/ 2831
1670. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte du Verger de Saint-Thomas »

C’est que, si décadente qu’elle soit, cette race a en elle (nous l’avons dit plus haut) ce qui ne périt pas sur les ruines de tout : la vanité, — la vanité aristocratique, et égalitaire par aristocratie, qui veut jouer encore de l’épée parce qu’il n’y avait autrefois que les gentilshommes qui pussent la porter et en jouer… Or, il n’est pas d’idée philosophique, philanthropique, patriotique, il n’y a pas d’amour de la patrie et d’amour de la République auxquels on puisse immoler cette grande ou cette petite vanité.

1671. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Guizot » pp. 201-215

Mais l’histoire est restée silencieuse ; elle est restée comme cet Amour, fils du Mystère, que l’iconologie nous représente un doigt sur les lèvres, carquois plein, arc renversé : car le silence, c’est le désarmement de l’histoire. […] Guizot l’a touchée, cette question, avec cette hauteur impassible de langage qui peut toucher hardiment à tout et voudrait bien l’amener à la lumière, mais il la laisse bientôt retomber dans les ténèbres qui l’enveloppent, — et ceux qui aiment Shakespeare restent épouvantés, ou du moins inquiets, en face de ces Sonnets, d’un sentiment et d’une expression tellement androgynes qu’on se demande si le génie qui parle ainsi est le génie de l’amour ou le génie de l’amitié… Tel est pourtant l’incomplet de cette histoire et de cette critique que nous a donné Guizot dans cette œuvre, trop courte d’ailleurs, intitulée la Vie de Shakespeare.

1672. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Louis Vian » pp. 373-387

Montesquieu, tout majestueux président qu’il pensait rester, était d’une époque où l’amour des sens, ce diable déchaîné, secouait les plus graves, et il eut comme les autres ses aventures de boudoir ; mais, de l’imagination, comme les poètes qui aiment, il montra le peu qu’il en avait dans des madrigaux absolument et détestable ment médiocres, et dans ce poème en prose du Temple de Gnide que la marquise du Deffand appelait : « l’Apocalypse de la galanterie », parce que la pauvre diablesse aveugle ne comprenait rien à celui de Saint Jean ! […] Il y rapporta l’amour de la constitution anglaise, qu’il aurait mieux fait de laisser en Angleterre.

1673. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Jacques Cœur et Charles VII »

dans ce pays moitié soldat et moitié femme, là où la gloire et l’amour ont mis leur double rayon il y a fascination, éblouissement et sorcellerie ; mais l’honneur de l’Histoire est d’être impassible, et d’ailleurs l’amour de Charles pour Agnès n’était pas de si noble nature qu’il pût justifier son prestige.

1674. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Papesse Jeanne » pp. 325-340

Malgré son nom qui rappelle les roses, Rhoïdis n’en est point une, placée dans les feuillets des livres et qui les parfume… Il n’est que le cloporte qui les ronge, et qui vit dans la feuille moisie… C’est, du reste, par amour idéal pour la Papesse Jeanne qu’il est devenu le cloporte des bibliothèques. […] C’est la légende de la Papesse, avec sa longue mascarade en moine, ses amours et ses pèlerinages, ses habitations et ses succès de galanterie dans les monastères d’hommes, sa cellule partagée avec un jeune compagnon un peu plus moine qu’elle ; puis la tiare escroquée, la grossesse tardive du fait du camérier, et l’accouchement, en pleine procession, sous les yeux de Rome, qui se tordait peut-être de rire, comme toute la Grèce !

1675. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XI. MM. Mignet et Pichot. Charles Quint, son abdication, son séjour et sa mort au monastère de Yuste. — Charles V, chronique de sa vie intérieure dans le cloître de Yuste » pp. 267-281

… On a parlé de la douleur d’avoir perdu l’Impératrice, de cette affection blessée par la mort et qui saigna toujours dans l’âme de ce fils de Jeanne-la-Folle, en qui l’amour conjugal semblait une passion héréditaire, mais la Douleur a son idée fixe et ne revient pas toucher, de ses mains préoccupées, les amusettes de l’Ambition. […] Dans la chronique de Yuste, il revient sans cesse sur le vaste appétit de Charles-Quint, sur sa gourmandise, sur son amour de la bière, etc., etc.

