait copié lui-même pour elle. […] D’ailleurs, des vers faciles, ce qu’on appelait alors des vers aimables, qu’il semait partout sur les albums de Moulin-Joli, d’Ermenonville, quand Ermenonville fut à la mode, comme il avait fait à Strawberry Hill ; des chansons-romances dont quelques-unes valent celles du président Hénault, par exemple, la chanson intitulée Mes souhaits, sur l’air de la romance du Barbier de Séville : D’aimer jamais si je fais la folie, Et que je sois le maître de mon choix, etc. […] Sous le ministère de l’archevêque de Toulouse, il fut appelé au conseil comme ministre sans portefeuille, ministre-amateur ; c’était sa vocation en toute chose : M. de Nivernais, dit à ce propos Besenval assez peu indulgent, était frêle, exigu, d’une santé fragile et délicate ; dans sa jeunesse, il s’était usé par les excès à la mode, et, trop faible pour servir, il s’était réduit à des ambassades, dont on pouvait attendre des résultats plus brillants, L’Académie française s’en était emparée, parce qu’un duc poétique était son fait. […] Le jour même où il mourut, il dictait un billet en vers pour son médecin, et pour qu’il n’en appelât point d’autres en consultation ; il lui disait en badinant que, s’il mourait, il voulait que ce fût entre ses bras.
Les courtisans de la vérité, qu’on appelle les philosophes, ne pouvaient avoir qu’une place avilie et peu sûre à sa cour. […] Frédéric saisit l’instant du dégoût, l’appela à sa cour. […] Il se hâta d’acquérir viagèrement, aux portes de Genève, une maison de campagne appelée les Délices. […] Il y appela de Genève et des villes voisines des familles d’ouvriers horlogers, auxquels il fournit libéralement des maisons, des capitaux, des matières premières, pour exercer leur industrie sous ses auspices. […] Il ne s’occupait que de ce qu’il appelait les honnêtes gens, l’élite pensant de la société ; sa philosophie, qu’il ne croyait jamais destinée à devenir populaire, était une sorte de maçonnerie du sens commun propre à relier seulement les hautes classes de la société.
Il les appelle innées, parce que nous naissons avec la faculté de les concevoir. […] Ajoutez-y tant de vues profondes sur la vie, tant d’idées tirées du monde extérieur, des usages, des mœurs, pour appeler notre mémoire et notre imagination à l’aide de notre esprit, et qui sont comme le connu dont se sert Descartes pour rechercher l’inconnu. […] C’est pour cela qu’il pensa d’abord à l’appeler l’Histoire de son esprit. […] Pourquoi les appeler maîtres, sinon parce qu’il y a là une doctrine et des disciples, et qu’à l’idée de la supériorité du génie se joint celle d’un enseignement éternel ? […] Le marquis de Sévigné y soutenait contre tout venant celui que sa sœur, madame de Grignan, appelait son père.
Et si quelque chose mérite d’être appelé a priori comme indépendant de l’extérieur et propre au sujet conscient, c’est avant tout le sensible, le matériel de la connaissance. […] Le sentiment de l’effort moteur est inséparable du changement d’état appelé peine (πόνος) : il achève en nous le sentiment de la différence, il lui communique un caractère de plus en plus actif et dynamique : nous avons alors à la fois la différence subie comme douleur et la différence produite comme effort. […] Donc les impressions différentes, comme les impressions semblables, viennent d’elles-mêmes coïncider dans la conscience, et il en résulte une impression composée, dont le mode particulier de composition s’appelle tantôt similitude, tantôt dissimilitude. […] Ce n’est donc pas la réflexion, c’est la conscience spontanée qui a une originalité absolue, irréductible au mécanisme. — Mais, dira-t-on, en admettant que la sensation puisse exister pour soi et se saisir elle-même, du moins ne peut-elle saisir ce que Platon appelait la vérité et l’être, et c’est pour cela que Platon faisait de la vérité intelligible quelque chose de transcendant. […] Tous les faits intérieurs doivent être considérés sous ce triple aspect, qu’un philosophe anglais, Lewes, par comparaison avec les trois couleurs fondamentales du spectre solaire, appelait le « spectre mental ».
Ils appellent encore à leur appui l’auteur de Mérope & d’Oreste. […] On appelle quelquefois les comédies larmoyantes des tragédies bourgeoises ; mais ce sont deux genres qu’il ne faut pas confondre. […] On a défini leur théâtre, ainsi que celui de la foire, un théâtre consacré précisément au mauvais goût, à la médisance : mais ils appellent, de ce jugement, à celui du public, à la bonne critique qu’ils font quelquefois d’une nouveauté à laquelle on s’est laissé séduire. […] Le citoyen de Genève appelle de ces principes au témoignage des spectateurs. […] Il appelle ces asyles, les refuges des fainéans & fripons du pays .