1676. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVIII. Lacordaire »

Le sentiment de l’amour religieux de Dieu est un sentiment humain aussi, et c’est là véritablement le plus beau, c’est le premier. […] Prêtre égaré par un bon motif, je le veux bien, mais égaré pourtant, il a spéculé sur le fond de la tendresse humaine pour faire aimer son Dieu, en montrant l’homme aux âmes déjà si pleines de l’homme, qu’elles s’en vont faiblissant dans leur ancien amour de Dieu !

1677. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIX. M. Eugène Pelletan »

En vain transpose-t-il Dieu et s’efforce-t-il d’en remplacer l’amour par l’amour de l’humanité ; en vain s’enferme-t-il dans cette prison des siècles dont il a beau reculer les murs, il n’a jamais l’espace qui conviendrait à l’énergie de son âme immortelle.

1678. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Lacordaire. Conférences de Notre-Dame de Paris » pp. 313-328

Il faut bien le dire : l’art pour l’art, ce déplorable et faux système (l’art ne devant jamais être que le glorieux serviteur de la vérité), trouve une application trop fréquente dans notre pays quand il s’agit de l’éloquence, Par une faiblesse commune aux plus mâles esprits, tous ou presque tous nous allons nous asseoir, avec l’espérance d’une grande sensation ou d’une puissante ivresse, devant l’homme qui ne représente souvent pour nous que l’erreur ou que le sophisme, et nous écoutons comme un bois mélodieux et sonore une créature vivante qui abuse artistement de la parole, au lieu de l’écouter comme un pur instrument de la Vérité qui devrait faire palpiter dans nos cœurs l’amour que nous avons pour elle. […] en effet, excepté Démosthène, vrai comme l’amour de la patrie et l’intérêt bien entendu de son État, que reste-il d’un peuple qui passait pour le plus éloquent de tous les peuples ?

1679. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Dargaud »

Auprès de ce chaste et mortel épisode du premier amour, raconté par Dargaud de manière à faire trouver une dernière larme aux yeux qui en ont le plus versé, nous aurions eu des scènes d’un autre caractère, moins troublantes peut-être, mais aussi touchantes, à coup sûr. La première communion, dans la vie d’un enfant catholique, n’est-ce pas le premier amour… pour Dieu ?

1680. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

On comprendra jusqu’au titre même du recueil, ce titre de « Colombes et Couleuvres » qui n’est pas là une vaine opposition d’idées, mais l’antithèse atrocement moqueuse de la vie — l’amour et la haine, la calomnie et l’innocence, les nectars et les poisons. […] Ô vous, mes amours, mes fraîches colombes !

1681. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Arsène Houssaye » pp. 271-286

Houssaye est le Boucher aux amours roses de la littérature du xixe  siècle, ou le Fragonard ; mais le Fragonard du Verrou. […] Et c’est cette ironie, toujours prête et qui passe jusqu’entre les baisers qu’on se donne dans l’œuvre de Houssaye, et on s’y en donne beaucoup, puisque c’est l’histoire des amours, faux ou vrais, du Paris du xixe  siècle ; c’est cette ironie, qui se tortille à travers toutes ces roses et ces camélias comme le serpent de la sagesse et de la science de la vie, qui fait de l’auteur des Grandes Dames, en fin de compte, un moraliste.

1682. (1868) Curiosités esthétiques « VIII. Quelques caricaturistes étrangers » pp. 421-436

Dans Seymour, comme dans les autres Anglais, violence et amour de l’excessif ; manière simple, archibrutale et directe, de poser le sujet. […] Il unit à la gaieté, à la jovialité, à la satire espagnole du bon temps de Cervantès, un esprit beaucoup plus moderne, ou du moins qui a été beaucoup plus cherché dans les temps modernes, l’amour de l’insaisissable, le sentiment des contrastes violents, des épouvantements de la nature et des physionomies humaines étrangement animalisées par les circonstances.

1683. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barbusse, Henri (1873-1935) »

Les Pleureuses viennent l’une après l’autre ; tous leurs yeux n’ont pas les mêmes larmes, mais c’est le même convoi qu’elles suivent, le convoi, dirait-on, d’une âme morte avant de naître… C’est bien une âme, oui, plutôt même qu’un cœur, qui se désole en ce poème, tant tous les sentiments, l’amour, les désespoirs, et les haines aussi, s’y font rêve… Les Pleureuses pleurent en des limbes, limbes de souvenance où se serait reflété le futur.

1684. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Châtillon, Auguste de (1808-1881) »

De tels engagements paraissaient tout simples il y a trente ans, lorsque le commun et ardent amour de l’art faisait fraterniser entre eux les artistes de toutes armes, de la plume, du pinceau, de l’ébauchoir et du piano.

1685. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Du Camp, Maxime (1822-1894) »

. — Une histoire d’amour (1889). — Théophile Gautier (1890).

1686. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Margueritte, Victor (1866-1942) »

Dans La Belle au bois dormant, le poète récrit en fort jolis vers le vieux conte féerique allégorisant sous ces personnages de fiction naïve l’amour et la vie dans leur beauté simple.

1687. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Popelin, Claudius (1825-1892) »

Pierre de Bouchaud Somme toute, c’est l’artiste qui a dominé chez lui et lui a dicté ses moindres pensées, en poésie, où les mots : gloire, patrie, amour, bonheur, souffrance (toute la vie), reviennent sans cesse sous sa plume, sauvés de la vulgarité par le charme d’une langue nerveuse, colorée, et par de beaux élans d’enthousiasme, transformés par la magie d’un talent sensitif, fécond, impressionnable, précisément parce qu’il provient d’une nature artiste, revêtus enfin du majestueux vêtement d’un style imagé, toujours respectueux de la forme.

1688. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sardou, Victorien (1831-1908) »

. — Bataille d’amour (1863). — Les Diables noirs (1863). — Le Dégel (1864) — Don Quichotte (1864). — Les Pommes du voisin (1864). — Les Vieux Garçons (1865). — La Famille Benoiton (1865). — Nos bons villageois (1866)

1689. (1894) Propos de littérature « Appendice » pp. 141-143

Symbole Amour Fatalité Expression directe Allégorie * * …………………… …………… Optimisme Pessimisme Subjectivité Objectivité Volonté (lutte) Résignation Activité Contemplation ……………… ……………… Subjectivité Objectivité FORME (Ch. 

1690. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 414-416

La vanité, l’envie de briller, l’amour de soi-même, sont de mauvais guides pour le bonheur de nos jours & l’honneur des talens.

1691. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 42-44

Il étoit de bonne foi, & l’amour de la vérité subsistoit encore dans son cœur au milieu des pénibles accès du doute & de l’incertitude.

1692. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 219-221

Le Cardinal du Bois appeloit ses projets les Rêves d'un homme de bien, expression plaisante, qui peut être juste à certains égards ; mais ces Rêves supposent, dans celui qui étoit capable de les avoir, une grande étendue d’idées, l’esprit de combinaison dans les détails, & par-dessus tout un grand amour du bien public.

1693. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 260-261

Il en a mérité d'ailleurs de très-justes & de très-flatteuses par sa petite Histoire des Amours de Pierre le Long & de Blanche-Bazu.