I) D’où ce que Lasserre appelle la « déification de l’irrégulier, du paresseux, de l’impuissant, de l’insurgé et même du criminel » (id. […] Il dut aux émotions de cette épreuve la révélation des plaisirs humiliés qu’appelait sa nature. […] Mais c’est le malheur de ces emphases d’irriter en nous un gros bon sens et d’appeler la revanche de Molière. […] Je l’appelle l’amant de cœur. […] Ce génie, qu’on me permette de l’appeler le Génie ou la Muse de l’Emphase.
Il existe, en poésie comme dans le monde, des caractères qu’on pourrait appeler en dehors, et des caractères en dedans. […] Et que nos lecteurs nous pardonnent d’avoir un moment appelé leurs regards sur ces blasphèmes ! […] Gaberel appelle pudiquement Jeanne d’Arc, — circule dans la ville. […] Peut-on s’étonner du mal qu’elle a fait, des biens qu’elle a perdus, des deux extrêmes où elle est tour à tour tombée, et qui se sont appelés et expliqués l’un par l’autre ? […] sur cette crise de la Religion triomphante, qu’on pourrait appeler la crise de la prospérité.
C’est ce que Voltaire appelait un préjugé nécessaire. […] Bazin appelle l’attention sur eux, tout en contant une histoire intéressante. […] C’est ce que j’appelle tricher ; c’est se tirer d’affaire à trop bon compte. […] Voilà ce que j’appelle un bon pronostic. — C’est M. […] Écrit agréablement et d’un style qu’on peut appeler bonhomme.
Aussi Horace était-il son livre de chevet, et il l’appelait son bréviaire. […] Misérables, qui ne s’apercevaient pas que ce qu’ils appelaient gagner temps était véritablement le perdre, et nous réduire à des extrémités d’où il était à craindre que le temps ne pût jamais nous retirer ! […] Je ne ferai pas grâce du texte le plus célèbre ; mais je le réduirai à sa valeur : « Vous vous souvenez, a dit Balzac, par la bouche, il est vrai, de son Socrate chrétien, vous vous souvenez du vieux pédagogue de la Cour qu’on appelait autrefois le tyran des mots et des syllabes, et qui s’appelait lui-même, lorsqu’il était en belle humeur, le grammairien en lunettes et en cheveux gris. […] C’est ainsi seulement qu’on peut s’expliquer que Balzac ait semblé vouloir ridiculiser, en cette rencontre, celui qu’ailleurs il appelle son maître et son père. […] Il a le geste haut et souverain, — ce que j’appelle le coup d’archet.
Dieu, l’âme du monde, la providence ou la fortune (appelée ainsi parce qu’elle fait naître mille événements imprévus dont les causes existent, mais dont nous ne pouvons apercevoir de si bas ni prévoir ces causes) gouverne l’univers. […] Et d’abord, comment mériterait-elle de s’appeler sagesse ? […] Le livre, que nous ne possédons que par débris, comme les marbres de Phidias au Parthénon, finit familièrement, ainsi qu’il a commencé, par une gracieuse détente des esprits et par un retour sur les douceurs de pareils entretiens : « Mais le matelot nous appelle (le batelier qui avait attaché son bateau au môle de Baïa, près du cap Misène, et qui voyait l’ombre descendre sur la mer), le matelot nous appelle, Lucullus ! […] Et celui-là, sur le noble désintéressement de la vertu, que les disciples d’Épicure appellent si faussement un habile égoïsme, et que Cicéron appelait, lui, de son vrai nom, un sacrifice de soi-même ? […] Érasme s’indigne comme nous que des ignorants appellent un vain étalage de style la sagesse substantielle de ces leçons.
Que de fois, étalant une robe nouvelle, Naïve, elle appela mon regard enivré, Et sembla s’applaudir de l’espoir d’être belle, Préférant le ruban que j’avais préféré ! […] La brebis vient quand l’agneau l’appelle ; J’appelais le Seigneur, le Seigneur est venu. […] Bien jeune, vous avez marché droit, même dans la nuit ; le malheur ne vous a pas jeté de côté ; et, comme Isaac attendant la fille de Bathuel, vous vous promeniez solitaire dans le chemin qui mène au puits appelé Puits de Celui qui vit et qui voit, Viventis et Videntis. […] De même un Montmorency s’imagine que, pour être brave sur le champ de bataille, il faut s’appeler Montmorency. « Je vous crois appelé, monsieur, aux plus grandes destinées littéraires, mais je trouve encore un peu d’affectation dans vos vers.
C’est là ce qu’on appelle un ouvrage achevé ! […] Dans ses deux premiers ouvrages, Racine ne fait qu’obéir docilement à ce qu’on appelait les règles d’Aristote. […] J’appellerais cela une coquetterie vertueuse, si la plus noble de toutes les épithètes pouvait relever le mot de coquetterie. […] Voilà ce que Racine appelait modestement se conformer au goût des anciens. […] Croire qu’on le met à son rang quand on l’appelle le plus harmonieux des poètes, n’est pas une moindre injustice.