1694. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

Je vis alors qu’il la traversait par le milieu : d’où je jugeai que son amour était diminué de la différence de la diagonale aux deux côtés du carré. » Si diverses qu’elles soient, toutes ces manières de parler se ressemblent, au fond ; et ne sont-ce pas celles dont s’était tant moqué Molière ? […] VII, p. 172] ; — et comment enfin la forme de son imagination se change eu une fureur d’inventer, d’innover, et de compliquer sans raisons. — C’est pour cela qu’« il charge maintenant ses sujets de matière » ; — qu’après voir expulsé l’amour, il l’y réintroduit, sous les espèces de la galanterie la plus froide [Cf.  […] Corneille : Don Bertrand de Cigarral, 1650 ; — L’Amour à la mode, 1651 ; — de Scarron : Dom Japhet d’Arménie, 1653 ; — de Th.  […] Molière, dans la Critique de l’École des femmes, et Boileau, dans l’Épître à Seignelay]. — Importance nouvelle donnée dans la tragédie aux passions de l’amour ; — comme étant les plus « communes » ou les plus générales de toutes ; — comme étant les plus « naturelles », et peut-être les plus tragiques [Cf. le mot d’Aristote sur Euripide, qu’il appelait Grec ; — comme étant celles enfin qui sur un fond d’identité manifestent le mieux la diversité des caractères. — Il y a en effet moins de manières d’être « avare » qu’il n’y en a d’être « amoureux » ; — l’amour d’Hermione diffère de celui de Bérénice, et l’amour d’Iphigénie de celui de Phèdre ; — mais l’amour de Néron ne diffère pas moins de celui de Titus, et l’amour d’Achille de celui de Xipharès. — Erreur de Voltaire à ce sujet [Cf. son Temple du goût]. — Comment de cette diversité de la peinture des caractères se dégage un système dramatique nouveau, — fondé, comme l’a très bien vu Saint-Évremond [Cf. sa Dissertation sur l’Alexandre], sur la subordination des situations aux caractères. — Comparaison à cet égard de Rodogune et de Bérénice. — Comment toutes ces choses se tiennent, — et se ramènent au principe de la vraisemblance. — Observations à ce sujet ; — et qu’il y a des écoles entières qui ont fondé l’art sur « l’altération des rapports réels des choses ». […] — On refusait de reconnaître la vérité des peintures qu’il traçait de l’amour ; — et, parce qu’elles étaient trop « vraies », on les trouvait « excessives ». — Une citation de Subligny : « Je trouverais M. 

1695. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

16 janvier On causait amour, caprice, sentiment. […] » L’auteur dit : « L’amour c’est le printemps, ce n’est pas toute l’année. » Salve d’applaudissements. […] Là, passent des femmes déclassées, des femmes du monde qui n’y ont plus guère qu’une jambe, des pianistes femelles qui semblent revenues de partout, et qui dans des robes noires, qui ressemblent à du papier brûlé, regardent avec la philosophie de la vieillesse de la femme laide, l’amour qui se fait dans les coins ; et en fait d’hommes, beaucoup de messieurs de toute espèce, énormément d’architectes, et le dernier prix de Rome de paysage, le dernier, dieu merci, un peintre qui fait estimer le génie de Thénot. […] Il est dans le moment toqué de conchyologie qu’il veut fourrer dans un roman, et il va travailler à ramasser dans la glaise toutes sortes de coquilles antédiluviennes, passant des quatre heures en plein soleil, avec son panier, son marteau et son ciseau à froid, et accompagné de son fils, un petit blondin aux cheveux de la nuance du chanvre, le ventre couvert d’un tablier de cuir, qui en fait comme un Amour en sapeur. […] Depuis, il avait passé par bien des amours, romanesques, farouches, dramatiques, avec toujours cependant, au fond de lui, la sourde mémoire de ce premier amour, auquel il était passionnément revenu, en retrouvant à Lyon sa jeune fille, âgée de 74 ans.

1696. (1864) Le roman contemporain

Vitet retrouvait pour l’art l’amour de sa jeunesse ; son esprit, éclairé par l’étude et l’observation, jetait sur les questions artistiques et archéologiques de vives lumières. […] La France, cette nation héroïque, qui a un écho dans son cœur pour l’honneur et l’esprit de sacrifice, et qui jadis, pour Chimène, eut les yeux de Rodrigue, ne pouvait accueillir avec sympathie l’apothéose de l’amour du bien-être et la satire de la dévotion, de la fidélité au malheur et du dévouement. […] L’amour du lucre est entré dans le temple des doctes Sœurs, avec ce besoin de jouissances qui grandit tous les jours, et ce mot qu’un ministre des finances appliquait à l’impôt : « Il faut faire rendre à l’impôt tout ce qu’il peut rendre », la plupart des écrivains de nos jours l’appliquent à leur pensée. […] Son caractère est faible, son esprit médiocre, son amour pour sa fiancée froid et égoïste. […] Octave Feuillet ne paraît pas soupçonner ; elle aurait eu l’amour de Dieu, le seul qui puisse satisfaire notre âme, parce que Dieu est infini et qu’il nous aime sans mesure.

1697. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Amiel, Henri Frédéric (1821-1881) »

Ferdinand Brunetière Comme ses amis, je pourrais croire à ce respect, à cet amour, à cette religion de l’idéal, si cet idéaliste, se renfermant en lui-même ou seulement dans son Journal, n’avait rien écrit, rien publié, ni jamais essayé de conquérir, à défaut d’un peu de gloire, cette notoriété qui fuyait devant lui… En réalité, il mettait dans ses Grains de mil des fragments de ce Journal, tissé, comme on nous dit, de sa propre substance.

1698. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Blanchecotte, Augustine-Malvina (1830-1897) »

Alfred Marchand Mme Blanchecotte chante les doux espoirs évanouis, les aurores pâlies, les illusions mortes, l’amour trompé ou méconnu, le bonheur flétri et perdu pour toujours.

1699. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Lahor, Jean = Cazalis, Henri (1840-1909) »

Un goût souverain de l’art, un amour à la fois religieux et mélancolique de la beauté, une sorte de mysticisme nihiliste, de désenchantement enthousiaste et comme un vertige de mystère, donnent à sa poésie un charme composite, inquiétant et pénétrant comme celui des tableaux de Burne-Jones et de la musique tzigane, des romans de Tolstoï et des lieds de Heine.

1700. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Des Essarts, Emmanuel (1839-1909) »

Comme dit Chrysale : Cela ragaillardit tout à fait mes vieux jours Et je me ressouviens de mes jeunes amours.

1701. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fabié, François (1846-1928) »

Tout ce qu’il décrit, on sent qu’il l’a observé longuement et avec amour.

1702. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — X — Xanrof, Léon (1867-1953) »

Jules Claretie Xanrof, lui, m’apparalt comme une sorte d’étudiant narquois chantant, d’une jolie voix ironique, les feintes gaîtés parisiennes, les Déjeuners de soleil de la passion et les amours d’une minute.

1703. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 354-356

Par mes bienfaits, j’enchaînerai leurs cœurs ; par tes leçons sublimes, tu les épureras ; par mes soins, je contiendrai les vices ; par ta force divine, tu feras germer les vertus ; j’encouragerai les arts, tu formeras les mœurs ; je ferai respecter la justice, tu en inspireras l’amour ; tu parleras quand les Loix se tairont ; & si jamais l’oubli des saints devoirs, si l’ivresse de la puissance pouvoit jamais m’égarer moi-même, alors tonne du haut des Cieux, remplis mon ame d’un effroi salutaire, rappelle-moi à mes sermens ; & que, traîné devant ton Tribunal, je reconnoisse qu’en toi seule les Princes ont un Juge, & les Peuples un vengeur ».

1704. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 380-382

Le seul écueil, dont il ne put se garantir, fut un amour excessif pour les systêmes des Anciens.

1705. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 544-546

L’amour du repos, celui des plaisirs, deux sources de Philosophie pour ceux qui n’en connoissent pas de meilleures, le consolerent de la perte de sa fortune & de son honneur.

1706. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 266-268

Palissot : sa Tragi-Comédie, intitulée l'Amour tyrannique, que le Poëte Sarasin compare à tout ce qu'il y avoit alors de plus parfait, ne mérite pas le grand succès qu'elle eut dans le temps qu'on la donna, mais elle ne mérite pas non plus le mépris qu'on en fait à présent ; ses Observations sur le Cid sont au dessus de toutes les Critiques de son Siecle, sans en excepter celle de Barbier d'Aucourt.

1707. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface et poème liminaire des « Contemplations » (1856-1859) — Préface (1859) »

C’est l’existence humaine sortant de l’énigme du berceau et aboutissant à l’énigme du cercueil ; c’est un esprit qui marche de lueur en lueur en laissant derrière lui la jeunesse, l’amour, l’illusion, le combat, le désespoir, et qui s’arrête éperdu « au bord de l’infini ».

1708. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre VI. Des Esprits de ténèbres. »

Les dieux du polythéisme, à peu près égaux en puissance, partageaient les mêmes haines et les mêmes amours.

1709. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre VIII. Des Anges. »

C’est l’Ange des saintes amours qui donne aux vierges un regard céleste, et c’est l’Ange des harmonies qui leur fait présent des grâces ; l’honnête homme doit son cœur à l’Ange de la vertu, et ses lèvres à celui de la persuasion.

1710. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CIXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (1re partie) » pp. 5-79

Le grand amour que je lui avais voué me fit amèrement ressentir sa perte, bien que je ne fusse que petit enfant. […] J’acquis de la sorte les faveurs et l’amour infini dont, à dater de ce moment, le cardinal duc d’York m’honora jusqu’à la dernière heure de sa vie. […] « La beauté et la majesté de son visage ne s’étaient pas altérées depuis Rome ; il inspirait tout à la fois la plus profonde vénération et l’amour le plus dévoué. […] Cette heure me combla tout ensemble de consolation, de tristesse et de vénération ; elle augmenta, s’il est possible, mon respectueux amour. […] Il fit remarquer en même temps quel était son zèle pour le bien de l’Église, son estime et son intérêt à l’égard de Son Éminence, en choisissant comme Pape un membre du parti opposé au sien, lié par tant d’attaches au pape Pie VI dont il était la créature la plus aimée, et qui, entre parenthèses, était uni à Son Éminence et à la maison Braschi par la gratitude et par l’amour de la même patrie.

1711. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Pour nous apprendre l’inénarrable puissance de ce secret, Wagner nous montre d’abord la beauté ineffable du sanctuaire, habité par un Dieu qui venge les opprimés, et ne demande qu’amour et foi à ses fidèles. […] Tristan signifie l’appel de l’Amour à la Mort. […] » auprès du monologue grandiose de Brünnhilde, dans la Tétralogie, alors que le drame à son apogée, éclate en une intensité pleine d’allégresse, et évoque, comme la fin de Tristan, la vision d’une transfiguration radieuse, produite par cet optimisme pur qui s’appelle foi et amour, et surgie des profondeurs même de l’âme humaine ! […] Pour cela, il fallait qu’il cachât la supériorité de sa nature, ou pour parler plus exactement, la supériorité à laquelle elle était parvenue ; car là était pour lui la seule garantie, qu’il n’était point un objet de surprise et d’admiration, un être auquel on rend hommage et qu’on adore parce qu’on ne le comprend pas, mais qu’il avait obtenu la seule chose qui pût le délivrer de son isolement : qu’il était aimé et compris par amour. […] Il se décida à modifier son poëme, de telle façon que Lohengrin, au lieu d’abandonner Elsa, renonçât pour l’amour d’elle à sa divinité.

1712. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1884 » pp. 286-347

Il me donne d’amusants détails sur l’amour dans les hôpitaux, et sur la manière, dont il se faisait à Saint Louis, C’était à la messe. […] J’étais encore un enfant, mais un enfant à la pensée déjà préoccupée du mystère des sexes et de l’inconnu de l’amour. […] Samedi 24 mai Dans ce moment-ci, c’est curieux, comme par tous les journaux, court et se reproduit, avec amour, la thèse contre l’originalité en littérature. […] Et ce sont, sortant d’elle, espacées par de longs silences, des phrases comme celles-ci : « L’amour des autres, non, non, ça ne ressemblait pas au nôtre… le monde ne peut pas savoir… c’est cependant bien simple… moi je n’ai pas de famille… lui était comme moi… nous étions tout l’un pour l’autre. » Et quelques moments après : « Oui, toute ma vie, toutes mes pensées, toutes mes actions, tout… ça allait toujours à lui… ça cherchait toujours à lui être agréable… à lui plaire même, quand j’achetais un bout de ruban… et ce sera chez moi, ainsi jusqu’à l’agonie, jusqu’à l’agonie !  […] C’est curieux, le côté laidement vieux de ces petites filles, elles semblent avoir été conçues dans l’ivresse du vin, les batteries de l’amour, la folie bestiale d’un rut alcoolisé.

1713. (1840) Kant et sa philosophie. Revue des Deux Mondes

Sigurd, Sigefried, Attila, les héros du Nord, se jouent des accidens naturels ; ils se plaisent au milieu des tempêtes de l’Océan, soupirent après les combats comme après des fêtes, sourient à la mort comme à une amie, et joignent à un profond mépris de la vie un sentiment énergique du devoir, et le goût d’un amour infiniment plus pur que celui des peuples du midi. […] Le christianisme, avec son culte et ses pratiques de sacrifice et d’amour, gagna ces grands cœurs barbares, et repassant successivement toutes les barrières que les vainqueurs avaient eux-mêmes franchies, il pénétra jusqu’au sein de la Germanie. […] même dans cette poésie plus artificielle se retrouve ce charme de rêveries mélancoliques inconnu à l’Espagne et à l’Italie, et ce parfum de mysticité dans la religion et dans l’amour qui rappelle l’ancienne Allemagne. […] Ainsi, d’un côté foi vraie dans le peuple, et liberté par conséquent, puisque le peuple croyait d’une croyance aussi libre que l’amour qui en était le principe ; d’autre part, ferme autorité dans le gouvernement, parce que cette autorité se fondait sur le libre assentiment des peuples et sur de nobles croyances. […] Avec le sentiment patriotique reparut l’esprit religieux, le génie rêveur et mélancolique de l’ancienne et immortelle Allemagne, et ces amours suaves et purs qui, dans Klopstock et dans Bürger, contrastent si noblement avec la fadeur ou la grossièreté de la poésie anacréontique des salons et des cours du xviiie  siècle.

1714. (1739) Vie de Molière

L’AMOUR MÉDECIN, Petite comédie en un acte et en prose, représentée à Versailles le 15 septembre 1665, et sur le théâtre du Palais-Royal le 22 du même mois. L’Amour médecin est un impromptu, fait pour le roi en cinq jours de temps : cependant cette petite pièce est d’un meilleur comique que Le Mariage forcé. […] Tiens, voilà un louis d’or ; mais je te le donne pour l’amour de l’humanité. […] LE SICILIEN, OU L’AMOUR PEINTRE, Comédie en prose et en un acte, représentée à Saint-Germain-en-Laye en 1667, et sur le théâtre du Palais-Royal le 10 juin de la même année. […] L’auteur de Cinna fit à l’âge de 67 ans cette déclaration de Psyché à l’Amour qui passe encore pour un des morceaux les plus tendres et les plus naturels qui soient au théâtre.

1715. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre III. La critique et l’histoire. Macaulay. »

Telle est la différence entre la philosophie des mots et la philosophie des effets1364. » Je n’ai point à discuter ces opinions ; c’est au lecteur de les blâmer ou de les louer, s’il le trouve à propos ; je ne veux point juger des doctrines, mais peindre un homme ; et certainement rien de plus frappant que ce mépris absolu de la spéculation et cet amour absolu de la pratique. […] Mais ces opinions anglaises sont tempérées dans Macaulay par l’amour ardent de la justice. […] Cet amour de la justice devient une passion quand il s’agit de la liberté politique ; c’est là le point sensible, et quand on la touche, on touche l’écrivain au cœur. […] Le lecteur sentira, à la fureur de l’invective, quel excès de rancune le gouvernement des Stuarts a laissé dans le cœur d’un patriote, d’un whig, d’un protestant et d’un Anglais : Alors vinrent ces jours dont on ne se souviendra jamais sans rougir, jours de servitude sans fidélité, de sensualité sans amour, de talents imperceptibles et de vices gigantesques, le paradis des cœurs froids et des esprits étroits, l’âge d’or des lâches, des bigots et des esclaves. […] Mais pour ceux qui, en dépit de son aspect repoussant, avaient pitié d’elle et la protégeaient, elle se révélait plus tard à leurs yeux sous la belle et céleste forme qui lui était naturelle, accompagnait leurs pas, exauçait tous leurs désirs, remplissait leur maison de richesses, les rendait heureux dans l’amour et victorieux dans la guerre.

1716. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Sur un exemplaire de Vauquelin de la Fresnaie »

Nous ne saurions que nous féliciter, pour notre part, de cet amour intelligent que le public a témoigné à la vente même des livres de M. 

1717. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fleury, Albert (1875-1911) »

Edmond Pilon C’est ainsi qu’est notre sort : nous nous éveillons héroïques ou triomphants, puis la vie vient et nous baise sur la bouche avec des fruits entre les dents ; nous connaissons l’amour au lieu des armes, et les airs pastoraux des flûtes, nous les rythmons dans nos caresses.

1718. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gilkin, Iwan (1858-1924) »

Tout le livre célèbre, dans la forme la plus ravissante, les pensées d’amour et de joie, rimées en français sur le mode anacréontique.

/ 2831